« Narthex » : différence entre les versions

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Le narthex (du grec ancien : νάρθηξ, « férule » puis « cassette faite avec les tiges de férule », puis, par analogie, « portique »), appelé parfois avant-nef, vestibule^[1] ou antéglise, est un portique interne aménagé à l'entrée de certaines églises paléochrétiennes ou médiévales. Lieu qui fait transition entre l'extérieur et l'intérieur, le profane et le sacré, c'est un espace intermédiaire avant d'accéder à la nef proprement dite. Ce vestibule transversal peut être au-devant du portail, ou entre le portail et la nef (Vézelay), ou faire partie intégrante de la nef.

Par extension, le terme grec moderne νάρθηκας (nárthêkas) désigne l'entrée des églises actuelles comprenant un espace avant l'entrée dans la nef pouvant être formé par un porche fermé voire ouvert.

Évolution historique

Narthex et tribunes de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay.

Ce vestibule qui s'étend, le plus souvent, sur toute la largeur de la basilique existe dès l'époque paléochrétienne mais le terme apparaît après l'époque paléochrétienne, dans l'Empire byzantin, et définit un lieu placé à l'entrée d'une église, avant la nef, à l'instar du pronaos grec ou de l'atrium romain. La distinction terminologique entre ces différents dispositifs d'avant nef : ébrasement profond du portail, galilée, Tour-porche, caquetoire, atrium dont le narthex constituerait le fond est rarement faite et constitue le plus souvent des édifications synonymes^[2].

Fonctions

Le Narthex a plusieurs fonctions qui varient selon la qualité de l'édifice, cathédrale, monastère ou église paroissiale et selon l'époque.

Fonction sociale

L'espace devant le portail occidental est caractérisé par le droit d'asile et la protection du cercle de paix. Issu des usages antiques liés au temple, là s'arrête la possibilité des milites d'exercer la justice seigneuriale. Lieu d'accueil pour les pèlerins, il peut être un endroit de rencontre pour la population, l'appellation caquetoire dans le Bourbonnais est évocatrice de cette fonction.

Fonction funéraire

Le narthex, lieu de passage entre l'espace laïque et l'édifice religieux, marque symboliquement la transition entre la mort et la vie éternelle^[2]. Devant l'interdiction, régulièrement renouvelée mais peu respectée, d'inhumation dans la partie sacrée de l'édifice, l'utilisation de l'avant nef, narthex ou atrium est une alternative tant pour des religieux que pour des civils hommes femmes ou enfants^[3].

Fonction liturgique

Des baptêmes peuvent y être pratiqués d'où la présence fréquente des fonts baptismaux avec parfois en vis-à-vis le confessionnal^{[note 1]}.

Les énergumènes (les possédés), les pénitents interdits d'église doivent rester au niveau de cet espace^[4]. Les catéchumènes sont exclus de la nef avant leur baptême au moment de la liturgie eucharistique même si l'historien de l'art François Heber-Suffrin précise que selon des sources antiques, ils assistaient à l'office dans la nef pour la liturgie de la parole avant de se retirer pour la suite de l'office^[5]^,^[6]. Pour les chrétiens orientaux le maintien des catéchumènes dans le narthex reste la règle^[7]. Dans l’architecture byzantine, certaines églises ont un narthex en deux parties divisées nettement : le narthex intérieur ou esonarthex et le narthex extérieur ou exonarthex précédant l'atrium. Saint-Sauveur-in-Chora ou l'église de la Vierge Marie d'Éphèse ont ce type de hall d'entrée^[4].

Les processions, en particulier pascales, utilisent ce lieu comme point de départ.

Architecture

À l'époque romane, les narthex sont fréquents et peuvent être suffisamment grands (notamment en Bourgogne) pour former une sorte de petite église. Des autels y sont dressés ainsi que dans les tribunes qui les surmontent, parfois, comme à l'abbaye de Fleury dans la tour-porche monumentale, une véritable chapelle haute est installée au-dessus. Dans l'architecture gothique qui cherche à supprimer ce qui peut encombrer l'édifice, ils sont plus réduits en taille, s'ouvrent plus fortement vers l'intérieur de l'église. Leur fonction liturgique s'efface, ils ont tendance à disparaître ou devenir une simple avant-nef^[8].

À l'époque néogothique les architectes de la cathédrale Saint-Étienne de Limoges ont du inventer un narthex pour relier le clocher-porche roman avec la nouvelle nef gothique enfin achevée^{[note 2]}.

