Tipeee
Tipeee | |
Adresse | tipeee.com |
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Description | Plateforme de financement participatif en ligne |
Slogan | « Le tip participatif au service des créateurs du web » |
Commercial | Oui |
Publicité | Non |
Langue | Multilingue (5 langues) |
Inscription | Oui |
Siège social | Paris France |
Propriétaire | My Major Company |
Créé par | Michael Goldman |
Lancement | |
Revenus | 1 500 000 € (CA, 2020) |
État actuel | Actif |
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Tipeee est une plateforme française de financement participatif en ligne construite sur le principe du pourboire (tip en anglais), fondée par Michael Goldman et lancée en . Elle permet à ses utilisateurs de rémunérer les « créateurs » inscrits sur le site via des dons.
Fonctionnement
[modifier | modifier le code]Historique
[modifier | modifier le code]La plateforme, filiale de My Major Company, est fondée par Michael Goldman le [1],[2],[3]. Elle acquiert assez rapidement une importante popularité auprès des vidéastes web francophones, en particulier auprès des vulgarisateurs et des créateurs de contenu pédagogique[4]. Pour certains d'entre eux, le site devient progressivement une source majeure de revenus mensuels[4],[5]. En , plus de 60 000 € de dons avaient été récoltés sur Tipeee par un total de 200 créateurs[1] et le montant moyen d'un « tip » sur le site s'élevait à 8 €[6].
En , Tipeee lève 160 000 € auprès de Xavier Niel et Laurent Ruquier[7]. La start-up était valorisée à 1,6 million d'euros quelques semaines plus tard[8], alors que son chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année 2015 s'élève à 50 000 €[3].
En , 7,3 millions d'euros avaient été collectés sur Tipeee depuis sa création. La plateforme employait 10 personnes, et 29 000 créateurs de contenu étaient inscrits sur le site[4].
L'entreprise dégage une marge brute de près de 450 000 € pour l'ensemble de l'année 2020[9], et un chiffre d'affaires de 1 500 000 € pour cette même année[10]. Fin , elle hébergeait 15 000 projets actifs[9].
Tipeee réalise une nouvelle augmentation de capital pour un montant de 130 000 €, cette fois auprès de Xavier Niel et d'Octave Klaba, en [10].
Principe
[modifier | modifier le code]Le principe de Tipeee est semblable à celui de la plateforme américaine Patreon[1]. Il permet à ses utilisateurs de soutenir financièrement les « créateurs » présents sur le site — c'est-à-dire des internautes créant du contenu, généralement gratuitement sur Internet — via des dons ponctuels ou mensuels. Ceux-ci peuvent fixer différents paliers de soutien sur leur page, ainsi que des contreparties récompensant les internautes qui y souscrivent[2],[11].
Tipeee prélève en outre une commission de 8 % sur les revenus de chaque créateur[1],[2],[3],[4].
Controverses
[modifier | modifier le code]Critiques
[modifier | modifier le code]Numerama publie en une enquête à propos de la plateforme. L'article aborde le refus de Tipeee d'exclure de son site des auteurs et des vidéastes d'extrême droite, comme Le Raptor — alors mis en cause pour incitation au harcèlement — ou Yann Merkado, rédacteur pour le site nationaliste blanc et ouvertement raciste Suavelos[4],[5],[12]. L'enquête évoque également l'hébergement, par Tipeee, du financement de contenus conspirationnistes ou volontairement trompeurs, qui apparaissent pourtant dans les premiers résultats de la catégorie « journalisme » du site. Enfin, Numerama dénonce la politique fiscale de la plateforme, que le média juge obscure sur la façon dont elle gère la taxe sur la valeur ajoutée pour les créateurs présents sur le site[4],[5].
Polémiques
[modifier | modifier le code]Fin 2020, Tipeee héberge le financement du film documentaire conspirationniste Hold-up, qui récolte plus de 160 000 € sur le site — un record pour la plateforme[13],[14]. Elle héberge également le financement de Dis sept, principal site QAnon en France[15],[16], ou celui de Salim Laïbi, autre complotiste français[16],[17].
En paraît sur France 2 une émission de Complément d'enquête qui porte sur la désinformation, et où Michael Goldman est interviewé au sujet des contenus conspirationnistes sur sa plateforme. Il y affirme entre autres au cours du documentaire « […] assume[r] tout ce qu'il y a sur [l]e site, du plus antisémite au moins antisémite, et du plus complotiste au moins complotiste […] »[18],[19]. Cette déclaration fait polémique, et, pour manifester leur opposition, plusieurs créateurs de contenu quittent Tipeee dans les jours qui suivent[20],[21],[22]. D'autres, sans clore leur compte, exhortent leur communauté à les soutenir via des sites concurrents — tels que Patreon ou uTip[23],[24] — ce qui finit par valoir à certains d'entre eux une exclusion de la plateforme[25],[26],[27].
