École supérieure de journalisme de Paris
Fondation |
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Type |
École supérieure de journalisme Établissement d'enseignement supérieur privé |
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Président | |
Directrice pédagogique |
Elhame Medjahed |
Directeurs enseignement à distance |
Samar Smati |
Directeur pôle arabophone |
Mohamad El Hajji |
Devise |
Quot capita tot sensus |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
Env. 400 |
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L’École supérieure de journalisme de Paris (ESJ Paris) est un établissement d'enseignement supérieur privé spécialisé dans l'enseignement du journalisme, situé dans le 13e arrondissement de Paris, fondé en 1899. Il s'agit de la plus ancienne école de journalisme au monde[1],[2].
Elle ne fait pas partie des quatorze écoles reconnues par la Commission paritaire nationale de l'emploi des journalistes (CPNEJ) et elle n'est pas membre de la Conférence des écoles de journalisme (CEJ)[3]. En 2018, l'École supérieure de journalisme de Paris était classé à la dix-septième place du classement des écoles de journalisme en France par le quotidien Le Figaro[4]. Elle était classée vingtième en 2016.
Histoire
[modifier | modifier le code]1899 : l'École de journalisme de l'École des hautes études sociales
[modifier | modifier le code]En 1899, la romancière Jeanne Weill, dite Dick May, sœur de l'historien Georges Weill, fonde l'École des hautes études sociales (EHES), situé au 16, rue de la Sorbonne et trouvant son origine dans le Collège libre des sciences sociales fondé quatre ans plus tôt avec Théophile Funck-Brentano face à l'École libre des sciences politiques (aujourd'hui Sciences Po)[5],[6]. Dès sa création, l'École des hautes études sociales compte en son sein trois sections : une École de morale et de pédagogie, une École sociale, ainsi qu'une École de journalisme, fondée en novembre 1899 et dont hérite l'École supérieure de journalisme[7].
Dick May souhaite alors créer une « université du quatrième pouvoir ». L'école compte à ses débuts un groupe d'universitaires parisiens libéraux et laïcs mobilisés à l'occasion de l'affaire Dreyfus, alors conduit par la romancière et journaliste Jeanne Weill, alias Dick May, petite cousine du philosophe Karl Marx[8] et bénéficiait du soutien du sociologue Émile Durkheim[9]. L'école bénéficie de ce que l'École libre des sciences politiques (Sciences Po) d'Émile Boutmy se désintéresse alors du journalisme et se spécialise dans les affaires publiques[10]. L'EHES et son École de journalisme rencontrent un succès immédiat, et une section École d'art est créée en 1903[7].
La section École de journalisme de l'École des hautes études sociales est ainsi la doyenne mondiale des écoles de journalisme[11]. Parmi les fondateurs, se trouvent des journalistes comme Henry Fouquier, Jules Cornély, membre fondateur du Syndicat des journalistes français[12], Adolphe Brisson et Jules Claretie[13]. Elle est dirigée par l'écrivain Eugène Fournière[5]. L'école n'aurait cependant pu ne pas être la doyenne des écoles de journalisme. En 1895, l'université du Missouri à Columbia souhaite créer une école de journalisme, mais le Sénat des États-Unis s'y oppose[réf. souhaitée]. Ce refus sera renouvelé jusqu'en 1908, lorsque l'École de journalisme du Missouri est créée. En 1910, accueillant près de 220 étudiants, la section École de journalisme s'éloigne du but initial de sa fondatrice, peu de futurs journalistes sont formés, davantage tournés vers des carrières publiques ou administratives, si bien qu'elle fut renommée École de journalisme et de préparation à la vie publique. Tandis que son établissement de tutelle, l'École des hautes études sociales (EHES) devient une institution respectée « touchant les principales élites intellectuelles » du XXe siècle[5],[7].
Dans l'entre-deux-guerres, l'activité de l'EHES est rationalisée : seules sont maintenues l'École de journalisme et l'École sociale qui devient l'École des hautes études politiques (HEP) et l'École de géopolitique, future École des hautes études internationales (HEI). En 1937, l'immeuble du 16, rue de la Sorbonne, dont l'école n'est que locataire, est racheté à son propriétaire par l'université de Paris qui envisage de l'annexer à la Sorbonne (elle constitue aujourd'hui l'îlot Champollion de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université)[14].