Beaucoup de narthex ont disparu comme au prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny dont il reste trois colonnes engagées sur un mur sud en avant de la façade actuelle^{[note 3]}^,^[9]. Un des plus vastes est celui de Cluny III avec ses cinq travées, construite entre la fin du XI^e et le début du XII^e siècle cette abbatiale devient un modèle architectural dans l'Occident. Paradoxalement à l'abbaye de Charlieu, l'abbatiale est démolie en 1800 mais son narthex, sa décoration, sa chapelle supérieure sont conservés et font la réputation de ce joyau roman.

Exemples de narthex

En France :

Narthex de la basilique de Vézelay
Narthex de l'abbaye Saint-Fortunat de Charlieu

En Albanie :

Église Saint-Nicolas de Moscopole

En Arménie : La grande majorité des monastères arméniens possèdent un narthex (en arménien : Gavit), bien particulier et mis en valeur.

Notes et références

Notes

↑ Avec la disparition des narthex, la première partie du baptême, le rite d'entrée dans l'église, se déroule sur le seuil ou parvis
↑ Il était relié jusqu'en 1444 à la nef romane démolie pour laisser la place à la nef gothique.
↑ Ce narthex à quatre travées appartenait à une nef romane du XI^e siècle avant qu'elle ne laisse sa place à la nef du XII^e qui subsiste aujourd'hui.

Références

↑ A. Bonetti (dir.), Annales de philosophie chrétienne, t. XVII, Paris, Bureau des annales de philosophie chrétienne, 1838 (lire en ligne), p. 422.
↑ ^{a et b} Anne Baud Joëlle Tardieu 2014.
↑ Christian Sapin, « Dans l'église ou hors l'église, quel choix pour l'inhumé », revue archéologique du centre de la France, Tours, n^o 11 « Archéologie du cimetière chrétien. Actes du 2e colloque ARCHEA (1994) »,‎ 1996, p. 65-78 (lire en ligne)
↑ ^{a et b} (it) Richard Krautheimer, Architettura paleocristiana e bizantina, Einaudi, 1986, 618 p. (ISBN 88-06-59261-0)
↑ Eugène Viollet-le-Duc 1854.
↑ François Heber-Suffrin, « Architecture paléo chrétienne, ecclesia et martyrium », Cours Publics 2006-2007 de la Cité de l'architecture et du patrimoine, sur Dailymotion (consulté le 7 janvier 2013)
↑ « Architecture de l’église orthodoxe orientale » (consulté le 31 août 2023).
↑ C. Enlart, « Narthex », sur Imago Mundi (consulté le 31 août 2023).
↑ François Deshoulières, « Les fouilles de l'église de Souvigny (Allier) », Bulletin Monumental, Paris, n^o 83,‎ 1924, p. 160-164 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Eugène Viollet-le-Duc, « Narthex », dans Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, vol. 6, Paris, B. Bance, 1854, 509 p. (lire en ligne), p. 411
André Billy, Le narthex, Flammarion, 1950, 315 p.
Anne Baud et Joëlle Tardieu, « L’église, du porche au sanctuaire : L’entrée dans l’église, les espaces d’accueil, la nef », Dara, Lyon, albara « Organiser l'espace sacré au Moyen Âge », n^o 40,‎ 2014, p. 81-167 (ISSN 2610-0932, lire en ligne)

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Narthex, sur Wikimedia Commons
narthex, sur le Wiktionnaire

Liens externes

Ressource relative aux beaux-arts :
- Grove Art Online
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Notices d'autorité :
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- Tchéquie

[4] Avec la disparition des narthex, la première partie du baptême, le rite d'entrée dans l'église, se déroule sur le seuil ou parvis

[10] Il était relié jusqu'en 1444 à la nef romane démolie pour laisser la place à la nef gothique.

[11] Ce narthex à quatre travées appartenait à une nef romane du XI^e siècle avant qu'elle ne laisse sa place à la nef du XII^e qui subsiste aujourd'hui.

[1] A. Bonetti (dir.), Annales de philosophie chrétienne, t. XVII, Paris, Bureau des annales de philosophie chrétienne, 1838 (lire en ligne), p. 422.

[Anne_Baud_Joëlle_Tardieu2014-2] {a et b} Anne Baud Joëlle Tardieu 2014.

