Tell Tamer
Tell Tamer | ||
Administration | ||
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Pays | Syrie | |
Gouvernorat | Hassaké | |
District | Hassaké | |
Sous-district | Tell Tamer | |
Démographie | ||
Population | 7 285 hab. (2004[1]) | |
Géographie | ||
Coordonnées | 36° 39′ 38″ nord, 40° 22′ 17″ est | |
Fuseau horaire | UTC+02:00 (hiver) UTC+03:00 (été) |
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Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Syrie
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Tell Tamer[2] (en arabe : تل تمر, en kurde : Girê Xurma[3] ou Til Temir[4], et en syriaque : ܬܠ ܬܡܪ[5],[6]), est une petite ville du nord-est de la Syrie, proche de la frontière avec la Turquie.
La localité est le centre administratif du sous-district du même nom (comprenant 13 localités), et est située dans le district ainsi que dans le gouvernorat de Hassaké, comptant 7 285 habitants en 2004.
Localisation
[modifier | modifier le code]La ville est située dans la vallée du Khabur en Haute Mésopotamie, à l'est de la rivière Khabur, et le paysage monte à environ 3km à l'est vers le plateau de basalte volcanique d'Ard al Shaykh.
Tell Tamer se trouve directement sur la route qui relie les villes de Ras al-Aïn (à 35km au nord-ouest) et de la capitale provinciale d'Hassaké (à 40km au sud-est). L'intersection avec l'autoroute M4 (Alep-Mossoul) et la traversée de la rivière font de Tell Tamer une plaque tournante du transport dans la région.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la ville, « Tell Tamer », est dérivé du mot arabe et araméen "tell/tella", qui signifie "colline", tandis que "tamer/tamra" signifie la "datte". Le nom de la ville signifie donc la « Colline de dattes ».
Histoire
[modifier | modifier le code]Années 1930
[modifier | modifier le code]La ville est fondée par des Assyriens de la tribu de Tyari à la fin des années 1930[7],[8] (ayant fui l'Irak après le massacre de Simelé pour partir s'installer en Syrie, alors contrôlée par les Français), mais est aujourd'hui majoritairement peuplée par des populations kurdes et arabes (les Assyriens restant néanmoins environ 20% de la population).
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Tal Tamer (1939)
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Homme assyrien à Tal Tamer (1939)
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Femme assyrienne cuisinant (1939)
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Femme assyrienne filant la laine (1939)
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Moulin à eau de Tal Tamer (1939)
Guerre civile syrienne
[modifier | modifier le code]Un exode de la population assyrienne de la ville commence à partir de , lorsque l'Armée syrienne libre (ASL) menace d'envahir la ville. L'exode se poursuit ensuite lorsque l'État islamique (EI) prend le contrôle des routes voisines juste à l'extérieur de la ville.
En , quatre Assyriens sont arrêtés et kidnappés alors qu'ils étaient en voiture par l'EI.
En , après l'attaque d'un village assyrien voisin par l'EI, selon l'Agence de presse internationale syriaque, les Assyriens de la ville appellent finalement les soldats kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) pour les aider à les protéger[9].
Après la prise de la ville de Raqqa par l'EI, certains Assyriens de la ville ainsi que d'Al-Thawrah fuient vers Tell Tamer, tandis que 500 familles assyriennes quittent la ville à la même période (beaucoup d'entre eux émigrent vers les États-Unis, l'Europe ou le Canada).
En , la ville est attaquée et prise par les miliciens de l'EI[10], qui kidnappent environ 90 assyriens de la ville[11]. Durant la bataille de Tall Hamis[12], plusieurs milliers d'habitants fuient la ville pour aller se réfugier vers Hassaké.
Le , l'EI kidnappe environ 220 Assyriens des villages environnants, le nombre montant à 350 le 26 février. Le , 19 prisonniers sont relâchés[13], puis 5 à nouveau le 24 mars[14].
Le , trois camions piégés explosent, tuant 60 personnes et en blessant 120 autres.
Le , l'armée syrienne entre dans la ville après un accord avec les Forces démocratiques syriennes[15].
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]Les premiers habitants sont des assyriens de la tribu de Tyari, venus du Hakkiari[8]. À la fin des années 1960, les assyriens constituent encore la quasi-totalité de la population de la ville. La majorité de la population moderne de la ville est composée d'Arabes et de Kurdes, tandis que les assyriens locaux ne représentaient plus que 20% de la ville dans les années 1990.
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Religion
[modifier | modifier le code]L' « Église Notre-Dame » (appartenant à l'Église apostolique assyrienne de l'Orient), située dans la vieille ville près de l'actuelle Tell (colline), sert de centre pour la communauté assyrienne. Au début des années 1980, l'église d'origine construite en briques de boue dans les années 1930 a été démolie et remplacée par un nouveau bâtiment de style italianisant.
Une grande mosquée en briques au dôme vert construite dans les années 1970 dessert la communauté sunnite en pleine croissance juste au sud du centre-ville.
Personnalités liées à la ville
[modifier | modifier le code]- Ivana Hoffmann (1995-2015), communiste féministe afro-allemande, est morte à Tell Tamer.
- Juliana Jendo, chanteuse assyrienne.
- Adwar Mousa, chanteur assyrien.
- Omar Souleyman, chanteur kurde.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Liens internes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (ar) « 2004 Census Data for Nahiya Tell Tamer », Syrian Central Bureau of Statistics Also available in English: UN OCHA, « 2004 Census Data », Humanitarian Data Exchange
- S'écrit également Tel Tamer, Tell Tamr, Tal Tamr ou encore Tal Tamir.
- (ku) Husen Omar, « Li Til Temir şer û pevçûn germ bûne (Hat nûkirin) », sur www.rudaw.net (consulté le )
- (ku) « Li Bajaroka Til Temirê teqîn », sur Nerina Azad (consulté le )
- Alberto M. Fernandez, « Dawn at Tell Tamer: The Assyrian Christian Survival on the Khabur River », Journal of Assyrian Academic Studies, vol. 12, no 1, , p. 41,42 (lire en ligne)
- Bayard Dodge, « The settlement of the Assyrians on the Khabbur », Journal of the Royal Central Asian Society, vol. 27, no 3, , p. 314 (ISSN 0035-8789, DOI 10.1080/03068374008730969).
- Alberto M. Fernandez, « Dawn at Tell Tamer: The Assyrian Christian Survival on the Khabur River », Journal of Assyrian Academic Studies, vol. 12, no 1, (lire en ligne)
- Dodge 1940, p. 301-320.
- « Assyrian citizens called the YPG to defend them against ISIS – Syriac International News AgencySyriac International News Agency », sur Syriac International News Agency (consulté le )
- Christians flee jihadists after Syria kidnappings 26 February 2015.
- Syrian sources say ISIS executed 15 Christians – with more killing to come « https://web.archive.org/web/20150923211540/http://www.cruxnow.com/people/assyrian-archimandrite-emanuel-youkhana/ »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , 26 February 2015.
- Islamic State 'abducts dozens of Christians in Syria' 24 February 2015.
- « Isil frees 19 abducted Christians », The Daily Telegraph, (lire en ligne)
- « IS releases 24 Assyrian Christians so far », SOHR (consulté le )
- (en-US) « Syrian regime forces push towards Turkey border after SDF deal », sur The Defense Post, (consulté le )