Red Bull - Porsche: mariage avorté
Présentation de l'épreuve
Ferrari peut-elle triompher cette année à Monza ? C'est la question que se posent les tifosi après une saison rocambolesque. Bien que doté en début de saison de la meilleure voiture du peloton, le constructeur italien s'est laissé distancer par Red Bull et se distingue course après course par des erreurs stratégiques grossières. C'est pourquoi réaliser un week-end italien sans se couvrir une fois de plus de ridicule serait déjà un bel accomplissement pour les Rouges. Interrogé par la Gazzetta dello Sport, le président de Stellantis et de Ferrari John Elkann soutient ses troupes tout en ne celant rien de sa déception: « Cette année, nous sommes compétitifs, comme je l'avais prédit il y a deux ans et nous avons transformé cette compétitivité en victoires. Nous apprécions Mattia Binotto et tout ce qui a été réalisé par son équipe. Mais il ne fait aucun doute que le travail à Maranello, dans le garage et sur le muret des stands doit être amélioré. Il y a encore des erreurs en matière de fiabilité, de conduite et de stratégie. Nous devons continuer à progresser et cela vaut pour tout le monde ». Pilotes compris, ajoute l'héritier des Agnelli...
Ferrari célèbre aussi ce week-end ses soixante-quinze ans et pour l'occasion se pare de jaune, couleur de Modène, la ville natale d'Enzo Ferrari, qui figure aussi sur le célèbre logo au cheval cabré. Ainsi, le capot moteur des F1-75 est peint en jaune tandis que Charles Leclerc et Carlos Sainz revêtent des casques et des combinaisons couleur citron. De son côté, l'autodrome de Monza fête cette année son centenaire et de nombreux événements jalonnent ce week-end de commémoration. Vendredi 9 septembre, la municipalité de Monza organise une cérémonie pour rappeler la première victoire obtenue ici en 1922 par Pietro Bordino au volant de la Fiat 804. Le vice-président de l'Automobile Club de Milan remet à cette occasion une plaque commémorative aux représentants de Fiat. De même, la Poste italienne émet un timbre figurant au premier plan la fameuse 804 de Bordino. Enfin, toujours au rayon « attractions », Emerson Fittipaldi, 76 ans, reprend ce week-end le volant de la Lotus 72 avec laquelle il a remporté ce Grand Prix et le championnat du monde en 1972, il y a tout juste un demi-siècle.
Ces festivités ne masquent pas les menaces qui pèsent toujours sur le Grand Prix d'Italie. En effet, Stefano Domenicali ne verse pas dans la fibre patriotique et place Monza sur la liste des événements en péril. Les pouvoirs publics continuent pourtant de soutenir le GP d'Italie, même si ce dernier n'est pas viable d'un point de vue économique. En outre, en 2021, les restrictions imposées en raison de la Covid-19 ont fait chuter la fréquentation, d'où une perte sèche de 19 millions d'euros... Heureusement, le Sénat italien a voté fin 2021 un amendement offrant une enveloppe de 20 millions d'euros sur deux ans pour améliorer les infrastructures, et notamment aménager les passages piétons souterrains. D'autre part, l'Automobile Club d'Italie compte refaire complétement le bitume d'ici 2023, après avoir posé cette année un nouveau goudron dans quelques virages. A noter enfin que les « bananes » situées en amont des vibreurs ont été retirées car celles-ci se sont trop souvent transformées en tremplin pour des bolides en perdition...
Nyck de Vries poursuit ses galops d'essai au volant des monoplaces motorisées par Mercedes. Après avoir roulé pour Williams (en Espagne) et pour l'équipe d'usine (en France), le Néerlandais emprunte ce vendredi l'Aston Martin de Sebastian Vettel. Mais samedi, il saisit enfin l'occasion de piloter en Grand Prix lorsque Williams annonce le forfait d'Alexander Albon, frappé par une appendice. De Vries se glisse donc la Williams FW44 qu'il avait déjà pilotée à Barcelone, dans sa version « A ». Champion de Formule 2 en 2019, vainqueur de la Formule E en 2021, le protégé de Mercedes, souvent cité pour un volant de titulaire en Formule 1 mais jamais retenu, notamment par Williams qui lui a préféré Albon l'an passé, a enfin une occasion de démontrer de quoi il est capable.