[3] Christian Sapin, « Dans l'église ou hors l'église, quel choix pour l'inhumé », revue archéologique du centre de la France, Tours, n^o 11 « Archéologie du cimetière chrétien. Actes du 2e colloque ARCHEA (1994) »,‎ 1996, p. 65-78 (lire en ligne)

[Krautheimer-5] {a et b} (it) Richard Krautheimer, Architettura paleocristiana e bizantina, Einaudi, 1986, 618 p. (ISBN 88-06-59261-0)

[Eugène_Viollet-le-Duc1854-6] Eugène Viollet-le-Duc 1854.

[7] François Heber-Suffrin, « Architecture paléo chrétienne, ecclesia et martyrium », Cours Publics 2006-2007 de la Cité de l'architecture et du patrimoine, sur Dailymotion (consulté le 7 janvier 2013)

[8] « Architecture de l’église orthodoxe orientale » (consulté le 31 août 2023).

[9] C. Enlart, « Narthex », sur Imago Mundi (consulté le 31 août 2023).

[12] François Deshoulières, « Les fouilles de l'église de Souvigny (Allier) », Bulletin Monumental, Paris, n^o 83,‎ 1924, p. 160-164 (lire en ligne)

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[note 3]

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-[[Fichier:Narthex.png|vignette|Narthex (partie grisée) et autres [[parties d'une église]].]]
-Le '''narthex''' (du {{lang|grc| νάρθηξ}}, « férule » puis cassette faite avec les tiges de [[Ferula|férule]], puis, par analogie, portique), appelé parfois '''avant-nef''', '''vestibule'''<ref>{{Ouvrage | auteur1=A. Bonetti (dir.) | titre=[[Annales de philosophie chrétienne]] | tome=XVII | lieu=Paris | éditeur=Bureau des annales de philosophie chrétienne | année=1838 | passage=422 | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=siQEAAAAQAAJ&printsec=frontcover}}.</ref> ou '''antéglise''', est un [[portique (architecture)|portique]] interne aménagé à l'entrée de certaines [[Église (édifice)|églises]] [[Architecture paléochrétienne|paléochrétiennes]] ou médiévales. Lieu qui fait transition entre l'extérieur et l'intérieur, le profane et le sacré, c'est un espace intermédiaire avant d'accéder à la [[nef]] proprement dite. Ce vestibule transversal peut être au-devant du portail, ou entre le portail et la nef ([[Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay|Vézelay]]), ou faire partie intégrante de la nef. Contrairement au [[Porche (architecture)|porche]], il est généralement ouvert sur la nef mais clos sur l'extérieur par des portes et fenêtres, tandis que le porche est largement ouvert sur l'extérieur.
+Le '''narthex''' (du {{lang-grc|νάρθηξ}}, « férule » puis « cassette faite avec les tiges de [[Ferula|férule]] », puis, par analogie, « portique »), appelé parfois '''avant-nef''', '''vestibule'''<ref>{{Ouvrage | auteur1=A. Bonetti (dir.) | titre=[[Annales de philosophie chrétienne]] | tome=XVII | lieu=Paris | éditeur=Bureau des annales de philosophie chrétienne | année=1838 | passage=422 | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=siQEAAAAQAAJ&printsec=frontcover}}.</ref> ou '''antéglise''', est un [[portique (architecture)|portique]] interne aménagé à l'entrée de certaines [[Église (édifice)|églises]] [[Architecture paléochrétienne|paléochrétiennes]] ou médiévales. Lieu qui fait transition entre l'extérieur et l'intérieur, le profane et le sacré, c'est un espace intermédiaire avant d'accéder à la [[nef]] proprement dite. Ce vestibule transversal peut être au-devant du portail, ou entre le portail et la nef ([[Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay|Vézelay]]), ou faire partie intégrante de la nef.
-Par extension, le terme grec moderne ''Νάρθηκας'' désigne l'entrée des églises actuelles qui sont formées par un [[Porche (architecture)|porche]] fermé voire ouvert.
+Par extension, le terme grec moderne {{Langue|el|texte=νάρθηκας|trans=nárthêkas}} désigne l'entrée des églises actuelles comprenant un espace avant l'entrée dans la [[nef]] pouvant être formé par un [[Porche (architecture)|porche]] fermé voire ouvert.
 == Évolution historique ==
 [[Fichier:Lateran baptistery, entrance.jpg|vignette|Narthex du [[baptistère du Latran]].]]
