Sloviansk

ville de l’oblast de Donetsk, Ukraine

Sloviansk (en ukrainien : Слов'янськ) ou Slaviansk (en russe : Славянск) est une ville de l'oblast de Donetsk, en Ukraine, et appartenant au raïon de Kramatorsk. Sa population s'élevait à 54 000 habitants en 2024.

Sloviansk
(uk) Слов'янськ
Blason de Sloviansk
Héraldique
Drapeau de Sloviansk
Drapeau
Sloviansk
Maison classée[1]
Administration
Pays Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Oblast  Oblast de Donetsk
Maire Vadym Liakh
Code postal 84100 — 84129
Indicatif tél. +380 6262
Démographie
Population 106 972 hab. (2021)
Densité 1 816 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 51′ 12″ nord, 37° 36′ 21″ est
Altitude 74 m
Superficie 5 890 ha = 58,9 km2
Divers
Fondation 1645
Statut Ville depuis 1794
Localisation
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Sloviansk
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Sloviansk
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Sloviansk
Liens
Site web www.slavrada.gov.ua

Géographie

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Sloviansk est arrosée par la rivière Kazenny Torets et se trouve à 96 km au nord de Donetsk, à 134 km au sud-est de Kharkiv et à 523 km à l'est-sud-est de Kiev[2].

Histoire

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La forteresse de Tor est construite à l'emplacement de la ville actuelle en 1676. L'exploitation du sel commence peu après dans les environs et donne lieu à un important commerce. La localité est renommée Sloviansk en 1784, une déformation de Solevansk, littéralement « ville du sel ». Aujourd'hui encore la production de sel de la ville est une des plus importantes d'Europe. Depuis le début du XXe siècle, la ville s'est spécialisée dans les industries chimiques. Sous l'Empire russe, Sloviansk faisait partie du gouvernement d'Iekaterinoslav. La ville est connue pour ses premiers établissements de soins par les bains de boue ouverts à la fin du XIXe siècle.

 
Angle de la rue de la Noblesse et de la rue de Kharkiv, vers 1900.

Les bolchéviques s'emparent du pouvoir à Sloviansk le (vieux style). Elle est occupée par l'armée allemande, le . L'armée blanche de Denikine s'y installe de mai à . Le général de l'armée blanche Koutepov y arrive à l'automne. En , le pouvoir bolchévique s'installe dans la région. En 1922, deux établissements de repos et des datchas expropriées sont réunis pour fonder un établissement thermal de 750 places. L'industrialisation de la ville commence dans les années 1930.

La station thermale obtient le statut d'établissement à échelle de toute l'Union soviétique en 1934. Le théâtre dramatique russe est inauguré en 1938. La veille de la guerre voit la ville possédant une vingtaine d'entreprises industrielles de niveau de l'Union ou de niveau de la république, ainsi que huit sanatoriums[3]. Quatre cliniques sont en service pour une population de plus de 75 000 habitants, ainsi que cinq polycliniques, vingt-trois établissements scolaires, six écoles spécialisées, et des écoles professionnelles dans le domaine de la chimie, du chemin de fer, etc. Sloviansk dispose aussi de neuf cinémas et de vingt-trois bibliothèques.

La ville est prise par l'Allemagne nazie le . En décembre 1941, les Juifs de la ville sont assassinés dans la carrière de la ville lors d'exécutions de masse perpétrées par une unité des Einsatzgruppen[4]. Vingt-cinq usines et fabriques sont détruites. Des commandos spéciaux SS incendient plus d'une vingtaine d'établissement scolaires et supérieurs, dont l'école technique, ainsi que la station électrique et font sauter deux ponts sur la rivière Torets. Le théâtre est incendié, lorsque l'armée allemande quitte la ville, ainsi que des cliniques et plus d'un millier de maisons. L'Armée rouge libère Sloviansk le .

Aux élections présidentielles de 2004, ses habitants se prononcent pour Viktor Ianoukovytch à 90,98 % et pour Viktor Iouchtchenko à 6,7 %.

Troubles du printemps-été 2014

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Vue des hélicoptères envoyés par Kiev le , à proximité de la ville vers Kramatorsk.
 
Visite de Petro Porochenko en 2016 sur le Mont Karatchoun.

