soumettre

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soumettre

v.t. [ lat. submittere ]
1. Ranger sous sa puissance, sous son autorité : L'armée a réussi à soumettre les rebelles asservir, mater conquérir
2. Astreindre à une loi, à un règlement : Soumettre un produit à une taxe. Un revenu soumis à l'impôt assujettir
3. Proposer au jugement, au contrôle, à l'approbation de qqn : Sa collaboratrice lui a soumis un projet intéressant présenter
4. Exposer à l'action de, aux effets de : Soumettre un produit à la chaleur. Les prisonniers étaient soumis à la torture.

se soumettre

v.pr. (à)
1. Cesser de résister ; accepter l'autorité de qqn : Les mutins se sont soumis aux troupes gouvernementales céder, s'incliner ; s'insurger, se rebeller, se révolter
2. Accepter une décision, un règlement ; obéir à une injonction : Ils ont dû se soumettre aux ordres de leur supérieur obtempérer [sout.] ; enfreindre, transgresser
3. Accepter de subir, de passer : La conductrice a dû se soumettre à un contrôle d'alcoolémie consentir à, se plier à
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

soumettre


Participe passé: soumis
Gérondif: soumettant

Indicatif présent
je soumets
tu soumets
il/elle soumet
nous soumettons
vous soumettez
ils/elles soumettent
Passé simple
je soumis
tu soumis
il/elle soumit
nous soumîmes
vous soumîtes
ils/elles soumirent
Imparfait
je soumettais
tu soumettais
il/elle soumettait
nous soumettions
vous soumettiez
ils/elles soumettaient
Futur
je soumettrai
tu soumettras
il/elle soumettra
nous soumettrons
vous soumettrez
ils/elles soumettront
Conditionnel présent
je soumettrais
tu soumettrais
il/elle soumettrait
nous soumettrions
vous soumettriez
ils/elles soumettraient
Subjonctif imparfait
je soumisse
tu soumisses
il/elle soumît
nous soumissions
vous soumissiez
ils/elles soumissent
Subjonctif présent
je soumette
tu soumettes
il/elle soumette
nous soumettions
vous soumettiez
ils/elles soumettent
Impératif
soumets (tu)
soumettons (nous)
soumettez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais soumis
tu avais soumis
il/elle avait soumis
nous avions soumis
vous aviez soumis
ils/elles avaient soumis
Futur antérieur
j'aurai soumis
tu auras soumis
il/elle aura soumis
nous aurons soumis
vous aurez soumis
ils/elles auront soumis
Passé composé
j'ai soumis
tu as soumis
il/elle a soumis
nous avons soumis
vous avez soumis
ils/elles ont soumis
Conditionnel passé
j'aurais soumis
tu aurais soumis
il/elle aurait soumis
nous aurions soumis
vous auriez soumis
ils/elles auraient soumis
Passé antérieur
j'eus soumis
tu eus soumis
il/elle eut soumis
nous eûmes soumis
vous eûtes soumis
ils/elles eurent soumis
Subjonctif passé
j'aie soumis
tu aies soumis
il/elle ait soumis
nous ayons soumis
vous ayez soumis
ils/elles aient soumis
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse soumis
tu eusses soumis
il/elle eût soumis
nous eussions soumis
vous eussiez soumis
ils/elles eussent soumis
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