En 1947, l'école déménage dans un étage de l'Hôtel de l'Industrie, au 4, place Saint-Germain des Prés, alors sous la direction d'André Le Jules jusqu'en 1986[15].
1986 : l'École supérieure de journalisme de Paris
[modifier | modifier le code]En 1986, l'École supérieure de journalisme de l'École des hautes études sociales prend son autonomie et devient l'École supérieure de journalisme de Paris. En 1988, les écoles HEP-HEI-ESJ quittent le 54, avenue Marceau pour emménager au 107, rue de Tolbiac, dans un nouveau bâtiment dont elles deviennent propriétaires, nommée « Centre Tolbiac » et à proximité du centre Pierre-Mendès-France de l'université Paris-I[16].
En 2006, l'École supérieure de journalisme de Paris connaît des difficultés financières. L'année suivante, le groupe HEI-HEP (qui deviendra HEIP en 2015)[17], héritier de l'École des hautes études sociales, se sépare de l'ESJ de Paris, la cédant au directeur général du groupe LMD (aujourd'hui Mediaschool), Cyrille Benoist[18].
2009 : rachat et développement dans le monde arabophone
[modifier | modifier le code]En 2009, l'ESJ de Paris est une nouvelle fois cédée, cette fois-ci à Guillaume Jobin, un journaliste spécialisé dans la presse médicale et médecin neurobiologiste de formation[19]. Le 4 février suivant, le conseil d'administration le nomme au poste de président de l'établissement[20],[21]. Sous la présidence de Guillaume Jobin, l'ESJ Paris ouvre en 2011 une filière de formation à distance « tous médias »[réf. nécessaire]. Depuis 2009, l'ESJ Paris dispose d'un établissement secondaire en propre, à Rabat, capitale du royaume du Maroc[réf. nécessaire].
L'ESJ Paris a depuis 2012 ouvert une filiale d'édition de livres, « Casa Express éditions », spécialisée dans les livres de journalistes diffusés en Europe et au Maghreb. Elle a par ailleurs lancé un prix littéraire en 2015[22].
En 2018, l'ESJ Paris ouvre une filière de formation au métier de journaliste reporter d’images (JRI), en partenariat avec l'École internationale de création audiovisuelle et de réalisation (EICAR) et délivrant un titre certifié de niveau II (6)[23],[24]. Puis en 2020, l'école crée une formation similaire à sa filière de formation à distance « tous médias », cette fois-ci en langue arabe (SSJC) et tant en formation classique qu'en formation continue avec le CPD de Jérusalem[réf. nécessaire].
Le 24 mai 2024, l'École supérieure de journalisme de Paris annonce la signature d'une double diplomation permettant aux étudiants en quatrième année de son cursus (Mastère 2) de suivre les deux ans du master 2 « Management et administration des entreprises » de l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne[25].
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]L'établissement est reconnu par l’État[réf. souhaitée] et délivrait un titre certifié par le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion de niveau 6 et enregistré au répertoire national des certifications professionnelles (jusqu'en 2016) pour sa formation en trois ans à compter de l'obtention du baccalauréat.
Son diplôme de journaliste n'est plus certifié par l'État et inscrit au RNCP (n°1498) depuis 2016[26],[27]. En 2023, elle signe une convention de partenariat avec le groupe Mediaschool pour délivrer le titre certifié et inscrit au RNCP (n°34537) de l'Institut européen de journalisme (IEJ)[28],[29],[30]. En revanche, ses mastères sont des diplômes d'établissement délivrés sous son sceau propre, sans aucun label de l'État[31].
Prix littéraire ESJ Paris - Maison Blanche
[modifier | modifier le code]Ce prix, lancé en 2016 sous l'impulsion de l'ESJ Paris et du restaurant Maison Blanche, a été présidé par André Bercoff puis Anne Nivat. Il récompense « un livre publié dans l’année, traduisant la réalisation d’un véritable travail de journaliste, en langue française, qu’il s’agisse d’une enquête, d’un récit, d’un essai, d’une biographie, d’un document de toute sorte, et même d’une investigation habillée en fiction »[32].
