« Tyrannosauridae » : différence entre les versions
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{{Taxobox début | animal | Tyrannosauridae | Tyrannosauridae_Diversity2.jpg | Reconstructions de divers [[squelette]]s de tyrannosauridés dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : ''[[Tyrannosaurus]]'', ''[[Daspletosaurus]]'', ''[[Tarbosaurus]]'', ''[[Gorgosaurus]]'', ''[[Zhuchengtyrannus]]'' et ''[[Alioramus]]''. |
{{Taxobox début | animal | Tyrannosauridae | Tyrannosauridae_Diversity2.jpg | Reconstructions de divers [[squelette]]s de tyrannosauridés dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : ''[[Tyrannosaurus]]'', ''[[Daspletosaurus]]'', ''[[Tarbosaurus]]'', ''[[Gorgosaurus]]'', ''[[Zhuchengtyrannus]]'' et ''[[Alioramus]]''.|classification=TPDB}} |
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{{Taxobox période | {{période fossile|129.4|66}} | [[Barrémien]] du [[Crétacé inférieur]] au [[Maastrichtien supérieur]] du [[Crétacé supérieur]].|collections=440}} |
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{{Taxobox taxon | animal | famille | Tyrannosauridae | [[Henry Fairfield Osborn|Osborn]], [[1906]]<ref name="osborn_1906">{{Article | langue = en | prénom1 = H. F. | nom1 = Osborn | année = 1906 | titre = Tyrannosaurus, Upper Cretaceous carnivorous dinosaur (Second communication) | périodique = Bulletin of the American Museum of Natural History | volume = 22 | numéro = 16 | pages = 281-296 | url = http://digitallibrary.amnh.org/handle/2246/1473}}</ref> | éteint=oui }} |
{{Taxobox taxon | animal | famille | Tyrannosauridae | [[Henry Fairfield Osborn|Osborn]], [[1906 en paléontologie|1906]]<ref name="osborn_1906">{{Article | langue = en | prénom1 = H. F. | nom1 = Osborn | année = 1906 | titre = Tyrannosaurus, Upper Cretaceous carnivorous dinosaur (Second communication) | périodique = Bulletin of the American Museum of Natural History | volume = 22 | numéro = 16 | pages = 281-296 | url = http://digitallibrary.amnh.org/handle/2246/1473}}</ref> | éteint=oui }} |
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* {{éteint}} ''[[Aublysodon]]'' |
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* {{éteint}} [[Tyrannosaurinae]] }} |
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{{Taxobox synonymes | |
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* Deinodontidae |
* Deinodontidae {{Smallm|[[Edward Drinker Cope|Cope]], [[1866 en paléontologie|1866]]}} |
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* Aublysodontidae |
* Aublysodontidae {{Smallm|[[Franz Nopcsa von Felső-Szilvás|Nopcsa]], [[1928 en paléontologie|1928]]}} |
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* Shanshanosauridae {{Smallm|[[Dong Zhiming|Dong]], [[1977 en paléontologie|1977]]}} |
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Les |
Les {{terme défini|tyrannosauridés}} ({{terme défini|Tyrannosauridae}}), terme signifiant « lézards [[tyran]]s », sont une [[Famille (biologie)|famille]] [[Extinction des espèces|éteinte]] de [[dinosaure]]s [[théropodes]] du [[Crétacé]] supérieur d'[[Amérique du Nord]] et d'[[Asie]], comprenant notamment ''[[Tyrannosaurus]]'' et des espèces apparentées. Ils sont classés en deux ou trois [[Sous-famille (biologie)|sous-familles]], selon les auteurs. |
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Bien que descendant d'ancêtres de petite taille, les Tyrannosauridae étaient presque toujours les plus grands prédateurs de leurs [[écosystème]]s respectifs, se trouvant ainsi au [[Superprédateur|sommet]] de la [[chaîne alimentaire]]. La plus grande [[espèce]] ayant été identifié à ce jour est ''Tyrannosaurus rex'', qui n'est autre que l'un des plus grands prédateurs terrestres connus, dont la taille est estimé jusqu'à environ {{unité|13|mètres}} de long et atteignant au maximum {{unité|14 tonnes}} en poids selon les estimations les plus récentes. Les Tyrannosauridae étaient des [[Carnassier (régime alimentaire)|carnivore]]s [[bipède]]s à la tête massive et possédant de grandes dents. Malgré leur poids important, leurs [[Membre (anatomie)|membres]] postérieurs sont longs et adaptés à une marche rapide. En revanche, les membres antérieurs sont très petits et portent seulement deux [[doigt]]s fonctionnels. |
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Contrairement à la plupart des autres groupes de dinosaures, des restes très complets ont été découverts de la plupart des Tyrannosauridae connus. Cela a permis nombre de recherches diverses sur leur [[biologie]]. Des études ont ainsi mis entre autres l'accent sur leur [[ontogénie]], leur [[biomécanique]] et leur [[écologie]], entre autre sujets. |
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Les Tyrannosauridae étaient des [[Carnassier (régime alimentaire)|carnivore]]s [[bipède]]s dotés d'un crâne massif et de dents épaisses. Malgré leur poids important, leurs [[Membre (anatomie)|membres]] postérieurs sont longs et adaptés à une marche rapide. En revanche, les membres antérieurs sont réduits, avec seulement deux [[doigt]]s fonctionnels. Bien que descendant d'ancêtres de petite taille, les Tyrannosauridae étaient presque toujours les plus grands prédateurs de leurs [[écosystème]]s respectifs, occupant ainsi le [[Superprédateur|sommet]] de la [[chaîne alimentaire]]. ''Tyrannosaurus rex'', la plus grande [[espèce]] connue de la famille, atteignant près de {{nobr|13 mètres}} de long, est l'un des plus grands prédateurs terrestres connus. Des restes très complets ont été découverts de la plupart des Tyrannosauridae connus, ce qui a permis d'étudier leur [[biologie]], en particulier leur [[ontogenèse]], leur [[biomécanique]] et leur [[écologie]]. |
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== Histoire de leur découverte == |
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== Historique des découvertes == |
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[[Fichier:Deinodon.JPG|vignette|gauche|Dents de ''Deinodon'', les premiers restes découverts de Tyrannosauridae.]] |
[[Fichier:Deinodon.JPG|vignette|gauche|Dents de ''Deinodon'', les premiers restes découverts de Tyrannosauridae.]] |
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Les premiers restes de Tyrannosauridae ont été découverts lors d'expéditions menées par la [[Commission géologique du Canada]] qui trouva de nombreuses dents éparses. [[Joseph Leidy]] donna le nom de ''Deinodon'' (« dent épouvantable ») à ces dents de dinosaures en 1856. Les premiers spécimens de bonne qualité de Tyrannosauridae ont été trouvés dans la [[Formation de Horseshoe Canyon]] dans l'[[Alberta]] et se composaient de crânes presque complets et de parties de squelettes. Ces restes ont été étudiés par [[Edward Drinker Cope]] en 1876 qui les considéraient comme ceux d'une espèce de Tyrannosauroidea, le ''[[Dryptosaurus]]''. En 1905, [[Henry Fairfield Osborn]] a reconnu que les restes trouvés dans l'Alberta étaient très différents de ceux du ''Dryptosaurus'' et a inventé un nouveau nom pour eux: ''[[Albertosaurus|Albertosaurus sarcophagus]]'' (« lézard mangeur de chair de l'Alberta »)<ref name=carpenter1992>{{Chapitre | langue = en | nom1 = Carpenter | prénom1 = K. | année = 1992 | titre chapitre = Tyrannosaurs (Dinosauria) of Asia and North America | passage = 250-268 | auteurs ouvrage = N. Mateer et P.-J. Chen (eds.) | titre ouvrage = Aspects of Nonmarine Cretaceous Geology | lieu = Beijing | éditeur = China Ocean Press}}</ref>. Cope décrivit davantage de restes de Tyrannosauridae en 1892, avec des vertèbres isolées, et donna à cet animal le nom de ''[[Tyrannosaurus rex#Manospondylus|Manospondylus gigas]]''. Cette découverte a été négligée pendant plus d'un siècle, ce qui a causé une controverse au début des années 2000 quand on découvrit que ce matériel appartenait en fait à ''[[Tyrannosaurus|Tyrannosaurus rex]]'' alors que ''Manospondylus gigas'' aurait dû avoir l'antériorité<ref>{{Lien conférence | langue = en | prénom1 = B. H. | nom1 = Breithaupt |
Les premiers restes de Tyrannosauridae ont été découverts lors d'expéditions menées par la [[Commission géologique du Canada]] qui trouva de nombreuses dents éparses. [[Joseph Leidy]] donna le nom de ''Deinodon'' (« dent épouvantable ») à ces dents de dinosaures en 1856. Les premiers spécimens de bonne qualité de Tyrannosauridae ont été trouvés dans la [[Formation de Horseshoe Canyon]] dans l'[[Alberta]] et se composaient de crânes presque complets et de parties de squelettes. Ces restes ont été étudiés par [[Edward Drinker Cope]] en 1876 qui les considéraient comme ceux d'une espèce de Tyrannosauroidea, le ''[[Dryptosaurus]]''. En 1905, [[Henry Fairfield Osborn]] a reconnu que les restes trouvés dans l'Alberta étaient très différents de ceux du ''Dryptosaurus'' et a inventé un nouveau nom pour eux : ''[[Albertosaurus|Albertosaurus sarcophagus]]'' (« lézard mangeur de chair de l'Alberta »)<ref name=carpenter1992>{{Chapitre | langue = en | nom1 = Carpenter | prénom1 = K. | année = 1992 | titre chapitre = Tyrannosaurs (Dinosauria) of Asia and North America | passage = 250-268 | auteurs ouvrage = N. Mateer et P.-J. Chen (eds.) | titre ouvrage = Aspects of Nonmarine Cretaceous Geology | lieu = Beijing | éditeur = China Ocean Press}}</ref>. Cope décrivit davantage de restes de Tyrannosauridae en 1892, avec des vertèbres isolées, et donna à cet animal le nom de ''[[Tyrannosaurus rex#Manospondylus|Manospondylus gigas]]''. Cette découverte a été négligée pendant plus d'un siècle, ce qui a causé une controverse au début des années 2000 quand on découvrit que ce matériel appartenait en fait à ''[[Tyrannosaurus|Tyrannosaurus rex]]'' alors que ''Manospondylus gigas'' aurait dû avoir l'[[Principe de priorité|antériorité]]<ref>{{Lien conférence | langue = en | prénom1 = B. H. | nom1 = Breithaupt |
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| prénom2 = E. H. | nom2 = Southwell | prénom3 = N. A. | nom3 = Matthews | date = 18 octobre 2005 |
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| titre = In Celebration of 100 years of ''Tyrannosaurus rex'': ''Manospondylus gigas'', ''Ornithomimus grandis'', and ''Dynamosaurus imperiosus'', the Earliest Discoveries of ''Tyrannosaurus rex'' in the West |
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| conférence = 2005 Salt Lake City Annual Meeting |date conférence=16-19 octobre 2005 |
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| lien conférence = https://gsa.confex.com/gsa/2005AM/webprogram/start.html |
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| titre livre = Abstracts with Programs | volume = 37 | numéro = 7 |
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| organisateur = [[Geological Society of America]] | pages = 406 |
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| url = https://gsa.confex.com/gsa/2005AM/webprogram/Paper96150.html | consulté le = 28/05/2023}}</ref>. |
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Dans un article de 1905 intitulé ''Albertosaurus'', Osborn décrivit deux spécimens de Tyrannosauridae supplémentaires qui avaient été découverts dans le Montana et le Wyoming lors d'une expédition en 1902 l’''[[American Museum of Natural History]]'', dirigée par [[Barnum Brown]]. Initialement, Osborn les considérait comme des espèces distinctes. Il nomma le premier ''[[Dynamosaurus|Dynamosaurus imperiosus]]'' (« lézard puissant empereur »), et le second, ''Tyrannosaurus rex'' (« lézard tyran roi »). Un an plus tard, Osborn a reconnu que ces deux échantillons provenaient en fait de la même espèce. Bien que ''Dynamosaurus'' ait été trouvé en premier, le nom ''Tyrannosaurus'' figurait une page plus tôt dans l'article original décrivant les deux spécimens. Par conséquent, selon le Code international de nomenclature zoologique (CINZ), le nom de ''Tyrannosaurus'' a été utilisé<ref name="Breithaup">{{article | langue = en | nom1 = Breithaup | prénom1 = B. H. | nom2 = Southwell | prénom2 = E.H. | nom3 = Matthews | prénom3 = N. A. | date = 2006 | titre = ''Dynamosaurus Imperiosus'' and the earliest discoveries of ''Tyrannosaurus Rex'' in Wyoming and the West | périodique = New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin | volume = 35 | pages = 257–258 | url = http://www.nmnaturalhistory.org/science/bulletins/35/sci_bulletin35_32.pdf | consulté le = 9 décembre 2008 | format = PDF}}</ref>. |
Dans un article de 1905 intitulé ''Albertosaurus'', Osborn décrivit deux spécimens de Tyrannosauridae supplémentaires qui avaient été découverts dans le Montana et le Wyoming lors d'une expédition en 1902 l’''[[American Museum of Natural History]]'', dirigée par [[Barnum Brown]]. Initialement, Osborn les considérait comme des espèces distinctes. Il nomma le premier ''[[Dynamosaurus|Dynamosaurus imperiosus]]'' (« lézard puissant empereur »), et le second, ''Tyrannosaurus rex'' (« lézard tyran roi »). Un an plus tard, Osborn a reconnu que ces deux échantillons provenaient en fait de la même espèce. Bien que ''Dynamosaurus'' ait été trouvé en premier, le nom ''Tyrannosaurus'' figurait une page plus tôt dans l'article original décrivant les deux spécimens. Par conséquent, selon le Code international de nomenclature zoologique (CINZ), le nom de ''Tyrannosaurus'' a été utilisé<ref name="Breithaup">{{article | langue = en | nom1 = Breithaup | prénom1 = B. H. | nom2 = Southwell | prénom2 = E.H. | nom3 = Matthews | prénom3 = N. A. | date = 2006 | titre = ''Dynamosaurus Imperiosus'' and the earliest discoveries of ''Tyrannosaurus Rex'' in Wyoming and the West | périodique = New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin | volume = 35 | pages = 257–258 | url = http://www.nmnaturalhistory.org/science/bulletins/35/sci_bulletin35_32.pdf | consulté le = 9 décembre 2008 | format = PDF}}</ref>. |
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[[Fichier:Aublysodon.jpg|vignette|Dents attribuées à ''Aublysodon'' à différentes époques.]] |
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Barnum Brown a ensuite recueilli plusieurs spécimens de nouveaux Tyrannosauridae dans l'Alberta, y compris le premier ayant encore ses deux pattes avant avec ses doigts caractéristiques (que [[Lawrence Lambe]] nomma ''[[Gorgosaurus|Gorgosaurus libratus]]'', « lézard féroce équilibré », en 1914). Une seconde découverte importante attribuée à un ''Gorgosaurus'' a été faite en 1942, sous la forme d'un ensemble bien conservé, même si, exceptionnellement, il avait un petit crâne complet. Le spécimen a dû attendre la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] pour être étudié par Charles W. Gilmore, qui le nomma ''[[Gorgosaurus|Gorgosaurus lancesnis]]''<ref name=carpenter1992/>. Ce crâne a été ré-étudié par Robert T. Bakker, Phil Currie, et Michael Williams en 1988, et affecté à un nouveau genre ''[[Nanotyrannus]]''<ref name="bakkeretal1988">{{Article | langue = en | prénom1 = R. T. | nom1 = Bakker | prénom2 = M. | nom2 = Williams | prénom3 = P. | nom3 = Currie | année = 1988 | titre = ''Nanotyrannus'', a new genus of pygmy tyrannosaur, from the latest Cretaceous of Montana | périodique = Hunteria | volume = 1 | pages = 1–30}}</ref>. C'est également en 1946 que les paléontologues d'[[Union soviétique]] ont mené leurs premières expéditions en [[Mongolie]] et découvert les premiers restes de Tyrannosauridae d'Asie. En 1955, [[Evgeny Maleev]] décrivit de nouvelles espèces de Tyrannosauridae découvertes en Mongolie ainsi qu'un nouveau genre : ''[[Tarbosaurus]]'' (« lézard terrible »). Des études ultérieures, cependant, ont montré que toutes les espèces de Tyrannosauridae découvertes par Maleev étaient en fait une espèce de ''Tarbosaurus'' à différents stades de croissance. Une deuxième espèce de Tyrannosauridae mongol a été trouvée plus tard, décrite par [[Sergei Kurzanov]] en 1976, et a reçu le nom d'''[[Alioramus remotus]]'' (« autre branche éloignée »), bien que son statut de vrai Tyrannosauridae et non pas de Tyrannosauroidea, plus primitif, soit encore controversé<ref name="kurzanov1976"/>{{,}}<ref name=carpenter1992/>{{,}}<ref name=Loewen-al-2013 />. |
Barnum Brown a ensuite recueilli plusieurs spécimens de nouveaux Tyrannosauridae dans l'Alberta, y compris le premier ayant encore ses deux pattes avant avec ses doigts caractéristiques (que [[Lawrence Lambe]] nomma ''[[Gorgosaurus|Gorgosaurus libratus]]'', « lézard féroce équilibré », en 1914). Une seconde découverte importante attribuée à un ''Gorgosaurus'' a été faite en 1942, sous la forme d'un ensemble bien conservé, même si, exceptionnellement, il avait un petit crâne complet. Le spécimen a dû attendre la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] pour être étudié par Charles W. Gilmore, qui le nomma ''[[Gorgosaurus|Gorgosaurus lancesnis]]''<ref name=carpenter1992/>. Ce crâne a été ré-étudié par Robert T. Bakker, Phil Currie, et Michael Williams en 1988, et affecté à un nouveau genre ''[[Nanotyrannus]]''<ref name="bakkeretal1988">{{Article | langue = en | prénom1 = R. T. | nom1 = Bakker | prénom2 = M. | nom2 = Williams | prénom3 = P. | nom3 = Currie | année = 1988 | titre = ''Nanotyrannus'', a new genus of pygmy tyrannosaur, from the latest Cretaceous of Montana | périodique = Hunteria | volume = 1 | pages = 1–30}}</ref>. C'est également en 1946 que les paléontologues d'[[Union soviétique]] ont mené leurs premières expéditions en [[Mongolie]] et découvert les premiers restes de Tyrannosauridae d'Asie. En 1955, [[Evgeny Maleev]] décrivit de nouvelles espèces de Tyrannosauridae découvertes en Mongolie ainsi qu'un nouveau genre : ''[[Tarbosaurus]]'' (« lézard terrible »). Des études ultérieures, cependant, ont montré que toutes les espèces de Tyrannosauridae découvertes par Maleev étaient en fait une espèce de ''Tarbosaurus'' à différents stades de croissance. Une deuxième espèce de Tyrannosauridae mongol a été trouvée plus tard, décrite par [[Sergei Kurzanov]] en 1976, et a reçu le nom d{{'}}''[[Alioramus remotus]]'' (« autre branche éloignée »), bien que son statut de vrai Tyrannosauridae et non pas de Tyrannosauroidea, plus primitif, soit encore controversé<ref name="kurzanov1976"/>{{,}}<ref name=carpenter1992/>{{,}}<ref name=Loewen-al-2013 />. |
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== Description == |
== Description == |
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[[Fichier:Tyrannosauridae_Size_Diagram_by_PaleoGeek.svg|vignette|gauche|200px|Comparaison de la taille de divers Tyrannosauridae ''[[Tyrannosaurus]]'', ''[[Tarbosaurus]]'', ''[[Albertosaurus]]'', ''[[Gorgosaurus]]'' et ''[[Daspletosaurus]]'' avec un être humain de taille moyenne (vue d'artiste).]] |
[[Fichier:Tyrannosauridae_Size_Diagram_by_PaleoGeek.svg|vignette|gauche|200px|Comparaison de la taille de divers Tyrannosauridae ''[[Tyrannosaurus]]'', ''[[Tarbosaurus]]'', ''[[Albertosaurus]]'', ''[[Gorgosaurus]]'' et ''[[Daspletosaurus]]'' avec un être humain de taille moyenne (vue d'artiste).]] |
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Tous les Tyrannosauridae connus étaient de grands animaux<ref name=holtz2004>{{chapitre | langue = en | prénom1 = Thomas R. | nom1 = Holtz | année = 2004 | titre chapitre = Tyrannosauroidea | auteurs ouvrage = [[David B. Weishampel]], [[Peter Dodson]] et Halszka Osmólska | titre = The Dinosauria |édition = seconde | éditeur = University of California Press | lieu = Berkeley | passage = 111–136 | isbn=0-520-24209-2}}</ref>. Le plus petit spécimen connu est un ''[[Alioramus]]'' dont la longueur est estimée entre 5 et {{ |
Tous les Tyrannosauridae connus étaient de grands animaux<ref name=holtz2004>{{chapitre | langue = en | prénom1 = Thomas R. | nom1 = Holtz | année = 2004 | titre chapitre = Tyrannosauroidea | auteurs ouvrage = [[David B. Weishampel]], [[Peter Dodson]] et Halszka Osmólska | titre = The Dinosauria |édition = seconde | éditeur = University of California Press | lieu = Berkeley | passage = 111–136 | isbn=0-520-24209-2}}</ref>. Le plus petit spécimen connu est un ''[[Alioramus]]'' dont la longueur est estimée entre 5 et {{nobr|6 mètres}} du museau à l'extrémité de la queue<ref name=kurzanov1976>{{article | langue = ru | nom1 = Kurzanov | prénom1 = Sergei M. | titre= A new carnosaur from the Late Cretaceous of Nogon-Tsav, Mongolia | périodique = The Joint Soviet-Mongolian Paleontological Expedition Transactions | année = 1976 | volume = 3 | pages = 93–104}}</ref> mais considéré comme un juvénile par Thomas R. Holtz et Philip J. Currie<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=currie2003a>{{article | langue = en| nom1 = Currie | prénom1 = Philip J. | année = 2003 | titre = Cranial anatomy of tyrannosaurids from the Late Cretaceous of Alberta | périodique = Acta Palaeontologica Polonica | volume = 48 | numéro = 2 | pages = 191–226 | url = http://www.app.pan.pl/archive/published/app48/app48-191.pdf | format = PDF}}</ref>. Les divers squelettes d’''[[Albertosaurus]]'', ''[[Gorgosaurus]]'' et ''[[Daspletosaurus]]'' trouvés mesurent entre 8 et {{nobr|10 mètres}} de long<ref name=russell1970>{{article | langue = en | nom1 = Russell | prénom1 = Dale A. | année = 1970 | titre = Tyrannosaurs from the Late Cretaceous of western Canada | périodique = National Museum of Natural Sciences Publications in Paleontology | volume = 1 | pages = 1–34}}</ref>, tandis que ''[[Tarbosaurus]]'' atteignait une longueur de {{nobr|12 mètres}}<ref name=maleev1955b>{{article | langue = ru | nom1 = Maleev | prénom1 = Evgeny A. | année = 1955 | titre = New carnivorous dinosaurs from the Upper Cretaceous of Mongolia | traducteur = {{en}} F. J. Alcock | périodique = [[Doklady Akademii Nauk SSSR]] | volume = 104 | numéro = 5 | pages = 779–783 | url = http://paleoglot.org/files/Maleev_55b.pdf | format = PDF}}</ref>. D'après les estimations les plus récentes basées sur les plus grands spécimens, ''[[Tyrannosaurus]]'', le plus grand des tyrannosaures connus, approcherait la taille de {{unité|13,2|mètres}} de long pour un poids allant de {{unité|8,4 à 14 tonnes}}<ref name=SueFMNH>{{Lien web | langue = en | url = http://archive.fieldmuseum.org/sue/#sues-vital-stats | site = archive.fieldmuseum.org | titre= Sue's vital stats | série = Sue at the Field Museum | éditeur = [[Field Museum of Natural History]] | consulté le = 29 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref name=Hutchinsonetal2011>{{article|langue=en|nom=Hutchinson|prénom=John R.|auteur2=Bates, Karl T. |auteur3=Molnar, Julia |auteur4=Allen, Vivian |auteur5=Makovicky, Peter J. |auteur6= Claessens, Leon |titre=A Computational Analysis of Limb and Body Dimensions in ''Tyrannosaurus rex'' with Implications for Locomotion, Ontogeny, and Growth|journal=PLOS ONE|année=2011|volume=6|numéro=10|pages=e26037|doi=10.1371/journal.pone.0026037|pmid=22022500 |pmc=3192160|bibcode=2011PLoSO...626037H|accès doi=libre}}</ref>{{,}}<ref name=TH07>{{article|langue=en|nom1=Therrien |prénom1=F. |nom2=Henderson |prénom2=D. M. |date=2007 |titre=My theropod is bigger than yours ... or not: estimating body size from skull length in theropods |journal=Journal of Vertebrate Paleontology |issn=0272-4634 |doi=10.1671/0272-4634(2007)27[108:MTIBTY]2.0.CO;2 |volume=27 |numéro=1 |pages=108–115}}</ref>{{,}}<ref name="HartmanMassEstimate">{{lien web|nom=Hartman |prénom=Scott |date=July 7, 2013 |titre=Mass estimates: North vs South redux |éditeur=Scott Hartman's Skeletal Drawing.com |url=http://www.skeletaldrawing.com/home/mass-estimates-north-vs-south-redux772013 |consulté le=24 août 2013|archive-date=October 12, 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20131012065922/http://www.skeletaldrawing.com/home/mass-estimates-north-vs-south-redux772013 |langue=en}}.</ref>. |
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=== Crâne et dentition === |
=== Crâne et dentition === |
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| image2 = Nanuqsaurus hoglundi.png |
| image2 = Nanuqsaurus hoglundi.png |
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| caption2 = Crâne détaillé de ''[[Nanuqsaurus]]''. |
| caption2 = Crâne détaillé de ''[[Nanuqsaurus]]''. |
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| image3 = Skull and jaws of the holotype (MOR 590) of Daspletosaurus horneri.jpg |
| image3 = Skull and jaws of the holotype (MOR 590) of Daspletosaurus horneri.jpg |
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| caption3 = Crâne détaillé de ''[[Daspletosaurus]]''. |
| caption3 = Crâne détaillé de ''[[Daspletosaurus]]''. |
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| image4 = Teratophoneus.png |
| image4 = Teratophoneus.png |
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| caption4 = Crâne détaillé de ''[[Teratophoneus]]''. |
| caption4 = Crâne détaillé de ''[[Teratophoneus]]''. |
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L'anatomie de la tête des Tyrannosauridae est bien décrite car on possède des crânes complets de tous les genres, à l'exception d’''Alioramus'', dont on n'a trouvé qu'un crâne partiel<ref>{{chapitre | langue = en | auteur = Philip J. Currie | année = 2000 | titre chapitre = Theropods from the Cretaceous of Mongolia | titre ouvrage = The Age of Dinosaurs in Russia and Mongolia | lieu = Cambridge | éditeur = Cambridge University Press | passage = 434–455 | isbn = 978-0-521-54582-2}}</ref>. ''Tyrannosaurus'', ''Tarbosaurus'' et ''Daspletosaurus'' avaient des têtes qui mesuraient plus d'un mètre de longueur<ref name=russell1970/> et le plus grand crâne découvert de ''Tyrannosaurus'' mesure plus de {{unité|1.75|mètre}} de long<ref>{{lien web | langue = en | url = http://www.montana.edu/cpa/news/nwview.php?article=3607 | titre = Museum unveils world's largest T-rex skull | site = Montana State University | en ligne le = 7 avril 2006 | consulté le = 13 septembre 2008}}</ref>. Les Tyrannosauridae adultes avaient des crânes massifs avec de nombreux os soudés entre eux et renforcés pour plus de solidité mais on trouve aussi des cavités creusées dans les os et de nombreuses grandes ouvertures qui contribuaient à réduire le poids du crâne. Plusieurs caractéristiques des crânes de Tyrannosauridae ont également été retrouvées chez leurs ancêtres immédiats, comme la présence de [[prémaxillaire]]s et des [[os nasal|os du nez]] soudés<ref name=holtz2004/>. |
L'anatomie de la tête des Tyrannosauridae est bien décrite car on possède des crânes complets de tous les genres, à l'exception d’''Alioramus'', dont on n'a trouvé qu'un crâne partiel<ref>{{chapitre | langue = en | auteur = Philip J. Currie | année = 2000 | titre chapitre = Theropods from the Cretaceous of Mongolia | titre ouvrage = The Age of Dinosaurs in Russia and Mongolia | lieu = Cambridge | éditeur = Cambridge University Press | passage = 434–455 | isbn = 978-0-521-54582-2}}</ref>. ''Tyrannosaurus'', ''Tarbosaurus'' et ''Daspletosaurus'' avaient des têtes qui mesuraient plus d'un mètre de longueur<ref name=russell1970/> et le plus grand crâne découvert de ''Tyrannosaurus'' mesure plus de {{unité|1.75|mètre}} de long<ref>{{lien web | langue = en | url = http://www.montana.edu/cpa/news/nwview.php?article=3607 | titre = Museum unveils world's largest T-rex skull | site = Montana State University | en ligne le = 7 avril 2006 | consulté le = 13 septembre 2008|brisé le = 2024-02-14}}.</ref>. Les Tyrannosauridae adultes avaient des crânes massifs avec de nombreux os soudés entre eux et renforcés pour plus de solidité mais on trouve aussi des cavités creusées dans les os et de nombreuses grandes ouvertures qui contribuaient à réduire le poids du crâne. Plusieurs caractéristiques des crânes de Tyrannosauridae ont également été retrouvées chez leurs ancêtres immédiats, comme la présence de [[prémaxillaire]]s et des [[os nasal|os du nez]] soudés<ref name=holtz2004/>. |
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Les crânes des Tyrannosauridae présentent de nombreuses particularités, comme la présence d'une crête sur les [[Os pariétal|os pariétaux]], crête qui courait longitudinalement le long de la suture sagittale et séparait les deux fenêtres supratemporales sur le sommet du crâne. En arrière de ces fenêtres, les Tyrannosauridae avaient une autre crête à hauteur de la nuque, au niveau des os pariétaux, mais orientée dans un plan transversal plutôt que longitudinal. Cette crête était particulièrement bien développée chez ''Tyrannosaurus'', ''Tarbosaurus'' et ''Alioramus''. ''Albertosaurus'', ''Daspletosaurus'' et ''Gorgosaurus'' avaient de hautes crêtes sur les [[os lacrymal|os lacrymaux]] à l'angle interne des yeux, tandis que ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' avaient des [[os postorbitaire]]s extrêmement développés formant des crêtes osseuses très épaisses en forme de croissant au-dessus des yeux. ''Alioramus'' avait une rangée de six crêtes osseuses sur le dessus de son museau, au niveau de l'os du nez; des crêtes sur le dessous de la tête ont été signalées sur quelques spécimens de ''Daspletosaurus'' et de ''Tarbosaurus'', ainsi que chez un Tyrannosauroidea, ''Appalachiosaurus''<ref name=currie2003a/>{{,}}<ref name=carretal2005>{{article | langue = en | nom1 = Carr | prénom1 = Thomas D. | nom2 = Williamson | prénom2 = Thomas E. | nom3 = Schwimmer | prénom3 = David R. | année = 2005 | titre = A new genus and species of tyrannosauroid from the Late Cretaceous (middle Campanian) Demopolis Formation of Alabama | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 25 | numéro = 1 | pages = 119–143 | doi = 10.1671/0272-4634(2005)025[0119:ANGASO]2.0.CO;2}}</ref>. |
Les crânes des Tyrannosauridae présentent de nombreuses particularités, comme la présence d'une crête sur les [[Os pariétal|os pariétaux]], crête qui courait longitudinalement le long de la suture sagittale et séparait les deux fenêtres supratemporales sur le sommet du crâne. En arrière de ces fenêtres, les Tyrannosauridae avaient une autre crête à hauteur de la nuque, au niveau des os pariétaux, mais orientée dans un plan transversal plutôt que longitudinal. Cette crête était particulièrement bien développée chez ''Tyrannosaurus'', ''Tarbosaurus'' et ''Alioramus''. ''Albertosaurus'', ''Daspletosaurus'' et ''Gorgosaurus'' avaient de hautes crêtes sur les [[os lacrymal|os lacrymaux]] à l'angle interne des yeux, tandis que ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' avaient des [[os postorbitaire]]s extrêmement développés formant des crêtes osseuses très épaisses en forme de croissant au-dessus des yeux. ''Alioramus'' avait une rangée de six crêtes osseuses sur le dessus de son museau, au niveau de l'os du nez ; des crêtes sur le dessous de la tête ont été signalées sur quelques spécimens de ''Daspletosaurus'' et de ''Tarbosaurus'', ainsi que chez un Tyrannosauroidea, ''Appalachiosaurus''<ref name=currie2003a/>{{,}}<ref name=carretal2005>{{article | langue = en | nom1 = Carr | prénom1 = Thomas D. | nom2 = Williamson | prénom2 = Thomas E. | nom3 = Schwimmer | prénom3 = David R. | année = 2005 | titre = A new genus and species of tyrannosauroid from the Late Cretaceous (middle Campanian) Demopolis Formation of Alabama | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 25 | numéro = 1 | pages = 119–143 | doi = 10.1671/0272-4634(2005)025[0119:ANGASO]2.0.CO;2}}</ref>. |