 [[Fichier:Basilique de Vézelay Narthex 220608 2.jpg|vignette|Narthex et tribunes de la [[basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay]].]]
-Ce vestibule qui s'étend sur toute la largeur de la [[Église à plan basilical |basilique]] existe dès l'époque [[paléochrétien]]ne mais le terme apparaît après l'époque paléochrétienne, dans l'Empire byzantin, et définit une pièce placée à l'entrée d'une église, à l'instar du [[pronaos]] grec ou de l'[[Atrium (architecture)|atrium]] romain. Cette dernière avait plusieurs fonctions, notamment y pratiquer les baptêmes (d'où la présence fréquente des [[fonts baptismaux]] avec parfois en vis-à-vis le [[confessionnal]]) ou recevoir les [[wikt:énergumène|énergumènes]] (les possédés), les pénitents interdits d'église<ref name="Krautheimer">{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Richard Krautheimer|titre=Architettura paleocristiana e bizantina|éditeur=Einaudi|année=1986|pages totales=618|isbn=88-06-59261-0}}</ref>.
+Ce vestibule qui s'étend, le plus souvent, sur toute la largeur de la [[Église à plan basilical |basilique]] existe dès l'époque [[paléochrétien]]ne mais le terme apparaît après l'époque paléochrétienne, dans l'Empire byzantin, et définit un lieu placé à l'entrée d'une église, avant la nef, à l'instar du [[pronaos]] grec ou de l'[[Atrium (architecture)|atrium]] romain. La distinction terminologique entre ces différents dispositifs d'avant nef : ébrasement profond du portail, [[Galilée (architecture)|galilée]], [[Tour-porche]], [[caquetoire]], [[Atrium (architecture)|atrium]] dont le narthex constituerait le fond est rarement faite et constitue le plus souvent des édifications synonymes{{sfn|Anne Baud Joëlle Tardieu|2014}}.
+=== Fonctions ===
-Contrairement à une idée répandue au {{s-|XIX|e}}, elle n'avait pas pour fonction d'accueillir les [[catéchumène]]s qui n'auraient pas eu le droit d'assister à l'office religieux avant leur [[baptême]]. L'[[historien de l'art]] François Heber-Suffrin précise que selon des sources antiques, les catéchumènes assistaient à l'office dans l'église même, mais se retiraient lors du [[sacrement]] de l'[[Eucharistie]]<ref>{{Lien web|id=|auteur=François Heber-Suffrin|lien auteur=|coauteurs=|url=https://www.dailymotion.com/video/xmmjz4_04-architecture-paleo-chretienne-ecclesia-et-martyrium_creation#.UOsw5m_K6So|titre=Architecture paléo chrétienne, ecclesia et martyrium|série=Cours Publics 2006-2007 de la [[Cité de l'architecture et du patrimoine]]|jour=|mois=|année=|site=[[Dailymotion]]|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=7 janvier 2013}}</ref>.
+Le Narthex a plusieurs fonctions qui varient selon la qualité de l'édifice, [[cathédrale]], [[monastère]] ou [[église paroissiale]] et selon l'époque.
-Dans l’[[architecture byzantine]], certaines églises ont un narthex en deux parties divisées nettement : le narthex intérieur ou '''esonarthex'''  et le narthex extérieur ou '''exonarthex''' précédant l'atrium. [[Saint-Sauveur-in-Chora]] ou l'[[église de la Vierge Marie d'Éphèse]] ont ce type de hall d'entrée<ref name="Krautheimer"/>.
+==== Fonction sociale ====
-À l'époque [[romane]], les narthex sont fréquents et peuvent être suffisamment grands (notamment en Bourgogne) pour former une sorte de petite église, des autels étant élevés en leur sein ainsi que dans les [[tribune (architecture)|tribune]]s qui les surmontent. Dans l'[[architecture gothique]] qui cherche à supprimer ce qui peut encombrer l'édifice, ils sont plus réduits en taille, s'ouvrent plus fortement vers l'intérieur de l'église. Leur fonction liturgique s'efface, ils ont tendance à disparaître ou devenir une simple avant-nef<ref>[http://www.cosmovisions.com/monuNarthex.htm Narthex] </ref>.
+L'espace devant le portail occidental est caractérisé par le droit d'asile et la protection du cercle de paix. Issu des usages antiques liés au temple, là s'arrête la possibilité des ''milites'' d'exercer la justice seigneuriale. Lieu d'accueil pour les pèlerins, il peut être un endroit de rencontre pour la population, l'appellation [[caquetoire]] dans le [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]] est évocatrice de cette fonction.