SOUMETTRE

(sou-mè-tr') v. a.Il se conjugue comme mettre.
Mettre sous la puissance, sous l'autorité ; mettre dans un état de dépendance.
Ta main qui nous soumet sous le pouvoir suprême De ceux que la naissance orne du diadème [RACAN, Ode à la reine.]
Je suis le Seigneur.... et maintenant j'ai voulu soumettre ces terres à Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Les guerres continuent, et les Romains soumettent après cinq cents ans les Gaulois cisalpins leurs principaux ennemis, et toute l'Italie [ID., Hist. III, 7]
La fortune, qui voulait leur faire éprouver toute sa rigueur, soumit don Fadrique au corsaire de Tunis et don Juan à celui d'Alger [LESAGE, Diable boit. 15]
Il ne faut pas croire que ce fut par modération qu'Attila laissa subsister les Romains ; il suivait les mœurs de sa nation, qui le portaient à soumettre les peuples, et non pas à les conquérir [MONTESQ., Rom. 19]
Cortez soumet le puissant empire du Mexique [VOLT., Mœurs, 118]
Se soumettre quelque chose ou quelqu'un, le soumettre à soi.
Soumettez-vous les lieux que dore le Pactole [ROTROU, Antig. II, 4]
Il se dit des femelles mises sous le mâle.
Pourquoi donc le cerf et le chevreuil d'Angleterre usent-ils de violence pour se soumettre leurs femelles ? [BONNET, Consid. corps organ. Œuvr. t. VI, p. 394, dans POUGENS]
Fig. Faire obéir, en parlant de choses abstraites.
Il [le livre de l'Écriture] veut obliger les hommes à soumettre leur esprit à Dieu [BOSSUET, Hist. II, 13]
Jules, qui le premier la soumit [la liberté] à ses armes, Qui fit taire les lois dans le bruit des alarmes.... [RAC., Bérén. II, 2]
Soit qu'à tant de bienfaits ma mémoire fidèle Lui soumette [à Agrippine] en secret tout ce que je tiens d'elle [ID., Brit. II, 2]
Le christianisme nous donne l'habitude de soumettre cet orgueil ; le monde nous donne l'habitude de le cacher [MONTESQ., Déf. Espr. lois, part. 3]
Pour vous soumettre la fortune et les choses, commencez par vous en rendre indépendant [J. J. ROUSS., Ém. III]
Ils ont beau me crier : soumets ta raison, autant m'en peut dire celui qui me trompe ; il me faut des raisons pour soumettre ma raison [ID., ib. IV]
Soumettre à, suivi d'un infinitif, dans le sens de contraindre à.
Il est question de soumettre les professeurs [de l'université de Paris] à profiter des bons livres écrits sur cette matière [BACHAUM., Mém. secr. 27 déc. 1762]
Fig. Il se dit de l'acte de déférence à la décision de quelqu'un. Soumettre une chose au jugement, à la censure, à la critique de quelqu'un.
Je soumets tout ce que j'ai fait et ferai à l'avenir à la censure des puissances tant ecclésiastiques que séculières, sous lesquelles Dieu me fait vivre [CORN., Attila, Préf.]
Si on soumet tout à la raison, notre religion n'aura rien de mystérieux et de surnaturel ; si on choque les principes de la raison, notre religion sera absurde et ridicule [PASC., Pens. XIII, 3, éd. HAVET.]
Soumettre ses idées à celles d'un autre, les subordonner à celles d'un autre.
Je sais combien je dois soumettre mes vues aux vôtres [MAINTENON, Lett. au card. de Noailles, 7 août 1698]
On dit dans le même sens : soumettre ses lumières, ses opinions, ses sentiments à ceux d'autrui. Soumettre une chose à quelqu'un, à l'attention, à l'examen de quelqu'un, appeler l'attention de quelqu'un sur une chose, la lui faire examiner. Permettez-moi de vous soumettre une observation.
Je pourrai bien me repentir de mon œuvre [Tancrède] comme Dieu ; mais je ne me repentirai pas de l'avoir soumise à vos lumières et à vos bontés [VOLT., Lett. Chauvelin, 6 déc. 1761]
J'ai voulu vous soumettre un doute qui m'arrête [C. DELAV., Vêpres sicil. IV, 4]
Fig. Il se dit des moyens logiques qu'on emploie pour juger quelque chose. Soumettre une question à l'examen. Soumettre une chose au calcul, la déterminer à l'aide du calcul. Soumettre une chose à l'analyse, l'analyser, la décomposer, pour connaître de quels éléments elle est formée.
Faire subir une opération, pour analyser, disséquer.
Nous avons nourri l'un de ces animaux pendant quelques mois pour l'observer, et ensuite on l'a soumis à la dissection.... [BUFF., Quadrup. t. VI]
Quand on soumet le peroxyde à l'action de la pile, comme on y soumet l'eau [THENARD, Instit. Mém. acad. scienc. t. III, p. 411]
Se soumettre, v. réfl. Se ranger sous l'autorité. Se soumettre à la raison.
La raison ne se soumettrait jamais, si elle ne jugeait qu'il y a des occasions où elle se doit soumettre ; il est donc juste qu'elle se soumette, quand elle juge qu'elle se doit soumettre [PASC., Pens. XIII, 4]
La reine se soumit plus que jamais à cette main souveraine qui tient du haut des cieux les rênes de tous les empires [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Dieu même a mis en nous quelque chose qui peut se soumettre à sa souveraine puissance [ID., Duch. d'Orl.]
Il faut se soumettre à l'autorité de l'Église, parce qu'elle ne peut jamais se tromper ; mais il ne faut pas se soumettre aveuglément à l'autorité des hommes, parce qu'ils peuvent toujours se tromper [MALEBR., Rech. vér. IV, 3]
M. de Voltaire, à mesure qu'il avance l'ouvrage [Commentaire sur Corneille], en envoie les cahiers à l'Académie française ; il se soumet au jugement de cette compagnie, qui trouve jusqu'à présent plus à admirer qu'à critiquer [BACHAUM., Mém. secr. 8 mai 1762]
Se soumettre aux ordres, à la volonté de quelqu'un, y conformer ses actions, ses sentiments. Absolument. Se soumettre, reconnaître l'autorité, accepter la dépendance.
Bérenger se soumit ; et le premier qui fit une secte de l'hérésie des sacramentaires fut aussi le premier qui la condamna [BOSSUET, Variat. XV, 129]
Demandez à ceux qui ont dans le cœur quelque passion violente, s'ils conservent quelque fierté en présence de ce qu'ils aiment ; on ne se soumet que trop, on n'est que trop humble [ID., la Vallière.]
Tu as eu longtemps l'avantage de croire qu'un cœur comme le mien s'était soumis [MONTESQ., Lett. pers. 161]
Aimons la vérité qui gêne ; adorons-la, et soumettons-nous [CONDIL., Hist. anc. X]
Vous n'avez payé ma tendresse d'aucun retour, vous vous êtes soumise, et ne vous êtes jamais donnée [RICCOBONI, Œuvr. t. III, p. 207, dans POUGENS]
Se soumettre à une chose, à souffrir une chose, consentir à la subir. Je me soumets à payer ce que l'on voudra, si cela est.
Valens : L'impérieuse humeur ! vois comme elle me brave, Comme son fier orgueil m'ose traiter d'esclave ! - Paulin : Seigneur, j'en suis confus, et vous le méritez ; Au lieu d'y résister, vous vous y soumettez [CORN., Théod. II, 7]
La princesse Anne renonça à tous les jeux même les plus innocents, se soumettant aux sévères lois de la pénitence chrétienne [BOSSUET, Anne de Gonz.]
Se soumettre à un jugement, l'accepter, en reconnaître la validité.