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Les Tyrannosauridae, comme leurs ancêtres, étaient [[Hétérodontie|hétérodontes]], avec les dents des prémaxillaires transversalement en forme de D et plus petites que les autres. Contrairement aux tyrannosaures primitifs et à la plupart des autres théropodes, les dents des maxillaires et des mandibules des Tyrannosauridae matures n'étaient pas tranchantes, mais très épaisses et souvent circulaires dans leur section transversale<ref name=holtz2004/>. Le nombre de dents avait tendance à être fixe au sein des espèces et les espèces de grande taille semblent en avoir eu moins que les plus petites. Par exemple, ''Alioramus'' avait 76 à 78 dents tandis que ''Tyrannosaurus'' en avait entre 54 et 60<ref name=currieetal2003>{{article | langue = en | nom1 = Currie | prénom1 = Philip J. | nom2 = Hurum | prénom2 = Jørn H. | nom3 = Sabath | prénom3 = Karol | année = 2003 | titre = Skull structure and evolution in tyrannosaurid phylogeny | périodique = Acta Palaeontologica Polonica | volume = 48 | numéro = 2 | pages=227–234 | url = http://www.biology.ualberta.ca/faculty/philip_currie/uploads/pdfs/2003/2003TyrannosauridEvolution.pdf | format = PDF}}</ref>. |
Les Tyrannosauridae, comme leurs ancêtres, étaient [[Hétérodontie|hétérodontes]], avec les dents des prémaxillaires transversalement en forme de D et plus petites que les autres. Contrairement aux tyrannosaures primitifs et à la plupart des autres théropodes, les dents des maxillaires et des mandibules des Tyrannosauridae matures n'étaient pas tranchantes, mais très épaisses et souvent circulaires dans leur section transversale<ref name=holtz2004/>. Le nombre de dents avait tendance à être fixe au sein des espèces et les espèces de grande taille semblent en avoir eu moins que les plus petites. Par exemple, ''Alioramus'' avait 76 à 78 dents tandis que ''Tyrannosaurus'' en avait entre 54 et 60<ref name=currieetal2003>{{article | langue = en | nom1 = Currie | prénom1 = Philip J. | nom2 = Hurum | prénom2 = Jørn H. | nom3 = Sabath | prénom3 = Karol | année = 2003 | titre = Skull structure and evolution in tyrannosaurid phylogeny | périodique = Acta Palaeontologica Polonica | volume = 48 | numéro = 2 | pages=227–234 | url = http://www.biology.ualberta.ca/faculty/philip_currie/uploads/pdfs/2003/2003TyrannosauridEvolution.pdf | format = PDF}}</ref>. |
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| image1 = B-rex teeth.jpg |
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| image2 = The Childrens Museum of Indianapolis - Tyrannosaurus rex tooth.jpg |
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| footer = Dents de ''Tyrannosaurus''. |
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{{lien|William Abler}} observe en 2001 que les dentelures des dents d{{'}}''[[Albertosaurus]]'' ressemblent à une [[Rupture (matériau)|fissure]] se terminant par un vide rond appelé ampoule. Les dents des Tyrannosauridae étaient utilisées comme crampons pour retirer la viande d'un corps, donc lorsqu'un tyrannosaure aurait tiré un morceau de viande, la tension pourrait provoquer une dentelure purement semblable à une fissure à se propager à travers la dent. Cependant, la présence de l'ampoule aurait réparti ces forces sur une plus grande [[ |
{{lien|William Abler}} observe en 2001 que les dentelures des dents d{{'}}''[[Albertosaurus]]'' ressemblent à une [[Rupture (matériau)|fissure]] se terminant par un vide rond appelé ampoule. Les dents des Tyrannosauridae étaient utilisées comme crampons pour retirer la viande d'un corps, donc lorsqu'un tyrannosaure aurait tiré un morceau de viande, la tension pourrait provoquer une dentelure purement semblable à une fissure à se propager à travers la dent. Cependant, la présence de l'ampoule aurait réparti ces forces sur une plus grande [[Aire (géométrie)#Superficie|surface]] et diminué le risque d'endommagement de la dent sous contrainte. La présence d'incisions se terminant par des vides a des parallèles dans l'ingénierie humaine. Les fabricants de [[guitare]]s utilisent des incisions se terminant par des vides pour, comme le décrit Abler, « conférer des régions alternées de flexibilité et de rigidité » au bois avec lequel ils travaillent. L'utilisation d'une perceuse pour créer une sorte d'« ampoule » et empêcher la propagation de fissures à travers le matériau est également utilisée pour protéger les surfaces des [[avion]]s. Abler a démontré qu'une barre de plexiglas avec des incisions appelées "kerfs" et des trous percés était plus de 25 % plus solide qu'une barre avec seulement des incisions régulièrement placées. Contrairement aux tyrannosaures et autres théropodes, d'anciens prédateurs comme les [[phytosaure]]s et le [[synapside]] ''[[Dimetrodon]]'' n'avaient aucune adaptation pour empêcher les dentelures en forme de fissure de leurs dents de se propager lorsqu'elles étaient soumises aux forces de l'alimentation{{Sfn|Tanke|Carpenter|Skrepnick|2001|p=84–89}}. |
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=== Squelette postcrânien === |
=== Squelette postcrânien === |
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[[Fichier:Journal.pone.0079420.g001.tif|thumb|left|Schémas squelettiques de ''[[Lythronax]]'' (A) et ''[[Teratophoneus]]'' (B).]] |
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La tête était posée à l'extrémité d'un cou épais, en forme de S, et une longue et lourde queue faisait contrepoids pour équilibrer tête et torse, mettant le [[centre de gravité]] au niveau des [[hanche]]s. Les Tyrannosauridae sont connus pour avoir eu, proportionnellement à leur taille, de petits membres antérieurs terminés par deux doigts, même si on a retrouvé quelquefois les restes d'un troisième doigt vestigial<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=quinlanetal2007>{{article | langue = en | nom1 = Quinlan | prénom1 = Elizibeth D. | nom2 = Derstler | prénom2 = Kraig | nom3 = Miller | prénom3 = Mercedes M. | année = 2007 | titre= Anatomy and function of digit III of the ''Tyrannosaurus rex'' manus | périodique = Geological Society of America Annual Meeting — Abstracts with Programs | page = 77 | résumé = http://gsa.confex.com/gsa/2007AM/finalprogram/abstract_132345.htm}}</ref>. ''[[Tarbosaurus]]'' est le genre qui avait les membres antérieurs les plus courts par rapport à la taille de son corps, tandis que ''[[Daspletosaurus]]'' avait les plus longs. |
La tête était posée à l'extrémité d'un cou épais, en forme de S, et une longue et lourde queue faisait contrepoids pour équilibrer tête et torse, mettant le [[centre de gravité]] au niveau des [[hanche]]s. Les Tyrannosauridae sont connus pour avoir eu, proportionnellement à leur taille, de petits membres antérieurs terminés par deux doigts, même si on a retrouvé quelquefois les restes d'un troisième doigt vestigial<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=quinlanetal2007>{{article | langue = en | nom1 = Quinlan | prénom1 = Elizibeth D. | nom2 = Derstler | prénom2 = Kraig | nom3 = Miller | prénom3 = Mercedes M. | année = 2007 | titre= Anatomy and function of digit III of the ''Tyrannosaurus rex'' manus | périodique = Geological Society of America Annual Meeting — Abstracts with Programs | page = 77 | résumé = http://gsa.confex.com/gsa/2007AM/finalprogram/abstract_132345.htm}}</ref>. ''[[Tarbosaurus]]'' est le genre qui avait les membres antérieurs les plus courts par rapport à la taille de son corps, tandis que ''[[Daspletosaurus]]'' avait les plus longs. |
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[[Fichier:Gorgosaurus forelimb.png|thumb|150px|right|Schéma détaillé du bras droit et de l'[[omoplate]] de ''[[Gorgosaurus]]''.]] |
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Les Tyrannosauridae marchaient exclusivement sur leurs membres postérieurs, de sorte que les os de leurs pattes arrière étaient massifs. Contrairement aux antérieurs, les membres postérieurs étaient plus longs, par rapport à la taille du corps, que chez la plupart des autres théropodes. Les jeunes et même certains adultes de petite taille, comme les Tyrannosauroidea primitifs, avaient des [[ |
Les Tyrannosauridae marchaient exclusivement sur leurs membres postérieurs, de sorte que les os de leurs pattes arrière étaient massifs. Contrairement aux antérieurs, les membres postérieurs étaient plus longs, par rapport à la taille du corps, que chez la plupart des autres théropodes. Les jeunes et même certains adultes de petite taille, comme les Tyrannosauroidea primitifs, avaient des [[tibia]]s plus longs que les [[fémur]]s, une caractéristique des dinosaures qui marchaient vite comme les [[Ornithomimosauria|Ornithomimidae]]. Les adultes les plus grands avaient des membres inférieurs caractéristiques d'animaux plus lents, mais pas autant que d'autres grands théropodes comme les [[Abelisauridae]] ou les [[Carnosauria]]. Les Tyrannosauridae avaient un petit troisième [[métatarsien]] coincé entre les deuxième et quatrième, constituant une structure connue sous le nom d'[[arctométatarse]]<ref name=holtz2004/>. On ne sait pas quand ces arctométatarses sont apparus. Ils n'étaient pas présents chez les premiers Tyrannosauroidea comme ''[[Dilong]]''<ref name=xuetal2004>{{article | langue = en | nom1 =Xu | prénom1 = Xing | nom2 = Norell | prénom2 = Mark A. | nom3 = Kuang | prénom3 = Xuewen | nom4 = Wang | prénom4 = Xiaolin | nom5 = Qi | prénom5 = Zhao | nom6 = Jia | prénom6 = Chengkai | année = 2004 | titre = Basal tyrannosauroids from China and evidence for protofeathers in tyrannosauroids | périodique = Nature | volume = 431 | numéro = 7009 | pages = 680–684 | doi = 10.1038/nature02855 | pmid = 15470426}}</ref> mais on les a retrouvés chez les derniers ''Appalachiosaurus''<ref name=carretal2005/>. Cette structure se retrouve également chez les [[Troodontidae]], les Ornithomimidae et les [[Caenagnathidae]]<ref name=holtz1994>{{article|nom1=Holtz|prénom1=Thomas R.|année=1994|titre=''The phylogenetic position of the Tyrannosauridae: implications for theropod systematics''|périodique=Journal of Palaeontology|volume=68|numéro=5|pages=1100–1117|url=https://www.jstor.org/stable/1306180}}</ref>, mais son absence chez les premiers Tyrannosauroidea indique qu'elle a été acquise par une [[évolution convergente]]<ref name=xuetal2004/>. |
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== Classification == |
== Classification == |
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Le nom de Deinodontidae a été inventé par Edward Drinker Cope en 1866 pour cette famille<ref name=cope1966>{{article | langue = en | prénom1 = E. D. | nom1 = Cope | année = 1866 | titre = Discovery of a gigantic dinosaur in the Cretaceous of New Jersey | journal = Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia | volume = 18 | pages = 275-279}}.</ref> et a continué d'être utilisé à la place de celui de Tyrannosauridae jusque dans les années 1960<ref name=maleev1955b />. Le genre type de la famille était ''Deinodon'', nom donné d'après des dents isolées trouvées au Montana<ref name=leidy1856>{{article| langue = en | nom1 = Leidy | prénom1 = Joseph | année = 1856 | titre = Notice of remains of extinct reptiles and fishes, discovered by Dr. F.V. Hayden in the badlands of the Judith River, Nebraska Territory | périodique = Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia | volume = 8 | pages = 72–73}}</ref>. Toutefois, dans une étude de 1970 sur les ''Tyrannosaurus'' en Amérique du Nord, Dale Russell a conclu que ''Deinodon'' n'était pas un taxon valide, et a utilisé le nom de Tyrannosauridae à la place de celui de Deinodontidae, indiquant que cela était conforme aux règles de |
Le nom de Deinodontidae a été inventé par Edward Drinker Cope en 1866 pour cette famille<ref name=cope1966>{{article | langue = en | prénom1 = E. D. | nom1 = Cope | année = 1866 | titre = Discovery of a gigantic dinosaur in the Cretaceous of New Jersey | journal = Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia | volume = 18 | pages = 275-279}}.</ref> et a continué d'être utilisé à la place de celui de Tyrannosauridae jusque dans les années 1960<ref name=maleev1955b />. Le genre type de la famille était ''Deinodon'', nom donné d'après des dents isolées trouvées au Montana<ref name=leidy1856>{{article| langue = en | nom1 = Leidy | prénom1 = Joseph | année = 1856 | titre = Notice of remains of extinct reptiles and fishes, discovered by Dr. F.V. Hayden in the badlands of the Judith River, Nebraska Territory | périodique = Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia | volume = 8 | pages = 72–73}}</ref>. Toutefois, dans une étude de 1970 sur les ''Tyrannosaurus'' en Amérique du Nord, Dale Russell a conclu que ''Deinodon'' n'était pas un taxon valide, et a utilisé le nom de Tyrannosauridae à la place de celui de Deinodontidae, indiquant que cela était conforme aux règles de la [[Code international de nomenclature zoologique|CINZ]]<ref name=russell1970/>. Par conséquent, le nom Tyrannosauridae est maintenant préféré par les experts modernes<ref name=carpenter1992/>. |
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''Tyrannosaurus'' était un nom créé par Henry Fairfield Osborn en 1905, appliqué à la famille des Tyrannosauridae de l'époque<ref name=osborn1905>{{article | langue = en | nom1 = Osborn | prénom1 = Henry F. | année = 1905 | titre = ''Tyrannosaurus'' and other Cretaceous carnivorous dinosaurs | périodique = Bulletin of the American Museum of Natural History | volume = 21 | pages = 259–265 | url = http://digitallibrary.amnh.org/dspace/handle/2246/1464 | doi = 10.1111/j.1468-5965.2007.00735_17.x}}</ref>. Le nom est dérivé de l'ancien grec ''τυραννος/tyrannos'' (« tyran ») et ''σαυρος/sauros'' (« lézard »). Le très commun suffixe ''-idae'' est ajouté aux noms de famille zoologique et est dérivé du suffixe grec ''-ιδαι/-idai'', qui indique un nom pluriel<ref name =Bailly>A. Bailly (1901) [http://home.scarlet.be/tabularium/bailly/index.html Abrégé du dictionnaire GREC-FRANÇAIS]</ref>. |
''Tyrannosaurus'' était un nom créé par Henry Fairfield Osborn en 1905, appliqué à la famille des Tyrannosauridae de l'époque<ref name=osborn1905>{{article | langue = en | nom1 = Osborn | prénom1 = Henry F. | année = 1905 | titre = ''Tyrannosaurus'' and other Cretaceous carnivorous dinosaurs | périodique = Bulletin of the American Museum of Natural History | volume = 21 | pages = 259–265 | url = http://digitallibrary.amnh.org/dspace/handle/2246/1464 | doi = 10.1111/j.1468-5965.2007.00735_17.x}}</ref>. Le nom est dérivé de l'ancien grec ''τυραννος/tyrannos'' (« tyran ») et ''σαυρος/sauros'' (« lézard »). Le très commun suffixe ''-idae'' est ajouté aux noms de famille zoologique et est dérivé du suffixe grec ''-ιδαι/-idai'', qui indique un nom pluriel<ref name =Bailly>A. Bailly (1901) [http://home.scarlet.be/tabularium/bailly/index.html Abrégé du dictionnaire GREC-FRANÇAIS]</ref>. |
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Tyrannosauridae est une [[Famille (biologie)|famille]] dans la classification [[Carl von Linné|linnéenne]]. Elle fait partie de la super-famille des [[Tyrannosauroidea]], du clade des [[Coelurosauria]] et du sous-ordre des [[Theropoda]]. |
Tyrannosauridae est une [[Famille (biologie)|famille]] dans la classification [[Carl von Linné|linnéenne]]. Elle fait partie de la super-famille des [[Tyrannosauroidea]], du clade des [[Coelurosauria]] et du sous-ordre des [[Theropoda]]. |
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Les Tyrannosauridae sont divisés en deux sous-familles. Les Albertosaurinae d'Amérique du Nord comprennent les genres ''Albertosaurus'' et ''Gorgosaurus'' tandis que les Tyrannosaurinae comprennent les genres ''[[Daspletosaurus]]'', ''Tarbosaurus'', ''[[Nanuqsaurus]]'' et ''Tyrannosaurus''. Certains auteurs incluent les espèces ''[[Gorgosaurus|Gorgosaurus libratus]]'' dans le genre ''Albertosaurus'' et ''[[Tarbosaurus|Tarbosaurus bataar]]'' dans le genre ''Tyrannosaurus'', tandis que d'autres préfèrent conserver ''Gorgosaurus'' et ''Tarbosaurus'' dans des genres séparés. Les Albertosaurinae se caractérisent par une charpente osseuse plus fine, un crâne plus petit et des tibias proportionnellement plus grands que ceux des Tyrannosaurinae. De plus, chez les Tyrannosaurinae, la crête sagittale trouvée sur les pariétaux continue en avant sur les frontaux<ref name=currie2003a/>. En 2014, [[Lü Junchang]] {{et al.}} décrit les [[Alioramini]] comme une [[Tribu (biologie)|tribu]] au sein des Tyrannosauridae contenant les genres ''[[Alioramus]]'' et ''[[Qianzhousaurus]]''. Leur analyse phylogénétique a indiqué que la tribu était située à la base des Tyrannosaurinae<ref name="Junchang2014">{{article|langue=en|nom1=Lü |prénom1=Junchang |nom2=Yi |prénom2=Laiping |nom3=Brusatte |prénom3=Stephen L. |nom4=Yang |prénom4=Ling |nom5=Li |prénom5=Hua |nom6=Chen |prénom6=Liu |titre=A new clade of Asian Late Cretaceous long-snouted tyrannosaurids |journal=Nature Communications |date=2014 |volume=5 |page=3788 |doi=10.1038/ncomms4788|pmid=24807588 |accès doi=libre|bibcode=2014NatCo...5.3788L }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.cbc.ca/news/technology/pinocchio-rex-long-snouted-tyrannosaur-discovered-in-asia-1.2634651|titre=Pinocchio rex long-snouted tyrannosaur discovered in Asia|date=7 May 2014|consulté le=8 mai 2014|archive-date=2 February 2019|archive-url=https://web.archive.org/web/20190202131420/https://www.cbc.ca/news/technology/pinocchio-rex-long-snouted-tyrannosaur-discovered-in-asia-1.2634651}}</ref>. Certains auteurs, tels que George Olshevsky et Tracy Ford, ont créé d'autres subdivisions ou tribus pour diverses combinaisons de Tyrannosauridae au sein des sous-familles<ref name="Olshevsky1995">{{article|langue=en|nom=Olshevsky |prénom=George |année=1995 |titre=The origin and evolution of the tyrannosaurids |journal=Kyoryugaku Saizensen [Dino Frontline] |volume=9–10 |pages=92–119}}</ref>{{,}}<ref name=olshevsky&ford2005>{{article|langue=ja|auteur1=Olshevsky G. |auteur2=Ford T.L. | année = 1995 | titre = The origin and evolution of the Tyrannosauridae, part 2 | journal = Dino Frontline | volume = 6 | pages = 75–99 }}</ref>. Cependant, ceux-ci n'ont pas été définis phylogénétiquement et se composent généralement de genres qui sont maintenant considérés comme des [[Synonyme (taxonomie)|synonymes]] d'autres genres ou espèces<ref name="currieetal2003"/>. |
Les Tyrannosauridae sont divisés en deux sous-familles. Les Albertosaurinae d'Amérique du Nord comprennent les genres ''Albertosaurus'' et ''Gorgosaurus'' tandis que les Tyrannosaurinae comprennent les genres ''[[Daspletosaurus]]'', ''Tarbosaurus'', ''[[Nanuqsaurus]]'' et ''Tyrannosaurus''. Certains auteurs incluent les espèces ''[[Gorgosaurus|Gorgosaurus libratus]]'' dans le genre ''Albertosaurus'' et ''[[Tarbosaurus|Tarbosaurus bataar]]'' dans le genre ''Tyrannosaurus'', tandis que d'autres préfèrent conserver ''Gorgosaurus'' et ''Tarbosaurus'' dans des genres séparés. Les Albertosaurinae se caractérisent par une charpente osseuse plus fine, un crâne plus petit et des tibias proportionnellement plus grands que ceux des Tyrannosaurinae. De plus, chez les Tyrannosaurinae, la crête sagittale trouvée sur les pariétaux continue en avant sur les frontaux<ref name=currie2003a/>. En 2014, [[Lü Junchang]] {{et al.}} décrit les [[Alioramini]] comme une [[Tribu (biologie)|tribu]] au sein des Tyrannosauridae contenant les genres ''[[Alioramus]]'' et ''[[Qianzhousaurus]]''. Leur analyse phylogénétique a indiqué que la tribu était située à la base des Tyrannosaurinae<ref name="Junchang2014">{{article|langue=en|nom1=Lü |prénom1=Junchang |nom2=Yi |prénom2=Laiping |nom3=Brusatte |prénom3=Stephen L. |nom4=Yang |prénom4=Ling |nom5=Li |prénom5=Hua |nom6=Chen |prénom6=Liu |titre=A new clade of Asian Late Cretaceous long-snouted tyrannosaurids |journal=Nature Communications |date=2014 |volume=5 |page=3788 |doi=10.1038/ncomms4788|pmid=24807588 |accès doi=libre|bibcode=2014NatCo...5.3788L }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.cbc.ca/news/technology/pinocchio-rex-long-snouted-tyrannosaur-discovered-in-asia-1.2634651|titre=Pinocchio rex long-snouted tyrannosaur discovered in Asia|date=7 May 2014|consulté le=8 mai 2014|archive-date=2 February 2019|archive-url=https://web.archive.org/web/20190202131420/https://www.cbc.ca/news/technology/pinocchio-rex-long-snouted-tyrannosaur-discovered-in-asia-1.2634651}}.</ref>. Certains auteurs, tels que George Olshevsky et Tracy Ford, ont créé d'autres subdivisions ou tribus pour diverses combinaisons de Tyrannosauridae au sein des sous-familles<ref name="Olshevsky1995">{{article|langue=en|nom=Olshevsky |prénom=George |année=1995 |titre=The origin and evolution of the tyrannosaurids |journal=Kyoryugaku Saizensen [Dino Frontline] |volume=9–10 |pages=92–119}}</ref>{{,}}<ref name=olshevsky&ford2005>{{article|langue=ja|auteur1=Olshevsky G. |auteur2=Ford T.L. | année = 1995 | titre = The origin and evolution of the Tyrannosauridae, part 2 | journal = Dino Frontline | volume = 6 | pages = 75–99 }}</ref>. Cependant, ceux-ci n'ont pas été définis phylogénétiquement et se composent généralement de genres qui sont maintenant considérés comme des [[Synonyme (taxonomie)|synonymes]] d'autres genres ou espèces<ref name="currieetal2003"/>. |
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Des sous-familles supplémentaires ont été nommées pour des genres plus fragmentaires, notamment [[Aublysodon]]tinae et [[Deinodon]]tinae. Cependant, les genres ''[[Aublysodon]]'' et ''[[Deinodon]]'' sot généralement considérés comme des ''[[nomina dubia]]'', de sorte qu'eux et leurs sous-familles éponymes sont généralement exclus des taxonomies des Tyrannosauridae. Un genre supplémentaire, ''[[Raptorex]]'', a été initialement décrit comme un [[Tyrannosauroidea]] plus primitif, mais représente probablement une Tyrannosaurinae [[Juvénile (organisme)|juvénile]] similaire à ''[[Tarbosaurus]]''. Cependant, comme il n'est connu que d'un spécimen juvénile, il est également actuellement considéré comme un ''[[nomen dubium]]''<ref name=fowleretal2011>{{article|langue=en| nom1 = Fowler | prénom1 = D. W. | nom2 = Woodward | prénom2 = H. N. | nom3 = Freedman | prénom3 = E.A. | nom4 = Larson | prénom4 = P. L. | nom5 = Horner | prénom5 = J. R. | année = 2011 | titre = Reanalysis of ''"Raptorex kriegsteini"'': A Juvenile Tyrannosaurid Dinosaur from Mongolia | journal = [[PLOS ONE]] | volume = 6 | numéro = 6| page = e21376 | doi = 10.1371/journal.pone.0021376 | bibcode=2011PLoSO...6E1376F | pmid=21738646 | pmc=3126816| accès doi=libre }}</ref>. |
Des sous-familles supplémentaires ont été nommées pour des genres plus fragmentaires, notamment [[Aublysodon]]tinae et [[Deinodon]]tinae. Cependant, les genres ''[[Aublysodon]]'' et ''[[Deinodon]]'' sot généralement considérés comme des ''[[nomina dubia]]'', de sorte qu'eux et leurs sous-familles éponymes sont généralement exclus des taxonomies des Tyrannosauridae. Un genre supplémentaire, ''[[Raptorex]]'', a été initialement décrit comme un [[Tyrannosauroidea]] plus primitif, mais représente probablement une Tyrannosaurinae [[Juvénile (organisme)|juvénile]] similaire à ''[[Tarbosaurus]]''. Cependant, comme il n'est connu que d'un spécimen juvénile, il est également actuellement considéré comme un ''[[nomen dubium]]''<ref name=fowleretal2011>{{article|langue=en| nom1 = Fowler | prénom1 = D. W. | nom2 = Woodward | prénom2 = H. N. | nom3 = Freedman | prénom3 = E.A. | nom4 = Larson | prénom4 = P. L. | nom5 = Horner | prénom5 = J. R. | année = 2011 | titre = Reanalysis of ''"Raptorex kriegsteini"'': A Juvenile Tyrannosaurid Dinosaur from Mongolia | journal = [[PLOS ONE]] | volume = 6 | numéro = 6| page = e21376 | doi = 10.1371/journal.pone.0021376 | bibcode=2011PLoSO...6E1376F | pmid=21738646 | pmc=3126816| accès doi=libre }}</ref>. |
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Plus tard dans le même article, il proposé que les Tyrannosauridae soient définis comme « tous les descendants de l'ancêtre commun le plus récent de ''Tyrannosaurus'' et ''Aublysodon'' ». Il critique également les définitions précédemment proposées par d'autres chercheurs, comme celle proposée par Paul Sereno, selon lesquelles les Tyrannosauridae seraient « tous des taxons plus proches de Tyrannosaurus que d'Alectrosaurus, Aublysodon et Nanotyrannus ». Holtz observe que puisque ''Nanotyrannus'' était probablement un [[Juvénile (organisme)|juvénile]] de ''T. rex'' mal identifié, la définition proposée par Sereno aurait la famille des Tyrannosauridae comme sous-taxon du genre ''Tyrannosaurus''. De plus, sa définition proposée de la sous-famille des Tyrannosaurinae serait également limitée à ''Tyrannosaurus''{{Sfn|Tanke|Carpenter|Skrepnick|2001|p=64-83}}. |
Plus tard dans le même article, il proposé que les Tyrannosauridae soient définis comme « tous les descendants de l'ancêtre commun le plus récent de ''Tyrannosaurus'' et ''Aublysodon'' ». Il critique également les définitions précédemment proposées par d'autres chercheurs, comme celle proposée par Paul Sereno, selon lesquelles les Tyrannosauridae seraient « tous des taxons plus proches de Tyrannosaurus que d'Alectrosaurus, Aublysodon et Nanotyrannus ». Holtz observe que puisque ''Nanotyrannus'' était probablement un [[Juvénile (organisme)|juvénile]] de ''T. rex'' mal identifié, la définition proposée par Sereno aurait la famille des Tyrannosauridae comme sous-taxon du genre ''Tyrannosaurus''. De plus, sa définition proposée de la sous-famille des Tyrannosaurinae serait également limitée à ''Tyrannosaurus''{{Sfn|Tanke|Carpenter|Skrepnick|2001|p=64-83}}. |
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Une tentative de classification faite par Christopher Brochu en 2003 inclut ''Albertosaurus'', ''Alectrosaurus'', ''Alioramus'', ''Daspletosaurus'', ''Gorgosaurus'', ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' dans la définition<ref name="brochu2003">{{article| langue = en | prénom1 = C.R. | nom1 = Brochu| année = 2003 | titre = Osteology of ''Tyrannosaurus rex'': insights from a nearly complete skeleton and high-resolution computed tomographic analysis of the skull | url = http://jstor.org/stable/3889334 | périodique = Memoirs of the Society of Vertebrate Paleontology | volume = 7 | pages = 1–138 | doi = 10.2307/3889334}}</ref>. Holtz a redéfini le clade en 2004 pour utiliser tout ce qui précède sauf ''Alioramus'' et ''Alectrosaurus'', qu'ils ne pouvaient pas classer avec certitude. Toutefois, dans le même journal, Holtz a également fourni une définition complètement différente, comprenant tous les Theropoda plus apparentés à ''Tyrannosaurus'' que ''Eotyrannus''<ref name=holtz2004/>. La définition la plus récente est celle de Sereno en 2005, qui définit les Tyrannosauridae comme le clade contenant au moins ''Albertosaurus'', ''Gorgosaurus'' et ''Tyrannosaurus''<ref name=sereno2005>{{lien web|url=http://www.taxonsearch.org/dev/file_home.php|titre=''Stem Archosauria—TaxonSearch''|consulté le=14 janvier 2008|nom1=Sereno|prénom1=Paul C.|date=7 novembre 2005}}</ref>. |
Une tentative de classification faite par Christopher Brochu en 2003 inclut ''Albertosaurus'', ''Alectrosaurus'', ''Alioramus'', ''Daspletosaurus'', ''Gorgosaurus'', ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' dans la définition<ref name="brochu2003">{{article| langue = en | prénom1 = C.R. | nom1 = Brochu| année = 2003 | titre = Osteology of ''Tyrannosaurus rex'': insights from a nearly complete skeleton and high-resolution computed tomographic analysis of the skull | url = http://jstor.org/stable/3889334 | périodique = Memoirs of the Society of Vertebrate Paleontology | volume = 7 | pages = 1–138 | doi = 10.2307/3889334}}</ref>. Holtz a redéfini le clade en 2004 pour utiliser tout ce qui précède sauf ''Alioramus'' et ''Alectrosaurus'', qu'ils ne pouvaient pas classer avec certitude. Toutefois, dans le même journal, Holtz a également fourni une définition complètement différente, comprenant tous les Theropoda plus apparentés à ''Tyrannosaurus'' que ''Eotyrannus''<ref name=holtz2004/>. La définition la plus récente est celle de Sereno en 2005, qui définit les Tyrannosauridae comme le clade contenant au moins ''Albertosaurus'', ''Gorgosaurus'' et ''Tyrannosaurus''<ref name=sereno2005>{{lien web|url=http://www.taxonsearch.org/dev/file_home.php|titre=''Stem Archosauria—TaxonSearch''|consulté le=14 janvier 2008|nom1=Sereno|prénom1=Paul C.|date=7 novembre 2005|brisé le = 2024-02-14}}.</ref>. |
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Les analyses cladistiques de la phylogénie des Tyrannosauridae trouvent souvent que ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' sont des taxons sœur, alors que ''Torosus'' est plus primitif. Une relation étroite entre ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' est soutenue par de nombreuses caractéristiques du crâne, y compris le modèle de sutures entre les os de certains, la présence d'une crête en forme de croissant sur l'os postorbitaire au-dessus de chaque œil et un maxillaire très profond avec une courbe notable à la baisse sur le bord inférieur entre autres<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=carretal2005/>. Une autre hypothèse a été présentée dans une étude réalisée en 2003 par Phil Currie et ses collègues, qui ont trouvé peu d'arguments favorables pour que ''Daspletosaurus'' soit un membre basal d'un clade comprenant également ''Tarbosaurus'' et ''Alioramus'', ces deux derniers provenant d'Asie, basé sur l'absence d'un volet osseux reliant les os du nez et les os lacrymaux<ref name=ericksonetal2004/>. ''Alioramus'' s'est avéré être le plus proche parent de ''Tarbosaurus'' dans cette étude, basée sur un modèle de répartition similaire des contraintes dans le crâne. |
Les analyses cladistiques de la phylogénie des Tyrannosauridae trouvent souvent que ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' sont des taxons sœur, alors que ''Torosus'' est plus primitif. Une relation étroite entre ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' est soutenue par de nombreuses caractéristiques du crâne, y compris le modèle de sutures entre les os de certains, la présence d'une crête en forme de croissant sur l'os postorbitaire au-dessus de chaque œil et un maxillaire très profond avec une courbe notable à la baisse sur le bord inférieur entre autres<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=carretal2005/>. Une autre hypothèse a été présentée dans une étude réalisée en 2003 par Phil Currie et ses collègues, qui ont trouvé peu d'arguments favorables pour que ''Daspletosaurus'' soit un membre basal d'un clade comprenant également ''Tarbosaurus'' et ''Alioramus'', ces deux derniers provenant d'Asie, basé sur l'absence d'un volet osseux reliant les os du nez et les os lacrymaux<ref name=ericksonetal2004/>. ''Alioramus'' s'est avéré être le plus proche parent de ''Tarbosaurus'' dans cette étude, basée sur un modèle de répartition similaire des contraintes dans le crâne. |
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Une étude connexe a également noté un mécanisme de verrouillage de la mâchoire inférieure partagé entre les deux genres<ref name=hurumsabath2003>{{article | langue = en | nom1 = Hurum | prénom1 = Jørn H. | nom2 = Karol | prénom2 = Sabath | année = 2003 | titre = Giant theropod dinosaurs from Asia and North America: Skulls of ''Tarbosaurus bataar'' and ''Tyrannosaurus rex'' compared | périodique = Acta Palaeontologica Polonica | volume = 48 | numéro = 2 | pages = 161–190 | url = http://www.app.pan.pl/article/item/app48-161.html}}</ref>. Dans un document séparé, Currie a noté la possibilité que ''Alioramus'' puisse être un jeune ''Tarbosaurus'' mais il a déclaré que le nombre de dents beaucoup plus élevé et les crêtes nasales plus importantes d'''Alioramus'' suggèrent qu'il s'agit d'un genre distinct. De même, Currie utilise le nombre de dents élevé de ''Nanotyrannus'' pour penser qu'il s'agit peut-être d'un genre distinct<ref name=currie2003a/>, plutôt que d'un jeune ''Tyrannosaurus'' comme la plupart des autres experts le croient<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=carr1999/>. Cependant, la découverte puis la description de ''[[Qianzhousaurus]]'' en 2014 a révélé qu{{'}}''Alioramus'' ne serait pas un proche parent de ''Tarbosaurus'', mais qu'il appartiendrait à une nouvelle branche de tyrannorauridés, la [[tribu (biologie)|tribu]] des [[Alioramini]]. |