En mars-, la ville est en proie à des mouvements d'agitation menés par des milices se réclamant de la « république populaire de Donetsk ». Le siège de la ville par l'armée ukrainienne depuis le se révèle un échec et cause la mort de nombreux civils. La tension grandit également avec le stationnement depuis le , à quelques kilomètres de la ville, d'une colonne de blindés de l'armée ukrainienne, commandée par le général Valeri Kroutov. Ce dernier affirme à propos des agitateurs qu'il qualifie de « terroristes » : « Il faut les avertir : s'ils ne déposent pas les armes, on va les liquider. »[7]. Les troupes ukrainiennes encerclent la ville[8] le avec une vingtaine de blindés et 500 hommes[9]. Nelly Chtepa[10], la maire de la ville nommée par le gouvernement ukrainien et ne pouvant exercer son mandat faute de se trouver à Sloviansk, déclare dans une interview à Kiev le mardi au matin qu'il « faut débarrasser la ville des miliciens pro-russes qui, selon elle, terrorisent la ville. » Ces propos suscitent l'indignation du maire auto-proclamé de Sloviansk, Viatcheslav Ponomarev. Le lendemain, une partie des blindés envoyés par le gouvernement ukrainien change de camp et se range du côté des partisans de la fédéralisation. La foule laisse les autres soldats retourner à leur base de Dnipropetrovsk. D'après les déclarations des soldats ukrainiens, aucun « n'avait l'intention de tirer sur ses compatriotes. » Il s'agit donc d'un échec de la part du gouvernement ukrainien[11]. Le , sept observateurs qui n'étaient pas de l'OSCE[12] (dont quatre Allemands, un Danois et un Suédois) et cinq militaires ukrainiens sont capturés par les insurgés pro-russes et détenus comme otages, sous l'autorité du maire auto-proclamé de la ville, Viatcheslav Ponomarev (lequel les qualifie d'« espions et de prisonniers de guerre »), ce qui a soulevé une vague de protestation de la part des pays de l'Union européenne. Ils sont relâchés quelques jours plus tard. La ville, dont la défense est organisée par le colonel Strelkov, est encerclée de chars de l'armée ukrainienne. L'eau, l'électricité et le téléphone y sont largement coupés, la ville et ses faubourgs sont quotidiennement bombardés[13]. Les Russes proposent en vain l'instauration d'un couloir humanitaire. Des colonnes de chars sont arrêtées à plusieurs reprises par la population (dont le ). Ponomarev est remplacé au poste de maire par Vladimir Pavlenko, le . Ce dernier, ayant déjà rencontré des membres de la mission de l'OSCE en Ukraine, se dit prêt à « des discussions sur la nécessité de l'arrêt de la résistance armée dans la région. »[14].

Après près de trois mois de siège, Sloviansk est reprise par l'armée loyaliste le [15].

En avril 2022, lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les troupes russes se retirent de Kiev et des régions du nord de l'Ukraine, et se repositionnent dans l'est du pays pour commencer la bataille de Sloviansk.

Religion

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Population

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Recensements (*) ou estimations de la population[18] :

Évolution démographique
1897* 1923* 1926* 1939* 1959* 1970*
15 79221 41028 38577 84282 784124 183
1979* 1989* 2001* 2011 2012 2013
140 256135 300124 829118 602117 994117 445

Économie

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Silos.
 
Hôpital classé[19].
 
Vue de la gare de Sloviansk vers 1910.

Les principales entreprises de Sloviansk sont :

  • OAO Slavtiajmach (en russe : ОАО Славтяжмаш) : fondée en 1931, c'est la principale entreprise de l'ex-URSS pour les machines et équipements de cokerie[20].
  • ZAO Betonmach (russe : ЗАО Бетонмаш) : fabrique différents modèles d'usines à béton[21].

La ville a sa gare ferroviaire.

Personnalités

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Buste du pilote Nikolaï Semeyko classé[22].

Notes et références

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  1. numéro : 14-141-0085
  2. Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques.
  3. Nom donné à l'époque soviétique aux établissements de repos, de vacances et de soins pour les travailleurs.
  4. (en) « Execution of Jews in Slovyansk » sur yahadmap.org.
  5. numéro : 14-141-0020
  6. numéro : 14-141-0019
  7. « Les séparatistes qui ne déposeront pas les armes seront liquidés », Le Figaro, 15 avril 2014
  8. (en) ITAR-TASS, article du 15 avril 2014
  9. (en) ITAR-TASS, article et photographie des blindés encerclant la ville, 15 avril 2014
  10. Elle est finalement arrêtée à l'automne et incarcérée à Kharkov
  11. (en) I will not shoot at my own people no matter what, news.yahoo.com, 16 avril 2014
  12. Djordje Kuzmanovic, « Les “observateurs de l’OSCE”, n’étaient ni des observateurs, ni de l’OSCE »
  13. Louis Imbert, Le Monde, 14 juin 2014, p. 4
  14. (ru) ITAR-TASS, Article du 13 juin 2014
  15. Le drapeau ukrainien flotte à nouveau sur le bastion rebelle de Sloviansk - Article de francetvinfo.fr du 5 juillet 2014.
  16. numéro : 14-141-0074
  17. numéro : 14-141-0076
  18. « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org(uk) « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2010, 2011 et 2012 », sur database.ukrcensus.gov.ua« Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2011, 2012 et 2013 », sur database.ukrcensus.gov.ua
  19. numéro : 14-141-0079
  20. Site de l'entreprise Slavtiajmach
  21. Site de l'entreprise Betonmach
  22. numéro : 14-141-0025

Liens externes

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