Pendant ce temps-là, Alex Albon passe un mauvais quart d'heure. Admis en urgence samedi matin à l'hôpital San Gerardo de Monza, il subit une ablation de l'appendice qui débouche sur des complications post-anesthésiques et notamment une insuffisance respiratoire. Le pilote thaïlandais passe une nuit, intubé en soins intensifs, mais par bonheur son état s'améliore grandement dans les 24 heures suivantes. Il quitte l'hôpital le mardi 13 septembre et entame une convalescence qui devrait lui permettre d'être sur pied pour le GP de Singapour.
Haas accueille ici le revenant Antonio Giovinazzi qui grimpe dans la VF-22 de Mick Schumacher, dont il guigne ouvertement la succession. Toujours soutenu par Ferrari, l'Italien de 29 ans concède seulement 4/10e à Kevin Magnussen au cours de la première séance libre et espère convaincre Guenther Steiner de lui confier définitivement ce volant en 2023. Giovinazzi est toutefois en balance avec le Russe Robert Shwartzman, autre poulain de Ferrari, qui possède l'avantage d'être beaucoup plus jeune (23 ans). De son côté, Mick Schumacher sait qu'il ne pourra plus compter sur le soutien de la Scuderia à l'issue de cette saison et cherche un nouveau volant. Après avoir lorgné du côté d'Alpine, il aurait été contacté par Audi qui fera son entrée en Formule 1 en 2026 en association avec Sauber. Certains avancent que le jeune Allemand pourrait arriver dans l'écurie suisse (encore dénommée Alfa Romeo) dès 2023 en lieu et place du trop tendre Guanyu Zhou.
Comme en Belgique, de nombreux pilotes reçoivent de nouveaux éléments sur leurs groupes propulseurs. Ils tiennent les pénalités induites pour relativement négligeables car les dépassements devraient être relativement aisés en course - merci le DRS. Ainsi, Verstappen reçoit un nouveau moteur à combustion interne et reculera de cinq rangs sur la grille. Suite à d'autres changements, Pérez est pénalisé de dix places, Bottas, Magnussen et Schumacher de quinze places. Enfin, Sainz, Hamilton et Tsunoda changent presque tous leurs composants, et comme leurs sanctions excéderont les vingt places, ils sont automatiquement renvoyés en fond de grille et départagés par leurs chronos en qualifications. Rappelons du reste que Tsunoda était aussi sous le coup d'une pénalité de dix positions car il a reçu à Zandvoort sa cinquième réprimande de la saison. Cette avalanche de sanctions complexifie grandement la composition de la grille de départ, si bien que samedi soir, plusieurs heures après les qualifications, certains pilotes ne connaissent toujours pas leur position de départ exacte...
Les saisons précédentes, les écuries fabriquaient des ailerons arrière spécifiques pour l'ultra-rapide circuit de Monza. Mais avec l'introduction des budgets plafonnés, cette dépense d'argent et d'énergie apparaît aujourd'hui beaucoup moins pertinente. Ainsi la plupart des teams, y compris Red Bull et Mercedes, s'abstiennent d'un tel effort et se contentent de découper un ou plusieurs volets sur leur aileron standard. Seule Ferrari arbore ici un nouvel aileron car elle est contrainte d'explorer différentes solutions pour combler son retard sur Red Bull, de plus en plus patent au fil des Grands Prix. Le staff de Maranello estime que le problème est d'ordre aérodynamique car si le fond plat introduit au GP de France a accru l'appui de la F1-75, il a aussi perturbé le comportement d'ensemble. La machine rouge est toujours très rapide sur un tour, comme le prouvent ses bonnes prestations en qualifications, mais elle manque d'efficacité en course et use prématurément ses pneumatiques. A Monza, la Scuderia continue de tâtonner. Sainz dispute les essais du vendredi avec l'ancien fond plat, à titre de comparaison, tandis que les deux bolides utilisent un aileron arrière très déchargé pour accroître la vitesse de pointe. Preuve du désarroi des Rouges, il s'agit déjà de la sixième version de cet élément alors que Red Bull n'a eu besoin que de trois types d'ailes depuis le début de la saison.