SYNONYME

  • SOUMETTRE, SUBJUGUER. Il y a dans subjuguer le mot joug qui donne à subjuguer une idée plus dure qu'à soumettre.

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    E en lui medesme esperai, chi suzmet mun pople suz mei [, Liber psalm. p. 222]
    Tutes choses tu suzmisis suz ses piez [, ib. p. 8]
    Jà puisqu'il [le clerc] est sacrez, n'est à vos leis suzmis [, Th. le mart. 33]
  • XIIIe s.
    Li autre, par lor orgoil, sozmetoient les plus foibles au joug de servage [BRUN. LATINI, Trésor, p. 575]
    Soies souzmis à nostre Seigneur en simplece [, Psautier, f° 44]
  • XVe s.
    Le jeune duc de Savoye mourut en celui an assez merveilleusement ; dont depuis il fut grand question, et en vouloit on sousmettre [accuser] messire Othe de Grantson [FROISS., IV, p. 45, dans LACURNE]
    Afin que les Liegeois dessus dits et leur evesque se voulsissent soumettre du discord qu'ils avoient l'un contre l'autre sur le roi et sur son grand conseil [MONSTRELET, II, 50]
  • XVIe s.
    Je soubmets ces questions au jugement de ceux à qui... [MONT., I, 394]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. sobmetre, sotzmetre ; catal. sometrer ; espagn. someter ; portug. sometter ; ital. sottomettere ; du lat. submittere, de sub, sous, et mittere, mettre.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

soumettre

SOUMETTRE. (Il se conjugue comme METTRE.) v. tr. Réduire, ranger sous la puissance, sous l'autorité, mettre dans un état de dépendance. Soumettre à l'obéissance d'un souverain. Soumettre une province à ses lois, à son empire. Soumettre tout un pays. Soumettre les rebelles. Après une longue résistance, les provinces révoltées se soumirent.

Il s'emploie aussi figurément et signifie Subordonner. Un projet qui reste soumis aux circonstances. Je soumets cette proposition à votre agrément. L'Écriture oblige les hommes à soumettre leur esprit à Dieu.

Soumettre ses idées à celles de quelqu'un, Subordonner ses idées à celles d'un autre, être prêt à s'en désister, s'il y est contraire. Je soumets dans cette affaire mes idées aux vôtres. On dit dans le même sens : Soumettre ses lumières, ses opinions, ses sentiments à ceux d'autrui.