Personnalités liées à l'établissement
[modifier | modifier le code]Enseignants
[modifier | modifier le code]Élèves
[modifier | modifier le code]- Henri Amouroux
- Valérie Bénaïm
- Malek Boutih
- Philippe Bouvard
- François Busnel
- Patrick de Carolis
- Louis-Philippe Dalembert
- Philippe Djian
- Ghislaine Dupont
- Samuel Etienne
- Hakim Djelouat
- Virginie Guilhaume
- Alain Jérôme
- Erika Moulet
- Audrey Pulvar
- Samantha Ramsamy
- Jacques Legros
- Laurent Romejko
- Henri Sannier
- Gérard Simonian
- Gébrane Tuéni
- Gérard de Villiers
- David-Xavier Weiss
- Bernard Werber
- Roger Zabel
- Léon Zitrone
- Ophélie Meunier
- Isabelle Morini-Bosc
- Dominique Cantien
- Frédéric Taddeï
- Charline Vanhoenacker
- Jean-François Achilli
- Emmanuel Maubert
- Xavier Laissus
- Antoine Meunier
- Raphaëlle Duchemin
- Cécilia Berder
- Nicolas Doze
Controverses
[modifier | modifier le code]En mars 2018, l'École supérieure de journalisme de Paris recale de son concours Tom Rousset, candidat en situation de handicap âgé de 22 ans, affirmant ne pas être mesure d'accueillir l'étudiant dans ses locaux comportant « de nombreux escaliers » selon la direction de l'école[33]. Une réponse « maladroite et brutale » selon les parents et ayant provoqué un certain émoi dans la presse et la profession[34]. Le secrétariat d'État chargé des Personnes handicapées a contacté l'étudiant pour lui proposer d'autres solutions. Certaines écoles de journalisme telles que le CFJ ou l'ESJ de Lille, accessibles, ont réagit à la polémique en lui proposant notamment de passer leur concours[35]. Depuis, l'école aurait engagé des études pour rendre ses locaux accessibles aux personnes à mobilité réduite[36].
En décembre 2023, l'hebdomadaire Le Point dépeint, par plusieurs enquêtes et témoignages, une école « en dérive idéologique » affirmant qu'elle aurait pris un « tournant militant » ayant un impact sur son enseignement, développé des réseaux « troubles » au Moyen-Orient, et aurait eu des difficultés à payer ses professeurs, notamment de manière « très aléatoire »[37],[38]. Le journaliste et professeur à l'ESJ Paris Khaled Sid Mohand a dénoncé une « pseudo-enquête » du Point, menant à une « chasse aux sorcières »[39]. Quant à la direction de l'école, celle-ci dénonce une enquête « mensongère, diffamatoire et un appel à la haine raciale » et affirme qu'elle compte réagir « par tous moyens juridiques et de communication »[40].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Monique Cugnot, « La plus ancienne école au monde de journalisme se veut inclusive », sur Podcast Journal, (consulté le )
- « Les écoles de journalisme en France : un bref panorama », sur Peépa Journalisme, (consulté le )
- « Les 14 écoles de journalisme reconnues », sur www.cnmj.fr (consulté le )
- Jean-Marc De Jaeger, Wally Bordas, « Le classement 2018 des écoles de journalisme » [archive du ] , sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Christophe Prochasson, « Sur l'environnement intellectuel de Georges Sorel : l'École des hautes études sociales (1899-1911) », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle (Cahiers Georges Sorel), vol. 3, no 1, , p. 16–38 (DOI 10.3406/mcm.1985.900, lire en ligne, consulté le )
- "Dick May et la création de la première école de journalisme en France : le désir de régénérer la société par la science sociale et la presse" [1]
- Vincent Goulet, « « Transformer la société par l'enseignement social ». », Revue d'Histoire des Sciences Humaines, vol. 19, no 2, , p. 117–142 (ISSN 1622-468X, lire en ligne, consulté le )
- Site journals.openedition.org Teste intégral Dick May, une femme à l’avant-garde d’un nouveau siècle (1859-1925) de Mélanie Fabre aux Presses universitaires de Rennes, 2019
- Site journals.openedition.org, dossier "Dick May et la première école de journalisme en France. Entre réforme sociale et professionnalisation".