A Monza sont attribués les titres dans les formules de promotions. Felipe Drugovich remporte le championnat du monde de Formule 2 pour le compte de MP Motorsport. Le Brésilien a globalement dominé cette saison et n'a jamais été vraiment inquiété par ses poursuivants, le Français Théo Pourchaire, l'Américain Logan Sargeant et l'Indien Jehan Daruvala. Il n'a hélas pas d'opportunité pour piloter en F1 en 2023, mais Aston Martin le recrute néanmoins comme réserviste, ce qui lui permettra de rouler dès cette année lors d'essais libres. En Formule 3, c'est le Français Victor Martins, membre de l'Académie Alpine, qui s'impose avec ART.
Essais et qualifications
Vendredi après-midi, sous un ciel voilé, les Ferrari occupent les premiers rangs de la séance d'essais n°1, et le meilleur chrono revient à Leclerc (1'22''410'''), quelques millièmes devant Sainz. Le Madrilène confirme la bonne forme des Ferrari (1'21''664''') lors de la seconde session, mais cette fois Verstappen pointe au deuxième rang. Samedi, le Hollandais se montre le plus rapide lors de la troisième séance (1'21''252''') devant Leclerc et Pérez.
Du fait des pénalités frappant les Red Bull et son équipier, Leclerc n'a pas de rival sérieux pour la pole position. Il met toutefois un point d'honneur à conquérir celle-ci en piste, en obtenant le meilleur chrono (1'20''161'''). C'est la première pole d'une Ferrari à Monza depuis 2019 et « Carletto » sera assailli comme il se doit par les tifosi jusqu'à son hôtel... Sainz signe le troisième temps, à 2/10e de son équipier, mais partira seulement 18e. Red Bull privilégie ici l'appui aérodynamique afin d'améliorer le grip et de préserver les gommes. Verstappen n'est donc pas mécontent de son second chrono qui lui permettra de s'élancer septième après sa pénalité. Pérez, quatrième sur la feuille des temps, se concentre lui aussi sur ses réglages pour la course. Il partira 10e. Les Mercedes souffrent à nouveau de la traînée dans les lignes droites et rendent plus d'une seconde aux meilleurs. Russell (2e) atteint la première ligne en ayant réalisé le 6e temps. Hamilton, 5e en Q3, partira 19e du fait de son changement de moteur. Les McLaren (Norris 3e, Ricciardo 4e) ne sont pas spécialement rapides, mais elles atteignent toutes deux la Q3 et les sanctions infligées à leurs concurrents leur permettent de monopoliser la seconde ligne, ce qui est leur meilleure qualification en 2022.
Les AlphaTauri se montrent ici sous un bon jour, et Gasly (5e) réalise une belle performance, malgré quelques glissades en courbe. Lourdement sanctionné, Tsunoda (20e) n'a pas jugé bon de rouler après la Q1. De Vries, intérimaire de dernière minute, réalise une très belle performance en hissant sa Williams en Q2, ce qui lui permettra de prendre le départ de son premier Grand Prix en huitième position. Il bat Latifi (10e) qui n'a pas franchi la Q1. Les Alpine-Renault sont moins véloces que prévu sur ce circuit rapide. Alonso (6e) parvient en Q3 mais son seul chrono est annulé pour un passage hors-piste. Ocon (14e), pénalisé de cinq places pour un changement de moteur à combustion interne, manque cette dernière manche pour quelques millièmes. Les Alfa Romeo sont plutôt performantes mais ne franchissent pas la seconde étape. Zhou (9e) bénéficie des pénalités qui touchent notamment son équipier Bottas (15e). Les Aston Martin pâtissent ici de la traînée et sont aussitôt éliminées. Vettel (11e) rencontre en outre un problème de refroidissement, mais il précède quand même Stroll (12e). Les Haas sont trop lentes ici et n'échappent à la dernière ligne que grâce aux multiples pénalités. Magnussen (16e) perd ses meilleurs chronos en franchissant les limites de la piste et Schumacher (17e) est resté longtemps immobilisé lors des derniers essais à cause d'une panne.
Le Grand Prix
Plus de 100 000 spectateurs occupent les tribunes en ce dimanche 11 septembre 2022. Au total, Monza enregistre 300 000 entrées sur l'ensemble du week-end et démontre ainsi que le GP d'Italie a encore toute sa place au championnat du monde, n'en déplaise à Liberty Media. Peu avant le départ, pilotes et officiels respectent une minute de silence en hommage à la reine du Royaume-Uni Élisabeth II, disparue le jeudi 8 septembre après 70 ans de règne. Les sujets de la couronne britannique, majoritaires dans le paddock, prennent le deuil et la plupart des écuries rendent hommage à la souveraine défunte par de discrets messages apposés sur les monoplaces.