Soumettre une chose au jugement, à la critique de quelqu'un, S'engager à déférer au jugement qu'il en portera. Je vous prie de lire toute la pièce, je la soumets à votre jugement. Se soumettre à un jugement arbitral.

Se soumettre aux ordres, à la volonté de quelqu'un, Y conformer ses actions, ses sentiments. Nous devons nous soumettre entièrement à la volonté de Dieu.

Se soumettre à quelque chose, à souffrir quelque chose, S'engager, consentir à subir quelque chose. Je me soumets à tout ce qu'il vous plaira. On dit de même : Se soumettre à une intervention chirurgicale.

SOUMETTRE signifie encore, figurément, Remettre, livrer à l'examen, à la décision de quelqu'un. Soumettre une chose à quelqu'un, à l'attention de quelqu'un. Permettez-moi de vous soumettre une observation. Je lui soumettrai votre demande. Soumettez-lui votre article, votre manuscrit. Ce projet fut soumis à l'examen d'une commission.

Soumettre une question à l'examen, La considérer en détail, pour la juger.

Soumettre une chose à l'analyse, L'analyser, la décomposer, pour connaître de quels éléments elle est formée.

Le participe passé SOUMIS signifie adjectivement Qui est disposé à l'obéissance ou qui en a pris le parti après avoir résisté. Des sujets soumis. Un fils soumis et respectueux. Les tribus, hier encore rebelles, et maintenant soumises. On dit, dans un sens analogue : Un air soumis, des paroles soumises.

Fille soumise, Prostituée inscrite à la police.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

soumettre

Soumettre, voyez Soubmettre.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

soumettre


SOUMETTRE, v. act. SOUMISSION, s. f. [Sou-mètre, mi-cion; en vers, ci-on. 2e è moy. au 1er.] Soumettre se conjugue comme mettre. = Réduire sous la puissance ou l'autorité. "Soumettre à l'obéissance, aux lois, à l'empire de, etc. "Soumettre sa raison à la Foi. "Se soumettre aux ordres de la Province, aux volontés de quelqu'un. = Se soumettre, c'est aussi consentir à subir quelque peine. "Je me soumets à tout ce qu'il vous plaira, en câs que cela soit. = Soumettre un ouvrage à la censure, à la critique; une afaire au jugement de quelqu'un; s'engager à déférer au jugement qu' il en portera. = Se soumettre régit le datif, le pronom se étant à l'acusatif. * Maimbourg lui fait régir l'acusatif, le pronom étant au datif. "Il se soumit (à soi même) les Marcomans, les Quades, les Sueves, etc.
   SOUMISSION, déférence respectueuse. "Avoir de la soumission pour ses Supérieurs. "La soumission à la volonté de Dieu. = Au plur. respects. "Il exige de grandes soumissions. = Satisfactions. "Le Roi reçut ses soumissions avec bonté.
   REM. Soumission régit ordinairement la prép. à: mais avec le verbe avoir, il régit pour. "La soumission qu'elles avoient eue à la juridiction du Légat. Hist. des Tud. Cette phrâse est toute anglaise: ni à, ni pour, n'y vaudraient rien. Il falait dire: le respect avec lequel elles s'étaient soumises à la juridiction, etc.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

soumettre

verbe soumettre
1.  Mettre sous sa domination.
2.  Faire suivre une règle.
3.  Proposer au jugement de.

soumettre (se)

Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

soumettre

bezwingen, überwältigen, unterbreiten, unterwerfen, unterstellensubmit, subdue, subject, subjugate, bring forward, comply, put, referonderwerpen, knechten, voorleggen (aan), bedwingenהגיש (הפעיל), הכניע (הפעיל), הכפיף (הפעיל), הציג (הפעיל), הִכְנִיעַ, הִכְפִּיףsotmetresubmetisometerpiegare, sommettere, sottoporre提交indsendeส่ง (sumɛtʀ)
verbe transitif
1. présenter qqch à qqn pour avoir son avis soumettre un projet
2. mettre sous son autorité soumettre un pays
3. obliger qqn à faire qqch soumettre qqn à l'impôt
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

soumettre

[sumɛtʀ] vt
(= proposer) soumettre qch à qn [+ projet] → to submit sth to sb
(= faire subir) soumettre qn/qch à [+ traitement] → to subject sb/sth to
revenus soumis à l'impôt → taxable income
[+ pays] → to subjugate; [+ rebelles] → to put down, to subdue [sumɛtʀ] vpr/vi
[rebelles] → to submit
se soumettre à [+ autorité, régime] → to submit o.s. to
(= se conformer) se soumettre à [+ formalités] → to submit to
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005