+==== Fonction funéraire ====
+Le narthex, lieu de passage entre l'espace laïque et l'édifice religieux, marque symboliquement la transition entre la mort et la vie éternelle{{sfn|Anne Baud Joëlle Tardieu|2014}}. Devant l'interdiction, régulièrement renouvelée mais peu respectée, d'inhumation dans la partie sacrée de l'édifice, l'utilisation de l'avant nef, narthex ou atrium est une alternative tant pour des religieux que pour des civils hommes femmes ou enfants<ref>{{article|nom1=Christian Sapin|titre=Dans l'église ou hors l'église, quel choix pour l'inhumé|périodique=revue archéologique du centre de la France|lieu=Tours|numéro=11 |titre numéro=Archéologie du cimetière chrétien. Actes du 2e colloque ARCHEA (1994)|année=1996 |pages=65-78|passage= 70 |url texte=https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_1996_act_11_1_970 |consulté le= }}</ref>.
+==== Fonction liturgique ====
+Des baptêmes peuvent y être pratiqués d'où la présence fréquente des [[fonts baptismaux]] avec parfois en vis-à-vis le [[confessionnal]]{{efn|Avec la disparition des narthex, la première partie du baptême, le rite d'entrée dans l'église, se déroule sur le seuil ou [[parvis]]}}.
+Les [[wikt:énergumène|énergumènes]] (les possédés), les pénitents interdits d'église doivent rester au niveau de cet espace<ref name="Krautheimer">{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Richard Krautheimer|titre=Architettura paleocristiana e bizantina|éditeur=Einaudi|année=1986|pages totales=618|isbn=88-06-59261-0}}</ref>. Les [[catéchumène]]s sont exclus de la [[nef]] avant leur [[baptême]] au moment de la liturgie [[Eucharistie|eucharistique]] même si l'[[historien de l'art]] François Heber-Suffrin précise que selon des sources antiques, ils assistaient à l'office dans la nef pour la liturgie de la parole avant de se retirer pour la suite de l'office{{sfn|Eugène Viollet-le-Duc|1854}}{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=François Heber-Suffrin|url=https://www.dailymotion.com/video/xmmjz4_04-architecture-paleo-chretienne-ecclesia-et-martyrium_creation#.UOsw5m_K6So|titre=Architecture paléo chrétienne, ecclesia et martyrium|série=Cours Publics 2006-2007 de la [[Cité de l'architecture et du patrimoine]]|site=[[Dailymotion]]|consulté le=7 janvier 2013}}</ref>. Pour les chrétiens orientaux le maintien des catéchumènes dans le narthex reste la règle<ref>{{Lien web
+|url= https://www.hisour.com/fr/eastern-orthodox-church-architecture-32927/
+|titre= Architecture de l’église orthodoxe orientale
+|consulté le=31 août 2023
+}}.</ref>. Dans l’[[architecture byzantine]], certaines églises ont un narthex en deux parties divisées nettement : le narthex intérieur ou '''esonarthex'''  et le narthex extérieur ou '''exonarthex''' précédant l'atrium. [[Saint-Sauveur-in-Chora]] ou l'[[église de la Vierge Marie d'Éphèse]] ont ce type de hall d'entrée<ref name="Krautheimer"/>.
+Les processions, en particulier [[Pâques|pascales]], utilisent ce lieu comme point de départ.
+== Architecture ==
+À l'époque [[Architecture romane |romane]], les narthex sont fréquents et peuvent être suffisamment grands (notamment en Bourgogne) pour former une sorte de petite église. Des autels y sont dressés ainsi que dans les [[tribune (architecture)|tribune]]s qui les surmontent, parfois, comme à l'[[Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire|abbaye de Fleury]] dans la tour-porche monumentale, une véritable chapelle haute est installée au-dessus. Dans l'[[architecture gothique]] qui cherche à supprimer ce qui peut encombrer l'édifice, ils sont plus réduits en taille, s'ouvrent plus fortement vers l'intérieur de l'église. Leur fonction liturgique s'efface, ils ont tendance à disparaître ou devenir une simple avant-nef<ref>{{Lien web|url=https://www.cosmovisions.com/monuNarthex.htm|titre=Narthex|auteur=C. Enlart|site=Imago Mundi|consulté le=31 août 2023}}.</ref>.