Une étude connexe a également noté un mécanisme de verrouillage de la mâchoire inférieure partagé entre les deux genres<ref name=hurumsabath2003>{{article | langue = en | nom1 = Hurum | prénom1 = Jørn H. | nom2 = Karol | prénom2 = Sabath | année = 2003 | titre = Giant theropod dinosaurs from Asia and North America: Skulls of ''Tarbosaurus bataar'' and ''Tyrannosaurus rex'' compared | périodique = Acta Palaeontologica Polonica | volume = 48 | numéro = 2 | pages = 161–190 | url = http://www.app.pan.pl/article/item/app48-161.html}}</ref>. Dans un document séparé, Currie a noté la possibilité que ''Alioramus'' puisse être un jeune ''Tarbosaurus'' mais il a déclaré que le nombre de dents beaucoup plus élevé et les crêtes nasales plus importantes d'''Alioramus'' suggèrent qu'il s'agit d'un genre distinct. De même, Currie utilise le nombre de dents élevé de ''Nanotyrannus'' pour penser qu'il s'agit peut-être d'un genre distinct<ref name=currie2003a/>, plutôt que d'un jeune ''Tyrannosaurus'' comme la plupart des autres experts le croient<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=carr1999/>. Cependant, la découverte puis la description de ''[[Qianzhousaurus]]'' en 2014 a révélé qu{{'}}''Alioramus'' ne serait pas un proche parent de ''Tarbosaurus'', mais qu'il appartiendrait à une nouvelle branche de tyrannorauridés, la [[tribu (biologie)|tribu]] des [[Alioramini]]. La découverte de ''Qianzhousaurus'' a révélé en outre que de tels tyrannosauridés possédant un long museau étaient largement répandus dans toute l'Asie et auraient partagé le même environnement, tout en évitant la concurrence avec les tyrannosaurinés plus grands et plus robustes en chassant des proies différentes<ref name=Lu-al-2014>{{article | langue = en | prénom1 = Junchang | nom1 = Lü | prénom2 = Laiping | nom2 = Yi | prénom3 = Stephen L. | nom3 = Brusatte | prénom4 = Ling | nom4 = Yang | prénom5 = Hua | nom5 = Li | prénom6 = Liu | nom6 = Chen | année = 2014 | titre = A new clade of Asian Late Cretaceous long-snouted tyrannosaurids | journal = Nature Communications | volume = 5 | doi = 10.1038/ncomms4788}}.</ref>. |
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{{Cladogramme Tyrannosauridae}} |
{{Cladogramme Tyrannosauridae}} |
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[[Fichier:Tyrannosaurus Rex Jane.jpg|vignette|gauche|Squelette de ''Jane'', un jeune ''Tyrannosaurus'' au museum d'histoire naturelle de [[Rockford (Illinois)|Rockford]].]] |
[[Fichier:Tyrannosaurus Rex Jane.jpg|vignette|gauche|Squelette de ''Jane'', un jeune ''Tyrannosaurus'' au museum d'histoire naturelle de [[Rockford (Illinois)|Rockford]].]] |
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Le plus petit ''Tyrannosaurus rex'' connu ([[Musée d'histoire naturelle du comté de Los Angeles|LACM]] 28471, le théropode « Jordanie ») avait un poids estimé à seulement {{ |
Le plus petit ''Tyrannosaurus rex'' connu ([[Musée d'histoire naturelle du comté de Los Angeles|LACM]] 28471, le théropode « Jordanie ») avait un poids estimé à seulement {{nobr|30 kilogrammes}} à l'âge de deux ans, alors que le plus grand, ({{nobr|[[Field Museum of Natural History|FMNH]] PR2081}} « [[Sue (dinosaure)|Sue]] ») devait peser environ {{unité|5400|kilogrammes}} à {{nobr|28 ans}}, un âge que l'on pense avoir été proche de l'âge limite pour cette espèce<ref name="ericksonetal2004" />. Les jeunes ''{{nobr|T. rex}}'' restaient en dessous de {{unité|1800|kg}} jusqu'à environ {{nobr|14 ans}}, puis la taille de leur corps commençait à augmenter de façon spectaculaire. Au cours de cette phase de croissance rapide, un jeune ''Tyrannosaurus rex'' prenait en moyenne {{unité|600|kg}} par an pendant les quatre années suivantes. La croissance commençait à ralentir après {{nobr|16 ans}} et, à {{nobr|18 ans}}, la courbe atteignait à nouveau un plateau, indiquant que la croissance avait considérablement ralenti<ref name="hornerpadian2004">{{article | langue = en | prénom1 = J. R. | nom1 = Horner | prénom2 = K. | nom2 = Padian | année = 2004 | titre = Age and growth dynamics of ''Tyrannosaurus rex'' | périodique = Proceedings of the Royal Society of London B | pmid = 15347508 | volume = 271 | numéro = 1551 | pmc = 1691809 | pages = 1875–1880 | doi = 10.1098/rspb.2004.2829}}</ref>. Par exemple, seulement {{unité|600|kg}} séparaient « Sue » âgé de {{nobr|28 ans}} du spécimen canadien {{nobr|[[Royal Tyrrell Museum of Palaeontology|RTMP]] 81.12.1}} âgé de {{nobr|22 ans}}<ref name="ericksonetal2004" />. Ce brusque changement de vitesse de croissance pouvait indiquer la maturité physique, une hypothèse qui est soutenue par la découverte d'une [[moelle osseuse]] particulière dans le fémur du ''{{nobr|T. Rex}}'' {{nobr|[[Museum of the Rockies|MOR]] 1125}} trouvé dans le [[Montana]] également connu sous le nom de « B-Rex » et âgé de {{nobr|18 ans}}<ref name="LW08">{{article | langue = en | nom1 = Lee | prénom1 = Andrew H. | nom2 = Werning | prénom2 = Sarah | année = 2008 | titre = Sexual maturity in growing dinosaurs does not fit reptilian growth models | périodique = Proceedings of the National Academy of Sciences | volume = 105 | numéro = 2 | pages = 582–587 | doi = 10.1073/pnas.0708903105 | pmid = 18195356 | pmc = 2206579}}</ref>. Ce type de moelle osseuse, qui sert à produire le calcium nécessaire à la coquille des œufs se retrouve uniquement chez les oiseaux femelles en période d'ovulation, ce qui indique que ''B-rex'' était en âge de procréer<ref name="schweitzeretal2005">{{article| langue = en | prénom1 = M.H. | nom1 = Schweitzer | prénom2 = J. L. | nom2 = Wittmeyer | prénom3 = J. R. | nom3 = Horner | année = 2005 | titre = Gender-specific reproductive tissues in ratites and ''Tyrannosaurus rex'' | périodique = Science | volume = 308 | numéro = 5727 | pages = 1456–1460 | doi = 10.1126/science.1112158 | pmid = 15933198}}</ref>. |
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Les autres Tyrannosauridae présentent des courbes de croissance similaires, bien que les vitesses de croissance soient plus faibles ce qui aboutit à un poids adulte inférieur<ref name=ericksonetal2006>{{article | langue = en | prénom1 = G. M. | nom1 = Erickson | prénom2 = P. J. | nom2 = Currie | prénom3 = B. D. | nom3 = Inouye | prénom4 = A. A. | nom4 = Winn | année = 2006 | titre = Tyrannosaur life tables: an example of nonavian dinosaur population biology | périodique = Science | volume = 313 | pages = 213–217 | doi = 10.1126/science.1125721 | pmid = 16840697 | numéro = 5784}}</ref>. Chez les Albertosaurinae, ''Daspletosaurus'' montrait une vitesse de croissance plus rapide en raison de son poids plus élevé à l'âge adulte. La vitesse de croissance maximale de ''Daspletosaurus'' était de 180 kilogrammes par an, basée sur un poids estimé de {{unité|1800|kg}} chez les adultes. D'autres auteurs pensent que les ''Daspletosaurus'' adultes étaient plus lourds, ce qui changerait leur vitesse de croissance mais pas la tendance générale<ref name=ericksonetal2004/>. Le plus jeune ''Albertosaurus'' connu est un individu de deux ans trouvé à ''[[Parc provincial de Dry Island Buffalo Jump|Dry Island]]'' dans l'Alberta et qui devait peser environ {{unité|50|kg}} et mesurer un peu plus de {{ |
Les autres Tyrannosauridae présentent des courbes de croissance similaires, bien que les vitesses de croissance soient plus faibles ce qui aboutit à un poids adulte inférieur<ref name=ericksonetal2006>{{article | langue = en | prénom1 = G. M. | nom1 = Erickson | prénom2 = P. J. | nom2 = Currie | prénom3 = B. D. | nom3 = Inouye | prénom4 = A. A. | nom4 = Winn | année = 2006 | titre = Tyrannosaur life tables: an example of nonavian dinosaur population biology | périodique = Science | volume = 313 | pages = 213–217 | doi = 10.1126/science.1125721 | pmid = 16840697 | numéro = 5784}}</ref>. Chez les Albertosaurinae, ''Daspletosaurus'' montrait une vitesse de croissance plus rapide en raison de son poids plus élevé à l'âge adulte. La vitesse de croissance maximale de ''Daspletosaurus'' était de 180 kilogrammes par an, basée sur un poids estimé de {{unité|1800|kg}} chez les adultes. D'autres auteurs pensent que les ''Daspletosaurus'' adultes étaient plus lourds, ce qui changerait leur vitesse de croissance mais pas la tendance générale<ref name=ericksonetal2004/>. Le plus jeune ''Albertosaurus'' connu est un individu de deux ans trouvé à ''[[Parc provincial de Dry Island Buffalo Jump|Dry Island]]'' dans l'Alberta et qui devait peser environ {{unité|50|kg}} et mesurer un peu plus de {{nobr|2 mètres}} de longueur. Le spécimen de {{nobr|10 mètres}} de long trouvé dans la même carrière, le plus vieux et le plus gros connu, avait 28 ans. Sa vitesse de croissance maximale rapide est estimée avoir eu lieu entre environ 12 et {{nobr|16 ans}}, atteignant {{unité|122|kg}} par an, sur la base d'un poids adulte de {{unité|1300|kg}} soit une vitesse environ cinq fois plus lente que pour ''{{nobr|T. rex}}''. Pour ''Gorgosaurus'' la vitesse maximale de croissance calculée est d'environ {{unité|110|kg}}/an au cours de la phase de croissance rapide, ce qui est comparable à celle de l'''Albertosaurus''<ref name=ericksonetal2004/>. |
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La découverte d'un représentant embryonnaire d'un genre encore indeterminée suggère que les Tyrannosaurida ont développé leurs caractéristiques squelettiques distinctives tout en se développant dans l'œuf. De plus, la taille du spécimen, un dentaire de {{unité|2,8 cm}} de la mâchoire inférieure trouvé dans la [[formation de Two Medicine]] du Montana en 1983 et une griffe de pied trouvée dans la [[formation de Horseshoe Canyon]] en 2018 et décrite en 2020, suggère que le nouveau-né des tyrannosauridés sont nés avec des crânes de la taille d'une souris ou de [[Rodentia|rongeurs]] de taille similaire et peuvent avoir eu à peu près la taille d'un petit chien à la naissance. Le spécimen de mâchoire proviendrait d'un animal d'environ {{unité|76 cm}} tandis que la griffe appartiendrait à un spécimen mesurant environ {{unité|91 m}}. Bien que des coquilles d'œufs n'aient pas été trouvées en association avec l'un ou l'autre des spécimens, l'endroit où ces tyrannosauridés nouveau-nés ont été découverts suggère que ces animaux utilisaient les mêmes sites de nidification que les autres espèces avec lesquelles ils vivaient et dont ils étaient la proie<ref>{{lien web|url=https://www.nationalgeographic.com/science/2020/10/first-tyrannosaur-embryo-fossils-revealed/|titre=First tyrannosaur embryo fossils revealed|date=October 19, 2020| |
La découverte d'un représentant embryonnaire d'un genre encore indeterminée suggère que les Tyrannosaurida ont développé leurs caractéristiques squelettiques distinctives tout en se développant dans l'œuf. De plus, la taille du spécimen, un dentaire de {{unité|2,8 cm}} de la mâchoire inférieure trouvé dans la [[formation de Two Medicine]] du Montana en 1983 et une griffe de pied trouvée dans la [[formation de Horseshoe Canyon]] en 2018 et décrite en 2020, suggère que le nouveau-né des tyrannosauridés sont nés avec des crânes de la taille d'une souris ou de [[Rodentia|rongeurs]] de taille similaire et peuvent avoir eu à peu près la taille d'un petit chien à la naissance. Le spécimen de mâchoire proviendrait d'un animal d'environ {{unité|76 cm}} tandis que la griffe appartiendrait à un spécimen mesurant environ {{unité|91 m}}. Bien que des coquilles d'œufs n'aient pas été trouvées en association avec l'un ou l'autre des spécimens, l'endroit où ces tyrannosauridés nouveau-nés ont été découverts suggère que ces animaux utilisaient les mêmes sites de nidification que les autres espèces avec lesquelles ils vivaient et dont ils étaient la proie<ref>{{lien web|url=https://www.nationalgeographic.com/science/2020/10/first-tyrannosaur-embryo-fossils-revealed/|titre=First tyrannosaur embryo fossils revealed|date=October 19, 2020|site=Science|consulté le=23 novembre 2020|archive-date=December 5, 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20201205015329/https://www.nationalgeographic.com/science/2020/10/first-tyrannosaur-embryo-fossils-revealed/|langue=en}}.</ref>. L'absence de coquilles d'œufs associées à ces spécimens a également ouvert la spéculation sur la possibilité que les tyrannosauridés aurait pondus des œufs à coquille molle, à la même manière dont les chercheurs pensent que les genres ''[[Mussaurus]]'' et ''[[Protoceratops]]'' l'ont fait<ref>{{lien web|url=https://www.livescience.com/baby-embryonic-tyrannosaur-fossils.html|titre=1st of their kind baby tyrannosaur fossils unearthed|prénom=Laura Geggel-Associate Editor 15|nom=October 2020|site=livescience.com|date=15 October 2020|consulté le=17 octobre 2020|archive-date=17 October 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20201017201213/https://www.livescience.com/baby-embryonic-tyrannosaur-fossils.html|langue=en}}.</ref>. |
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Les empreintes fossiles de la formation de Wapiti suggèrent qu'à mesure que les tyrannosauridés grandissaient, les pieds devenaient plus larges avec des orteils plus épais pour supporter leur poids. Les pieds plus larges suggèrent que les tyrannosauridés adultes se déplaçaient plus lentement que leur progéniture<ref>{{lien web|url=http://theconversation.com/fat-footed-tyrannosaur-parents-couldnt-keep-up-with-their-skinnier-offspring-fossil-footprints-reveal-154188|titre=Fat-footed tyrannosaur parents couldn't keep up with their skinnier offspring, fossil footprints reveal|prénom1=Nathan James|nom1=Enriquez|prénom2=Nicolas|nom2=Campione|prénom3=Phil|nom3=Bell| |
Les empreintes fossiles de la formation de Wapiti suggèrent qu'à mesure que les tyrannosauridés grandissaient, les pieds devenaient plus larges avec des orteils plus épais pour supporter leur poids. Les pieds plus larges suggèrent que les tyrannosauridés adultes se déplaçaient plus lentement que leur progéniture<ref>{{lien web|url=http://theconversation.com/fat-footed-tyrannosaur-parents-couldnt-keep-up-with-their-skinnier-offspring-fossil-footprints-reveal-154188|titre=Fat-footed tyrannosaur parents couldn't keep up with their skinnier offspring, fossil footprints reveal|prénom1=Nathan James|nom1=Enriquez|prénom2=Nicolas|nom2=Campione|prénom3=Phil|nom3=Bell|site=The Conversation|consulté le=2021-04-28|archive-date=2021-04-26|archive-url=https://web.archive.org/web/20210426230718/https://theconversation.com/fat-footed-tyrannosaur-parents-couldnt-keep-up-with-their-skinnier-offspring-fossil-footprints-reveal-154188}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Exploring possible ontogenetic trajectories in tyrannosaurids using tracks from the Wapiti Formation (upper Campanian) of Alberta, Canada|prénom1=Nathan J.|nom1=Enriquez|prénom2=Nicolás E.|nom2=Campione|prénom3=Tom|nom3=Brougham|prénom4=Federico|nom4=Fanti|prénom5=Matt A.|nom5=White|prénom6=Robin L.|nom6=Sissons|prénom7=Corwin|nom7=Sullivan|prénom8=Matthew J.|nom8=Vavrek|prénom9=Phil R.|nom9=Bell|date=April 21, 2021|journal=[[Journal of Vertebrate Paleontology]]|volume=40|numéro=6|pages=e1878201|doi=10.1080/02724634.2021.1878201|langue=en}}</ref>. |
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=== Vie et mort === |
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La fin de la phase de croissance rapide semble s'être accompagnée du début de la maturité sexuelle chez ''Albertosaurus'' même si la croissance se poursuivait peut-être à un rythme plus lent tout au long de la vie des animaux<ref name=ericksonetal2004/>{{,}}<ref name=ericksonetal2006/>. L'apparition de la maturité sexuelle en pleine période de croissance semble être un trait commun chez les petits<ref name=ericksonetal2007>{{article | langue = en | nom1 = Erickson | prénom1 = Gregory M. | nom2 = Curry Rogers | prénom2 = Kristi | nom3 = Varricchio | prénom3 = David J. | nom4 = Norell | prénom4 = Mark A. | nom5 = Xu | prénom5 = Xing | année = 2007 | titre = Growth patterns in brooding dinosaurs reveals the timing of sexual maturity in non-avian dinosaurs and genesis of the avian condition | périodique = Biology Letters | volume = 3 | pages = 558–561 | doi = 10.1098/rsbl.2007.0254 | pmid = 17638674 | numéro = 5 | pmc = 2396186}}</ref> et les grands<ref name=lee_werning2008/> dinosaures ainsi que chez les grands mammifères comme les humains et les éléphants<ref name=lee_werning2008>{{article | langue = en | nom1 = Lee | prénom1 = Andrew H. | nom2 = Werning | prénom2 = Sarah | année = 2008 | titre = Sexual maturity in growing dinosaurs does not fit reptilian growth models | périodique = PNAS | volume = 105 | pages = 582–587 | doi = 10.1073/pnas.0708903105 | pmid = 18195356 | numéro = 2 | pmc = 2206579}}</ref>. Ce type de maturation relativement précoce diffère radicalement de celui observé chez les oiseaux, où la maturité sexuelle n'est atteinte qu'après la fin de la croissance<ref name=lee_werning2008/>{{,}}<ref name=ricklefs2007>{{article | langue = en | nom1 = Ricklefs | prénom1 = Robert E. | année = 2007 | titre = Tyrannosaur ageing | périodique = Biology Letters | volume = 3 | numéro = 2 | pages = 214–217 | doi = 10.1098/rsbl.2006.0597 | pmid = 17284406 | pmc = 2375931}}</ref>. |
La fin de la phase de croissance rapide semble s'être accompagnée du début de la maturité sexuelle chez ''Albertosaurus'' même si la croissance se poursuivait peut-être à un rythme plus lent tout au long de la vie des animaux<ref name=ericksonetal2004/>{{,}}<ref name=ericksonetal2006/>. L'apparition de la maturité sexuelle en pleine période de croissance semble être un trait commun chez les petits<ref name=ericksonetal2007>{{article | langue = en | nom1 = Erickson | prénom1 = Gregory M. | nom2 = Curry Rogers | prénom2 = Kristi | nom3 = Varricchio | prénom3 = David J. | nom4 = Norell | prénom4 = Mark A. | nom5 = Xu | prénom5 = Xing | année = 2007 | titre = Growth patterns in brooding dinosaurs reveals the timing of sexual maturity in non-avian dinosaurs and genesis of the avian condition | périodique = Biology Letters | volume = 3 | pages = 558–561 | doi = 10.1098/rsbl.2007.0254 | pmid = 17638674 | numéro = 5 | pmc = 2396186}}</ref> et les grands<ref name=lee_werning2008/> dinosaures ainsi que chez les grands mammifères comme les humains et les éléphants<ref name=lee_werning2008>{{article | langue = en | nom1 = Lee | prénom1 = Andrew H. | nom2 = Werning | prénom2 = Sarah | année = 2008 | titre = Sexual maturity in growing dinosaurs does not fit reptilian growth models | périodique = PNAS | volume = 105 | pages = 582–587 | doi = 10.1073/pnas.0708903105 | pmid = 18195356 | numéro = 2 | pmc = 2206579}}</ref>. Ce type de maturation relativement précoce diffère radicalement de celui observé chez les oiseaux, où la maturité sexuelle n'est atteinte qu'après la fin de la croissance<ref name=lee_werning2008/>{{,}}<ref name=ricklefs2007>{{article | langue = en | nom1 = Ricklefs | prénom1 = Robert E. | année = 2007 | titre = Tyrannosaur ageing | périodique = Biology Letters | volume = 3 | numéro = 2 | pages = 214–217 | doi = 10.1098/rsbl.2006.0597 | pmid = 17284406 | pmc = 2375931}}</ref>. |
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En réunissant plusieurs spécimens de chaque tranche d'âge, Erickson et ses collègues ont été en mesure de tirer des conclusions sur la vie des populations de Tyrannosauridae. Leur étude a montré que, alors que l'on retrouve rarement des fossiles de jeunes animaux, on en retrouve beaucoup plus de subadultes en phase de croissance rapide et d'adultes. Plus de la moitié des spécimens connus de ''{{nobr|T. rex}}'' semblent être morts dans les six années autour de la maturité sexuelle, une tendance que l'on retrouve également chez d'autres Tyrannosauridae et, aujourd'hui, chez certains grands oiseaux à longue durée de vie et certains mammifères. Ces espèces sont caractérisées par des taux élevés de mortalité infantile et, par la suite, par une mortalité relativement faible chez les jeunes. La mortalité augmente à nouveau après la maturité sexuelle, en raison notamment des aléas de la reproduction. Bien que ce constat puisse être dû à des biais de conservation ou de collecte d'ossements, Erickson émet l'hypothèse que la différence serait due à une faible mortalité chez les jeunes en dessous d'une certaine taille, ce qui est observé actuellement chez certains grands mammifères modernes comme les éléphants. Ce faible taux de mortalité pourrait être du à un manque de prédation, car les Tyrannosauridae dépassaient en taille tous les autres prédateurs contemporains dès l'âge de deux ans. Les paléontologues n'ont pas trouvé suffisamment de restes de ''Daspletosaurus'' pour faire une étude similaire, mais Erickson note que la même tendance générale semble s'appliquer<ref name=ericksonetal2006/>. |
En réunissant plusieurs spécimens de chaque tranche d'âge, Erickson et ses collègues ont été en mesure de tirer des conclusions sur la vie des populations de Tyrannosauridae. Leur étude a montré que, alors que l'on retrouve rarement des fossiles de jeunes animaux, on en retrouve beaucoup plus de subadultes en phase de croissance rapide et d'adultes. Plus de la moitié des spécimens connus de ''{{nobr|T. rex}}'' semblent être morts dans les six années autour de la maturité sexuelle, une tendance que l'on retrouve également chez d'autres Tyrannosauridae et, aujourd'hui, chez certains grands oiseaux à longue durée de vie et certains mammifères. Ces espèces sont caractérisées par des taux élevés de mortalité infantile et, par la suite, par une mortalité relativement faible chez les jeunes. La mortalité augmente à nouveau après la maturité sexuelle, en raison notamment des aléas de la reproduction. Bien que ce constat puisse être dû à des biais de conservation ou de collecte d'ossements, Erickson émet l'hypothèse que la différence serait due à une faible mortalité chez les jeunes en dessous d'une certaine taille, ce qui est observé actuellement chez certains grands mammifères modernes comme les éléphants. Ce faible taux de mortalité pourrait être du à un manque de [[prédation]], car les Tyrannosauridae dépassaient en taille tous les autres prédateurs contemporains dès l'âge de deux ans. Les paléontologues n'ont pas trouvé suffisamment de restes de ''Daspletosaurus'' pour faire une étude similaire, mais Erickson note que la même tendance générale semble s'appliquer<ref name=ericksonetal2006/>. |
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Les Tyrannosauridae passaient la moitié de leur vie dans la période juvénile avant de grandir subitement jusqu'à leur taille maximale ou presque en quelques années seulement<ref name=ericksonetal2004/>. Ceci, associé à l'absence totale de prédateurs de taille intermédiaire entre les énormes Tyrannosauridae adultes et les autres petits théropodes suggère que ce créneau a pu être pourvu par de jeunes Tyrannosauridae. On voit un phénomène analogue chez les [[Dragon de Komodo|dragons de Komodo]] actuels, où les nouveau-nés commencent leur vie comme insectivores arboricoles et grandissent lentement avant de devenir des prédateurs capables de s'attaquer aux grands vertébrés<ref name=holtz2004/>. On a ainsi, par exemple, découvert des groupes de fossiles d'''Albertosaurus'' contenant des individus de tout âge<ref name=tankecurrie1998/>{{,}}<ref name=currieetal2005/>. |
Les Tyrannosauridae passaient la moitié de leur vie dans la période juvénile avant de grandir subitement jusqu'à leur taille maximale ou presque en quelques années seulement<ref name=ericksonetal2004/>. Ceci, associé à l'absence totale de prédateurs de taille intermédiaire entre les énormes Tyrannosauridae adultes et les autres petits théropodes suggère que ce créneau a pu être pourvu par de jeunes Tyrannosauridae. On voit un phénomène analogue chez les [[Dragon de Komodo|dragons de Komodo]] actuels, où les nouveau-nés commencent leur vie comme insectivores arboricoles et grandissent lentement avant de devenir des prédateurs capables de s'attaquer aux grands vertébrés<ref name=holtz2004/>. On a ainsi, par exemple, découvert des groupes de fossiles d'''Albertosaurus'' contenant des individus de tout âge<ref name=tankecurrie1998/>{{,}}<ref name=currieetal2005/>. |
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[[Fichier:France Lozère Saint-Laurent-de-Trèves Empreinte 3.jpg|vignette|Empreintes de théropode (''[[Grallator]]''). Aucune empreinte de tyrannosaure n'a été retrouvée, ce qui rend difficile d'estimer leur marche et leur course.]] |
[[Fichier:France Lozère Saint-Laurent-de-Trèves Empreinte 3.jpg|vignette|Empreintes de théropode (''[[Grallator]]''). Aucune empreinte de tyrannosaure n'a été retrouvée, ce qui rend difficile d'estimer leur marche et leur course.]] |
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Les caractéristiques de déplacement des Tyrannosauridae ont été les mieux étudiées chez ''Tyrannosaurus'' et il y a deux questions principales auxquelles il fallait répondre: sa vitesse de rotation sur lui-même et sa vitesse maximale en ligne droite. ''Tyrannosaurus'' semble s'être retourné lentement, un quart de tour lui demandant une à deux secondes, un mouvement que les êtres humains, à la station verticale et dépourvus de queue, peuvent faire en une fraction de seconde<ref>{{Lien web | langue = en | titre = Tyrannosaurus had poor turning circle | auteur = Janette Ellis | date = 12 juin 2007 | url = http://archive.cosmosmagazine.com/news/tyrannosaurus-had-poor-turning-circle/ | site = |
Les caractéristiques de déplacement des Tyrannosauridae ont été les mieux étudiées chez ''Tyrannosaurus'' et il y a deux questions principales auxquelles il fallait répondre: sa vitesse de rotation sur lui-même et sa vitesse maximale en ligne droite. ''Tyrannosaurus'' semble s'être retourné lentement, un quart de tour lui demandant une à deux secondes, un mouvement que les êtres humains, à la station verticale et dépourvus de queue, peuvent faire en une fraction de seconde<ref>{{Lien web | langue = en | titre = Tyrannosaurus had poor turning circle | auteur = Janette Ellis | date = 12 juin 2007 | url = http://archive.cosmosmagazine.com/news/tyrannosaurus-had-poor-turning-circle/ | site = Cosmos Magazine | consulté le = 3 janvier 2016}}.</ref>. La raison de cette différence est le [[moment d'inertie]] élevé du premier, dont une grande partie de la masse est située à distance de son centre de gravité, un peu comme un homme portant sur l'épaule un long et gros rondin de bois<ref name="CarrierWalterLee2000TurningPerformance">{{article| langue = en | prénom1 = D. R. | nom1 = Carrier | prénom2 = R. M. | nom2 = Walter | prénom3 = D. V. | nom3 = Lee | année = 2001 | titre = Influence of rotational inertia on turning performance of theropod dinosaurs: clues from humans with increased rotational inertia | périodique = Journal of Experimental Biology | volume = 204 | pages = 3917–3926 | éditeur = The Company of Biologists Limited | url = http://jeb.biologists.org/cgi/content/full/204/22/3917 | pmid = 11807109}}</ref>. |
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Les scientifiques ont trouvé un large éventail de vitesse maximale possible. La plupart se situent autour de {{ |
Les scientifiques ont trouvé un large éventail de vitesse maximale possible. La plupart se situent autour de {{nobr|11 mètres}} par seconde ({{unité|40|km/h}}), mais cela va de 5 à {{nobr|11 mètres}} par seconde (18 à {{unité|40|km/h}}) à un peu plus de {{nobr|20 mètres}} par seconde ({{unité|70|km/h}}). Les chercheurs ont été conduits à utiliser diverses techniques détournées pour l'estimer car, bien qu'il existe de nombreuses empreintes de grands théropodes en marche, à ce jour on n'en a retrouvé aucune d'un grand théropode en train de courir et cette absence de type d'empreinte peut être due au fait que ces animaux ne couraient pas<ref name="Morphology-262-1">{{article | langue = en | prénom1 = J. R. | nom1 = Hutchinson | titre = Biomechanical Modeling and Sensitivity Analysis of Bipedal Running Ability. II. Extinct Taxa | périodique = Journal of Morphology | volume = 262 | numéro = 1 | pages = 441–461 | année = 2004 | url = http://www.rvc.ac.uk/AboutUs/Staff/jhutchinson/documents/JRH13.pdf | doi = 10.1002/jmor.10240 | format = PDF | pmid = 15352202}}</ref>. |
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[[Fichier:T Rex Leg Bones.png|vignette|gauche|upright=0.7|Squelette d'un membre inférieur droit de ''Tyrannosaurus''.]] |
[[Fichier:T Rex Leg Bones.png|vignette|gauche|upright=0.7|Squelette d'un membre inférieur droit de ''Tyrannosaurus''.]] |
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Jack Horner et Don Lessem ont fait valoir en 1993 que ''Tyrannosaurus rex'' était un animal lent qui ne pouvait probablement pas courir (pas de phase sans appui dans le pas)<ref name="hornerlessem1993">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=John R. | nom1=Horner | prénom2=Don | nom2=Lessem | titre=The complete ''T. rex'' | lieu=New York | éditeur=[[Simon & Schuster]] | année=1993 | pages totales=239 | isbn=978-0-671-74185-3 | lccn=93000211}}</ref>. Toutefois, Holtz (1998) a conclu que les Tyrannosauridae et leurs proches ont été les plus rapides des grands Theropoda<ref name="Holtz1998TaxonomyCoelurosauria">{{article | langue = en | prénom1 = Thomas R. | nom1 = Holtz | année = 1996 | mois = mai | titre = Phylogenetic taxonomy of the Coelurosauria (Dinosauria; Theropoda) | périodique = Journal of Paleontology | volume = 70 | numéro = 3 | pages = 536–538 | résumé = http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&aid=9689105 | jstor = 1306452}}</ref>. Christiansen (1998) estime que les os des membres postérieurs des Tyrannosauridae n'étaient pas significativement plus gros que ceux des éléphants, qui ont une vitesse de pointe relativement faible et qui ne courent pratiquement jamais et il en conclut que la vitesse maximale de ce dinosaure aurait été d'environ {{ |