- Ivan Chupin, « 1. L’ère des essais : les formations professionnelles entre métier, vocation et artisanat (1899-1945) », dans Les écoles du journalisme : Les enjeux de la scolarisation d’une profession (1899-2018), Presses universitaires de Rennes, coll. « Res publica », (ISBN 978-2-7535-8579-9, lire en ligne), p. 27–72
- Stéphane Lembré, « CHUPIN (Ivan), Les écoles du journalisme. Les enjeux de la scolarisation d'une profession (1899-2018) », Histoire de l’éducation, no 154, , p. 272–274 (ISSN 0221-6280, DOI 10.4000/histoire-education.5973, lire en ligne, consulté le )
- « Bulletin mensuel de la Corporation chrétienne de publicistes », sur Gallica, (consulté le ).
- "Marinoni: le fondateur de la presse moderne, 1823-1904", par Éric Le Ray, page 407 [2]
- Patrick Dombrowski, Cent ans d'enseignement supérieur ESJ EHEP EHEI, Paris, Guillaume Jobin, 128 p. (lire en ligne), p. 35
- « 100 ans d'histoire | HEP-HEI-ESJ » [archive du ] , sur hep-hei-esj.net, (consulté le )
- Patrick Dombrowski, Cent ans d'enseignement supérieur ESJ EHEP EHEI, Paris, Guillaume Jobin, 128 p. (lire en ligne), p. 44-49
- « HEI-HEP », sur alain.litzellmann.free.fr (consulté le )
- « L'ESJ Paris reprise par Cyrille Benoist, président du groupe LMD SAS... », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
- Ivan Chupin, « 6. L’émergence d’une nouvelle régulation par la profession », dans Les écoles du journalisme : Les enjeux de la scolarisation d’une profession (1899-2018), Presses universitaires de Rennes, coll. « Res publica », , 265–294 p. (ISBN 978-2-7535-8579-9, lire en ligne)
- « Médias », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Écoles de journalisme: Guillaume Jobin, nouveau président de l'ESJ... », sur AEF info (consulté le )
- « L'ESJ Paris lance le prix littéraire "ESJ Paris - Maison Blanche », sur ESJ Paris - Ecole supérieure de journalisme (consulté le ).
- Samuel Meunier, « Devenir journaliste reporter d'images : formez-vous à l'EICAR », sur EICAR, (consulté le )
- « Écoles de journalisme : le palmarès 2016 du Figaro - Le Figaro Etudiant », sur web.archive.org, (consulté le )
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- Benjamin Poulin, « Reconnaissance par l'Etat », sur ESJ Paris - Ecole supérieure de journalisme (consulté le )
- « ENQUÊTE. Location ou faux diplômes... Comment l’enseignement supérieur est devenu un véritable marché sur le dos des étudiants », sur France 3 Paris Ile-de-France, (consulté le )
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- Benjamin Poulin, « Reconnaissance par l'Etat », sur ESJ Paris - Ecole supérieure de journalisme (consulté le )
- « Le prix », sur www.prix-esjparis-maisonblanche.com (consulté le )
- VICE Staff, « En France, on me définit d’abord par mon handicap », sur Vice, (consulté le )
- « Il avait partagé l'histoire de son fils recalé d'une école à cause de son handicap, ce papa a reçu un "soutien incroyable" », sur Le HuffPost, (consulté le )
- Par C. Si Le 17 mars 2018 à 15h09, « Etudiant recalé à cause de son handicap : «On a été soutenus de façon incroyable» », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Quelles obligations pour l’accueil de personnes handicapées en milieu universitaire ? », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « « Va te faire foutre » : l’ESJ Paris, l’école qui n’a pas envie de payer ses profs », sur Le Point, (consulté le )
- « INFO LE POINT. Les étranges dérives de l’école de journalisme ESJ Paris », sur Le Point, (consulté le )
- Khaled Sid Mohand, « Communiqué » [PDF], sur x.com, (consulté le )
- Guillaume Jobin, « Communiqué de presse », sur esj-paris, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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