Événement rarissime: le président de la République italienne Sergio Mattarella assiste au Grand Prix et salue la foule des tifosi. Cette présence s'accompagne du survol de l'autodrome par les Frecce Tricolori... une exhibition critiquée par l'influenceur Sebastian Vettel qui la juge peu écologique. Le pilote allemand critique le chef de l'État italien en termes peu amènes, fustigeant « un homme de près de 100 ans (sic) qui a du mal à laisser tomber ce genre de choses flattant son ego ». On peut difficilement faire moins impoli envers son hôte.
La majorité du peloton démarre avec les pneus médiums (C3). Néanmoins, Leclerc, Russell et Verstappen, qui lutteront pour la victoire, sont en pneus tendres (C4), tout comme de Vries et Ocon. Le pneu dur (C2) sera utilisé lors du second relais.
Départ: Leclerc prend un bon envol mais Russell parvient à se hisser à sa gauche au premier freinage. L'Anglais insiste un peu pour passer et finit par court-circuiter la chicane. Il précède Ricciardo et Gasly. Verstappen est déjà cinquième alors que Norris a raté son envol. Bottas et Magnussen entrent au contact au freinage et le Danois emprunte l'échappatoire.
1er tour: Norris double Alonso à Lesmo, puis Verstappen dépasse Gasly à la Variante Ascari. En fin de tour, Leclerc précède Russell, Ricciardo, Verstappen, Gasly, Norris, Alonso, de Vries, Zhou et Vettel. Pérez est 15e, Sainz 16e.
2e: Verstappen déborde Ricciardo sur la ligne de chronométrage: le voici déjà troisième. Stroll double son équipier Vettel. Très rapide, Sainz se défait de Pérez, puis de Latifi.
3e: Leclerc compte une seconde et demie d'avantage sur Russell. Verstappen est dans les roues du pilote Mercedes.
4e: Verstappen réalise le premier chrono de référence (1'25''752'''). Sainz et Pérez effacent Magnussen. Hamilton, dix-huitième, bute sur Tsunoda.
5e: Verstappen actionne son DRS dans la ligne droite principale et dépasse aisément Russell au premier virage. Sainz double Vettel, puis Stroll au tour suivant.
7e: Leclerc devance Verstappen (2.2s.), Russell (3.6s.), Ricciardo (12s.), Gasly (12.5s.), Norris (13.4s.), Alonso (14s.), de Vries (14.5s.), Zhou (15.1s.), Sainz (15.4s.), Stroll (18.3s.) et Vettel (18.8s.). Après avoir fait un méplat sur ses gommes, Pérez passe aux stands pour mettre les pneus durs.
8e: Sainz prend le dessus sur Zhou. Pérez repart avec prudence car son disque de frein avant-droit commence à s'enflammer. Il doit basculer l'équilibre de ses freins vers l'arrière pour sauver sa course.
9e: Verstappen ne concède plus qu'une seconde et demie à Leclerc. Sainz se défait de de Vries.
10e: Sainz est inarrêtable avec ses gommes tendres. Il déborde Alonso par l'intérieur du premier tournant, puis revient sur Norris.
11e: Sainz double Norris à la Variante del Rettifilo. Vettel se range dans l'herbe après Lesmo, victime d'une panne de moteur. Hamilton s'est enfin débarrassé de Tsunoda.
12e: Gasly s'incline à son tour devant Sainz. La procédure de « Virtual Safety Car » est enclenchée pour permettre aux commissaires de dégager l'Aston Martin de Vettel. Leclerc y voit une opportunité pour bénéficier d'un « arrêt gratuit » et entre aux stands à la fin de ce tour. Verstappen prend le commandement.
13e: Leclerc s'empare des pneus médiums (2.2s.)... alors que le drapeau vert est agité. Pari manqué pour le Monégasque qui repart troisième, juste devant Ricciardo. Sainz déborde ensuite l'Australien à la Variante Ascari. Norris tire tout droit à la première chicane et se fait doubler par Alonso.