Jack Horner et Don Lessem ont fait valoir en 1993 que ''Tyrannosaurus rex'' était un animal lent qui ne pouvait probablement pas courir (pas de phase sans appui dans le pas)<ref name="hornerlessem1993">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=John R. | nom1=Horner | prénom2=Don | nom2=Lessem | titre=The complete ''T. rex'' | lieu=New York | éditeur=[[Simon & Schuster]] | année=1993 | pages totales=239 | isbn=978-0-671-74185-3 | lccn=93000211}}</ref>. Toutefois, Holtz (1998) a conclu que les Tyrannosauridae et leurs proches ont été les plus rapides des grands Theropoda<ref name="Holtz1998TaxonomyCoelurosauria">{{article | langue = en | prénom1 = Thomas R. | nom1 = Holtz | année = 1996 | mois = mai | titre = Phylogenetic taxonomy of the Coelurosauria (Dinosauria; Theropoda) | périodique = Journal of Paleontology | volume = 70 | numéro = 3 | pages = 536–538 | résumé = http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&aid=9689105 | jstor = 1306452}}</ref>. Christiansen (1998) estime que les os des membres postérieurs des Tyrannosauridae n'étaient pas significativement plus gros que ceux des éléphants, qui ont une vitesse de pointe relativement faible et qui ne courent pratiquement jamais et il en conclut que la vitesse maximale de ce dinosaure aurait été d'environ {{nobr|11 mètres}} par seconde, soit à peu près la vitesse d'un coureur à pied humain<ref name="Christiansen1998Strength">{{article | langue = en | prénom1 = P. | nom1 = Christiansen | titre = Strength indicator values of theropod long bones, with comments on limb proportions and cursorial potential | périodique = Gaia | année = 1998 | volume = 15 | pages = 241–255 | url = http://www.mnhn.ul.pt/geologia/gaia/19.pdf | format = PDF | issn=0871-5424}}</ref>. Farlow et ses collègues (1995) ont fait valoir que, vu son poids de 6 à {{nobr|8 tonnes}}, le ''Tyrannosaurus'' aurait été gravement ou mortellement blessé s'il était tombé en se déplaçant rapidement, car son torse aurait percuté le sol à une décélération de 6 '''g''' (six fois l'accélération de la pesanteur, soit environ {{nobr|60 mètres}} par seconde carrée) et ses petites pattes antérieures ne lui auraient pas permis de réduire l'impact<ref name=farlowetal1995>{{article| langue = en | nom1 = Farlow | prénom1 = James O. | nom2 = Smith | prénom2 = Matthew B. | nom3 = Robinson | prénom3 = John M. | année = 1995 | titre = Body mass, bone "strength indicator", and cursorial potential of ''Tyrannosaurus rex'' | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 15 | numéro = 4 | pages = 713–725 | url = http://www.vertpaleo.org/publications/jvp/15-713-725.cfm | doi=10.1080/02724634.1995.10011257}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | langue = en | url = https://www.newscientist.com/article/mg14819982.600-the-bigger-they-come-the-harder-they-fall.html | titre = The bigger they come, the harder they fall | site = New Scientist | date = 7 octobre 1995}}.</ref>. Cependant, à l'inverse, les girafes galopent à {{unité|50|km/h}} bien qu'elles puissent se casser une patte ou pire, se tuer, et ce même sans nécessité comme dans un environnement sûr tel un zoo<ref>{{lien web| langue = en | url = http://www.wildlifesafari.info/giraffe.html | éditeur = WildlifeSafari.info | titre = Giraffe | consulté le = 29 avril 2006}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.zoo.org/zoo_info/history/chapters/history4.html|titre=The History of Woodland Park Zoo — Chapter 4|consulté le=29 avril 2006|brisé le = 2024-02-14}}.</ref>. Aussi il est fort possible que ''Tyrannosaurus'' ait pu courir également lorsque cela était nécessaire. Cette hypothèse a été étudiée aussi pour ''Allosaurus''<ref name="Alexander2006DinoBioMechanics">{{article | langue = en | prénom1 = R. M. | nom1 = Alexander | titre = Dinosaur biomechanics | périodique = Proc Biol Sci. | date = 7 août 2006 | volume = 273 | numéro = 1596 | pages = 1849–1855 | doi = 10.1098/rspb.2006.3532 | éditeur = The Royal Society | pmid = 16822743 | pmc = 1634776}}</ref>{{,}}<ref name="Hanna2002MultipleInjuriesBigAl">{{article | langue = en | nom1 = Hanna | prénom1 = Rebecca R. | année = 2002 | titre = Multiple injury and infection in a sub-adult theropod dinosaur (''Allosaurus fragilis'') with comparisons to allosaur pathology in the Cleveland-Lloyd dinosaur quarry collection | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 22 | numéro = 1 | pages = 76–90 | doi = 10.1671/0272-4634(2002)022[0076:MIAIIA]2.0.CO;2}} attribue les blessures de l{{'}}''[[Allosaurus]]'' connu sous le nom de « [[L'Incroyable Aventure de Big Al|Big Al]] » – du moins une au moins – à une chute.</ref>. La plupart des recherches récentes sur la vitesse de déplacement du ''Tyrannosaurus'' aboutissent à une plage de 17 à 40 kilomètres à l'heure c'est-à-dire celle correspondant à de la marche ou une course à vitesse modérée<ref name="Morphology-262-1" />{{,}}<ref name="HutchinsonGarcia2002TrexSlow">{{article | langue = en | prénom1 = John R. | nom1 = Hutchinson | prénom2 = Mariano | nom2 = Garcia | date = 28 février 2002 | titre = ''Tyrannosaurus'' was not a fast runner | périodique = Nature | volume = 415 | numéro = 6875 | pages = 1018–1021 | doi = 10.1038/4151018a | résumé = http://www.nature.com/nature/journal/v415/n6875/full/4151018a.html | pmid = 11875567}}</ref>{{,}}<ref name="dinocards7">{{en}} R. Hajdul (1997). ''Tendons. "Dinosaur Cards"''. Orbis Publishing Ltd. D36044311.</ref>. Une étude par modèle informatique réalisée en 2007 basée sur des données obtenues directement à partir de fossile, permettait de conclure que ''Tyrannosaurus rex'' avait une vitesse de pointe de {{nobr|8 mètres}} par seconde ({{unité|30|km/h}})<ref name="SellersManning2007ProcRSocB">{{article | langue = en | titre = Estimating dinosaur maximum running speeds using evolutionary robotics | périodique = Proc. R. Soc. B | doi = 10.1098/rspb.2007.0846 | éditeur = The Royal Society | mois = juillet | année = 2007 | url = http://dinonews.net/rubriq/articles.php5?action=open&ref=2007_sellers_speed | prénom1 = W. I. | nom1 = Sellers | prénom2 = P. L. | nom2 = Manning | volume = 274 | page = 2711 | pmid = 17711833 | numéro = 1626 | pmc = 2279215}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/6956867.stm | auteur = Liz Seward | titre = T. rex 'would outrun footballer' | site = BBC News | date = 21 août 2007 | description = L'article cite Dr Bill Sellers, université de Manchester, coauteur d'un article publié dans ''Proceedings of the Royal Society B''}}.</ref> (probablement chez un juvénile)<ref name=compysize>{{article | langue = en | nom1 = Callison | prénom1 = G. | nom2 = Quimby | prénom2 = H. M. | année = 1984 | titre = Tiny dinosaurs: Are they fully grown? | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 3 | pages = 200–209 | doi = 10.1080/02724634.1984.10011975}}</ref>. |
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Des études d'Eric Snively {{et al.}}, publiées en 2019 indiquent que les Tyrannosauridae tels que ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' lui-même étaient plus maniables que les [[Allosauroidea|allosauroïdes]] de taille comparable en raison d'une faible inertie de rotation par rapport à leur masse corporelle combinée à de gros muscles des jambes. En conséquence, on émet l'hypothèse que les Tyrannosauridae seraient capables de faire des virages relativement rapides et pouvaient probablement pivoter leur corps plus rapidement lorsqu'ils étaient proches de leur proie, ou qu'en tournant, ils pouvaient « pivotter » sur un seul pied planté tandis que la jambe alternée était tenue en élan suspendu pendant la poursuite. Les résultats de cette étude pourraient potentiellement faire la lumière sur la façon dont l'agilité aurait pu contribuer au succès de l'évolution des Tyrannosauridae<ref>{{article|langue=en|titre=Lower rotational inertia and larger leg muscles indicate more rapid turns in tyrannosaurids than in other large theropods|prénom1=Eric|nom1=Snively|prénom2=Haley|nom2=O’Brien|prénom3=Donald M.|nom3=Henderson|prénom4=Heinrich|nom4=Mallison|prénom5=Lara A.|nom5=Surring|prénom6=Michael E.|nom6=Burns|prénom7=Thomas R. Holtz|nom7=Jr|prénom8=Anthony P.|nom8=Russell|prénom9=Lawrence M.|nom9=Witmer|prénom10=Philip J.|nom10=Currie|prénom11=Scott A.|nom11=Hartman|prénom12=John R.|nom12=Cotton|date=February 21, 2019|journal=[[PeerJ]]|volume=7|pages=e6432|doi=10.7717/peerj.6432|pmid=30809441|pmc=6387760|accès doi=libre}}</ref>. |
Des études d'Eric Snively {{et al.}}, publiées en 2019 indiquent que les Tyrannosauridae tels que ''Tarbosaurus'' et ''Tyrannosaurus'' lui-même étaient plus maniables que les [[Allosauroidea|allosauroïdes]] de taille comparable en raison d'une faible inertie de rotation par rapport à leur masse corporelle combinée à de gros muscles des jambes. En conséquence, on émet l'hypothèse que les Tyrannosauridae seraient capables de faire des virages relativement rapides et pouvaient probablement pivoter leur corps plus rapidement lorsqu'ils étaient proches de leur proie, ou qu'en tournant, ils pouvaient « pivotter » sur un seul pied planté tandis que la jambe alternée était tenue en élan suspendu pendant la poursuite. Les résultats de cette étude pourraient potentiellement faire la lumière sur la façon dont l'agilité aurait pu contribuer au succès de l'évolution des Tyrannosauridae<ref>{{article|langue=en|titre=Lower rotational inertia and larger leg muscles indicate more rapid turns in tyrannosaurids than in other large theropods|prénom1=Eric|nom1=Snively|prénom2=Haley|nom2=O’Brien|prénom3=Donald M.|nom3=Henderson|prénom4=Heinrich|nom4=Mallison|prénom5=Lara A.|nom5=Surring|prénom6=Michael E.|nom6=Burns|prénom7=Thomas R. Holtz|nom7=Jr|prénom8=Anthony P.|nom8=Russell|prénom9=Lawrence M.|nom9=Witmer|prénom10=Philip J.|nom10=Currie|prénom11=Scott A.|nom11=Hartman|prénom12=John R.|nom12=Cotton|date=February 21, 2019|journal=[[PeerJ]]|volume=7|pages=e6432|doi=10.7717/peerj.6432|pmid=30809441|pmc=6387760|accès doi=libre}}</ref>. |
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De plus, une étude de 2020 indique que les Tyrannosauridae étaient des marcheurs exceptionnellement efficaces. Des études menées par Dececchi {{et al.}} ont comparé les proportions des jambes, la masse corporelle et les démarches de plus de 70 espèces de dinosaures théropodes, y compris les Tyrannosauridae. L'équipe de recherche a ensuite appliqué une variété de méthodes pour estimer la vitesse maximale de chaque dinosaure lors de la course ainsi que la quantité d'énergie dépensée par chaque dinosaure en se déplaçant à des vitesses plus détendues, comme lors de la marche. Parmi les espèces de taille petite à moyenne telles que les [[Dromaeosauridae|dromaeosauridés]], les jambes plus longues semblent être une adaptation pour une course plus rapide, conformément aux résultats antérieurs d'autres chercheurs. Mais pour les théropodes pesant plus de {{unité|1 000 kg}}, la vitesse de course maximale est limitée par la taille du corps, de sorte que des jambes plus longues se sont avérées corrélées avec une marche à faible énergie. Les résultats de l'étude ont en outre indiqué que les théropodes plus petits ont développé de longues pattes pour la vitesse comme moyen à la fois d'aider à la chasse et d'échapper aux grands prédateurs, tandis que les grands théropodes prédateurs qui ont développé de longues pattes l'ont fait pour réduire les coûts énergétiques et augmenter l'efficacité de la recherche de nourriture, car ils ont été libérés des exigences de la pression de prédation en raison de leur rôle de prédateurs au sommet de chaine throphique. Par rapport à des groupes plus [[Base (phylogénétique)|basaux]] de théropodes dans l'étude, les Tyrannosauridae montrent une augmentation marquée de l'efficacité de la recherche de nourriture en raison de la réduction des dépenses énergétiques pendant la chasse et |
De plus, une étude de 2020 indique que les Tyrannosauridae étaient des marcheurs exceptionnellement efficaces. Des études menées par Dececchi {{et al.}} ont comparé les proportions des jambes, la masse corporelle et les démarches de plus de 70 espèces de dinosaures théropodes, y compris les Tyrannosauridae. L'équipe de recherche a ensuite appliqué une variété de méthodes pour estimer la vitesse maximale de chaque dinosaure lors de la course ainsi que la quantité d'énergie dépensée par chaque dinosaure en se déplaçant à des vitesses plus détendues, comme lors de la marche. Parmi les espèces de taille petite à moyenne telles que les [[Dromaeosauridae|dromaeosauridés]], les jambes plus longues semblent être une adaptation pour une course plus rapide, conformément aux résultats antérieurs d'autres chercheurs. Mais pour les théropodes pesant plus de {{unité|1 000 kg}}, la vitesse de course maximale est limitée par la taille du corps, de sorte que des jambes plus longues se sont avérées corrélées avec une marche à faible énergie. Les résultats de l'étude ont en outre indiqué que les théropodes plus petits ont développé de longues pattes pour la vitesse comme moyen à la fois d'aider à la chasse et d'échapper aux grands prédateurs, tandis que les grands théropodes prédateurs qui ont développé de longues pattes l'ont fait pour réduire les coûts énergétiques et augmenter l'efficacité de la recherche de nourriture, car ils ont été libérés des exigences de la pression de prédation en raison de leur rôle de prédateurs au sommet de chaine throphique. Par rapport à des groupes plus [[Base (phylogénétique)|basaux]] de théropodes dans l'étude, les Tyrannosauridae montrent une augmentation marquée de l'efficacité de la recherche de nourriture en raison de la réduction des dépenses énergétiques pendant la chasse et la charogne. Cela a probablement entraîné chez ces derniers un besoin réduit d'incursions de chasse et nécessitant moins de nourriture pour subvenir à leurs besoins. De plus, la recherche, en conjonction avec des études qui montrent que les Tyrannosauridae étaient plus agiles que d'autres théropodes de grande taille, indique qu'ils étaient assez bien adaptés à une approche de traque à longue distance suivie d'une accélération rapide pour aller tuer. En conséquence, des analogies peuvent être notées entre les Tyrannosauridae et les loups modernes, étayées par des preuves qu'au moins certains d'entre eux tels qu{{'}}''Albertosaurus'' chassaient en groupe<ref>{{article|doi = 10.1371/journal.pone.0223698|titre = The fast and the frugal: Divergent locomotory strategies drive limb lengthening in theropod dinosaurs|année = 2020|nom1 = Dececchi|prénom1 = T. Alexander|nom2 = Mloszewska|prénom2 = Aleksandra M.|nom3 = Holtz|prénom3 = Thomas R.|nom4 = Habib|prénom4 = Michael B.|nom5 = Larsson|prénom5 = Hans C. E.|journal = [[PLOS ONE]]|volume = 15|numéro = 5|pages = e0223698|pmid = 32401793|pmc = 7220109|bibcode = 2020PLoSO..1523698D|accès doi=libre|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.eurekalert.org/pub_releases/2020-05/p-trw051320.php|titre=T. rex was a champion walker, super-efficient at lower speeds|site=EurekAlert!|consulté le=2020-06-27|archive-date=2020-06-27|archive-url=https://web.archive.org/web/20200627052208/https://www.eurekalert.org/pub_releases/2020-05/p-trw051320.php|langue=en}}.</ref>. |
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Un débat en cours dans la communauté paléontologique entoure l'étendue et la nature de la couverture tégumentaire des Tyrannosauridae. De longues structures filamenteuses ont été retrouvées avec des restes de nombreux [[Coelurosauria]] de la [[Formation d'Yixian]] datant du [[Crétacé]] inférieur et d'autres formations géologiques situées à proximité dans la province de [[Liaoning]], en [[Chine]]<ref name=zhouetal2003>{{article | langue = en | nom1 = Zhou | prénom1 = Zhonghe | nom2 = Barrett | prénom2 = Paul M. | nom3 = Hilton | prénom3 = Jason | année = 2003 | titre = An exceptionally preserved Lower Cretaceous ecosystem | périodique = Nature | volume = 421 | numéro = 6925 | pages = 807–814 | doi = 10.1038/nature01420 | pmid = 12594504}}</ref>. Ces filaments ont généralement été interprétés comme étant des « [[Wikt:protoplume|protoplume]]s », homologues des plumes des oiseaux et de certains théropodes non-aviaires<ref name=chenetal1998>{{article | langue = en | nom1 = Chen | prénom1 = Pei-ji | nom2 = Dong | prénom2 = Zhi-ming | lien auteur2 = Dong Zhiming | nom3 = Zhen | prénom3 = Shuo-nan | année = 1998 | titre = An exceptionally well-preserved theropod dinosaur from the Yixian Formation of China | périodique = Nature | volume = 391 | numéro = 6663 | pages = 147–152 | doi = 10.1038/34356}}</ref>{{,}}<ref name=xuetal2003>{{article | langue = en | nom1 = Xu | prénom1 = Xing | lien auteur1 = Xu Xing | nom2 = Zhou | prénom2 = Zhonghe | nom3 = Prum | prénom3 = Richard O. | année = 2003 | titre = Branched integumental structures in ''Sinornithosaurus'' and the origin of feathers | périodique = Nature | volume = 410 | numéro = 6825 | pages = 200–204 | doi = 10.1038/35065589 | pmid = 11242078}}</ref> même si d'autres hypothèses ont été proposées notamment qu'il se soit agi de fibres de [[collagène]]<ref name=linghamsoliaretal2007>{{article | langue = en | nom1 = Lingham-Soliar | prénom1 = Theagarten | nom2 = Feduccia | prénom2 = Alan | lien auteur2 = Alan Feduccia | nom3 = Wang | prénom3 = Xiaolin | année = 2007 | titre = A new Chinese specimen indicates that ‘protofeathers’ in the Early Cretaceous theropod dinosaur ''Sinosauropteryx'' are degraded collagen fibres | périodique = Proceedings of the Royal Society of London. Series B, Biological Sciences | pmid = 17521978 | volume = 270 | numéro = 1620 | pmc = 2270928 | pages = 1823–1829 | doi = 10.1098/rspb.2007.0352}}</ref>. On a ainsi décrit, en 2004, un squelette de ''[[Dilong]]'' qui était le premier exemple de Tyrannosauroidea porteur de protoplumes. De même on a trouvé chez cet animal ce qui pourrait être des protoplumes ramifiées mais pas pennées, analogues au duvet des oiseaux actuels et qui pourraient avoir servi à l'isolation thermique de l'animal<ref name=xuetal2004/>. La découverte et la description du Tyrannosauroidea à plumes de 9 mètres de long ''[[Yutyrannus]]'' en 2012 indiquent la possibilité que de grands Tyrannosauridae aient également été à plumes à l'âge adulte<ref name=Yutyrannus>{{article|nom1=Xu |prénom1=X. |nom2=Wang |prénom2=K. |nom3=Zhang |prénom3=K. |nom4=Ma |prénom4=Q. |nom5=Xing |prénom5=L. |nom6=Sullivan |prénom6=C. |nom7=Hu |prénom7=D. |nom8=Cheng |prénom8=S. |nom9=Wang |prénom9=S. |année=2012 |titre=A gigantic feathered dinosaur from the Lower Cretaceous of China |url=http://www.xinglida.net/pdf/Xu_et_al_2012_Yutyrannus.pdf |journal=Nature |volume=484 |numéro=7392 |pages=92–95 |doi=10.1038/nature10906 |pmid=22481363 |s2cid=29689629 |et al.=oui |archive-url=https://web.archive.org/web/20120417134949/http://www.xinglida.net/pdf/Xu_et_al_2012_Yutyrannus.pdf |archive-date=17 April 2012 |format=PDF}}</ref>. |
Un débat en cours dans la communauté paléontologique entoure l'étendue et la nature de la couverture tégumentaire des Tyrannosauridae. De longues structures filamenteuses ont été retrouvées avec des restes de nombreux [[Coelurosauria]] de la [[Formation d'Yixian]] datant du [[Crétacé]] inférieur et d'autres formations géologiques situées à proximité dans la province de [[Liaoning]], en [[Chine]]<ref name=zhouetal2003>{{article | langue = en | nom1 = Zhou | prénom1 = Zhonghe | nom2 = Barrett | prénom2 = Paul M. | nom3 = Hilton | prénom3 = Jason | année = 2003 | titre = An exceptionally preserved Lower Cretaceous ecosystem | périodique = Nature | volume = 421 | numéro = 6925 | pages = 807–814 | doi = 10.1038/nature01420 | pmid = 12594504}}</ref>. Ces filaments ont généralement été interprétés comme étant des « [[Wikt:protoplume|protoplume]]s », homologues des plumes des oiseaux et de certains théropodes non-aviaires<ref name=chenetal1998>{{article | langue = en | nom1 = Chen | prénom1 = Pei-ji | nom2 = Dong | prénom2 = Zhi-ming | lien auteur2 = Dong Zhiming | nom3 = Zhen | prénom3 = Shuo-nan | année = 1998 | titre = An exceptionally well-preserved theropod dinosaur from the Yixian Formation of China | périodique = Nature | volume = 391 | numéro = 6663 | pages = 147–152 | doi = 10.1038/34356}}</ref>{{,}}<ref name=xuetal2003>{{article | langue = en | nom1 = Xu | prénom1 = Xing | lien auteur1 = Xu Xing | nom2 = Zhou | prénom2 = Zhonghe | nom3 = Prum | prénom3 = Richard O. | année = 2003 | titre = Branched integumental structures in ''Sinornithosaurus'' and the origin of feathers | périodique = Nature | volume = 410 | numéro = 6825 | pages = 200–204 | doi = 10.1038/35065589 | pmid = 11242078}}</ref> même si d'autres hypothèses ont été proposées notamment qu'il se soit agi de fibres de [[collagène]]<ref name=linghamsoliaretal2007>{{article | langue = en | nom1 = Lingham-Soliar | prénom1 = Theagarten | nom2 = Feduccia | prénom2 = Alan | lien auteur2 = Alan Feduccia | nom3 = Wang | prénom3 = Xiaolin | année = 2007 | titre = A new Chinese specimen indicates that ‘protofeathers’ in the Early Cretaceous theropod dinosaur ''Sinosauropteryx'' are degraded collagen fibres | périodique = Proceedings of the Royal Society of London. Series B, Biological Sciences | pmid = 17521978 | volume = 270 | numéro = 1620 | pmc = 2270928 | pages = 1823–1829 | doi = 10.1098/rspb.2007.0352}}</ref>. On a ainsi décrit, en 2004, un squelette de ''[[Dilong]]'' qui était le premier exemple de Tyrannosauroidea porteur de protoplumes. De même on a trouvé chez cet animal ce qui pourrait être des protoplumes ramifiées mais pas pennées, analogues au duvet des oiseaux actuels et qui pourraient avoir servi à l'isolation thermique de l'animal<ref name=xuetal2004/>. La découverte et la description du Tyrannosauroidea à plumes de 9 mètres de long ''[[Yutyrannus]]'' en 2012 indiquent la possibilité que de grands Tyrannosauridae aient également été à plumes à l'âge adulte<ref name=Yutyrannus>{{article|nom1=Xu |prénom1=X. |nom2=Wang |prénom2=K. |nom3=Zhang |prénom3=K. |nom4=Ma |prénom4=Q. |nom5=Xing |prénom5=L. |nom6=Sullivan |prénom6=C. |nom7=Hu |prénom7=D. |nom8=Cheng |prénom8=S. |nom9=Wang |prénom9=S. |année=2012 |titre=A gigantic feathered dinosaur from the Lower Cretaceous of China |url=http://www.xinglida.net/pdf/Xu_et_al_2012_Yutyrannus.pdf |journal=Nature |volume=484 |numéro=7392 |pages=92–95 |doi=10.1038/nature10906 |pmid=22481363 |s2cid=29689629 |et al.=oui |archive-url=https://web.archive.org/web/20120417134949/http://www.xinglida.net/pdf/Xu_et_al_2012_Yutyrannus.pdf |archive-date=17 April 2012 |format=PDF}}</ref>. |
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Sur la base du principe de l'encadrement phylogénétique, il a été prédit que les Tyrannosauridae pourraient également posséder de telles plumes. Cependant, une étude publiée en 2017 par une équipe de chercheurs dans ''{{lien|Biology Letters}}'' a décrit des empreintes cutanées de Tyrannosauridae recueillies en Alberta, au Montana et en Mongolie, qui provenaient de cinq genres (''Tyrannosaurus'', ''Albertosaurus'', ''Gorgosaurus'', ''Daspletosaurus'' et ''Tarbosaurus'')<ref name="rsbl.royalsocietypublishing.org">{{article| nom1 = Bell | prénom1 = P. R. | nom2 = Campione | prénom2 = N. E. | nom3 = Persons | prénom3 = W. S. | nom4 = Currie | prénom4 = P. J. | nom5 = Larson | prénom5 = P. L. | nom6 = Tanke | prénom6 = D. H. | nom7 = Bakker | prénom7 = R. T. | année = 2017 | titre = Tyrannosauroid integument reveals conflicting patterns of gigantism and feather evolution | journal = Biology Letters | volume = 13 | numéro = 6| page = 20170092 | doi = 10.1098/rsbl.2017.0092 | pmid = 28592520 | pmc = 5493735 | accès doi=libre|langue=en}}</ref>. Bien que les empreintes cutanées soient petites, elles sont largement dispersées à travers le squelette postcrânien, étant collectivement situées sur l'abdomen, la cage thoracique, l'ilium, le bassin, la queue et le cou. Ils montrent un motif serré d'écailles fines et caillouteuses qui ne se chevauchent pas (que le co-auteur Scott Persons a comparées à celles observées sur les flancs d'un crocodile<ref>{{lien web|langue=en|url=https://globalnews.ca/news/3506400/tyrannosaurus-rex-fossil-skin-scales-university-of-alberta/|titre=What does a T. Rex feel like? U of A paleontologists find out in new fossil discovery|nom=Bartko|prénom=Karen|date=6 Juin 2007| |
Sur la base du principe de l'encadrement phylogénétique, il a été prédit que les Tyrannosauridae pourraient également posséder de telles plumes. Cependant, une étude publiée en 2017 par une équipe de chercheurs dans ''{{lien|Biology Letters}}'' a décrit des empreintes cutanées de Tyrannosauridae recueillies en Alberta, au Montana et en Mongolie, qui provenaient de cinq genres (''Tyrannosaurus'', ''Albertosaurus'', ''Gorgosaurus'', ''Daspletosaurus'' et ''Tarbosaurus'')<ref name="rsbl.royalsocietypublishing.org">{{article| nom1 = Bell | prénom1 = P. R. | nom2 = Campione | prénom2 = N. E. | nom3 = Persons | prénom3 = W. S. | nom4 = Currie | prénom4 = P. J. | nom5 = Larson | prénom5 = P. L. | nom6 = Tanke | prénom6 = D. H. | nom7 = Bakker | prénom7 = R. T. | année = 2017 | titre = Tyrannosauroid integument reveals conflicting patterns of gigantism and feather evolution | journal = Biology Letters | volume = 13 | numéro = 6| page = 20170092 | doi = 10.1098/rsbl.2017.0092 | pmid = 28592520 | pmc = 5493735 | accès doi=libre|langue=en}}</ref>. Bien que les empreintes cutanées soient petites, elles sont largement dispersées à travers le squelette postcrânien, étant collectivement situées sur l'abdomen, la cage thoracique, l'ilium, le bassin, la queue et le cou. Ils montrent un motif serré d'écailles fines et caillouteuses qui ne se chevauchent pas (que le co-auteur Scott Persons a comparées à celles observées sur les flancs d'un crocodile<ref>{{lien web|langue=en|url=https://globalnews.ca/news/3506400/tyrannosaurus-rex-fossil-skin-scales-university-of-alberta/|titre=What does a T. Rex feel like? U of A paleontologists find out in new fossil discovery|nom=Bartko|prénom=Karen|date=6 Juin 2007|site=globalnews.ca}}.</ref>) et ne conservent aucune trace de [[Plume|plumage]]. La texture de base est composée de minuscules « écailles de base » d'environ {{unité | 1 à 2 mm}} de diamètre, avec quelques impressions montrant des « écailles caractéristiques » de {{unité | 7 mm }} intercalées entre elles. Des échelles supplémentaires peuvent être vues dans les empreintes de Tyrannosauridae<ref>{{Article|langue=en|prénom1=P. J|nom1=Currie|prénom2=D.|nom2=Badamgarav|prénom3=E. B.|nom3=Koppelhus | titre= The First Late Cretaceous Footprints from the Nemegt Locality in the Gobi of Mongolia |périodique=Ichnos|volume=10|pages=1-12|année=2003|doi=10.1080/10420940390235071|s2cid=140547544}}</ref>. Des études montrent que le tégument facial des tyrannosauridés avait des écailles sur le dentaire et le maxillaire, un épiderme cornifié et une peau semblable à une armure sur les régions subordonnées<ref name="ReferenceA">{{article|nom1=Carr|prénom1=Thomas D.|nom2=Varricchio|prénom2=David J.|nom3=Sedlmayr|prénom3=Jayc C.|nom4=Roberts|prénom4=Eric M.|nom5=Moore|prénom5=Jason R.|date=2017-03-30|titre=A new tyrannosaur with evidence for anagenesis and crocodile-like facial sensory system|journal=[[Scientific Reports]]|volume=7|doi=10.1038/srep44942|pmid=28358353|issn=2045-2322|page=44942|bibcode=2017NatSR...744942C|pmc=5372470|accès doi=libre|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|nom1=Witton |prénom1=Mark |nom2=Hone |prénom2=David |date=September 2018 |titre=Tyrannosaurid theropods: did they ever smile like crocodiles? |url=https://iris.unito.it/bitstream/2318/1703198/1/SVPCA2018AbstractBooklet.pdf |format=PDF|site=The Annual Symposium of Vertebrate Palaeontology and Comparative Anatomy|langue=en}}.</ref>. |
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Bell {{et al.}} ont effectué une reconstruction du caractère ancestral basée sur ce que l'on sait de la distribution des téguments chez les Tyrannosauroidea. Malgré une probabilité de |
Bell {{et al.}} ont effectué une reconstruction du caractère ancestral basée sur ce que l'on sait de la distribution des téguments chez les Tyrannosauroidea. Malgré une probabilité de 89 % que les tyrannosauroïdes aient commencé avec des plumes, ils ont déterminé que les tyrannosaures écailleux avaient une probabilité de 97 % d'être vrais. Les données « fournissent des preuves convaincantes d'une couverture entièrement squameuse chez ''Tyrannosaurus'' », a écrit l'équipe, bien qu'elle ait admis que le plumage était peut-être encore présent sur la région dorsale où les empreintes cutanées n'ont pas encore été trouvées. Bell {{et al.}} émet l'hypothèse que les empreintes d'écailles des Tyrannosauridae sont peut-être des réticules qui sont secondairement dérivés de plumes bien que des preuves soient nécessaires pour étayer cette hypothèse<ref name="rsbl.royalsocietypublishing.org"/>. Cependant, d'autres soutiennent que cela est dû au biais taphonomique chez les Tyrannosauridae<ref>{{article|nom1=Saitta |prénom1=Evan T. |nom2=Fletcher |prénom2=Ian |nom3=Martin |prénom3=Peter |nom4=Pittman |prénom4=Michael |nom5=Kaye |prénom5=Thomas G. |nom6=True |prénom6=Lawrence D. |nom7=Norell |prénom7=Mark A. |nom8=Abbott |prénom8=Geoffrey D. |nom9=Summons |prénom9=Roger E. |nom10=Penkman |prénom10=Kirsty |nom11=Vinther |prénom11=Jakob |date=2018-11-01 |titre=Preservation of feather fibers from the Late Cretaceous dinosaur Shuvuuia deserti raises concern about immunohistochemical analyses on fossils |url=https://dspace.mit.edu/bitstream/handle/1721.1/125319/Saitta_et_al_feather_fibres_OG_AAM.pdf?sequence=2&isAllowed=y |journal=Organic Geochemistry |langue=en |volume=125 |pages=142–151 |doi=10.1016/j.orggeochem.2018.09.008 |s2cid=105753275 |issn=0146-6380|format=PDF}}</ref>. |
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Il reste à déterminer pourquoi un tel changement tégumentaire aurait pu se produire. Un précédent pour la perte de plumes peut être vu dans d'autres groupes de dinosaures tels que les [[Ornithischia|ornithischiens]], dans lesquels les structures filamenteuses ont été perdues et les écailles sont réapparues<ref>{{lien web|url=https://blog.thingswedontknow.com/2014/09/ten-things-we-dont-know-about-tyrannosaurs.html|titre=Ten Things We Don't Know about Tyrannosaurs|prénom=Guest|nom=blogger|consulté le=2021-01-05|archive-date=2020-09-30|archive-url=https://web.archive.org/web/20200930075917/https://blog.thingswedontknow.com/2014/09/ten-things-we-dont-know-about-tyrannosaurs.html}}</ref>. Bien que le gigantisme ait été suggéré comme mécanisme, Phil R. Bell, co-auteur de l'étude, a noté que ''Yutyrannus'' à plumes se chevauchait en taille avec ''Gorgosaurus'' et ''Albertosaurus'' : |
Il reste à déterminer pourquoi un tel changement tégumentaire aurait pu se produire. Un précédent pour la perte de plumes peut être vu dans d'autres groupes de dinosaures tels que les [[Ornithischia|ornithischiens]], dans lesquels les structures filamenteuses ont été perdues et les écailles sont réapparues<ref>{{lien web|url=https://blog.thingswedontknow.com/2014/09/ten-things-we-dont-know-about-tyrannosaurs.html|titre=Ten Things We Don't Know about Tyrannosaurs|prénom=Guest|nom=blogger|consulté le=2021-01-05|archive-date=2020-09-30|archive-url=https://web.archive.org/web/20200930075917/https://blog.thingswedontknow.com/2014/09/ten-things-we-dont-know-about-tyrannosaurs.html}}.</ref>. Bien que le gigantisme ait été suggéré comme mécanisme, Phil R. Bell, co-auteur de l'étude, a noté que ''Yutyrannus'' à plumes se chevauchait en taille avec ''Gorgosaurus'' et ''Albertosaurus'' : |
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{{citation bloc|Le problème ici est que nous avons de gros tyrannosaures, certains avec des plumes, d'autres sans qui vivent dans des climats assez similaires. Alors, quelle est la raison de cette différence ? Nous ne savons vraiment pas.|Phil R. Bell<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.washingtonpost.com/news/speaking-of-science/wp/2017/06/06/tyrannosaurus-rex-had-scaly-skin-and-wasnt-covered-in-feathers-a-new-study-says/|titre=Tyrannosaurus rex had scaly skin and wasn’t covered in feathers, a new study says|nom=Guarino|prénom=Ben|date=6 Juin 2017|site=washingtonpost.com}}.</ref>}} |
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=== Vision === |
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[[Fichier:Sue TRex Skull Full Frontal.JPG|vignette|Les orbites de ''Tyrannosaurus rex'' orientées en avant lui permettaient d'avoir une bonne [[vision binoculaire]].]] |
[[Fichier:Sue TRex Skull Full Frontal.JPG|vignette|Les orbites de ''Tyrannosaurus rex'' orientées en avant lui permettaient d'avoir une bonne [[vision binoculaire]].]] |