Michael Goldman prend à nouveau la parole sur le sujet peu après et précise sa position, en déclarant notamment que « ce serait une faute morale de supprimer des projets qui ne [leur] plaisent pas alors qu'ils ne sont pas condamnables juridiquement », que sa « phrase [a été] sortie de son contexte » et qu'ils n'excluent pas ces créateurs car l'entreprise défend la liberté d'expression[28],[29],[30]. Il affirme également que la polémique pourrait engendrer pour Tipeee une baisse de 5 % de croissance du volume des dons pour l'année 2021[9].
Références
[modifier | modifier le code]- .
- Tiphaine Thuillier, « Tipeee rémunère les artistes au pourboire » , sur L'Express, (consulté le ).
- Fabienne Schmitt, « Tipeee stimule la création Web en favorisant le pourboire électronique » , sur Les Échos, (consulté le ).
- Julien Duriez, « Tipeee, une plate-forme pour financer les créateurs sur YouTube » , sur La Croix, (ISSN 0242-6056, consulté le ).
- Fleur Labrunie, « Fiscalité obscure, haine et conspirations : les ombres de Tipeee, le meilleur ami des YouTubeurs » , sur Numerama, (consulté le ).
- Lucie Ronfaut, « La culture du pourboire se répand sur le Web » , sur Le Figaro, (consulté le ).
- Caroline Sallé, « Xavier Niel et Laurent Ruquier investissent dans Tipeee » , sur Le Figaro, (consulté le ).
- Aude Fredouelle, « Xavier Niel et Laurent Ruquier investissent dans Tipeee, une plafetorme pour Youtubers » , sur Le Journal du Net, (consulté le ).
- Raphaële Karayan, « En pleine polémique, la plateforme de dons Tipeee réaffirme ses positions » , sur L'Usine digitale, (consulté le ).
- Henri de Lestapis, « Michaël Goldman réinvente le crowdfunding avec Tipeee » , sur Les Échos, (consulté le ).
- Aurélie Bavaud, « Tipeee, pour soutenir vos youtubers préférés ! » , sur La Liberté, (consulté le ).
- Adrien Sénécat, « La galaxie Suavelos, vitrine d’un racisme décomplexé » , sur Les Décodeurs, Le Monde, (consulté le ).
- Elsa Trujillo, « 100.000 euros par mois: les producteurs du film "Hold-Up" battent un record (théorique) sur Tipeee » , sur BFMTV, (consulté le ).
- Lou Fritel, « Hold-Up : les producteurs de ce documentaire controversé ont bien touché plus de 300.000 euros » , sur Le Figaro, (consulté le ).
- Isabelle Hanne et Guillaume Gendron, « QAnon : la rhétorique du complot » , sur Libération, (consulté le ).
- Eve Szeftel, « Docu sur France 2 : la pub, machine à cash des fake news » , sur Libération, (consulté le ).
- Aziz Zemouri, « Qui protège Salim Laïbi, le « libre-penseur » d'extrême droite ? » , sur Le Point, (consulté le ).
- « Financement de fake news : "C'est le prix à payer", juge le fondateur de la plateforme Tipeee, qui a contribué à produire le film "Hold-up" » , sur Franceinfo, Complément d'enquête, (consulté le ).
- Marcus Dupont-Besnard, « Les fondateurs de Tipeee « assument » d’héberger des contenus antisémites ou complotistes » , sur Numerama, (consulté le ).
- Marie Turcan, « « C'était la goutte d'eau » : les créateurs quittent Tipeee après les propos controversés de son fondateur » , sur Numerama, (consulté le ).
- François Manens, « Quels créateurs et créatrices quittent Tipeee ? » , sur Numerama, (consulté le ).
- Victoria Beurnez, « Contenus polémiques: des créateurs boycottent Tipeee après les propos de son fondateur » , sur BFMTV, (consulté le ).
- François Manens, « Des créateurs demandent à leurs soutiens de ne plus utiliser Tipeee… sur Tipeee » , sur Numerama, (consulté le ).
- Marcus Dupont-Besnard, « uTip, LiberaPay : quelles sont les alternatives à la plateforme Tipeee ? » , sur Numerama, (consulté le ).
- Aurore Gayte, « Tipeee fait pression sur les créateurs pour qu'ils ne fassent pas de la pub au rival uTip sur leur profil » , sur Numerama, (consulté le ).
- Aurore Gayte, « Tipeee a supprimé les profils des youtubeurs qui mentionnaient le concurrent uTip dans leur description » , sur Numerama, (consulté le ).
- « Tipeee – Ils mentionnent la concurrence et se font sanctionner » , sur 20 Minutes, (consulté le ).
- Chloé Woitier, « Tipeee dans la tourmente après des propos polémiques » , sur Le Figaro, (consulté le ).
- Marc Rees, « Tipeee : le plaidoyer de Michael Goldman pour la liberté d’expression » , sur Next INpact, (consulté le ).
- Sonia Devillers, « Michael Goldman, Tipeee : la liberté d'expression à tout prix ? » , sur L'Instant M, France Inter, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la recherche :
- Site officiel