Wes Anderson

Exposition du 19 mars 2025 au 27 juillet 2025


Isle Of Dogs 00203 Png 2


« J’ai visité la Cinémathèque pour la première fois il y a 25 ans,
alors qu’elle se trouvait encore au Trocadéro, mais je l’avais déjà
arpentée dans mon imagination (à travers les lettres de François
Truffaut) à l’époque de l’avenue de Messine et de la rue d’Ulm – et
d’une certaine manière, je relie indirectement ma propre éducation
cinématographique à Henri Langlois et à ses acolytes – c’est donc un
plaisir tout particulier pour moi que de participer à cette
exposition, quel que soit ce que nous choisirons de présenter !
»
Wes Anderson

Cette exposition, la première consacrée à l’œuvre jubilatoire du cinéaste Wes Anderson, suit l’évolution chronologique de son travail, depuis ses premiers pas comme réalisateur autodidacte dans les années 90 (Bottle Rocket), jusqu’à ses opus les plus récents (Asteroid City), les plus flamboyants et les plus récompensés à travers le monde (The Grand Budapest Hotel).

La rigueur formelle du cinéma de Wes Anderson révèle des partis pris récurrents de mise en scène : une passion pour les tableaux vivants, la symétrie, le graphisme, le montage cut, les dialogues poétiques et l’omniprésence de la musique. Sans oublier sa fidélité absolue à la pellicule. Cette exposition explore les spécificités esthétiques de l’ensemble de sa filmographie et le travail méticuleux réalisé en amont des tournages avec la complicité jamais démentie de sa troupe : le chef-opérateur Robert Yeoman, le scénariste Roman Coppola, le compositeur Alexandre Desplat, le chef décorateur Adam Stockhausen. Du charme doux-amer de La Famille Tenenbaum à l’épopée d’une Europe pré-68 en ébullition dans The French Dispatch, en passant par les défis artisanaux du stop motion (Fantastic Mr. Fox, L’Île aux chiens), l’exposition offre l’opportunité de découvrir comment la vision iconoclaste d’Anderson et son souci du détail ont permis de créer certains des films visuellement et émotionnellement les plus fascinants de ces dernières décennies. Un cinéma de fantaisies qui n’en demeure pas moins d’une puissante humanité.

Wes Anderson propulse ses personnages dans des mondes imaginaires (l’île de New Penzance, la mégalopole de Megasaki, la petite ville d’Ennui-sur-Blasé, ou la bourgade désertique d’Asteroid City), mais plutôt que de tourner en studio, il préfère investir le réel et le transformer au gré des histoires qu’il scénarise lui-même. Des centaines d’objets sont créés pour habiter les lieux : mobilier, livres, cartes, journaux, moyens de transport… Wes Anderson a eu la précoce idée de conserver tout ce travail de design, et l’exposition s’est donné pour ambition de présenter au public nombre de ces objets cultes. Réunis pour la première fois, ils représentent bien plus que des souvenirs. Ils témoignent d’un usage, et conservent quelque chose de ceux qui les ont créés et manipulés.

Les visiteurs pourront ainsi découvrir la maquette du train du Darjeeling Limited peint à la main ; les livres aux couvertures colorées de Moonrise Kingdom ; le tableau Boy with Apple qui siège dans la loge de The Grand Budapest Hotel ; ou encore les marionnettes de Fantastic Mr. Fox et d’Asteroid City, les miraculeuses miniatures de Simon Weisse, le travail de la graphiste Erica Dorn, et évidemment les collections inouïes de costumes – notamment ceux conçus par la costumière multi-oscarisée Milena Canonero.

Plus que tout autre d’ailleurs, le cinéma de Wes Anderson est donc propice à sa propre exposition : un écrin précieux où les reliques du passé deviennent présent, et où la scénographie devient mise en scène. Ces objets issus des films seront complétés par une sélection de photographies et Polaroïds inédits, ainsi que de documents originaux, soigneusement conçus, écrits et dessinés de la main du réalisateur (carnets de travail, archives scénaristiques, dessins préliminaires, storyboards). Cette exposition permet de rendre compte d’une méthode de travail empreinte de liberté, n’obéissant à aucune règle préétablie, et loin des stratégies marketing rigides souvent recherchées par les studios hollywoodiens. Elle révèle les secrets de fabrication de ces comédies mélancoliques, qui ont bouleversé à jamais le cinéma contemporain.

Matthieu Orléan

Exposition produite par la Cinémathèque française en collaboration avec le Design Museum de Londres et en partenariat avec Wes Anderson et American Empirical Pictures.
(Exhibition produced by la Cinémathèque française in collaboration with the Design Museum, London and in partnership with Wes Anderson and American Empirical Pictures)

Le Design Museum de Londres accueillera une version remaniée de l’exposition après son passage à Paris.

Commissaires :
Matthieu Orléan, la Cinémathèque française, Paris
Lucia Savi, Johanna Agerman Ross, le Design Museum, Londres
En collaboration avec Octavia Peissel, American Empirical Pictures

 M5A5728 Photographie St Phane Dabrowski La Cin Math Que Fran Aise

 M5A5502 Photographie St Phane Dabrowski La Cin Math Que Fran Aise

 M5A5533 Cran 03 Photographie St Phane Dabrowski La Cin Math Que Fran Aise

 M5A5639 Photographie St Phane Dabrowski La Cin Math Que Fran Aise

 M5A5728 Photographie St Phane Dabrowski La Cin Math Que Fran Aise 2

Photographies : Stéphane Dabrowski


Logos WES ANDERSON