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Les orbites de ''Tyrannosaurus'' sont orientées de façon que les yeux regardent devant, lui permettant ainsi d'avoir une [[vision binoculaire]] légèrement meilleure que celle des [[faucon]]s actuels. Jack Horner a également souligné que les Tyrannosauridae avaient évolué au cours du temps en améliorant de façon constante leur vision binoculaire. Il est difficile de savoir comment la sélection naturelle a favorisé cette tendance au long cours chez des animaux qui, s'ils avaient été des charognards purs, n'auraient pas eu besoin de la perception binoculaire qui donne une vision [[stéréoscopie|stéréoscopique]]<ref name="Stevens2006Binocular">{{article | langue = en | nom1 = Stevens | prénom1 = Kent A. |année = 2006 | mois = juin | titre = Binocular vision in theropod dinosaurs | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 26 | numéro = 2 | pages = 321–330 | url = http://reocities.com/Athens/Bridge/4602/theropod_binocularvision.pdf | doi = 10.1671/0272-4634(2006)26[321:BVITD]2.0.CO;2}}</ref>{{,}}<ref name=jaffe>{{article | langue = en | nom1 = Jaffe | prénom1 = Eric | date |
Les orbites de ''Tyrannosaurus'' sont orientées de façon que les yeux regardent devant, lui permettant ainsi d'avoir une [[vision binoculaire]] légèrement meilleure que celle des [[faucon]]s actuels. Jack Horner a également souligné que les Tyrannosauridae avaient évolué au cours du temps en améliorant de façon constante leur vision binoculaire. Il est difficile de savoir comment la sélection naturelle a favorisé cette tendance au long cours chez des animaux qui, s'ils avaient été des charognards purs, n'auraient pas eu besoin de la perception binoculaire qui donne une vision [[stéréoscopie|stéréoscopique]]<ref name="Stevens2006Binocular">{{article | langue = en | nom1 = Stevens | prénom1 = Kent A. |année = 2006 | mois = juin | titre = Binocular vision in theropod dinosaurs | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 26 | numéro = 2 | pages = 321–330 | url = http://reocities.com/Athens/Bridge/4602/theropod_binocularvision.pdf | doi = 10.1671/0272-4634(2006)26[321:BVITD]2.0.CO;2}}</ref>{{,}}<ref name=jaffe>{{article | langue = en | nom1 = Jaffe | prénom1 = Eric | date=1er juillet 2006 | titre = Sight for 'Saur Eyes: ' ''T. rex'' vision was among nature’s best | périodique =[[Science News]] | volume = 170 | numéro = 1 | page = 3 | url = http://www.sciencenews.org/view/generic/id/7500/titre/Sight_for_Saur_Eyes_%3Ci%3ET._rex%3Ci%3E_vision_was_among_natures_best | consulté le = 6 octobre 2008 | doi = 10.2307/4017288 | jstor = 4017288}}</ref>. Chez les animaux actuels, la vision binoculaire se trouve principalement chez les prédateurs (la principale exception est les [[primate]]s qui en ont besoin pour sauter de branche en branche). Contrairement au ''Tyrannosaurus'', ''Tarbosaurus'' avait un crâne proportionnellement plus étroit que les autres Tyrannosauridae avec les yeux regardant sur le côté. Cela suggère que ''Tarbosaurus'' comptait plus sur son odorat et son ouïe que sur sa vue<ref name=savelievalifanov2005>{{article | langue = en | nom1 = Saveliev | prénom1 = Sergei V. | nom2 = Alifanov | prénom2 = Vladimir R. | année = 2005 | titre = A new study of the brain of the predatory dinosaur ''Tarbosaurus bataar'' (Theropoda, Tyrannosauridae) | périodique = Paleontological Journal | volume = 41 | numéro = 3 | pages = 281–289 | doi = 10.1134/S0031030107030070}}</ref>. Chez ''Gorgosaurus'', l'orbite est circulaire plutôt qu'ovale ou allongée comme chez les autres genres de Tyrannosauridae<ref name=currie2003a/>. Chez ''Daspletosaurus'', elle forme un grand ovale, une forme intermédiaire entre la forme circulaire de ''Gorgosaurus'' et une forme allongée de ''Tyrannosaurus''<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=currie2003a/>{{,}}<ref name=carr1999>{{article | langue = en | doi = 10.1080/02724634.1999.10011161 | nom1 = Carr | prénom1 = Thomas D. | année = 1999 | titre = Craniofacial ontogeny in Tyrannosauridae (Dinosauria, Coelurosauria) | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 19 | numéro = 3 | pages = 497–520}}</ref>. |
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=== Sensibilité faciale === |
=== Sensibilité faciale === |
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Sur la base de comparaisons de la texture osseuse de ''[[Daspletosaurus]]'' avec des [[Crocodilia|crocodiliens]] existants, une étude détaillée publiée en 2017 par [[Thomas Carr|Thomas D. Carr]] {{et al.}} mentionne la découverte que les Tyrannosauridae avaient de grandes [[Écailles des reptiles|écailles]] plates sur le [[museau]]<ref name="ReferenceA"/>{{,}}<ref name="Complex neuroanatomy in the rostrum of the Isle of Wight theropod Neovenator salerii">{{article|nom1=Barker |prénom1=Chris |nom2=Naish |prénom2=Darren |nom3=Katsamenis |prénom3=Orestis |nom4=Dyke |prénom4=Gareth |titre=Complex neuroanatomy in the rostrum of the Isle of Wight theropod Neovenator salerii |journal=Scientific Reports |date=June 16, 2017 |volume=7 |numéro=1 |page=3749 |doi=10.1038/s41598-017-03671-3 |pmid=28623335 |pmc=5473926 |bibcode=2017NatSR...7.3749B |accès doi=libre |langue=en}}</ref>. Au centre de ces écailles se trouvaient de petites plaques [[Kératine|kératinisées]]. Chez les crocodiliens, ces patchs recouvrent des faisceaux de [[Récepteur (cellule)|neurones sensoriels]] capables de détecter des {{lien|trad=Stimulus (physiology)|fr=Stimulus (physiologie)|texte= |
Sur la base de comparaisons de la texture osseuse de ''[[Daspletosaurus]]'' avec des [[Crocodilia|crocodiliens]] existants, une étude détaillée publiée en 2017 par [[Thomas Carr|Thomas D. Carr]] {{et al.}} mentionne la découverte que les Tyrannosauridae avaient de grandes [[Écailles des reptiles|écailles]] plates sur le [[museau]]<ref name="ReferenceA"/>{{,}}<ref name="Complex neuroanatomy in the rostrum of the Isle of Wight theropod Neovenator salerii">{{article|nom1=Barker |prénom1=Chris |nom2=Naish |prénom2=Darren |nom3=Katsamenis |prénom3=Orestis |nom4=Dyke |prénom4=Gareth |titre=Complex neuroanatomy in the rostrum of the Isle of Wight theropod Neovenator salerii |journal=Scientific Reports |date=June 16, 2017 |volume=7 |numéro=1 |page=3749 |doi=10.1038/s41598-017-03671-3 |pmid=28623335 |pmc=5473926 |bibcode=2017NatSR...7.3749B |accès doi=libre |langue=en}}</ref>. Au centre de ces écailles se trouvaient de petites plaques [[Kératine|kératinisées]]. Chez les crocodiliens, ces patchs recouvrent des faisceaux de [[Récepteur (cellule)|neurones sensoriels]] capables de détecter des {{lien|trad=Stimulus (physiology)|fr=Stimulus (physiologie)|texte=stimuli}} mécaniques, thermiques et chimiques<ref>{{article|nom1=Leitch|prénom1=Duncan B.|nom2=Catania|prénom2=Kenneth C.|date=2012-12-01|titre=Structure, innervation and response properties of integumentary sensory organs in crocodilians|journal=Journal of Experimental Biology|volume=215|numéro=23|pages=4217–4230|doi=10.1242/jeb.076836|issn=0022-0949|pmid=23136155|pmc=4074209|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{article|nom1=Di-Poï|prénom1=Nicolas|nom2=Milinkovitch|prénom2=Michel C.|date=2013-07-02|titre=Crocodylians evolved scattered multi-sensory micro-organs|journal=EvoDevo|volume=4|numéro=1|pages=19|doi=10.1186/2041-9139-4-19|pmid=23819918|pmc=3711810|issn=2041-9139|langue=en}}</ref>. Ils ont proposé que les [[Tyrannosauroidea|tyrannosauroïdes]] avaient probablement aussi des faisceaux de neurones sensoriels sous leurs écailles faciales et les auraient peut-être utilisés pour identifier des objets, mesurer la température de leurs nids et ramasser doucement les œufs et les nouveau-nés<ref name="ReferenceA"/>. |
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=== Crêtes osseuses === |
=== Crêtes osseuses === |
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=== Thermorégulation === |
=== Thermorégulation === |
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On a longtemps cru que ''Tyrannosaurus'', comme la plupart des dinosaures, était un [[ectotherme]] (animal à « sang-froid ») au métabolisme analogue à celui des reptiles, mais cela a été contesté par des scientifiques comme Robert T. Bakker et John Ostrom dans les premières années de la ''Renaissance des Dinosaures'', à la fin des années 1960<ref name="bakker1968">{{article | langue = en | nom1 = Bakker | prénom1 = Robert T. | année = 1968 | titre= The superiority of dinosaurs | périodique = Discovery | volume = 3 | numéro = 2 | pages = 11–12}}</ref>{{,}}<ref name="bakker1972">{{article | langue = en | nom1 = Bakker | prénom1 = Robert T. | année = 1972 | titre = Anatomical and ecological evidence of endothermy in dinosaurs | périodique = [[Nature (revue)|Nature]] | volume = 238 | pages = 81–85 | doi = 10.1038/238081a0}}</ref>. On a même affirmé que ''Tyrannosaurus rex'' était même [[endotherme]] (animal à « sang chaud »), ce qui suppose qu'il avait une vie très active<ref name=bakker1986>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert T.|nom1=Bakker|lien auteur1=Robert T. Bakker|titre=The Dinosaur Heresies|lieu=New York|éditeur=Kensington Publishing|année=1986|numéro d'édition=1|pages totales=481|isbn=978-0-688-04287-5|oclc=13699558|lccn=86012643}}</ref>. Depuis lors, plusieurs paléontologues ont cherché à déterminer la capacité de ''Tyrannosaurus'' à réguler sa température corporelle. La preuve histologique d'une vitesse de croissance élevée chez les jeunes ''T. rex'', comparable à celle des mammifères et des oiseaux, peut plaider en faveur de l'hypothèse d'un métabolisme élevé. Les courbes de croissance indiquent aussi que, comme chez les mammifères et les oiseaux, la croissance de ''T. rex'' s'arrêtait à l'arrivée à l'âge mature et n'était pas indéterminée comme chez la plupart des autres vertébrés<ref name="hornerpadian2004"/>. On a cité une différence de température possible de 4 à {{unité|5|°C}} au plus entre les vertèbres thoraciques et le tibia. Ce faible écart de température entre le centre du corps et les extrémités a été revendiqué par le paléontologue Reese Barrick et le géochimiste William Douches pour indiquer que ''Tyrannosaurus rex'' maintenait une température corporelle interne constante ([[homéothermie]]) et qu'il avait un métabolisme intermédiaire entre celui des reptiles et des mammifères<ref name="barrettshowers1994">{{article | langue = en | prénom1 = Reese E. | nom1 = Barrick | prénom2 = William J. | nom2 = Showers | titre = Thermophysiology of ''Tyrannosaurus rex'': Evidence from Oxygen Isotopes | périodique = [[Science (revue)|Science]] | volume = 265 | numéro = 5169 | pages=222–224 | année = 1994 | mois = juillet | pmid = 17750663 | doi = 10.1126/science.265.5169.222 | résumé = http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/265/5169/222 | consulté le = 7 octobre 2008}}</ref>. Plus tard, ils ont trouvé des résultats comparables pour des échantillons de ''Giganotosaurus'', qui ont vécu sur un continent différent et des dizaines de millions d'années plus tôt<ref name="barrickshowers1999">{{article | langue = en | nom1 = Barrick | prénom1 = Reese E. | prénom2 = William J. | nom2 = Showers | année = 1999 | mois = octobre | titre = Thermophysiology and biology of ''Giganotosaurus'': comparison with ''Tyrannosaurus'' | périodique = Palaeontologia Electronica | volume = 2 | numéro = 2 | url = http://palaeo-electronica.org/1999_2/gigan/issue2_99.htm | consulté le = 3 janvier 2016}}</ref>. Même si ''Tyrannosaurus rex'' montre des signes évidents d'homéothermie, cela ne signifie pas nécessairement qu'il était endotherme. Sa thermorégulation peut aussi s'expliquer simplement du fait de sa grande taille ([[gigantothermie]]), comme retrouvé chez certaines grandes tortues de mer actuelles<ref name="paladinoetal1997">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frank V.|nom1=Paladino|prénom2=James R.|nom2=Spotila|prénom3=Peter|nom3=Dodson|titre=The Complete Dinosaur|lieu=Bloomington|éditeur=Indiana University Press|année=1999|pages totales=752|format livre=poche|passage=491–504|isbn=978-0-253-21313-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=FOViD-lDPy0C&printsec=frontcover|titre chapitre=A blueprint for giants: modeling the physiology of large dinosaurs}}</ref>{{,}}<ref name="chinsamyhillenius2004">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Anusuya|nom1=Chinsamy|prénom2=Willem J.|nom2=Hillenius|titre=The dinosauria|lieu=Berkeley|éditeur=[[University of California Press]]|année=2004|numéro d'édition=2|pages totales=861|passage=643–659|isbn=978-0-520-24209-8|lccn=2004049804|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=h4WRTHfTzXsC&printsec=frontcover|titre chapitre=Physiology of nonavian dinosaurs}}</ref>. |
On a longtemps cru que ''Tyrannosaurus'', comme la plupart des dinosaures, était un [[ectotherme]] (animal à « sang-froid ») au métabolisme analogue à celui des reptiles, mais cela a été contesté par des scientifiques comme Robert T. Bakker et John Ostrom dans les premières années de la ''Renaissance des Dinosaures'', à la fin des années 1960<ref name="bakker1968">{{article | langue = en | nom1 = Bakker | prénom1 = Robert T. | année = 1968 | titre= The superiority of dinosaurs | périodique = Discovery | volume = 3 | numéro = 2 | pages = 11–12}}</ref>{{,}}<ref name="bakker1972">{{article | langue = en | nom1 = Bakker | prénom1 = Robert T. | année = 1972 | titre = Anatomical and ecological evidence of endothermy in dinosaurs | périodique = [[Nature (revue)|Nature]] | volume = 238 | pages = 81–85 | doi = 10.1038/238081a0}}</ref>. On a même affirmé que ''Tyrannosaurus rex'' était même [[endotherme]] (animal à « sang chaud »), ce qui suppose qu'il avait une vie très active<ref name=bakker1986>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert T.|nom1=Bakker|lien auteur1=Robert T. Bakker|titre=The Dinosaur Heresies|lieu=New York|éditeur=Kensington Publishing|année=1986|numéro d'édition=1|pages totales=481|isbn=978-0-688-04287-5|oclc=13699558|lccn=86012643}}</ref>. Depuis lors, plusieurs paléontologues ont cherché à déterminer la capacité de ''Tyrannosaurus'' à réguler sa température corporelle. La preuve histologique d'une vitesse de croissance élevée chez les jeunes ''T. rex'', comparable à celle des mammifères et des oiseaux, peut plaider en faveur de l'hypothèse d'un métabolisme élevé. Les courbes de croissance indiquent aussi que, comme chez les mammifères et les oiseaux, la croissance de ''T. rex'' s'arrêtait à l'arrivée à l'âge mature et n'était pas indéterminée comme chez la plupart des autres vertébrés<ref name="hornerpadian2004"/>. On a cité une différence de température possible de 4 à {{unité|5|°C}} au plus entre les vertèbres thoraciques et le tibia. Ce faible écart de température entre le centre du corps et les extrémités a été revendiqué par le paléontologue Reese Barrick et le géochimiste William Douches pour indiquer que ''Tyrannosaurus rex'' maintenait une température corporelle interne constante ([[homéothermie]]) et qu'il avait un métabolisme intermédiaire entre celui des reptiles et des mammifères<ref name="barrettshowers1994">{{article | langue = en | prénom1 = Reese E. | nom1 = Barrick | prénom2 = William J. | nom2 = Showers | titre = Thermophysiology of ''Tyrannosaurus rex'': Evidence from Oxygen Isotopes | périodique = [[Science (revue)|Science]] | volume = 265 | numéro = 5169 | pages=222–224 | année = 1994 | mois = juillet | pmid = 17750663 | doi = 10.1126/science.265.5169.222 | résumé = http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/265/5169/222 | consulté le = 7 octobre 2008}}</ref>. Plus tard, ils ont trouvé des résultats comparables pour des échantillons de ''Giganotosaurus'', qui ont vécu sur un continent différent et des dizaines de millions d'années plus tôt<ref name="barrickshowers1999">{{article | langue = en | nom1 = Barrick | prénom1 = Reese E. | prénom2 = William J. | nom2 = Showers | année = 1999 | mois = octobre | titre = Thermophysiology and biology of ''Giganotosaurus'': comparison with ''Tyrannosaurus'' | périodique = Palaeontologia Electronica | volume = 2 | numéro = 2 | url = http://palaeo-electronica.org/1999_2/gigan/issue2_99.htm | consulté le = 3 janvier 2016}}</ref>. Même si ''Tyrannosaurus rex'' montre des signes évidents d'homéothermie, cela ne signifie pas nécessairement qu'il était endotherme. Sa [[thermorégulation]] peut aussi s'expliquer simplement du fait de sa grande taille ([[gigantothermie]]), comme retrouvé chez certaines grandes tortues de mer actuelles<ref name="paladinoetal1997">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frank V.|nom1=Paladino|prénom2=James R.|nom2=Spotila|prénom3=Peter|nom3=Dodson|titre=The Complete Dinosaur|lieu=Bloomington|éditeur=Indiana University Press|année=1999|pages totales=752|format livre=poche|passage=491–504|isbn=978-0-253-21313-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=FOViD-lDPy0C&printsec=frontcover|titre chapitre=A blueprint for giants: modeling the physiology of large dinosaurs}}</ref>{{,}}<ref name="chinsamyhillenius2004">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Anusuya|nom1=Chinsamy|prénom2=Willem J.|nom2=Hillenius|titre=The dinosauria|lieu=Berkeley|éditeur=[[University of California Press]]|année=2004|numéro d'édition=2|pages totales=861|passage=643–659|isbn=978-0-520-24209-8|lccn=2004049804|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=h4WRTHfTzXsC&printsec=frontcover|titre chapitre=Physiology of nonavian dinosaurs}}</ref>. |
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== Paléoécologie == |
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=== Coexistence de ''Daspletosaurus'' et ''Gorgosaurus'' === |
=== Coexistence de ''Daspletosaurus'' et ''Gorgosaurus'' === |
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[[Fichier:Daspletosaurus FMNH.jpg|thumb|Squelette de ''[[Daspletosaurus]]'' (catalogué FMNH PR308) au [[musée Field]] de [[Chicago]].]] |
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Dans la [[Formation de Dinosaur Park]], on a constaté que ''Gorgosaurus'' avait vécu à côté d'une autre espèce plus rare de Tyrannosaurinae ''Daspletosaurus''. C'est l'un des rares exemples de coexistence de deux genres de Tyrannosauridae. Les prédateurs de taille similaire dans les [[Guilde (écologie)|guildes]] de prédateurs modernes sont séparés en différentes [[Niche écologique|niches écologiques]] par des différences anatomiques, de comportement ou géographiques qui limitent la concurrence. La différenciation des niches entre les Tyrannosauridae du ''Dinosaur Park'' n'est pas bien comprise<ref name=farlowpianka2002>{{article | langue = en | nom1 = Farlow | prénom1 = James O. | nom2 = Pianka | prénom2 = Eric R. | année = 2002 | titre = Body size overlap, habitat partitioning and living space requirements of terrestrial vertebrate predators: implications for the paleoecology of large theropod dinosaurs | périodique = Historical Biology | volume = 16 | numéro = 1 | pages = 21–40 | doi = 10.1080/0891296031000154687}}</ref>. En 1970, Dale Russell a émis l'hypothèse que ''Gorgosaurus'', le plus abondant, chassait de façon active les [[Hadrosauridae]] rapides à la course, tandis que ''Daspletosaurus'', plus massif et plus rare, chassait les Ceratopsia et les Ankylosauria plus difficiles à chasser car armés de cornes et lourdement blindés<ref name=russell1970/>. On a toutefois retrouvé un spécimen de ''Daspletosaurus'' (''OTM 200'') de la même époque dans la [[formation de Two Medicine]] au [[Montana]] possédant encore les restes d'un jeune Hadrosauridae digéré dans son tube digestif<ref name=varricchio2001>{{article | langue = en | nom1 = Varricchio | prénom1 = David J. | année = 2001 | titre = Gut contents from a Cretaceous tyrannosaurid: implications for theropod dinosaur digestive tracts | périodique = Journal of Paleontology | volume = 75 | numéro = 2 | pages = 401–406 | doi = 10.1666/0022-3360(2001)075<0401:GCFACT>2.0.CO;2}}</ref>. |
Dans la [[Formation de Dinosaur Park]], on a constaté que ''Gorgosaurus'' avait vécu à côté d'une autre espèce plus rare de Tyrannosaurinae ''Daspletosaurus''. C'est l'un des rares exemples de coexistence de deux genres de Tyrannosauridae. Les prédateurs de taille similaire dans les [[Guilde (écologie)|guildes]] de prédateurs modernes sont séparés en différentes [[Niche écologique|niches écologiques]] par des différences anatomiques, de comportement ou géographiques qui limitent la concurrence. La différenciation des niches entre les Tyrannosauridae du ''Dinosaur Park'' n'est pas bien comprise<ref name=farlowpianka2002>{{article | langue = en | nom1 = Farlow | prénom1 = James O. | nom2 = Pianka | prénom2 = Eric R. | année = 2002 | titre = Body size overlap, habitat partitioning and living space requirements of terrestrial vertebrate predators: implications for the paleoecology of large theropod dinosaurs | périodique = Historical Biology | volume = 16 | numéro = 1 | pages = 21–40 | doi = 10.1080/0891296031000154687}}</ref>. En 1970, Dale Russell a émis l'hypothèse que ''Gorgosaurus'', le plus abondant, chassait de façon active les [[Hadrosauridae]] rapides à la course, tandis que ''Daspletosaurus'', plus massif et plus rare, chassait les Ceratopsia et les Ankylosauria plus difficiles à chasser car armés de cornes et lourdement blindés<ref name=russell1970/>. On a toutefois retrouvé un spécimen de ''Daspletosaurus'' (''OTM 200'') de la même époque dans la [[formation de Two Medicine]] au [[Montana]] possédant encore les restes d'un jeune Hadrosauridae digéré dans son tube digestif<ref name=varricchio2001>{{article | langue = en | nom1 = Varricchio | prénom1 = David J. | année = 2001 | titre = Gut contents from a Cretaceous tyrannosaurid: implications for theropod dinosaur digestive tracts | périodique = Journal of Paleontology | volume = 75 | numéro = 2 | pages = 401–406 | doi = 10.1666/0022-3360(2001)075<0401:GCFACT>2.0.CO;2}}</ref>. |
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La preuve que les ''Daspletosaurus'' vivaient en groupes provient d'un amas d'ossements trouvé dans la formation de Two Medicine. Cet amas comprend les restes de trois ''Daspletosaurus'' : un grand adulte, un petit jeune et un individu de taille intermédiaire. On a retrouvé au moins cinq squelettes d'Hadrosauridae au même endroit. Les indices géologiques montrent que les restes n'ont pas été rassemblés par un courant d'eau mais que tous les animaux ont été enterrés en même temps au même endroit. Les restes d'Hadrosauridae sont dispersés et portent de nombreuses traces de morsures par des Tyrannosauridae, indiquant que les ''Daspletosaurus'' se nourrissaient des Hadrosauria au moment de leur mort. La cause de leur décès est inconnue. Currie en conclut que les ''Daspletosaurus'' vivaient en groupe, bien que cela ne puisse pas être établi avec certitude<ref name=currieetal2005/>. D'autres scientifiques sont sceptiques quant à l'existence d'une vie sociale chez les ''Daspletosaurus'' et autres grands Theropoda<ref name=eberthmccrea2001>{{article | langue = en | nom1 = Eberth | prénom1 = David A. | nom2 = McCrea | prénom2 = Richard T. | année = 2001 | titre = Were large theropods gregarious? | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 21 | numéro = (Supplement to 3 - Abstracts of Papers, 61st Annual Meeting of the Society of Vertebrate Paleontology) | pages = 46A}}</ref>, Brian Roach et Daniel Brinkman ont suggéré que les ''Daspletosaurus'' devaient mener une vie ressemblant davantage à celle des Dragons de Komodo actuels, où des individus sans vie sociale se partagent une même carcasse, s'attaquant et même se cannibalisant souvent dans l'affaire<ref name=Roach-Brickman-2007>{{article | langue = en | nom1 = Roach | prénom1 = Brian T. | nom2 = Brinkman | prénom2 = Daniel L. | année = 2007 | titre= A reevaluation of cooperative pack hunting and gregariousness in ''Deinonychus antirrhopus'' and other nonavian theropod dinosaurs | périodique = Bulletin of the Peabody Museum of Natural History | volume = 48 | numéro = 1 | pages = 103–138 | doi = 10.3374/0079-032X(2007)48[103:AROCPH]2.0.CO;2}}</ref>. |
La preuve que les ''Daspletosaurus'' vivaient en groupes provient d'un amas d'ossements trouvé dans la formation de Two Medicine. Cet amas comprend les restes de trois ''Daspletosaurus'' : un grand adulte, un petit jeune et un individu de taille intermédiaire. On a retrouvé au moins cinq squelettes d'Hadrosauridae au même endroit. Les indices géologiques montrent que les restes n'ont pas été rassemblés par un courant d'eau mais que tous les animaux ont été enterrés en même temps au même endroit. Les restes d'Hadrosauridae sont dispersés et portent de nombreuses traces de morsures par des Tyrannosauridae, indiquant que les ''Daspletosaurus'' se nourrissaient des Hadrosauria au moment de leur mort. La cause de leur décès est inconnue. Currie en conclut que les ''Daspletosaurus'' vivaient en groupe, bien que cela ne puisse pas être établi avec certitude<ref name=currieetal2005/>. D'autres scientifiques sont sceptiques quant à l'existence d'une vie sociale chez les ''Daspletosaurus'' et autres grands Theropoda<ref name=eberthmccrea2001>{{article | langue = en | nom1 = Eberth | prénom1 = David A. | nom2 = McCrea | prénom2 = Richard T. | année = 2001 | titre = Were large theropods gregarious? | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 21 | numéro = (Supplement to 3 - Abstracts of Papers, 61st Annual Meeting of the Society of Vertebrate Paleontology) | pages = 46A}}</ref>, Brian Roach et Daniel Brinkman ont suggéré que les ''Daspletosaurus'' devaient mener une vie ressemblant davantage à celle des Dragons de Komodo actuels, où des individus sans vie sociale se partagent une même carcasse, s'attaquant et même se cannibalisant souvent dans l'affaire<ref name=Roach-Brickman-2007>{{article | langue = en | nom1 = Roach | prénom1 = Brian T. | nom2 = Brinkman | prénom2 = Daniel L. | année = 2007 | titre= A reevaluation of cooperative pack hunting and gregariousness in ''Deinonychus antirrhopus'' and other nonavian theropod dinosaurs | périodique = Bulletin of the Peabody Museum of Natural History | volume = 48 | numéro = 1 | pages = 103–138 | doi = 10.3374/0079-032X(2007)48[103:AROCPH]2.0.CO;2}}</ref>. |
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Le gisement de ''Dry Island'' découvert par Barnum Brown et son équipe contient les restes de vingt-deux ''Albertosaurus'', le plus grand nombre de Theropoda du Crétacé trouvé en un même lieu, et le deuxième plus grand de Theropoda après le gisement d'''Allosaurus'' de la carrière de dinosaures de Cleveland Lloyd. Le groupe semble être composé d'un adulte très vieux, de huit adultes entre 17 et {{ |
Le gisement de ''Dry Island'' découvert par Barnum Brown et son équipe contient les restes de vingt-deux ''Albertosaurus'', le plus grand nombre de Theropoda du Crétacé trouvé en un même lieu, et le deuxième plus grand de Theropoda après le gisement d'''Allosaurus'' de la carrière de dinosaures de Cleveland Lloyd. Le groupe semble être composé d'un adulte très vieux, de huit adultes entre 17 et {{nobr|23 ans}}, de sept individus en phase de croissance rapide, donc entre 12 et {{nobr|16 ans}}, et de six jeunes, âgés de 2 à {{nobr|11 ans}}, qui n'avaient pas encore commencé leur phase de croissance accélérée<ref name=ericksonetal2006/>. La quasi-absence d'ossements d'herbivores et le même état de conservation des nombreux individus ont conduit Phil Currie à conclure que l'emplacement n'était pas un piège à prédateurs comme le site paléontologique de ''[[La Brea Tar Pits]]'' en Californie et que tous les animaux retrouvés étaient morts en même temps. Currie affirme que cela prouve l'existence d'un comportement social<ref name=currie1998>{{article | langue = en | nom1 = Currie | prénom1 = Philip J. | année = 1998 | titre = Possible evidence of gregarious behavior in tyrannosaurids | périodique = Gaia | volume = 15 | pages = 271–277 | url = http://www.arca.museus.ul.pt/ArcaSite/obj/gaia/MNHNL-0000789-MG-DOC-web.PDF | format = PDF}}</ref>. D'autres scientifiques sont sceptiques, observant que les animaux peuvent être morts de soif, noyés ou pour toute autre raison<ref name=ericksonetal2006/>{{,}}<ref name=eberthmccrea2001/>{{,}}<ref name=Roach-Brickman-2007 />. |
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Bien que cela reste généralement controversé, il existe des preuves qui soutiennent la théorie selon laquelle au moins certains tyrannosauridés étaient sociaux. Dans la {{lien|trad=Wapiti Formation|fr=formation de Wapiti}} en [[Colombie-Britannique]], une piste composée des [[Ichnite|empreintes]] de trois tyrannosauridés individuels (nommés comme l'[[ichnotaxon]] ''{{lien|trad=Bellatoripes|texte=Bellatoripes fredlundi}}'') a été découverte par un pourvoyeur local nommé Aaron Fredlund et décrite dans la revue ''[[PLOS One]]'' par Richard McCrea {{et al.}} en 2014. L'examen de la piste n'a trouvé aucune preuve que cette dernière ait été laissée longtemps après qu'une autre ait été faite, soutenant davantage l'hypothèse que trois tyrannosaures individuels voyageaient ensemble en tant que groupe. Des recherches plus poussées ont révélé que ces animaux se déplaçaient à une vitesse comprise entre {{unité|6,3 et 8,4 km/h}} et avaient probablement une hauteur de hanche d'environ {{unité|2,1 à 2,7 mètres}}. Comme trois genres différents de tyrannosauridés (''Gorgosaurus'', ''Daspletosaurus'' et ''Albertosaurus'', respectivement) sont connus de la formation, les chercheurs ne savent pas quel genre serait à l'origine de la piste<ref>{{article|langue=en| doi=10.1371/journal.pone.0103613| pmid=25054328| pmc=4108409|titre = A 'Terror of Tyrannosaurs': The First Trackways of Tyrannosaurids and Evidence of Gregariousness and Pathology in Tyrannosauridae| journal=[[PLOS ONE]]| volume=9| numéro=7| pages=e103613|année = 2014|nom1 = McCrea|prénom1 = Richard T.| nom2=Buckley| prénom2=Lisa G.| nom3=Farlow| prénom3=James O.| nom4=Lockley| prénom4=Martin G.| nom5=Currie| prénom5=Philip J.| nom6=Matthews| prénom6=Neffra A.| nom7=Pemberton| prénom7=S. George| bibcode=2014PLoSO...9j3613M| accès doi=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web| url=http://www.popularmechanics.com/science/environment/tyrannosaurus-trackways-reveal-a-dinosaurs-walk-17016027| titre=Tyrannosaurus Tracks Show Dinosaur's Walk| date=2014-07-23| consulté le=2015-01-16| archive-date=2014-09-30| archive-url=https://web.archive.org/web/20140930213639/http://www.popularmechanics.com/science/environment/tyrannosaurus-trackways-reveal-a-dinosaurs-walk-17016027|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en| url=http://phenomena.nationalgeographic.com/2014/07/23/tracks-hint-at-the-social-life-of-tyrant-dinosaurs/| titre=Tracks Hint at the Social Life of Tyrant Dinosaurs| date=2014-07-23| consulté le=2015-01-16| archive-date=2015-01-08| archive-url=https://web.archive.org/web/20150108013825/http://phenomena.nationalgeographic.com/2014/07/23/tracks-hint-at-the-social-life-of-tyrant-dinosaurs/}}</ref>. Des preuves supplémentaires sous la forme d'un lit d'os de la carrière des Rainbows and Unicorns Quarry dans la formation de Kaiparowits dans le sud de l'Utah décrite en 2021 attribuée à ''[[Teratophoneus]]'' suggèrent que d'autres Tyrannosauridae étaient également des animaux sociaux. Les fossiles, composés de quatre ou peut-être cinq animaux différents âgés de 4 à 22 ans, suggèrent un événement de mortalité massive, peut-être causé par des [[inondation]]s, ou moins probablement par une toxicose cyanobactérienne, un incendie ou une sécheresse. Le fait que tous les animaux préservés semblaient avoir péri dans un court laps de temps renforce encore l'argument du comportement grégaire chez les tyrannosauridés, avec les lits d'os de genres tels que ''Teratophoneus'', ''Albertosaurus'', ''Tyrannosaurus'' et'' Daspletosaurus'', ce qui suggère que le comportement social peut avoir été répandu parmi les Tyrannosauridae en général<ref>{{article|langue=en|titre=Geology and taphonomy of a unique tyrannosaurid bonebed from the upper Campanian Kaiparowits Formation of southern Utah: implications for tyrannosaurid gregariousness|prénom1=Alan L.|nom1=Titus|prénom2=Katja|nom2=Knoll|prénom3=Joseph J. W.|nom3=Sertich|prénom4=Daigo|nom4=Yamamura|prénom5=Celina A.|nom5=Suarez|prénom6=Ian J.|nom6=Glasspool|prénom7=Jonathan E.|nom7=Ginouves|prénom8=Abigail K.|nom8=Lukacic|prénom9=Eric M.|nom9=Roberts|date=April 19, 2021|journal=[[PeerJ]]|volume=9|pages=e11013|doi=10.7717/peerj.11013|pmid=33976955|pmc=8061582|accès doi=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{article|url=https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2021/04/19/grand-staircase-tyrannosaur/|titre=Tyrannosaurs likely hunted in packs rather than heading out solo, scientists find|nom=Eilperin|prénom=Juliet|date=April 19, 2021|journal=[[The Washington Post]]|archive-url=https://archive.today/20210420094932/https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2021/04/19/grand-staircase-tyrannosaur/|archive-date=April 20, 2021|consulté le=27 septembre 2021|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.telegraph.co.uk/news/science/dinosaurs/8589113/Tyrannosaurus-Rex-hunted-in-packs.html|titre=Tyrannosaurus Rex 'hunted in packs'|consulté le=2021-09-27|archive-date=2021-09-27|archive-url=https://web.archive.org/web/20210927165533/https://www.telegraph.co.uk/news/science/dinosaurs/8589113/Tyrannosaurus-Rex-hunted-in-packs.html|langue=en}}</ref>. |