+À l'époque [[Style néogothique|néogothique]] les architectes de la [[cathédrale Saint-Étienne de Limoges]] ont du inventer un narthex pour relier le clocher-porche roman avec la nouvelle nef gothique enfin achevée{{efn|Il était relié jusqu'en 1444 à la nef romane démolie pour laisser la place à la nef gothique.}}.
+Beaucoup de narthex ont disparu comme au [[prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny]] dont il reste trois colonnes engagées sur un mur sud en avant de la façade actuelle{{efn|Ce narthex à quatre travées appartenait à une nef romane du {{s-|XI}} avant qu'elle ne laisse sa place à la nef du {{s mini-|XII}} qui subsiste aujourd'hui.}}{{,}}<ref>{{article|nom1=François Deshoulières|titre=Les fouilles de l'église de Souvigny (Allier)|périodique=Bulletin Monumental|lieu=Paris|numéro=83|année=1924 |pages=160-164|url texte= https://doi.org/10.3406/bulmo.1924.11770 |consulté le=}}</ref>. Un des plus vastes est celui de [[Cluny III]] avec ses cinq travées, construite entre la fin du {{s mini-|XI}} et le début du {{s-|XII}} cette [[abbatiale]] devient un modèle architectural dans l'Occident. Paradoxalement à l'[[abbaye de Charlieu]], l'abbatiale est démolie en 1800 mais son narthex, sa décoration, sa chapelle supérieure sont conservés et font la réputation de ce joyau roman.
 == Exemples de narthex ==
 En France :
-* [[Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay#Le narthex|Narthex de la Basilique de Vézelay]]
+* [[Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay#Le narthex|Narthex de la basilique de Vézelay]]
 * Narthex de l'[[Abbaye de Charlieu|abbaye Saint-Fortunat]] de [[Charlieu]]
@@ Ligne 28 : / Ligne 52 : @@
 La grande majorité des [[Liste des monastères arméniens|monastères arméniens]] possèdent un ''narthex'' (en arménien : [[Gavit]]), bien particulier et mis en valeur.
-== Références ==
+== Notes et références ==
+=== Notes ===
+{{références |groupe=note}}
+=== Références ===
 {{Références|taille=30}}
 == Voir aussi ==
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 === Bibliographie ===
+* {{chapitre |nom1=	Eugène Viollet-le-Duc|titre chapitre=Narthex|auteurs ouvrage=Eugène Viollet-le-Duc |titre ouvrage=Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle|lieu=Paris |éditeur=B. Bance|année=1854 |volume=6|passage=411 |pages totales=509|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Narthex}}
 * {{Ouvrage|auteur1=André Billy|titre=Le narthex|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1950|pages totales=315}}
+* {{article|nom1=Anne Baud|nom2=Joëlle Tardieu |titre=L’église, du porche au sanctuaire |sous-titre=L’entrée dans l’église, les espaces d’accueil, la nef|périodique=Dara|éditeur=albara|lieu=Lyon |titre volume=Organiser l'espace sacré au Moyen Âge |numéro= 40|année=2014 |pages=81-167 |issn=2610-0932|url texte=https://books.openedition.org/alpara/3811 }}
 === Articles connexes ===
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v · m Architecture des églises
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Bâtiments	Baptistère Campanile Caquetoire Chapelle Cloître Crypte Oratoire Plan type d'église
Éléments d’architecture	Arc Arc-boutant Arc-doubleau Arcature Archivolte Chapiteau Chimère Chirinka Claire-voie Colonne Contrefort Coupole Croisée d'ogives Dôme Enfeu Gargouille Lierne Linteau Litre Mascaron Modillon Mur-boutant Ogive Pilastre Pilier Pinacle Remplage Rosace Tierceron Triforium Trumeau Tympan Voussure Voûte
Mobilier liturgique	Abat-voix Ambon Autel Banc d'église Banc de communion Banc d'œuvre Bénitier Buffet d'orgue Cathèdre Chaire Chancel Châsse Ciborium Clôture d'autel Confessionnal Crédence Cuve Fonts baptismaux Gisant Iconostase Jubé Miséricorde Piscine Reliquaire Retable Stalles Tabernacle Tambour Tombeau Tref Vitrail
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