Les différents distributeurs d’eau de la Région Wallonne se préparent à augmenter leurs tarifs, en principe à partir de février prochain. La SPGE, responsable de l’assainissement, s’apprête à faire la même chose.
Les distributeurs (SWDE, CILE et inBW) et la SPGE ont en effet sollicité leur ministre de tutelles, Yves Coppieters, pour obtenir l’autorisation de revaloriser les tarifs. Le ministre a communiqué avoir marqué son accord sous certaines conditions.
Pour 2025, le prix maximal du "coût-vérité distribution", le CVD, d’un mètre cube d’eau sera de 3,15 euros. Celui du "coût-vérité assainissement" sera de 2,615 euros par mètre cube d’eau.
Du côté des distributeurs d’eau, la CILE, opérateur liégeois, ne commente pas cette augmentation pour le moment. Elle attend la notification officielle du ministre de tutelle. Ensuite, elle attend que son conseil d’administration, programmé lundi prochain, valide l’augmentation de prix qui pourra être pratiquée à partir du 1er février.
Un autre distributeur, le principal distributeur wallon, la SWDE, qui alimente en eau 190 des 262 communes wallonnes fixera ses nouveaux tarifs lors du conseil d’administration prévu ce vendredi, mais elle accepte déjà de commenter l’augmentation envisagée, une augmentation qu’elle justifie. "Depuis 2014 jusqu’au 1er janvier 2023, le tarif était resté inchangé. Il n’a même pas été adapté à l’inflation, il n’a même pas été indexé", explique Benoît Moulin, porte-parole de la SWDE. Au 1er janvier 2023, il y avait eu une petite augmentation du "coût-vérité distribution", "parce que nous encaissions, à l’époque, les effets de, notamment, la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, c’est-à-dire une très forte inflation et de multiples indexations des salaires", poursuit Benoît Moulin.
Ces éléments-là, "sont moins présents pour le moment", explique Benoît Moulin. Cependant, les salaires et l’énergie restent les principaux postes de dépenses du distributeur d’eau wallon. A côté de cela, d’autres dépenses sont en train d’augmenter fortement. "Ce sont toutes les factures et tous les coûts liés à la réalisation de nos chantiers", explique le porte-parole de la SWDE. "On est en train de finaliser un programme d’investissement assez ambitieux qui s’appelle le Schéma régional des ressources en eau, qu’on a baptisé en tout cas que la presse a baptisé les autoroutes de l’eau", explique Benoît Moulin. Il s’agit de chantiers dont les plans remontent à une dizaine d’années et qui sont aujourd’hui en pleine exécution. "Nous avons pour le moment 41 chantiers en cours pour le moment, dans un projet qui vise quand même à mettre en place 400 kilomètres de grosses conduites pour le transport de gros volumes d’eau, une vingtaine de stations de pompage ou réservoir de stockage, quatre nouveaux châteaux d’eau". Ces travaux sont réalisés dans le but de sécuriser l’alimentation en eau sur l’ensemble du territoire wallon à moyen et à long terme. Or, pour ces chantiers comme pour tout ce qui relève du secteur de la construction, les coûts ont flambé par rapport aux devis réalisés. "On est sur des suppléments qui vont jusqu’à 30%", explique Benoît Moulin. S’ajoutent à cela les 100 millions d’euros que la SWDe s’est engagée à investir chaque année dans le renouvellement et la modernisation de ses infrastructures. Le tout justifie les augmentations afin de garder les comptes à l’équilibre.