Bien que cela reste généralement controversé, il existe des preuves qui soutiennent la théorie selon laquelle au moins certains tyrannosauridés étaient sociaux. Dans la {{lien|trad=Wapiti Formation|fr=formation de Wapiti}} en [[Colombie-Britannique]], une piste composée des [[Ichnite|empreintes]] de trois tyrannosauridés individuels (nommés comme l'[[ichnotaxon]] ''{{lien|trad=Bellatoripes|texte=Bellatoripes fredlundi}}'') a été découverte par un pourvoyeur local nommé Aaron Fredlund et décrite dans la revue ''[[PLOS One]]'' par Richard McCrea {{et al.}} en 2014. L'examen de la piste n'a trouvé aucune preuve que cette dernière ait été laissée longtemps après qu'une autre ait été faite, soutenant davantage l'hypothèse que trois tyrannosaures individuels voyageaient ensemble en tant que groupe. Des recherches plus poussées ont révélé que ces animaux se déplaçaient à une vitesse comprise entre {{unité|6,3 et 8,4 km/h}} et avaient probablement une hauteur de hanche d'environ {{unité|2,1 à 2,7 mètres}}. Comme trois genres différents de tyrannosauridés (''Gorgosaurus'', ''Daspletosaurus'' et ''Albertosaurus'', respectivement) sont connus de la formation, les chercheurs ne savent pas quel genre serait à l'origine de la piste<ref>{{article|langue=en| doi=10.1371/journal.pone.0103613| pmid=25054328| pmc=4108409|titre = A 'Terror of Tyrannosaurs': The First Trackways of Tyrannosaurids and Evidence of Gregariousness and Pathology in Tyrannosauridae| journal=[[PLOS ONE]]| volume=9| numéro=7| pages=e103613|année = 2014|nom1 = McCrea|prénom1 = Richard T.| nom2=Buckley| prénom2=Lisa G.| nom3=Farlow| prénom3=James O.| nom4=Lockley| prénom4=Martin G.| nom5=Currie| prénom5=Philip J.| nom6=Matthews| prénom6=Neffra A.| nom7=Pemberton| prénom7=S. George| bibcode=2014PLoSO...9j3613M| accès doi=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web| url=http://www.popularmechanics.com/science/environment/tyrannosaurus-trackways-reveal-a-dinosaurs-walk-17016027| titre=Tyrannosaurus Tracks Show Dinosaur's Walk| date=2014-07-23| consulté le=2015-01-16| archive-date=2014-09-30| archive-url=https://web.archive.org/web/20140930213639/http://www.popularmechanics.com/science/environment/tyrannosaurus-trackways-reveal-a-dinosaurs-walk-17016027|langue=en}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en| url=http://phenomena.nationalgeographic.com/2014/07/23/tracks-hint-at-the-social-life-of-tyrant-dinosaurs/| titre=Tracks Hint at the Social Life of Tyrant Dinosaurs| date=2014-07-23| consulté le=2015-01-16| archive-date=2015-01-08| archive-url=https://web.archive.org/web/20150108013825/http://phenomena.nationalgeographic.com/2014/07/23/tracks-hint-at-the-social-life-of-tyrant-dinosaurs/}}.</ref>. Des preuves supplémentaires sous la forme d'un lit d'os de la carrière des Rainbows and Unicorns Quarry dans la formation de Kaiparowits dans le sud de l'Utah décrite en 2021 attribuée à ''[[Teratophoneus]]'' suggèrent que d'autres Tyrannosauridae étaient également des animaux sociaux. Les fossiles, composés de quatre ou peut-être cinq animaux différents âgés de 4 à 22 ans, suggèrent un événement de mortalité massive, peut-être causé par des [[inondation]]s, ou moins probablement par une toxicose cyanobactérienne, un incendie ou une sécheresse. Le fait que tous les animaux préservés semblaient avoir péri dans un court laps de temps renforce encore l'argument du comportement grégaire chez les tyrannosauridés, avec les lits d'os de genres tels que ''Teratophoneus'', ''Albertosaurus'', ''Tyrannosaurus'' et'' Daspletosaurus'', ce qui suggère que le comportement social peut avoir été répandu parmi les Tyrannosauridae en général<ref>{{article|langue=en|titre=Geology and taphonomy of a unique tyrannosaurid bonebed from the upper Campanian Kaiparowits Formation of southern Utah: implications for tyrannosaurid gregariousness|prénom1=Alan L.|nom1=Titus|prénom2=Katja|nom2=Knoll|prénom3=Joseph J. W.|nom3=Sertich|prénom4=Daigo|nom4=Yamamura|prénom5=Celina A.|nom5=Suarez|prénom6=Ian J.|nom6=Glasspool|prénom7=Jonathan E.|nom7=Ginouves|prénom8=Abigail K.|nom8=Lukacic|prénom9=Eric M.|nom9=Roberts|date=April 19, 2021|journal=[[PeerJ]]|volume=9|pages=e11013|doi=10.7717/peerj.11013|pmid=33976955|pmc=8061582|accès doi=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{article|url=https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2021/04/19/grand-staircase-tyrannosaur/|titre=Tyrannosaurs likely hunted in packs rather than heading out solo, scientists find|nom=Eilperin|prénom=Juliet|date=April 19, 2021|journal=[[The Washington Post]]|archive-url=https://archive.today/20210420094932/https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2021/04/19/grand-staircase-tyrannosaur/|archive-date=April 20, 2021|consulté le=27 septembre 2021|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.telegraph.co.uk/news/science/dinosaurs/8589113/Tyrannosaurus-Rex-hunted-in-packs.html|titre=Tyrannosaurus Rex 'hunted in packs'|consulté le=2021-09-27|archive-date=2021-09-27|archive-url=https://web.archive.org/web/20210927165533/https://www.telegraph.co.uk/news/science/dinosaurs/8589113/Tyrannosaurus-Rex-hunted-in-packs.html|langue=en}}.</ref>. |
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=== Stratégies alimentaires === |
=== Stratégies alimentaires === |
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Les marques de dents de ''[[Tyrannosaurus]]'' sont les traces d'alimentation les plus couramment conservées des dinosaures carnivores. Ils ont été signalés chez des [[Ceratopsia|cératopsiens]], [[Hadrosauridae|hadrosaures]] et autres tyrannosaures. Les os de tyrannosauridés avec des marques de dents représentent environ |
Les marques de dents de ''[[Tyrannosaurus]]'' sont les traces d'alimentation les plus couramment conservées des dinosaures carnivores. Ils ont été signalés chez des [[Ceratopsia|cératopsiens]], [[Hadrosauridae|hadrosaures]] et autres tyrannosaures. Les os de tyrannosauridés avec des marques de dents représentent environ 2 % des fossiles connus avec des marques de dents conservées{{Sfn|Tanke|Carpenter|Skrepnick|2001|p=58-63}}. Les dents des Tyrannosauridae étaient utilisées comme attaches pour retirer la chair d'un corps, plutôt que comme des fonctions de coupage en forme de couteau. Les modèles d'usure des dents suggèrent que des comportements complexes de secouement de la tête peuvent avoir été impliqués dans l'alimentation des Tyrannosauridae{{Sfn|Tanke|Carpenter|Skrepnick|2001|p=84-89}}. |
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Le paléontologue Philip J. Currie a émis une hypothèse sur les habitudes de chasse en groupe des ''Albertosaurus'' ; il suggère que les plus jeunes membres d'un groupe pouvaient être chargés de rabattre leurs proies vers les adultes, plus grands et plus puissants, mais aussi plus lents<ref name=currie1998/>. Les jeunes pouvaient avoir aussi des modes de vie différents de ceux des adultes, occupant un créneau de prédation entre celui des adultes et celui des Theropoda dont les plus gros pesaient environ deux fois moins qu'un ''Albertosaurus'' adulte<ref name=holtz2004/>. Cependant, comme les traces de comportement dans les gisements de fossiles sont extrêmement rares, ces hypothèses ne peuvent pas être facilement vérifiées. Phil Currie estime que ''Daspletosaurus'' formait des groupes de chasse, bien que cela ne puisse pas être établi avec certitude<ref name=currieetal2005/>. Il n'existe aucune preuve d'un comportement grégaire des ''Gorgosaurus''<ref name=tankecurrie1998>{{article | langue = en | nom1 = Tanke | prénom1 = Darren H. | nom2 = Currie | prénom2 = Philip J. | année = 1998 | titre = Head-biting behavior in theropod dinosaurs: paleopathological evidence | périodique = Gaia | volume = 15 | pages = 167–184 | url = http://www.arca.museus.ul.pt/ArcaSite/obj/gaia/MNHNL-0000781-MG-DOC-web.PDF | format = PDF}}</ref>{{,}}<ref name=currieetal2005>{{chapitre | langue = anglais | prénom1 = Philip J. | nom1 = Currie | lien auteur1 = Philip J. Currie | titre ouvrage = The Carnivorous Dinosaurs | éditeur = Indiana University Press | lieu = Bloomington| année = 2005 | isbn = 978-0-253-34539-4 | lccn = 2004023225 | titre chapitre = An unusual multi-individual tyrannosaurid bonebed in the Two Medicine Formation (Late Cretaceous, Campanian) of Montana (USA) | passage = 313–324 | lire en ligne = | prénom2 = David | nom2 = Trexler | prénom3 = Eva B. | nom3 = Koppelhus | prénom4 = Kelly | nom4 = Wicks | prénom5 = Nate | nom5 = Murphy}}</ref>. |
Le paléontologue Philip J. Currie a émis une hypothèse sur les habitudes de chasse en groupe des ''Albertosaurus'' ; il suggère que les plus jeunes membres d'un groupe pouvaient être chargés de rabattre leurs proies vers les adultes, plus grands et plus puissants, mais aussi plus lents<ref name=currie1998/>. Les jeunes pouvaient avoir aussi des modes de vie différents de ceux des adultes, occupant un créneau de prédation entre celui des adultes et celui des Theropoda dont les plus gros pesaient environ deux fois moins qu'un ''Albertosaurus'' adulte<ref name=holtz2004/>. Cependant, comme les traces de comportement dans les gisements de fossiles sont extrêmement rares, ces hypothèses ne peuvent pas être facilement vérifiées. Phil Currie estime que ''Daspletosaurus'' formait des groupes de chasse, bien que cela ne puisse pas être établi avec certitude<ref name=currieetal2005/>. Il n'existe aucune preuve d'un comportement grégaire des ''Gorgosaurus''<ref name=tankecurrie1998>{{article | langue = en | nom1 = Tanke | prénom1 = Darren H. | nom2 = Currie | prénom2 = Philip J. | année = 1998 | titre = Head-biting behavior in theropod dinosaurs: paleopathological evidence | périodique = Gaia | volume = 15 | pages = 167–184 | url = http://www.arca.museus.ul.pt/ArcaSite/obj/gaia/MNHNL-0000781-MG-DOC-web.PDF | format = PDF}}</ref>{{,}}<ref name=currieetal2005>{{chapitre | langue = anglais | prénom1 = Philip J. | nom1 = Currie | lien auteur1 = Philip J. Currie | titre ouvrage = The Carnivorous Dinosaurs | éditeur = Indiana University Press | lieu = Bloomington| année = 2005 | isbn = 978-0-253-34539-4 | lccn = 2004023225 | titre chapitre = An unusual multi-individual tyrannosaurid bonebed in the Two Medicine Formation (Late Cretaceous, Campanian) of Montana (USA) | passage = 313–324 | lire en ligne = | prénom2 = David | nom2 = Trexler | prénom3 = Eva B. | nom3 = Koppelhus | prénom4 = Kelly | nom4 = Wicks | prénom5 = Nate | nom5 = Murphy}}</ref>. |
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[[Fichier:GorgosaurusDB.jpg|vignette|gauche|''[[Teratophoneus]]'' attaquant un ''[[Parasaurolophus]]'', vue d'artiste par Dimitri Bogdanov.]] |
[[Fichier:GorgosaurusDB.jpg|vignette|gauche|''[[Teratophoneus]]'' attaquant un ''[[Parasaurolophus]]'', vue d'artiste par Dimitri Bogdanov.]] |
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Le débat quant à savoir si ''Tyrannosaurus rex'' était un prédateur ou un charognard pur est aussi vieux que celui sur sa locomotion. Lambe (1917) a décrit un squelette bien conservé de ''Gorgosaurus'', proche parent du ''Tyrannosaurus'', et a conclu que ce premier et donc aussi ''Tyrannosaurus rex'' était un charognard pur, car les dents de ''Gorgosaurus'' montraient peu d'usure<ref name="Lambe1917Gorgosaurus">{{article | langue = en | prénom1 = L. B. | nom1 = Lambe | année = 1917 | titre = The Cretaceous theropodous dinosaur ''Gorgosaurus'' | périodique = Memoirs of the Geological Survey of Canada | volume = 100 | pages = 1–84 | url = http://wmsmir.cits.rncan.gc.ca/index.html/pub/geott/ess_pubs/101/101672/me_100.pdf | format = PDF}}</ref>. Cet argument n'est plus pris au sérieux parce que les Theropoda remplaçaient leurs dents assez rapidement. Depuis la première découverte du ''Tyrannosaurus'', la plupart des scientifiques sont convenus que c'était un prédateur, même si, comme les grands prédateurs modernes, il devait saisir l'opportunité de récupérer ou de voler la proie morte d'un autre prédateur s'il en avait l'occasion<ref name="FarlowHoltz2002FossilRecordPredation">{{ |
Le débat quant à savoir si ''Tyrannosaurus rex'' était un prédateur ou un charognard pur est aussi vieux que celui sur sa locomotion. Lambe (1917) a décrit un squelette bien conservé de ''Gorgosaurus'', proche parent du ''Tyrannosaurus'', et a conclu que ce premier et donc aussi ''Tyrannosaurus rex'' était un charognard pur, car les dents de ''Gorgosaurus'' montraient peu d'usure<ref name="Lambe1917Gorgosaurus">{{article | langue = en | prénom1 = L. B. | nom1 = Lambe | année = 1917 | titre = The Cretaceous theropodous dinosaur ''Gorgosaurus'' | périodique = Memoirs of the Geological Survey of Canada | volume = 100 | pages = 1–84 | url = http://wmsmir.cits.rncan.gc.ca/index.html/pub/geott/ess_pubs/101/101672/me_100.pdf | format = PDF}}</ref>. Cet argument n'est plus pris au sérieux parce que les Theropoda remplaçaient leurs dents assez rapidement. Depuis la première découverte du ''Tyrannosaurus'', la plupart des scientifiques sont convenus que c'était un prédateur, même si, comme les grands prédateurs modernes, il devait saisir l'opportunité de récupérer ou de voler la proie morte d'un autre prédateur s'il en avait l'occasion<ref name="FarlowHoltz2002FossilRecordPredation">{{chapitre |titre chapitre=The fossil record of predation in dinosaurs |langue=en |auteurs ouvrage=M. Kowalewski and P. H Kelley (éds.) |titre=The Fossil Record of Predation |année=2002 |
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|collection=The Paleontological Society Papers |numéro dans collection=8|pages=251–266 |
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|lire en ligne=http://www.yale.edu/ypmip/predation/Chapter_09.pdf |auteur1=J. O. Farlow |auteur2= T. R. Holtz}}</ref>{{,}}<ref name="dinocards2">{{ouvrage |langue=en |auteur= M. Dorey |année=1997 |titre= ''Tyrannosaurus. "Dinosaur Cards"''|éditeur= Orbis Publishing Ltd.}}{{commentaire biblio SRL|D36045907.}}</ref>. |
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[[Jack Horner (paléontologue)|Jack Horner]], un expert connu des Hadrosauridae est actuellement le principal défenseur de l'idée que ''Tyrannosaurus rex'' était exclusivement un charognard et ne chassait jamais<ref name="hornerlessem1993" />{{,}}<ref name="Horner1994SteakKnives">{{article | langue = en | prénom1 = J.R. | nom1 = Horner | année = 1994 | titre = Steak knives, beady eyes, and tiny little arms (a portrait of ''Tyrannosaurus'' as a scavenger) | périodique = The Paleontological Society Special Publication | volume = 7 | pages=157–164}}</ref>{{,}}<ref name="BBC2003TrexOnTrial">{{article|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/3112527.stm|titre=''T. rex goes on trial''|auteur=J. Amos|périodique=BBC|jour=31|mois=7|année=2003}}</ref>. Horner a présenté plusieurs arguments pour étayer son hypothèse. La présence de grands bulbes et nerfs olfactifs suggère qu'il avait un odorat très développé, lui permettant de flairer les cadavres sur de grandes distances. Ses dents pouvaient broyer les os et, donc, extraire un maximum de nourriture (moelle osseuse) des restes de carcasses qui sont, généralement, les parties les moins nutritives. Enfin, au moins certaines de ses proies potentielles pouvaient se déplacer rapidement alors qu'on a presque la preuve qu'il ne savait pas courir<ref name="Horner1994SteakKnives" />{{,}}<ref name="dinodictionary"/>. |
[[Jack Horner (paléontologue)|Jack Horner]], un expert connu des Hadrosauridae est actuellement le principal défenseur de l'idée que ''Tyrannosaurus rex'' était exclusivement un charognard et ne chassait jamais<ref name="hornerlessem1993" />{{,}}<ref name="Horner1994SteakKnives">{{article | langue = en | prénom1 = J.R. | nom1 = Horner | année = 1994 | titre = Steak knives, beady eyes, and tiny little arms (a portrait of ''Tyrannosaurus'' as a scavenger) | périodique = The Paleontological Society Special Publication | volume = 7 | pages=157–164}}</ref>{{,}}<ref name="BBC2003TrexOnTrial">{{article|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/3112527.stm|titre=''T. rex goes on trial''|auteur=J. Amos|périodique=BBC|jour=31|mois=7|année=2003}}</ref>. Horner a présenté plusieurs arguments pour étayer son hypothèse. La présence de grands bulbes et nerfs olfactifs suggère qu'il avait un odorat très développé, lui permettant de flairer les cadavres sur de grandes distances. Ses dents pouvaient broyer les os et, donc, extraire un maximum de nourriture (moelle osseuse) des restes de carcasses qui sont, généralement, les parties les moins nutritives. Enfin, au moins certaines de ses proies potentielles pouvaient se déplacer rapidement alors qu'on a presque la preuve qu'il ne savait pas courir<ref name="Horner1994SteakKnives" />{{,}}<ref name="dinodictionary"/>. |
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==== Cannibalisme ==== |
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⚫ | Des preuves suggèrent également que les Tyrannosauridae étaient au moins occasionnellement des possibles [[Cannibalisme animal|cannibale]]s. ''Tyrannosaurus'' lui-même a des preuves solides indiquant qu'il aurait été cannibale dans au moins une capacité de récupération basée sur des marques de dents présentes sur les os des pattes arrière, en particulier l'[[humérus]] et les [[métatarse]]s d'un spécimen<ref name="HornerCurrie_et.al._2010_Trex_cannibalism">{{article| langue=en | nom1=Longrich |prénom1=N. R. |nom2=Horner |prénom2=J. R. |nom3=Erickson |prénom3=G. M. |nom4=Currie |prénom4=P. J. |année=2010 |titre=Cannibalism in ''Tyrannosaurus rex'' |journal= [[PLOS ONE]] |volume=5 |numéro=10 |page=e13419 |doi=10.1371/journal.pone.0013419 |pmc=2955550 |pmid=20976177|bibcode=2010PLoSO...513419L | accès doi=libre }}</ref>. Les fossiles de la [[formation de Fruitland]], de la [[formation de Kirtland]] (tous deux datant du [[Campanien]]) et de la {{lien|trad=Ojo Alamo Formation|fr=formation d'Ojo Alamo}} (d'âge [[Maastrichtien]]) suggèrent que le cannibalisme était présent dans divers genres de Tyrannosauridae du bassin de San Juan. Les preuves recueillies à partir des spécimens suggèrent un comportement alimentaire opportuniste chez les Tyrannosauridae qui cannibalisaient les membres de leur propre espèce<ref>{{lien web|url=https://www.researchgate.net/publication/348002335|titre=NEW EVIDENCE FOR CANNIBALISM IN TYRANNOSAURID DINOSAURS FROM THE UPPER CRETACEOUS (CAMPANIAN/MAASTRICHTIAN) SAN JUAN BASIN OF NEW MEXICO|site=ResearchGate|consulté le=2021-01-06|archive-date=2021-11-10|archive-url=https://web.archive.org/web/20211110091047/https://www.researchgate.net/publication/348002335_NEW_EVIDENCE_FOR_CANNIBALISM_IN_TYRANNOSAURID_DINOSAURS_FROM_THE_UPPER_CRETACEOUS_CAMPANIANMAASTRICHTIAN_SAN_JUAN_BASIN_OF_NEW_MEXICO|langue=en}}.</ref>. |
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⚫ | Des preuves suggèrent également que les Tyrannosauridae étaient au moins occasionnellement des possibles [[Cannibalisme animal|cannibale]]s. ''Tyrannosaurus'' lui-même a des preuves solides indiquant qu'il aurait été cannibale dans au moins une capacité de récupération basée sur des marques de dents présentes sur les os des pattes |
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=== Répartition === |
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[[Fichier:Tyrannosauroid fossil localities map.png|vignette|upright=2|Alors qu'on trouve les premiers Tyrannosauroidea sur les trois continents de l'hémisphère nord, et peut-être en Australie, on n'a trouvé des fossiles de Tyrannosauridae qu'en [[Amérique du Nord]] et en [[Asie]].]] |
[[Fichier:Tyrannosauroid fossil localities map.png|vignette|upright=2|Alors qu'on trouve les premiers Tyrannosauroidea sur les trois continents de l'hémisphère nord, et peut-être en Australie, on n'a trouvé des fossiles de Tyrannosauridae qu'en [[Amérique du Nord]] et en [[Asie]].]] |
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Alors qu'on trouve les premiers [[Tyrannosauroidea]] sur les trois continents de l'hémisphère nord, on n'a trouvé des fossiles de Tyrannosauridae qu'en [[Amérique du Nord]] et en [[Asie]]. On a parfois découvert des fragments de fossiles dans l'hémisphère sud qui ont été appelés « Tyrannosauridae de l'hémisphère sud » même si ceux-ci semblent avoir été confondus avec des fossiles d'[[Abelisauridae]]<ref name="ageofdinosaursabelisaurus">{{Ouvrage|langue=en|auteurs=Peter Dodson, Brooks Britt {{et al.}}|titre=Age of Dinosaurs|lieu=Lincolnwood|éditeur=Publications International, LTD|année=1993|pages totales=192|passage=105|isbn=978-0-7853-0443-2|oclc=29824077|lccn=93084891|titre chapitre=Abelisaurus}}</ref>. La date exacte d'apparition et le lieu d'origine de la famille restent inconnus en raison de la mauvaise qualité des fossiles trouvés sur les deux continents et datant du milieu du [[Crétacé]], même si l'on sait que les premiers Tyrannosauridae ont vécu au début du Campanien sur l'île-continent [[Laramidia]], correspondant à l'ouest de l'Amérique du Nord<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=Loewen-al-2013>{{article|langue=en|nom1=Loewen|prénom1=M. A.|nom2=Irmis|prénom2=R. B.|nom3=Sertich|prénom3=J. J. W.|nom4=Currie|prénom4=P. J.|nom5=Sampson|prénom5=S. D.|année=2013|titre=Tyrant Dinosaur Evolution Tracks the Rise and Fall of Late Cretaceous Océans|journal=PLoS One|volume=8|numéro=11|doi=10.1371/journal.pone.0079420|page=e79420}}</ref>. |
Alors qu'on trouve les premiers [[Tyrannosauroidea]] sur les trois continents de l'hémisphère nord, on n'a trouvé des fossiles de Tyrannosauridae qu'en [[Amérique du Nord]] et en [[Asie]]. On a parfois découvert des fragments de fossiles dans l'hémisphère sud qui ont été appelés « Tyrannosauridae de l'hémisphère sud » même si ceux-ci semblent avoir été confondus avec des fossiles d'[[Abelisauridae]]<ref name="ageofdinosaursabelisaurus">{{Ouvrage|langue=en|auteurs=Peter Dodson, Brooks Britt {{et al.}}|titre=Age of Dinosaurs|lieu=Lincolnwood|éditeur=Publications International, LTD|année=1993|pages totales=192|passage=105|isbn=978-0-7853-0443-2|oclc=29824077|lccn=93084891|titre chapitre=Abelisaurus}}</ref>. La date exacte d'apparition et le lieu d'origine de la famille restent inconnus en raison de la mauvaise qualité des fossiles trouvés sur les deux continents et datant du milieu du [[Crétacé]], même si l'on sait que les premiers Tyrannosauridae ont vécu au début du Campanien sur l'île-continent [[Laramidia]], correspondant à l'ouest de l'Amérique du Nord<ref name=holtz2004/>{{,}}<ref name=Loewen-al-2013>{{article|langue=en|nom1=Loewen|prénom1=M. A.|nom2=Irmis|prénom2=R. B.|nom3=Sertich|prénom3=J. J. W.|nom4=Currie|prénom4=P. J.|nom5=Sampson|prénom5=S. D.|année=2013|titre=Tyrant Dinosaur Evolution Tracks the Rise and Fall of Late Cretaceous Océans|journal=PLoS One|volume=8|numéro=11|doi=10.1371/journal.pone.0079420|page=e79420}}</ref>. |
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On n'a jamais trouvé de restes de Tyrannosauridae dans l'est de l'Amérique du Nord, tandis que les plus primitifs des Tyrannosauroidea comme ''Dryptosaurus'' et ''Appalachiosaurus'' y ont persisté jusqu'à la fin du Crétacé, ce qui semble indiquer que les Tyrannosauridae doivent avoir évolué ou s'être dispersés dans l'ouest de l'Amérique du Nord après la division du continent par la [[Voie maritime intérieure de l'Ouest]] au milieu du Crétacé<ref name=carretal2005/>. Des fossiles de Tyrannosauridae ont été trouvés en [[Alaska]], qui reliait à l'époque l'est de l'Asie à l'ouest de l'Amérique et qui pourrait donc avoir servi de voie de passage entre l'Amérique du Nord et l'Asie<ref name=fiorillogangloff2000>{{article | langue = en | nom1 = Fiorillo | prénom1 =Anthony R. | nom2 = Gangloff | prénom2 = Roland A. | année = 2000 | titre = Theropod teeth from the Prince Creek Formation (Cretaceous) of northern Alaska, with speculations on arctic dinosaur paleoecology | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 20 | numéro = 4 | pages = 675–682 | doi = 10.1671/0272-4634(2000)020[0675:TTFTPC]2.0.CO;2}}</ref>. Les genres ''Alioramus'' et ''Tarbosaurus'' qui se sont révélés être liés dans une analyse cladistique, forment l'unique branche asiatique de la famille<ref name=currieetal2003/>. Cela a ensuite été réfuté avec la découverte de ''[[Qianzhousaurus]]'' et la description de la [[Tribu (biologie)|tribu]] des [[Alioramini]]. Des dents de tyrannosaure d'une grande espèce de variété inconnue ont été découvertes dans la péninsule de Nagasaki par des chercheurs du musée préfectoral des dinosaures de Fukui, élargissant encore la gamme du groupe. Les dents ont été estimées à 81 millions d'années (âge [[Campanien]])<ref>{{lien web|url=http://www.irishexaminer.com/examviral/science-world/these-81-million-year-old-teeth-are-the-first-bit-of-evidence-of-japans-largest-ever-dinosaur-342857.html |titre=These 81-million-year-old teeth are the first bit of evidence of Japan's largest ever dinosaur | Irish Examiner |consulté le=2016-03-10 |archive-date=2016-04-12 |archive-url=https://web.archive.org/web/20160412104057/http://www.irishexaminer.com/examviral/science-world/these-81-million-year-old-teeth-are-the-first-bit-of-evidence-of-japans-largest-ever-dinosaur-342857.html |langue=en }}</ref>. |
On n'a jamais trouvé de restes de Tyrannosauridae dans l'est de l'Amérique du Nord, tandis que les plus primitifs des Tyrannosauroidea comme ''Dryptosaurus'' et ''Appalachiosaurus'' y ont persisté jusqu'à la fin du Crétacé, ce qui semble indiquer que les Tyrannosauridae doivent avoir évolué ou s'être dispersés dans l'ouest de l'Amérique du Nord après la division du continent par la [[Voie maritime intérieure de l'Ouest]] au milieu du Crétacé<ref name=carretal2005/>. Des fossiles de Tyrannosauridae ont été trouvés en [[Alaska]], qui reliait à l'époque l'est de l'Asie à l'ouest de l'Amérique et qui pourrait donc avoir servi de voie de passage entre l'Amérique du Nord et l'Asie<ref name=fiorillogangloff2000>{{article | langue = en | nom1 = Fiorillo | prénom1 =Anthony R. | nom2 = Gangloff | prénom2 = Roland A. | année = 2000 | titre = Theropod teeth from the Prince Creek Formation (Cretaceous) of northern Alaska, with speculations on arctic dinosaur paleoecology | périodique = Journal of Vertebrate Paleontology | volume = 20 | numéro = 4 | pages = 675–682 | doi = 10.1671/0272-4634(2000)020[0675:TTFTPC]2.0.CO;2}}</ref>. Les genres ''Alioramus'' et ''Tarbosaurus'' qui se sont révélés être liés dans une analyse cladistique, forment l'unique branche asiatique de la famille<ref name=currieetal2003/>. Cela a ensuite été réfuté avec la découverte de ''[[Qianzhousaurus]]'' et la description de la [[Tribu (biologie)|tribu]] des [[Alioramini]]. Des dents de tyrannosaure d'une grande espèce de variété inconnue ont été découvertes dans la péninsule de Nagasaki par des chercheurs du musée préfectoral des dinosaures de Fukui, élargissant encore la gamme du groupe. Les dents ont été estimées à 81 millions d'années (âge [[Campanien]])<ref>{{lien web|url=http://www.irishexaminer.com/examviral/science-world/these-81-million-year-old-teeth-are-the-first-bit-of-evidence-of-japans-largest-ever-dinosaur-342857.html |titre=These 81-million-year-old teeth are the first bit of evidence of Japan's largest ever dinosaur | Irish Examiner |consulté le=2016-03-10 |archive-date=2016-04-12 |archive-url=https://web.archive.org/web/20160412104057/http://www.irishexaminer.com/examviral/science-world/these-81-million-year-old-teeth-are-the-first-bit-of-evidence-of-japans-largest-ever-dinosaur-342857.html |langue=en |brisé le = 2024-02-14}}.</ref>. |
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Des deux sous-familles, les [[Tyrannosaurinae]] semblent avoir été les plus répandus. Les Albertosaurinae sont inconnus en Asie, qui a été le foyer des Tyrannosaurinae ''Tarbosaurus'' et ''Alioramus''. Les deux sous-familles étaient présentes au Campanien et au début du Maastrichtien en Amérique du Nord, avec le Tyrannosaurinae ''Daspletosaurus'' vivant dans tout l'ouest intérieur tandis que les Albertosaurinae ''Albertosaurus'' et ''Gorgosaurus'' n'ont été actuellement trouvés que dans la partie nord-ouest du continent<ref>{{article | langue = en | titre = The Phylogenetic Position of the Tyrannosauridae: Implications for Theropod Systematics | prénom1 = Thomas R. | nom1 = Holtz, Jr. | périodique = Journal of Paleontology | volume = 68 | numéro = 5 | année = 1994 | pages = 1100–1117 | url = https://www.jstor.org/stable/1306180}}</ref>. |
Des deux sous-familles, les [[Tyrannosaurinae]] semblent avoir été les plus répandus. Les Albertosaurinae sont inconnus en Asie, qui a été le foyer des Tyrannosaurinae ''Tarbosaurus'' et ''Alioramus''. Les deux sous-familles étaient présentes au Campanien et au début du Maastrichtien en Amérique du Nord, avec le Tyrannosaurinae ''Daspletosaurus'' vivant dans tout l'ouest intérieur tandis que les Albertosaurinae ''Albertosaurus'' et ''Gorgosaurus'' n'ont été actuellement trouvés que dans la partie nord-ouest du continent<ref>{{article | langue = en | titre = The Phylogenetic Position of the Tyrannosauridae: Implications for Theropod Systematics | prénom1 = Thomas R. | nom1 = Holtz, Jr. | périodique = Journal of Paleontology | volume = 68 | numéro = 5 | année = 1994 | pages = 1100–1117 | url = https://www.jstor.org/stable/1306180}}</ref>. |
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=== Articles connexes === |
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* [https://web.archive.org/web/20130929074932/http://archosaur.us/theropoddatabase/Tyrannosauroidea.html#Tyrannosauridae liste des spécimens et discussion de Tyrannosauridae sur The Theropod Database] |
* [https://web.archive.org/web/20130929074932/http://archosaur.us/theropoddatabase/Tyrannosauroidea.html#Tyrannosauridae liste des spécimens et discussion de Tyrannosauridae sur The Theropod Database] |
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Tyrannosauridés · Tyrannosaures
Sous-familles de rang inférieur
- † Aublysodon
- † Deinodon
- † Raptorex ?
- † Albertosaurinae
- † Tyrannosaurinae
Les tyrannosauridés (Tyrannosauridae), terme signifiant « lézards tyrans », sont une famille éteinte de dinosaures théropodes du Crétacé supérieur d'Amérique du Nord et d'Asie, comprenant notamment Tyrannosaurus et des espèces apparentées. Ils sont classés en deux ou trois sous-familles, selon les auteurs.
Les Tyrannosauridae étaient des carnivores bipèdes dotés d'un crâne massif et de dents épaisses. Malgré leur poids important, leurs membres postérieurs sont longs et adaptés à une marche rapide. En revanche, les membres antérieurs sont réduits, avec seulement deux doigts fonctionnels. Bien que descendant d'ancêtres de petite taille, les Tyrannosauridae étaient presque toujours les plus grands prédateurs de leurs écosystèmes respectifs, occupant ainsi le sommet de la chaîne alimentaire. Tyrannosaurus rex, la plus grande espèce connue de la famille, atteignant près de 13 mètres de long, est l'un des plus grands prédateurs terrestres connus. Des restes très complets ont été découverts de la plupart des Tyrannosauridae connus, ce qui a permis d'étudier leur biologie, en particulier leur ontogenèse, leur biomécanique et leur écologie.
Historique des découvertes
[modifier | modifier le code]Les premiers restes de Tyrannosauridae ont été découverts lors d'expéditions menées par la Commission géologique du Canada qui trouva de nombreuses dents éparses. Joseph Leidy donna le nom de Deinodon (« dent épouvantable ») à ces dents de dinosaures en 1856. Les premiers spécimens de bonne qualité de Tyrannosauridae ont été trouvés dans la Formation de Horseshoe Canyon dans l'Alberta et se composaient de crânes presque complets et de parties de squelettes. Ces restes ont été étudiés par Edward Drinker Cope en 1876 qui les considéraient comme ceux d'une espèce de Tyrannosauroidea, le Dryptosaurus. En 1905, Henry Fairfield Osborn a reconnu que les restes trouvés dans l'Alberta étaient très différents de ceux du Dryptosaurus et a inventé un nouveau nom pour eux : Albertosaurus sarcophagus (« lézard mangeur de chair de l'Alberta »)[2]. Cope décrivit davantage de restes de Tyrannosauridae en 1892, avec des vertèbres isolées, et donna à cet animal le nom de Manospondylus gigas. Cette découverte a été négligée pendant plus d'un siècle, ce qui a causé une controverse au début des années 2000 quand on découvrit que ce matériel appartenait en fait à Tyrannosaurus rex alors que Manospondylus gigas aurait dû avoir l'antériorité[3].
Dans un article de 1905 intitulé Albertosaurus, Osborn décrivit deux spécimens de Tyrannosauridae supplémentaires qui avaient été découverts dans le Montana et le Wyoming lors d'une expédition en 1902 l’American Museum of Natural History, dirigée par Barnum Brown. Initialement, Osborn les considérait comme des espèces distinctes. Il nomma le premier Dynamosaurus imperiosus (« lézard puissant empereur »), et le second, Tyrannosaurus rex (« lézard tyran roi »). Un an plus tard, Osborn a reconnu que ces deux échantillons provenaient en fait de la même espèce. Bien que Dynamosaurus ait été trouvé en premier, le nom Tyrannosaurus figurait une page plus tôt dans l'article original décrivant les deux spécimens. Par conséquent, selon le Code international de nomenclature zoologique (CINZ), le nom de Tyrannosaurus a été utilisé[4].
Barnum Brown a ensuite recueilli plusieurs spécimens de nouveaux Tyrannosauridae dans l'Alberta, y compris le premier ayant encore ses deux pattes avant avec ses doigts caractéristiques (que Lawrence Lambe nomma Gorgosaurus libratus, « lézard féroce équilibré », en 1914). Une seconde découverte importante attribuée à un Gorgosaurus a été faite en 1942, sous la forme d'un ensemble bien conservé, même si, exceptionnellement, il avait un petit crâne complet. Le spécimen a dû attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour être étudié par Charles W. Gilmore, qui le nomma Gorgosaurus lancesnis[2]. Ce crâne a été ré-étudié par Robert T. Bakker, Phil Currie, et Michael Williams en 1988, et affecté à un nouveau genre Nanotyrannus[5]. C'est également en 1946 que les paléontologues d'Union soviétique ont mené leurs premières expéditions en Mongolie et découvert les premiers restes de Tyrannosauridae d'Asie. En 1955, Evgeny Maleev décrivit de nouvelles espèces de Tyrannosauridae découvertes en Mongolie ainsi qu'un nouveau genre : Tarbosaurus (« lézard terrible »). Des études ultérieures, cependant, ont montré que toutes les espèces de Tyrannosauridae découvertes par Maleev étaient en fait une espèce de Tarbosaurus à différents stades de croissance. Une deuxième espèce de Tyrannosauridae mongol a été trouvée plus tard, décrite par Sergei Kurzanov en 1976, et a reçu le nom d'Alioramus remotus (« autre branche éloignée »), bien que son statut de vrai Tyrannosauridae et non pas de Tyrannosauroidea, plus primitif, soit encore controversé[6],[2],[7].
Description
[modifier | modifier le code]Tous les Tyrannosauridae connus étaient de grands animaux[8]. Le plus petit spécimen connu est un Alioramus dont la longueur est estimée entre 5 et 6 mètres du museau à l'extrémité de la queue[6] mais considéré comme un juvénile par Thomas R. Holtz et Philip J. Currie[8],[9]. Les divers squelettes d’Albertosaurus, Gorgosaurus et Daspletosaurus trouvés mesurent entre 8 et 10 mètres de long[10], tandis que Tarbosaurus atteignait une longueur de 12 mètres[11]. D'après les estimations les plus récentes basées sur les plus grands spécimens, Tyrannosaurus, le plus grand des tyrannosaures connus, approcherait la taille de 13,2 mètres de long pour un poids allant de 8,4 à 14 tonnes[12],[13],[14],[15].
Crâne et dentition
[modifier | modifier le code]L'anatomie de la tête des Tyrannosauridae est bien décrite car on possède des crânes complets de tous les genres, à l'exception d’Alioramus, dont on n'a trouvé qu'un crâne partiel[16]. Tyrannosaurus, Tarbosaurus et Daspletosaurus avaient des têtes qui mesuraient plus d'un mètre de longueur[10] et le plus grand crâne découvert de Tyrannosaurus mesure plus de 1,75 mètre de long[17]. Les Tyrannosauridae adultes avaient des crânes massifs avec de nombreux os soudés entre eux et renforcés pour plus de solidité mais on trouve aussi des cavités creusées dans les os et de nombreuses grandes ouvertures qui contribuaient à réduire le poids du crâne. Plusieurs caractéristiques des crânes de Tyrannosauridae ont également été retrouvées chez leurs ancêtres immédiats, comme la présence de prémaxillaires et des os du nez soudés[8].
Les crânes des Tyrannosauridae présentent de nombreuses particularités, comme la présence d'une crête sur les os pariétaux, crête qui courait longitudinalement le long de la suture sagittale et séparait les deux fenêtres supratemporales sur le sommet du crâne. En arrière de ces fenêtres, les Tyrannosauridae avaient une autre crête à hauteur de la nuque, au niveau des os pariétaux, mais orientée dans un plan transversal plutôt que longitudinal. Cette crête était particulièrement bien développée chez Tyrannosaurus, Tarbosaurus et Alioramus. Albertosaurus, Daspletosaurus et Gorgosaurus avaient de hautes crêtes sur les os lacrymaux à l'angle interne des yeux, tandis que Tarbosaurus et Tyrannosaurus avaient des os postorbitaires extrêmement développés formant des crêtes osseuses très épaisses en forme de croissant au-dessus des yeux. Alioramus avait une rangée de six crêtes osseuses sur le dessus de son museau, au niveau de l'os du nez ; des crêtes sur le dessous de la tête ont été signalées sur quelques spécimens de Daspletosaurus et de Tarbosaurus, ainsi que chez un Tyrannosauroidea, Appalachiosaurus[9],[18].
Les Tyrannosauridae, comme leurs ancêtres, étaient hétérodontes, avec les dents des prémaxillaires transversalement en forme de D et plus petites que les autres. Contrairement aux tyrannosaures primitifs et à la plupart des autres théropodes, les dents des maxillaires et des mandibules des Tyrannosauridae matures n'étaient pas tranchantes, mais très épaisses et souvent circulaires dans leur section transversale[8]. Le nombre de dents avait tendance à être fixe au sein des espèces et les espèces de grande taille semblent en avoir eu moins que les plus petites. Par exemple, Alioramus avait 76 à 78 dents tandis que Tyrannosaurus en avait entre 54 et 60[19].
William Abler (en) observe en 2001 que les dentelures des dents d'Albertosaurus ressemblent à une fissure se terminant par un vide rond appelé ampoule. Les dents des Tyrannosauridae étaient utilisées comme crampons pour retirer la viande d'un corps, donc lorsqu'un tyrannosaure aurait tiré un morceau de viande, la tension pourrait provoquer une dentelure purement semblable à une fissure à se propager à travers la dent. Cependant, la présence de l'ampoule aurait réparti ces forces sur une plus grande surface et diminué le risque d'endommagement de la dent sous contrainte. La présence d'incisions se terminant par des vides a des parallèles dans l'ingénierie humaine. Les fabricants de guitares utilisent des incisions se terminant par des vides pour, comme le décrit Abler, « conférer des régions alternées de flexibilité et de rigidité » au bois avec lequel ils travaillent. L'utilisation d'une perceuse pour créer une sorte d'« ampoule » et empêcher la propagation de fissures à travers le matériau est également utilisée pour protéger les surfaces des avions. Abler a démontré qu'une barre de plexiglas avec des incisions appelées "kerfs" et des trous percés était plus de 25 % plus solide qu'une barre avec seulement des incisions régulièrement placées. Contrairement aux tyrannosaures et autres théropodes, d'anciens prédateurs comme les phytosaures et le synapside Dimetrodon n'avaient aucune adaptation pour empêcher les dentelures en forme de fissure de leurs dents de se propager lorsqu'elles étaient soumises aux forces de l'alimentation[20].
Squelette postcrânien
[modifier | modifier le code]La tête était posée à l'extrémité d'un cou épais, en forme de S, et une longue et lourde queue faisait contrepoids pour équilibrer tête et torse, mettant le centre de gravité au niveau des hanches. Les Tyrannosauridae sont connus pour avoir eu, proportionnellement à leur taille, de petits membres antérieurs terminés par deux doigts, même si on a retrouvé quelquefois les restes d'un troisième doigt vestigial[8],[21]. Tarbosaurus est le genre qui avait les membres antérieurs les plus courts par rapport à la taille de son corps, tandis que Daspletosaurus avait les plus longs.
Les Tyrannosauridae marchaient exclusivement sur leurs membres postérieurs, de sorte que les os de leurs pattes arrière étaient massifs. Contrairement aux antérieurs, les membres postérieurs étaient plus longs, par rapport à la taille du corps, que chez la plupart des autres théropodes. Les jeunes et même certains adultes de petite taille, comme les Tyrannosauroidea primitifs, avaient des tibias plus longs que les fémurs, une caractéristique des dinosaures qui marchaient vite comme les Ornithomimidae. Les adultes les plus grands avaient des membres inférieurs caractéristiques d'animaux plus lents, mais pas autant que d'autres grands théropodes comme les Abelisauridae ou les Carnosauria. Les Tyrannosauridae avaient un petit troisième métatarsien coincé entre les deuxième et quatrième, constituant une structure connue sous le nom d'arctométatarse[8]. On ne sait pas quand ces arctométatarses sont apparus. Ils n'étaient pas présents chez les premiers Tyrannosauroidea comme Dilong[22] mais on les a retrouvés chez les derniers Appalachiosaurus[18]. Cette structure se retrouve également chez les Troodontidae, les Ornithomimidae et les Caenagnathidae[23], mais son absence chez les premiers Tyrannosauroidea indique qu'elle a été acquise par une évolution convergente[22].
Classification
[modifier | modifier le code]Le nom de Deinodontidae a été inventé par Edward Drinker Cope en 1866 pour cette famille[24] et a continué d'être utilisé à la place de celui de Tyrannosauridae jusque dans les années 1960[11]. Le genre type de la famille était Deinodon, nom donné d'après des dents isolées trouvées au Montana[25]. Toutefois, dans une étude de 1970 sur les Tyrannosaurus en Amérique du Nord, Dale Russell a conclu que Deinodon n'était pas un taxon valide, et a utilisé le nom de Tyrannosauridae à la place de celui de Deinodontidae, indiquant que cela était conforme aux règles de la CINZ[10]. Par conséquent, le nom Tyrannosauridae est maintenant préféré par les experts modernes[2].
Tyrannosaurus était un nom créé par Henry Fairfield Osborn en 1905, appliqué à la famille des Tyrannosauridae de l'époque[26]. Le nom est dérivé de l'ancien grec τυραννος/tyrannos (« tyran ») et σαυρος/sauros (« lézard »). Le très commun suffixe -idae est ajouté aux noms de famille zoologique et est dérivé du suffixe grec -ιδαι/-idai, qui indique un nom pluriel[27].
Taxinomie
[modifier | modifier le code]Tyrannosauridae est une famille dans la classification linnéenne. Elle fait partie de la super-famille des Tyrannosauroidea, du clade des Coelurosauria et du sous-ordre des Theropoda.
Les Tyrannosauridae sont divisés en deux sous-familles. Les Albertosaurinae d'Amérique du Nord comprennent les genres Albertosaurus et Gorgosaurus tandis que les Tyrannosaurinae comprennent les genres Daspletosaurus, Tarbosaurus, Nanuqsaurus et Tyrannosaurus. Certains auteurs incluent les espèces Gorgosaurus libratus dans le genre Albertosaurus et Tarbosaurus bataar dans le genre Tyrannosaurus, tandis que d'autres préfèrent conserver Gorgosaurus et Tarbosaurus dans des genres séparés. Les Albertosaurinae se caractérisent par une charpente osseuse plus fine, un crâne plus petit et des tibias proportionnellement plus grands que ceux des Tyrannosaurinae. De plus, chez les Tyrannosaurinae, la crête sagittale trouvée sur les pariétaux continue en avant sur les frontaux[9]. En 2014, Lü Junchang et al. décrit les Alioramini comme une tribu au sein des Tyrannosauridae contenant les genres Alioramus et Qianzhousaurus. Leur analyse phylogénétique a indiqué que la tribu était située à la base des Tyrannosaurinae[28],[29]. Certains auteurs, tels que George Olshevsky et Tracy Ford, ont créé d'autres subdivisions ou tribus pour diverses combinaisons de Tyrannosauridae au sein des sous-familles[30],[31]. Cependant, ceux-ci n'ont pas été définis phylogénétiquement et se composent généralement de genres qui sont maintenant considérés comme des synonymes d'autres genres ou espèces[19].
Des sous-familles supplémentaires ont été nommées pour des genres plus fragmentaires, notamment Aublysodontinae et Deinodontinae. Cependant, les genres Aublysodon et Deinodon sot généralement considérés comme des nomina dubia, de sorte qu'eux et leurs sous-familles éponymes sont généralement exclus des taxonomies des Tyrannosauridae. Un genre supplémentaire, Raptorex, a été initialement décrit comme un Tyrannosauroidea plus primitif, mais représente probablement une Tyrannosaurinae juvénile similaire à Tarbosaurus. Cependant, comme il n'est connu que d'un spécimen juvénile, il est également actuellement considéré comme un nomen dubium[32].
Phylogénie
[modifier | modifier le code]Avec l'avènement de la systématique phylogénétique en paléontologie des vertébrés, on a donné plusieurs classifications des Tyrannosauridae. La première, due à Paul Sereno en 1998, inclut tous les Tyrannosauroidea les plus proches de Tyrannosaurus autres que Alectrosaurus, Aublysodon ou Nanotyrannus[33]. Toutefois, Nanotyrannus est souvent considéré comme un jeune Tyrannosaurus rex tandis que Aublysodon est généralement considéré comme un nomen dubium impropre à l'usage dans la définition d'un clade[8]. Les nouvelles définitions sont basées sur des genres plus précis.
En 2001, Thomas R. Holtz Jr. a publié une analyse cladistique des Tyrannosauridae, concluant qu'il y a deux sous-familles : les Aublysodontinae, plus primitifs, caractérisées par des dents du prémaxillaires non dentelées ; et les Tyrannosaurinae. Les Aublysodontinae comprenaient Aublysodon, le "Aublysodon de Kirtland" et Alectrosaurus. Holtz a également découvert que Siamotyrannus présentait certaines des synapomorphies des tyrannosauridés, mais se situerait « en dehors de la famille proprement dite »[34].
Plus tard dans le même article, il proposé que les Tyrannosauridae soient définis comme « tous les descendants de l'ancêtre commun le plus récent de Tyrannosaurus et Aublysodon ». Il critique également les définitions précédemment proposées par d'autres chercheurs, comme celle proposée par Paul Sereno, selon lesquelles les Tyrannosauridae seraient « tous des taxons plus proches de Tyrannosaurus que d'Alectrosaurus, Aublysodon et Nanotyrannus ». Holtz observe que puisque Nanotyrannus était probablement un juvénile de T. rex mal identifié, la définition proposée par Sereno aurait la famille des Tyrannosauridae comme sous-taxon du genre Tyrannosaurus. De plus, sa définition proposée de la sous-famille des Tyrannosaurinae serait également limitée à Tyrannosaurus[34].
Une tentative de classification faite par Christopher Brochu en 2003 inclut Albertosaurus, Alectrosaurus, Alioramus, Daspletosaurus, Gorgosaurus, Tarbosaurus et Tyrannosaurus dans la définition[35]. Holtz a redéfini le clade en 2004 pour utiliser tout ce qui précède sauf Alioramus et Alectrosaurus, qu'ils ne pouvaient pas classer avec certitude. Toutefois, dans le même journal, Holtz a également fourni une définition complètement différente, comprenant tous les Theropoda plus apparentés à Tyrannosaurus que Eotyrannus[8]. La définition la plus récente est celle de Sereno en 2005, qui définit les Tyrannosauridae comme le clade contenant au moins Albertosaurus, Gorgosaurus et Tyrannosaurus[36].
Les analyses cladistiques de la phylogénie des Tyrannosauridae trouvent souvent que Tarbosaurus et Tyrannosaurus sont des taxons sœur, alors que Torosus est plus primitif. Une relation étroite entre Tarbosaurus et Tyrannosaurus est soutenue par de nombreuses caractéristiques du crâne, y compris le modèle de sutures entre les os de certains, la présence d'une crête en forme de croissant sur l'os postorbitaire au-dessus de chaque œil et un maxillaire très profond avec une courbe notable à la baisse sur le bord inférieur entre autres[8],[18]. Une autre hypothèse a été présentée dans une étude réalisée en 2003 par Phil Currie et ses collègues, qui ont trouvé peu d'arguments favorables pour que Daspletosaurus soit un membre basal d'un clade comprenant également Tarbosaurus et Alioramus, ces deux derniers provenant d'Asie, basé sur l'absence d'un volet osseux reliant les os du nez et les os lacrymaux[37]. Alioramus s'est avéré être le plus proche parent de Tarbosaurus dans cette étude, basée sur un modèle de répartition similaire des contraintes dans le crâne.
Une étude connexe a également noté un mécanisme de verrouillage de la mâchoire inférieure partagé entre les deux genres[38]. Dans un document séparé, Currie a noté la possibilité que Alioramus puisse être un jeune Tarbosaurus mais il a déclaré que le nombre de dents beaucoup plus élevé et les crêtes nasales plus importantes d'Alioramus suggèrent qu'il s'agit d'un genre distinct. De même, Currie utilise le nombre de dents élevé de Nanotyrannus pour penser qu'il s'agit peut-être d'un genre distinct[9], plutôt que d'un jeune Tyrannosaurus comme la plupart des autres experts le croient[8],[39]. Cependant, la découverte puis la description de Qianzhousaurus en 2014 a révélé qu'Alioramus ne serait pas un proche parent de Tarbosaurus, mais qu'il appartiendrait à une nouvelle branche de tyrannorauridés, la tribu des Alioramini. La découverte de Qianzhousaurus a révélé en outre que de tels tyrannosauridés possédant un long museau étaient largement répandus dans toute l'Asie et auraient partagé le même environnement, tout en évitant la concurrence avec les tyrannosaurinés plus grands et plus robustes en chassant des proies différentes[40].
Ci-dessous, la phylogénie des genres de tyrannosauridés d'après l'étude publié par Brusatte & Carr (2016)[41] :
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Physiologie
[modifier | modifier le code]Croissance
[modifier | modifier le code]Le paléontologue Gregory Erickson et ses collègues ont étudié la croissance et les étapes de la vie des Tyrannosauridae. L'histologie osseuse permet de déterminer l'âge d'un spécimen au moment de sa mort. La vitesse de croissance peut être déterminée en reportant sur un graphique la taille des individus en fonction de leur âge. Erickson a ainsi démontré que, après une longue période de croissance lente, les Tyrannosauridae avaient une importante poussées de croissance durant environ quatre ans vers le milieu de leur vie. Cette phase de croissance rapide se terminait à la maturité sexuelle, la croissance se ralentissant considérablement chez les animaux adultes. Une courbe de croissance de Tyrannosauridae est en forme de S, avec une vitesse de croissance maximale autour de 14 ans[37].
Le plus petit Tyrannosaurus rex connu (LACM 28471, le théropode « Jordanie ») avait un poids estimé à seulement 30 kilogrammes à l'âge de deux ans, alors que le plus grand, (FMNH PR2081 « Sue ») devait peser environ 5 400 kilogrammes à 28 ans, un âge que l'on pense avoir été proche de l'âge limite pour cette espèce[37]. Les jeunes T. rex restaient en dessous de 1 800 kg jusqu'à environ 14 ans, puis la taille de leur corps commençait à augmenter de façon spectaculaire. Au cours de cette phase de croissance rapide, un jeune Tyrannosaurus rex prenait en moyenne 600 kg par an pendant les quatre années suivantes. La croissance commençait à ralentir après 16 ans et, à 18 ans, la courbe atteignait à nouveau un plateau, indiquant que la croissance avait considérablement ralenti[42]. Par exemple, seulement 600 kg séparaient « Sue » âgé de 28 ans du spécimen canadien RTMP 81.12.1 âgé de 22 ans[37]. Ce brusque changement de vitesse de croissance pouvait indiquer la maturité physique, une hypothèse qui est soutenue par la découverte d'une moelle osseuse particulière dans le fémur du T. Rex MOR 1125 trouvé dans le Montana également connu sous le nom de « B-Rex » et âgé de 18 ans[43]. Ce type de moelle osseuse, qui sert à produire le calcium nécessaire à la coquille des œufs se retrouve uniquement chez les oiseaux femelles en période d'ovulation, ce qui indique que B-rex était en âge de procréer[44].
Les autres Tyrannosauridae présentent des courbes de croissance similaires, bien que les vitesses de croissance soient plus faibles ce qui aboutit à un poids adulte inférieur[45]. Chez les Albertosaurinae, Daspletosaurus montrait une vitesse de croissance plus rapide en raison de son poids plus élevé à l'âge adulte. La vitesse de croissance maximale de Daspletosaurus était de 180 kilogrammes par an, basée sur un poids estimé de 1 800 kg chez les adultes. D'autres auteurs pensent que les Daspletosaurus adultes étaient plus lourds, ce qui changerait leur vitesse de croissance mais pas la tendance générale[37]. Le plus jeune Albertosaurus connu est un individu de deux ans trouvé à Dry Island dans l'Alberta et qui devait peser environ 50 kg et mesurer un peu plus de 2 mètres de longueur. Le spécimen de 10 mètres de long trouvé dans la même carrière, le plus vieux et le plus gros connu, avait 28 ans. Sa vitesse de croissance maximale rapide est estimée avoir eu lieu entre environ 12 et 16 ans, atteignant 122 kg par an, sur la base d'un poids adulte de 1 300 kg soit une vitesse environ cinq fois plus lente que pour T. rex. Pour Gorgosaurus la vitesse maximale de croissance calculée est d'environ 110 kg/an au cours de la phase de croissance rapide, ce qui est comparable à celle de l'Albertosaurus[37].
La découverte d'un représentant embryonnaire d'un genre encore indeterminée suggère que les Tyrannosaurida ont développé leurs caractéristiques squelettiques distinctives tout en se développant dans l'œuf. De plus, la taille du spécimen, un dentaire de 2,8 cm de la mâchoire inférieure trouvé dans la formation de Two Medicine du Montana en 1983 et une griffe de pied trouvée dans la formation de Horseshoe Canyon en 2018 et décrite en 2020, suggère que le nouveau-né des tyrannosauridés sont nés avec des crânes de la taille d'une souris ou de rongeurs de taille similaire et peuvent avoir eu à peu près la taille d'un petit chien à la naissance. Le spécimen de mâchoire proviendrait d'un animal d'environ 76 cm tandis que la griffe appartiendrait à un spécimen mesurant environ 91 m. Bien que des coquilles d'œufs n'aient pas été trouvées en association avec l'un ou l'autre des spécimens, l'endroit où ces tyrannosauridés nouveau-nés ont été découverts suggère que ces animaux utilisaient les mêmes sites de nidification que les autres espèces avec lesquelles ils vivaient et dont ils étaient la proie[46]. L'absence de coquilles d'œufs associées à ces spécimens a également ouvert la spéculation sur la possibilité que les tyrannosauridés aurait pondus des œufs à coquille molle, à la même manière dont les chercheurs pensent que les genres Mussaurus et Protoceratops l'ont fait[47].
Les empreintes fossiles de la formation de Wapiti suggèrent qu'à mesure que les tyrannosauridés grandissaient, les pieds devenaient plus larges avec des orteils plus épais pour supporter leur poids. Les pieds plus larges suggèrent que les tyrannosauridés adultes se déplaçaient plus lentement que leur progéniture[48],[49].
Vie et mort
[modifier | modifier le code]La fin de la phase de croissance rapide semble s'être accompagnée du début de la maturité sexuelle chez Albertosaurus même si la croissance se poursuivait peut-être à un rythme plus lent tout au long de la vie des animaux[37],[45]. L'apparition de la maturité sexuelle en pleine période de croissance semble être un trait commun chez les petits[50] et les grands[51] dinosaures ainsi que chez les grands mammifères comme les humains et les éléphants[51]. Ce type de maturation relativement précoce diffère radicalement de celui observé chez les oiseaux, où la maturité sexuelle n'est atteinte qu'après la fin de la croissance[51],[52].
En réunissant plusieurs spécimens de chaque tranche d'âge, Erickson et ses collègues ont été en mesure de tirer des conclusions sur la vie des populations de Tyrannosauridae. Leur étude a montré que, alors que l'on retrouve rarement des fossiles de jeunes animaux, on en retrouve beaucoup plus de subadultes en phase de croissance rapide et d'adultes. Plus de la moitié des spécimens connus de T. rex semblent être morts dans les six années autour de la maturité sexuelle, une tendance que l'on retrouve également chez d'autres Tyrannosauridae et, aujourd'hui, chez certains grands oiseaux à longue durée de vie et certains mammifères. Ces espèces sont caractérisées par des taux élevés de mortalité infantile et, par la suite, par une mortalité relativement faible chez les jeunes. La mortalité augmente à nouveau après la maturité sexuelle, en raison notamment des aléas de la reproduction. Bien que ce constat puisse être dû à des biais de conservation ou de collecte d'ossements, Erickson émet l'hypothèse que la différence serait due à une faible mortalité chez les jeunes en dessous d'une certaine taille, ce qui est observé actuellement chez certains grands mammifères modernes comme les éléphants. Ce faible taux de mortalité pourrait être du à un manque de prédation, car les Tyrannosauridae dépassaient en taille tous les autres prédateurs contemporains dès l'âge de deux ans. Les paléontologues n'ont pas trouvé suffisamment de restes de Daspletosaurus pour faire une étude similaire, mais Erickson note que la même tendance générale semble s'appliquer[45].
Les Tyrannosauridae passaient la moitié de leur vie dans la période juvénile avant de grandir subitement jusqu'à leur taille maximale ou presque en quelques années seulement[37]. Ceci, associé à l'absence totale de prédateurs de taille intermédiaire entre les énormes Tyrannosauridae adultes et les autres petits théropodes suggère que ce créneau a pu être pourvu par de jeunes Tyrannosauridae. On voit un phénomène analogue chez les dragons de Komodo actuels, où les nouveau-nés commencent leur vie comme insectivores arboricoles et grandissent lentement avant de devenir des prédateurs capables de s'attaquer aux grands vertébrés[8]. On a ainsi, par exemple, découvert des groupes de fossiles d'Albertosaurus contenant des individus de tout âge[53],[54].
Locomotion
[modifier | modifier le code]Les caractéristiques de déplacement des Tyrannosauridae ont été les mieux étudiées chez Tyrannosaurus et il y a deux questions principales auxquelles il fallait répondre: sa vitesse de rotation sur lui-même et sa vitesse maximale en ligne droite. Tyrannosaurus semble s'être retourné lentement, un quart de tour lui demandant une à deux secondes, un mouvement que les êtres humains, à la station verticale et dépourvus de queue, peuvent faire en une fraction de seconde[55]. La raison de cette différence est le moment d'inertie élevé du premier, dont une grande partie de la masse est située à distance de son centre de gravité, un peu comme un homme portant sur l'épaule un long et gros rondin de bois[56].
Les scientifiques ont trouvé un large éventail de vitesse maximale possible. La plupart se situent autour de 11 mètres par seconde (40 km/h), mais cela va de 5 à 11 mètres par seconde (18 à 40 km/h) à un peu plus de 20 mètres par seconde (70 km/h). Les chercheurs ont été conduits à utiliser diverses techniques détournées pour l'estimer car, bien qu'il existe de nombreuses empreintes de grands théropodes en marche, à ce jour on n'en a retrouvé aucune d'un grand théropode en train de courir et cette absence de type d'empreinte peut être due au fait que ces animaux ne couraient pas[57].
Jack Horner et Don Lessem ont fait valoir en 1993 que Tyrannosaurus rex était un animal lent qui ne pouvait probablement pas courir (pas de phase sans appui dans le pas)[58]. Toutefois, Holtz (1998) a conclu que les Tyrannosauridae et leurs proches ont été les plus rapides des grands Theropoda[59]. Christiansen (1998) estime que les os des membres postérieurs des Tyrannosauridae n'étaient pas significativement plus gros que ceux des éléphants, qui ont une vitesse de pointe relativement faible et qui ne courent pratiquement jamais et il en conclut que la vitesse maximale de ce dinosaure aurait été d'environ 11 mètres par seconde, soit à peu près la vitesse d'un coureur à pied humain[60]. Farlow et ses collègues (1995) ont fait valoir que, vu son poids de 6 à 8 tonnes, le Tyrannosaurus aurait été gravement ou mortellement blessé s'il était tombé en se déplaçant rapidement, car son torse aurait percuté le sol à une décélération de 6 g (six fois l'accélération de la pesanteur, soit environ 60 mètres par seconde carrée) et ses petites pattes antérieures ne lui auraient pas permis de réduire l'impact[61],[62]. Cependant, à l'inverse, les girafes galopent à 50 km/h bien qu'elles puissent se casser une patte ou pire, se tuer, et ce même sans nécessité comme dans un environnement sûr tel un zoo[63],[64]. Aussi il est fort possible que Tyrannosaurus ait pu courir également lorsque cela était nécessaire. Cette hypothèse a été étudiée aussi pour Allosaurus[65],[66]. La plupart des recherches récentes sur la vitesse de déplacement du Tyrannosaurus aboutissent à une plage de 17 à 40 kilomètres à l'heure c'est-à-dire celle correspondant à de la marche ou une course à vitesse modérée[57],[67],[68]. Une étude par modèle informatique réalisée en 2007 basée sur des données obtenues directement à partir de fossile, permettait de conclure que Tyrannosaurus rex avait une vitesse de pointe de 8 mètres par seconde (30 km/h)[69],[70] (probablement chez un juvénile)[71].
Des études d'Eric Snively et al., publiées en 2019 indiquent que les Tyrannosauridae tels que Tarbosaurus et Tyrannosaurus lui-même étaient plus maniables que les allosauroïdes de taille comparable en raison d'une faible inertie de rotation par rapport à leur masse corporelle combinée à de gros muscles des jambes. En conséquence, on émet l'hypothèse que les Tyrannosauridae seraient capables de faire des virages relativement rapides et pouvaient probablement pivoter leur corps plus rapidement lorsqu'ils étaient proches de leur proie, ou qu'en tournant, ils pouvaient « pivotter » sur un seul pied planté tandis que la jambe alternée était tenue en élan suspendu pendant la poursuite. Les résultats de cette étude pourraient potentiellement faire la lumière sur la façon dont l'agilité aurait pu contribuer au succès de l'évolution des Tyrannosauridae[72].
De plus, une étude de 2020 indique que les Tyrannosauridae étaient des marcheurs exceptionnellement efficaces. Des études menées par Dececchi et al. ont comparé les proportions des jambes, la masse corporelle et les démarches de plus de 70 espèces de dinosaures théropodes, y compris les Tyrannosauridae. L'équipe de recherche a ensuite appliqué une variété de méthodes pour estimer la vitesse maximale de chaque dinosaure lors de la course ainsi que la quantité d'énergie dépensée par chaque dinosaure en se déplaçant à des vitesses plus détendues, comme lors de la marche. Parmi les espèces de taille petite à moyenne telles que les dromaeosauridés, les jambes plus longues semblent être une adaptation pour une course plus rapide, conformément aux résultats antérieurs d'autres chercheurs. Mais pour les théropodes pesant plus de 1 000 kg, la vitesse de course maximale est limitée par la taille du corps, de sorte que des jambes plus longues se sont avérées corrélées avec une marche à faible énergie. Les résultats de l'étude ont en outre indiqué que les théropodes plus petits ont développé de longues pattes pour la vitesse comme moyen à la fois d'aider à la chasse et d'échapper aux grands prédateurs, tandis que les grands théropodes prédateurs qui ont développé de longues pattes l'ont fait pour réduire les coûts énergétiques et augmenter l'efficacité de la recherche de nourriture, car ils ont été libérés des exigences de la pression de prédation en raison de leur rôle de prédateurs au sommet de chaine throphique. Par rapport à des groupes plus basaux de théropodes dans l'étude, les Tyrannosauridae montrent une augmentation marquée de l'efficacité de la recherche de nourriture en raison de la réduction des dépenses énergétiques pendant la chasse et la charogne. Cela a probablement entraîné chez ces derniers un besoin réduit d'incursions de chasse et nécessitant moins de nourriture pour subvenir à leurs besoins. De plus, la recherche, en conjonction avec des études qui montrent que les Tyrannosauridae étaient plus agiles que d'autres théropodes de grande taille, indique qu'ils étaient assez bien adaptés à une approche de traque à longue distance suivie d'une accélération rapide pour aller tuer. En conséquence, des analogies peuvent être notées entre les Tyrannosauridae et les loups modernes, étayées par des preuves qu'au moins certains d'entre eux tels qu'Albertosaurus chassaient en groupe[73],[74].
Plumage
[modifier | modifier le code]Un débat en cours dans la communauté paléontologique entoure l'étendue et la nature de la couverture tégumentaire des Tyrannosauridae. De longues structures filamenteuses ont été retrouvées avec des restes de nombreux Coelurosauria de la Formation d'Yixian datant du Crétacé inférieur et d'autres formations géologiques situées à proximité dans la province de Liaoning, en Chine[75]. Ces filaments ont généralement été interprétés comme étant des « protoplumes », homologues des plumes des oiseaux et de certains théropodes non-aviaires[76],[77] même si d'autres hypothèses ont été proposées notamment qu'il se soit agi de fibres de collagène[78]. On a ainsi décrit, en 2004, un squelette de Dilong qui était le premier exemple de Tyrannosauroidea porteur de protoplumes. De même on a trouvé chez cet animal ce qui pourrait être des protoplumes ramifiées mais pas pennées, analogues au duvet des oiseaux actuels et qui pourraient avoir servi à l'isolation thermique de l'animal[22]. La découverte et la description du Tyrannosauroidea à plumes de 9 mètres de long Yutyrannus en 2012 indiquent la possibilité que de grands Tyrannosauridae aient également été à plumes à l'âge adulte[79].
Sur la base du principe de l'encadrement phylogénétique, il a été prédit que les Tyrannosauridae pourraient également posséder de telles plumes. Cependant, une étude publiée en 2017 par une équipe de chercheurs dans Biology Letters (en) a décrit des empreintes cutanées de Tyrannosauridae recueillies en Alberta, au Montana et en Mongolie, qui provenaient de cinq genres (Tyrannosaurus, Albertosaurus, Gorgosaurus, Daspletosaurus et Tarbosaurus)[80]. Bien que les empreintes cutanées soient petites, elles sont largement dispersées à travers le squelette postcrânien, étant collectivement situées sur l'abdomen, la cage thoracique, l'ilium, le bassin, la queue et le cou. Ils montrent un motif serré d'écailles fines et caillouteuses qui ne se chevauchent pas (que le co-auteur Scott Persons a comparées à celles observées sur les flancs d'un crocodile[81]) et ne conservent aucune trace de plumage. La texture de base est composée de minuscules « écailles de base » d'environ 1 à 2 mm de diamètre, avec quelques impressions montrant des « écailles caractéristiques » de 7 mm intercalées entre elles. Des échelles supplémentaires peuvent être vues dans les empreintes de Tyrannosauridae[82]. Des études montrent que le tégument facial des tyrannosauridés avait des écailles sur le dentaire et le maxillaire, un épiderme cornifié et une peau semblable à une armure sur les régions subordonnées[83],[84].
Bell et al. ont effectué une reconstruction du caractère ancestral basée sur ce que l'on sait de la distribution des téguments chez les Tyrannosauroidea. Malgré une probabilité de 89 % que les tyrannosauroïdes aient commencé avec des plumes, ils ont déterminé que les tyrannosaures écailleux avaient une probabilité de 97 % d'être vrais. Les données « fournissent des preuves convaincantes d'une couverture entièrement squameuse chez Tyrannosaurus », a écrit l'équipe, bien qu'elle ait admis que le plumage était peut-être encore présent sur la région dorsale où les empreintes cutanées n'ont pas encore été trouvées. Bell et al. émet l'hypothèse que les empreintes d'écailles des Tyrannosauridae sont peut-être des réticules qui sont secondairement dérivés de plumes bien que des preuves soient nécessaires pour étayer cette hypothèse[80]. Cependant, d'autres soutiennent que cela est dû au biais taphonomique chez les Tyrannosauridae[85].
Il reste à déterminer pourquoi un tel changement tégumentaire aurait pu se produire. Un précédent pour la perte de plumes peut être vu dans d'autres groupes de dinosaures tels que les ornithischiens, dans lesquels les structures filamenteuses ont été perdues et les écailles sont réapparues[86]. Bien que le gigantisme ait été suggéré comme mécanisme, Phil R. Bell, co-auteur de l'étude, a noté que Yutyrannus à plumes se chevauchait en taille avec Gorgosaurus et Albertosaurus :
« Le problème ici est que nous avons de gros tyrannosaures, certains avec des plumes, d'autres sans qui vivent dans des climats assez similaires. Alors, quelle est la raison de cette différence ? Nous ne savons vraiment pas. »
— Phil R. Bell[87]
Vision
[modifier | modifier le code]Les orbites de Tyrannosaurus sont orientées de façon que les yeux regardent devant, lui permettant ainsi d'avoir une vision binoculaire légèrement meilleure que celle des faucons actuels. Jack Horner a également souligné que les Tyrannosauridae avaient évolué au cours du temps en améliorant de façon constante leur vision binoculaire. Il est difficile de savoir comment la sélection naturelle a favorisé cette tendance au long cours chez des animaux qui, s'ils avaient été des charognards purs, n'auraient pas eu besoin de la perception binoculaire qui donne une vision stéréoscopique[88],[89]. Chez les animaux actuels, la vision binoculaire se trouve principalement chez les prédateurs (la principale exception est les primates qui en ont besoin pour sauter de branche en branche). Contrairement au Tyrannosaurus, Tarbosaurus avait un crâne proportionnellement plus étroit que les autres Tyrannosauridae avec les yeux regardant sur le côté. Cela suggère que Tarbosaurus comptait plus sur son odorat et son ouïe que sur sa vue[90]. Chez Gorgosaurus, l'orbite est circulaire plutôt qu'ovale ou allongée comme chez les autres genres de Tyrannosauridae[9]. Chez Daspletosaurus, elle forme un grand ovale, une forme intermédiaire entre la forme circulaire de Gorgosaurus et une forme allongée de Tyrannosaurus[8],[9],[39].
Sensibilité faciale
[modifier | modifier le code]Sur la base de comparaisons de la texture osseuse de Daspletosaurus avec des crocodiliens existants, une étude détaillée publiée en 2017 par Thomas D. Carr et al. mentionne la découverte que les Tyrannosauridae avaient de grandes écailles plates sur le museau[83],[91]. Au centre de ces écailles se trouvaient de petites plaques kératinisées. Chez les crocodiliens, ces patchs recouvrent des faisceaux de neurones sensoriels capables de détecter des stimuli (en) mécaniques, thermiques et chimiques[92],[93]. Ils ont proposé que les tyrannosauroïdes avaient probablement aussi des faisceaux de neurones sensoriels sous leurs écailles faciales et les auraient peut-être utilisés pour identifier des objets, mesurer la température de leurs nids et ramasser doucement les œufs et les nouveau-nés[83].
Crêtes osseuses
[modifier | modifier le code]On trouve des crêtes osseuses sur les crânes de nombreux théropodes et notamment chez de nombreux Tyrannosauridae. Alioramus, une possible espèce de cette famille de Mongolie, porte une seule rangée de cinq bosses osseuses bien saillantes sur les os du nez; une ligne similaire mais beaucoup moins prononcée est présente sur le crâne d'Appalachiosaurus ainsi que quelques spécimens de Daspletosaurus, Albertosaurus et Tarbosaurus[18]. Chez Albertosaurus, Gorgosaurus et Daspletosaurus, on trouve une saillie proéminente, en dedans de chaque œil, sur l'os lacrymal. Cette saillie est absente chez Tarbosaurus et Tyrannosaurus qui avaient plutôt un bourrelet en forme de croissant au-dessus de chaque œil sur l'os postorbitaire. Ces crêtes peuvent avoir servi de repère, peut-être comme signe de reconnaissance d'espèce ou dans les parades amoureuses[8].
Thermorégulation
[modifier | modifier le code]On a longtemps cru que Tyrannosaurus, comme la plupart des dinosaures, était un ectotherme (animal à « sang-froid ») au métabolisme analogue à celui des reptiles, mais cela a été contesté par des scientifiques comme Robert T. Bakker et John Ostrom dans les premières années de la Renaissance des Dinosaures, à la fin des années 1960[94],[95]. On a même affirmé que Tyrannosaurus rex était même endotherme (animal à « sang chaud »), ce qui suppose qu'il avait une vie très active[96]. Depuis lors, plusieurs paléontologues ont cherché à déterminer la capacité de Tyrannosaurus à réguler sa température corporelle. La preuve histologique d'une vitesse de croissance élevée chez les jeunes T. rex, comparable à celle des mammifères et des oiseaux, peut plaider en faveur de l'hypothèse d'un métabolisme élevé. Les courbes de croissance indiquent aussi que, comme chez les mammifères et les oiseaux, la croissance de T. rex s'arrêtait à l'arrivée à l'âge mature et n'était pas indéterminée comme chez la plupart des autres vertébrés[42]. On a cité une différence de température possible de 4 à 5 °C au plus entre les vertèbres thoraciques et le tibia. Ce faible écart de température entre le centre du corps et les extrémités a été revendiqué par le paléontologue Reese Barrick et le géochimiste William Douches pour indiquer que Tyrannosaurus rex maintenait une température corporelle interne constante (homéothermie) et qu'il avait un métabolisme intermédiaire entre celui des reptiles et des mammifères[97]. Plus tard, ils ont trouvé des résultats comparables pour des échantillons de Giganotosaurus, qui ont vécu sur un continent différent et des dizaines de millions d'années plus tôt[98]. Même si Tyrannosaurus rex montre des signes évidents d'homéothermie, cela ne signifie pas nécessairement qu'il était endotherme. Sa thermorégulation peut aussi s'expliquer simplement du fait de sa grande taille (gigantothermie), comme retrouvé chez certaines grandes tortues de mer actuelles[99],[100].
Paléoécologie
[modifier | modifier le code]Coexistence de Daspletosaurus et Gorgosaurus
[modifier | modifier le code]Dans la Formation de Dinosaur Park, on a constaté que Gorgosaurus avait vécu à côté d'une autre espèce plus rare de Tyrannosaurinae Daspletosaurus. C'est l'un des rares exemples de coexistence de deux genres de Tyrannosauridae. Les prédateurs de taille similaire dans les guildes de prédateurs modernes sont séparés en différentes niches écologiques par des différences anatomiques, de comportement ou géographiques qui limitent la concurrence. La différenciation des niches entre les Tyrannosauridae du Dinosaur Park n'est pas bien comprise[101]. En 1970, Dale Russell a émis l'hypothèse que Gorgosaurus, le plus abondant, chassait de façon active les Hadrosauridae rapides à la course, tandis que Daspletosaurus, plus massif et plus rare, chassait les Ceratopsia et les Ankylosauria plus difficiles à chasser car armés de cornes et lourdement blindés[10]. On a toutefois retrouvé un spécimen de Daspletosaurus (OTM 200) de la même époque dans la formation de Two Medicine au Montana possédant encore les restes d'un jeune Hadrosauridae digéré dans son tube digestif[102].
Contrairement à certains autres groupes de dinosaures, il ne semble pas y avoir de genre de Tyrannosauridae plus abondant à une altitude qu'à une autre[101]. Toutefois, Gorgosaurus semble avoir été plus abondant dans les formations du Nord comme le Dinosaur Park alors que Daspletosaurus était plus abondant au sud. La même tendance est retrouvée chez les autres groupes de dinosaures. Les Ceratopsia et les Hadrosauridae sont également plus fréquents dans la formation de Two Medicine et dans le sud-ouest de l'Amérique du Nord durant le Campanien alors que les Centrosaurinae et les Lambeosaurinae dominaient dans les latitudes plus élevées. Holtz a suggéré cette répartition était due aux préférences écologiques entre Tyrannosaurinae, Chasmosaurinae et Saurolophinae. À la fin du Maastrichtien, Les Tyrannosaurinae comme Tyrannosaurus rex, Les Saurolophinae comme Edmontosaurus et les Chasmosaurinae comme Triceratops étaient répandus dans tout l'Ouest de l'Amérique du Nord, tandis que Les Albertosaurinae et les Centrosaurinae s'y étaient éteints et les Lambeosaurinae y étaient devenus rares[8].
Comportement social
[modifier | modifier le code]On a peu de renseignements sur le comportement des Tyrannosauridae entre eux. Par exemple, le Tyrannosaurus rex « Sue » est mort apparemment d'une importante morsure à la tête qui ne peut lui avoir été infligée que par un autre Tyrannosaurus[103]. Des chercheurs ont fait remarquer qu'un squelette de subadulte et un squelette de juvénile ont été trouvés dans la même carrière que « Sue » et utilisé ce fait pour soutenir que les Tyrannosaurus ont peut-être vécu en groupes plus ou moins sociaux[104]. Bien qu'il n'y ait aucune preuve d'un comportement grégaire chez Gorgosaurus[53],[54] il existe des preuves de certains comportements sociaux chez Albertosaurus et Daspletosaurus.
Un jeune spécimen de Daspletosaurus (TMP 94.143.1) du Dinosaur Park montre des traces de morsures à la face qui lui ont été infligées par un autre Tyrannosauridae. Les marques de morsures sont cicatrisées ce qui prouve que l'animal a survécu à la morsure. Un adulte de Daspletosaurus (TMP 85.62.1) du même parc porte également des traces de morsure par un Tyrannosauridae, attestant que les attaques ne portaient pas uniquement sur des animaux très jeunes. Il est possible que ces morsures soient attribuables à d'autres espèces mais les agressions intraspécifiques, notamment les morsures à la face, sont très fréquentes chez les prédateurs. Ces types de morsures se retrouvent chez d'autres Tyrannosaures comme Gorgosaurus et Tyrannosaurus, ainsi que chez d'autres Théropodes comme Sinraptor et Saurornitholestes. Darren Tanke et Phil Currie ont émis l'hypothèse que ces morsures seraient dues à des compétitions intraspécifiques pour la possession d'un territoire ou de ressources, ou pour la domination au sein d'un groupe social[53].
La preuve que les Daspletosaurus vivaient en groupes provient d'un amas d'ossements trouvé dans la formation de Two Medicine. Cet amas comprend les restes de trois Daspletosaurus : un grand adulte, un petit jeune et un individu de taille intermédiaire. On a retrouvé au moins cinq squelettes d'Hadrosauridae au même endroit. Les indices géologiques montrent que les restes n'ont pas été rassemblés par un courant d'eau mais que tous les animaux ont été enterrés en même temps au même endroit. Les restes d'Hadrosauridae sont dispersés et portent de nombreuses traces de morsures par des Tyrannosauridae, indiquant que les Daspletosaurus se nourrissaient des Hadrosauria au moment de leur mort. La cause de leur décès est inconnue. Currie en conclut que les Daspletosaurus vivaient en groupe, bien que cela ne puisse pas être établi avec certitude[54]. D'autres scientifiques sont sceptiques quant à l'existence d'une vie sociale chez les Daspletosaurus et autres grands Theropoda[105], Brian Roach et Daniel Brinkman ont suggéré que les Daspletosaurus devaient mener une vie ressemblant davantage à celle des Dragons de Komodo actuels, où des individus sans vie sociale se partagent une même carcasse, s'attaquant et même se cannibalisant souvent dans l'affaire[106].
Le gisement de Dry Island découvert par Barnum Brown et son équipe contient les restes de vingt-deux Albertosaurus, le plus grand nombre de Theropoda du Crétacé trouvé en un même lieu, et le deuxième plus grand de Theropoda après le gisement d'Allosaurus de la carrière de dinosaures de Cleveland Lloyd. Le groupe semble être composé d'un adulte très vieux, de huit adultes entre 17 et 23 ans, de sept individus en phase de croissance rapide, donc entre 12 et 16 ans, et de six jeunes, âgés de 2 à 11 ans, qui n'avaient pas encore commencé leur phase de croissance accélérée[45]. La quasi-absence d'ossements d'herbivores et le même état de conservation des nombreux individus ont conduit Phil Currie à conclure que l'emplacement n'était pas un piège à prédateurs comme le site paléontologique de La Brea Tar Pits en Californie et que tous les animaux retrouvés étaient morts en même temps. Currie affirme que cela prouve l'existence d'un comportement social[107]. D'autres scientifiques sont sceptiques, observant que les animaux peuvent être morts de soif, noyés ou pour toute autre raison[45],[105],[106].
Bien que cela reste généralement controversé, il existe des preuves qui soutiennent la théorie selon laquelle au moins certains tyrannosauridés étaient sociaux. Dans la formation de Wapiti (en) en Colombie-Britannique, une piste composée des empreintes de trois tyrannosauridés individuels (nommés comme l'ichnotaxon Bellatoripes fredlundi (en)) a été découverte par un pourvoyeur local nommé Aaron Fredlund et décrite dans la revue PLOS One par Richard McCrea et al. en 2014. L'examen de la piste n'a trouvé aucune preuve que cette dernière ait été laissée longtemps après qu'une autre ait été faite, soutenant davantage l'hypothèse que trois tyrannosaures individuels voyageaient ensemble en tant que groupe. Des recherches plus poussées ont révélé que ces animaux se déplaçaient à une vitesse comprise entre 6,3 et 8,4 km/h et avaient probablement une hauteur de hanche d'environ 2,1 à 2,7 mètres. Comme trois genres différents de tyrannosauridés (Gorgosaurus, Daspletosaurus et Albertosaurus, respectivement) sont connus de la formation, les chercheurs ne savent pas quel genre serait à l'origine de la piste[108],[109],[110]. Des preuves supplémentaires sous la forme d'un lit d'os de la carrière des Rainbows and Unicorns Quarry dans la formation de Kaiparowits dans le sud de l'Utah décrite en 2021 attribuée à Teratophoneus suggèrent que d'autres Tyrannosauridae étaient également des animaux sociaux. Les fossiles, composés de quatre ou peut-être cinq animaux différents âgés de 4 à 22 ans, suggèrent un événement de mortalité massive, peut-être causé par des inondations, ou moins probablement par une toxicose cyanobactérienne, un incendie ou une sécheresse. Le fait que tous les animaux préservés semblaient avoir péri dans un court laps de temps renforce encore l'argument du comportement grégaire chez les tyrannosauridés, avec les lits d'os de genres tels que Teratophoneus, Albertosaurus, Tyrannosaurus et Daspletosaurus, ce qui suggère que le comportement social peut avoir été répandu parmi les Tyrannosauridae en général[111],[112],[113].
Stratégies alimentaires
[modifier | modifier le code]Les marques de dents de Tyrannosaurus sont les traces d'alimentation les plus couramment conservées des dinosaures carnivores. Ils ont été signalés chez des cératopsiens, hadrosaures et autres tyrannosaures. Les os de tyrannosauridés avec des marques de dents représentent environ 2 % des fossiles connus avec des marques de dents conservées[114]. Les dents des Tyrannosauridae étaient utilisées comme attaches pour retirer la chair d'un corps, plutôt que comme des fonctions de coupage en forme de couteau. Les modèles d'usure des dents suggèrent que des comportements complexes de secouement de la tête peuvent avoir été impliqués dans l'alimentation des Tyrannosauridae[115].
Le paléontologue Philip J. Currie a émis une hypothèse sur les habitudes de chasse en groupe des Albertosaurus ; il suggère que les plus jeunes membres d'un groupe pouvaient être chargés de rabattre leurs proies vers les adultes, plus grands et plus puissants, mais aussi plus lents[107]. Les jeunes pouvaient avoir aussi des modes de vie différents de ceux des adultes, occupant un créneau de prédation entre celui des adultes et celui des Theropoda dont les plus gros pesaient environ deux fois moins qu'un Albertosaurus adulte[8]. Cependant, comme les traces de comportement dans les gisements de fossiles sont extrêmement rares, ces hypothèses ne peuvent pas être facilement vérifiées. Phil Currie estime que Daspletosaurus formait des groupes de chasse, bien que cela ne puisse pas être établi avec certitude[54]. Il n'existe aucune preuve d'un comportement grégaire des Gorgosaurus[53],[54].
Le débat quant à savoir si Tyrannosaurus rex était un prédateur ou un charognard pur est aussi vieux que celui sur sa locomotion. Lambe (1917) a décrit un squelette bien conservé de Gorgosaurus, proche parent du Tyrannosaurus, et a conclu que ce premier et donc aussi Tyrannosaurus rex était un charognard pur, car les dents de Gorgosaurus montraient peu d'usure[116]. Cet argument n'est plus pris au sérieux parce que les Theropoda remplaçaient leurs dents assez rapidement. Depuis la première découverte du Tyrannosaurus, la plupart des scientifiques sont convenus que c'était un prédateur, même si, comme les grands prédateurs modernes, il devait saisir l'opportunité de récupérer ou de voler la proie morte d'un autre prédateur s'il en avait l'occasion[117],[118].
Jack Horner, un expert connu des Hadrosauridae est actuellement le principal défenseur de l'idée que Tyrannosaurus rex était exclusivement un charognard et ne chassait jamais[58],[119],[120]. Horner a présenté plusieurs arguments pour étayer son hypothèse. La présence de grands bulbes et nerfs olfactifs suggère qu'il avait un odorat très développé, lui permettant de flairer les cadavres sur de grandes distances. Ses dents pouvaient broyer les os et, donc, extraire un maximum de nourriture (moelle osseuse) des restes de carcasses qui sont, généralement, les parties les moins nutritives. Enfin, au moins certaines de ses proies potentielles pouvaient se déplacer rapidement alors qu'on a presque la preuve qu'il ne savait pas courir[119],[121].
D'autres indices suggèrent au contraire que Tyrannosaurus était un chasseur. Par exemple, les orbites de Tyrannosaurus sont positionnées de façon que les yeux regardent en avant, lui permettant d'avoir une vision binoculaire légèrement meilleure que celle des faucons modernes. On a aussi retrouvé des blessures cicatrisées infligées par un Tyrannosaurus sur des squelettes d'Hadrosauridae et de Triceratops qui ont donc du survivre à une attaque[122],[123],[124]. Certains chercheurs soutiennent que si Tyrannosaurus avait été un charognard, un autre dinosaure aurait dû jouer le rôle de plus grand prédateur dans ces régions au Crétacé supérieur. Les plus grandes proies étaient les grands Marginocephalia et Ornithopoda. Les autres Tyrannosauridae avaient des caractéristiques physiques si proches de Tyrannosaurus que seuls les petits Dromaeosauridae auraient pu jouer ce rôle de grands prédateurs. Dans cette optique, les partisans d'un comportement de charognard ont émis l'hypothèse que la taille et la force des Tyrannosauridae leur permettaient de voler les proies des petits prédateurs[121]. La plupart des paléontologues s'accordent à dire que Tyrannosaurus rex était à la fois un prédateur actif et un charognard.
Cannibalisme
[modifier | modifier le code]Des preuves suggèrent également que les Tyrannosauridae étaient au moins occasionnellement des possibles cannibales. Tyrannosaurus lui-même a des preuves solides indiquant qu'il aurait été cannibale dans au moins une capacité de récupération basée sur des marques de dents présentes sur les os des pattes arrière, en particulier l'humérus et les métatarses d'un spécimen[125]. Les fossiles de la formation de Fruitland, de la formation de Kirtland (tous deux datant du Campanien) et de la formation d'Ojo Alamo (en) (d'âge Maastrichtien) suggèrent que le cannibalisme était présent dans divers genres de Tyrannosauridae du bassin de San Juan. Les preuves recueillies à partir des spécimens suggèrent un comportement alimentaire opportuniste chez les Tyrannosauridae qui cannibalisaient les membres de leur propre espèce[126].
Répartition
[modifier | modifier le code]Alors qu'on trouve les premiers Tyrannosauroidea sur les trois continents de l'hémisphère nord, on n'a trouvé des fossiles de Tyrannosauridae qu'en Amérique du Nord et en Asie. On a parfois découvert des fragments de fossiles dans l'hémisphère sud qui ont été appelés « Tyrannosauridae de l'hémisphère sud » même si ceux-ci semblent avoir été confondus avec des fossiles d'Abelisauridae[127]. La date exacte d'apparition et le lieu d'origine de la famille restent inconnus en raison de la mauvaise qualité des fossiles trouvés sur les deux continents et datant du milieu du Crétacé, même si l'on sait que les premiers Tyrannosauridae ont vécu au début du Campanien sur l'île-continent Laramidia, correspondant à l'ouest de l'Amérique du Nord[8],[7].
On n'a jamais trouvé de restes de Tyrannosauridae dans l'est de l'Amérique du Nord, tandis que les plus primitifs des Tyrannosauroidea comme Dryptosaurus et Appalachiosaurus y ont persisté jusqu'à la fin du Crétacé, ce qui semble indiquer que les Tyrannosauridae doivent avoir évolué ou s'être dispersés dans l'ouest de l'Amérique du Nord après la division du continent par la Voie maritime intérieure de l'Ouest au milieu du Crétacé[18]. Des fossiles de Tyrannosauridae ont été trouvés en Alaska, qui reliait à l'époque l'est de l'Asie à l'ouest de l'Amérique et qui pourrait donc avoir servi de voie de passage entre l'Amérique du Nord et l'Asie[128]. Les genres Alioramus et Tarbosaurus qui se sont révélés être liés dans une analyse cladistique, forment l'unique branche asiatique de la famille[19]. Cela a ensuite été réfuté avec la découverte de Qianzhousaurus et la description de la tribu des Alioramini. Des dents de tyrannosaure d'une grande espèce de variété inconnue ont été découvertes dans la péninsule de Nagasaki par des chercheurs du musée préfectoral des dinosaures de Fukui, élargissant encore la gamme du groupe. Les dents ont été estimées à 81 millions d'années (âge Campanien)[129].
Des deux sous-familles, les Tyrannosaurinae semblent avoir été les plus répandus. Les Albertosaurinae sont inconnus en Asie, qui a été le foyer des Tyrannosaurinae Tarbosaurus et Alioramus. Les deux sous-familles étaient présentes au Campanien et au début du Maastrichtien en Amérique du Nord, avec le Tyrannosaurinae Daspletosaurus vivant dans tout l'ouest intérieur tandis que les Albertosaurinae Albertosaurus et Gorgosaurus n'ont été actuellement trouvés que dans la partie nord-ouest du continent[130].
À la fin du Maastrichtien, les Albertosaurinae semblent avoir disparu d'Amérique alors que le Tyrannosaurinae Tyrannosaurus la parcourait de la Saskatchewan au Texas. Cette tendance se retrouve chez d'autres taxons de dinosaures d'Amérique du Nord. Au cours du Campanien et au début du Maastrichien, les sous-familles des Lambeosaurinae (famille des Hadrosauridae) et des Centrosaurinae (super-famille des Ceratopsia) étaient fréquents dans le nord-ouest, tandis que les Saurolophinae et les Chasmosaurinae étaient plus abondants dans le sud. À la fin du Crétacé, les Centrosaurinae ont disparu et les Lambeosaurinae sont devenus rares, tandis que les Saurolophinae et Chasmosaurinae sont communs à l'intérieur de la région occidentale[8]. Une étude publiée dans la revue Scientific Reports en 2016 par Steve Brusatte et Thomas Carr indique qu'à la fin du Maastrichtien, Tyrannosaurus lui-même aurait pu être en partie responsable de l'extinction des autres tyrannosauridés dans la majeure partie de l'ouest de l'Amérique du Nord. L'étude indique que Tyrannosaurus aurait pu être un immigrant d'Asie au lieu d'avoir évolué en Amérique du Nord (peut-être un descendant de l'étroitement apparenté Tarbosaurus) qui a supplanté et surpassé d'autres tyrannosauridés. Cette théorie est en outre étayée par le fait que peu ou pas d'autres types de tyrannosauridés se trouvent dans l'aire de répartition connue de Tyrannosaurus[41].
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Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
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Liens externes
[modifier | modifier le code]- Bibliothèque du Congrès
- liste des spécimens et discussion de Tyrannosauridae sur The Theropod Database
- Ressources relatives au vivant :