14e: Leclerc s'empare du meilleur chrono (1'25''257'''). Gasly réalise l'extérieur sur Ricciardo au virage n°1, mais il freine trop tard et emprunte l'échappatoire. Il rend ensuite sa position à l'Australien.
15e: Verstappen précède Russell (6.1s.), Leclerc (17.2s.), Sainz (21.7s.), Ricciardo (24.5s.), Gasly (25.3s.), Alonso (26s.), Norris (26.6s.), de Vries (27.1s.), Zhou (27.6s.), Stroll (31.8s.) et Ocon (32.3s.). Arrêt pneus pour Latifi.
17e: Hamilton a doublé Ocon, puis Stroll, et cogne à la porte des points. Magnussen reçoit une pénalité de cinq secondes pour avoir tiré avantage de son « tout droit » au premier tournant.
18e: Sept secondes séparent Verstappen et Russell. Norris reprend l'ascendant sur Alonso à la première chicane. L'Espagnol est ensuite menacé par le surprenant de Vries.
19e: Gasly, Zhou et Stroll passent aux stands pour s'emparer des enveloppes dures.
20e: Ricciardo, Ocon et Tsunoda chaussent les gommes dures alors que de Vries sélectionne les gommes médiums.
21e: Verstappen est premier devant Russell (9.2s.), Leclerc (14.8s.), Sainz (26.3s.), Norris (34s.), Alonso (35.6s.), Hamilton (39s.), Schumacher (48.2s.), Bottas (49.7s.), Pérez (50.6s.), Magnussen (52.8s.), Ricciardo (58.8s.) et Gasly (59.5s.).
22e: Leclerc revient à quatre secondes de Russell. Pérez déborde Bottas au premier tournant.
23e: En fin de tour, Russell passe aux stands pour chausser les enveloppes dures (3.6s.) et repart en quatrième position. Pérez dépasse Schumacher.
25e: Verstappen devance Leclerc de treize secondes. Hamilton menace Alonso pour la sixième place. Magnussen change de gommes et subit sa pénalité.
26e: Verstappen fait escale chez Red Bull pour prendre les gommes médiums (2.4s.). Le Hollandais ne compte plus s'arrêter ensuite.
27e: Leclerc a repris la tête avec neuf secondes de marge sur Verstappen, mais ce dernier améliore le record du tour (1'25''012'''). Hamilton dépasse Alonso grâce au DRS avant la Variante del Rettifilo.
28e: Leclerc précède Verstappen (8.7s.), Sainz (20.7s.), Russell (24s.), Norris (30s.), Hamilton (36s.), Alonso (37s.), Pérez (44s.), Schumacher (49s.), Bottas (52s.), Ricciardo (55s.), Gasly (55.5s.) et de Vries (56s.).
29e: Verstappen tourne en 1'24''829''' et ne concède plus que sept secondes à Leclerc. Dans le peloton, Gasly trépigne derrière Ricciardo et doit surveiller de Vries dans ses rétroviseurs.
31e: Six secondes séparent Leclerc et Verstappen. Sainz allume ses freins au moment d'entrer dans la pit-lane. Il s'empare des pneumatiques tendres (2.3s.) et retrouve la piste derrière Pérez.
32e: Alonso se gare dans les stands et met pied à terre suite à chute de pression hydraulique. C'est son premier abandon depuis Imola.
33e: Leclerc n'a plus que quatre secondes de marge sur Verstappen. Sainz dépasse Pérez à la Variante della Roggia.
34e: Leclerc revient chez Ferrari pour mettre des pneus rouges (2.6s.). Il retrouve la piste une seconde devant Russell. Hamilton chausse aussi des pneus tendres, de même que Schumacher.
35e: Verstappen est de nouveau en tête et compte vingt secondes d'ascendant sur Leclerc. Reparti douzième, Hamilton se défait immédiatement de Zhou, puis de de Vries.
36e: Norris stoppe chez McLaren pour mettre des gommes tendres. L'arrêt dure cinq secondes car ses mécaniciens ont du mal à fixer un écrou. Bottas chausse aussi les pneus rouges. Norris reprend la piste au niveau de Gasly qui le dépasse dans la première chicane. Mais à la réaccélération, tous deux sont débordés par Hamilton qui leur fait l'extérieur dans la Curva Grande et gagne ainsi deux positions.
37e: Leclerc est le plus rapide actuellement (1'24''510'''). Hamilton dépasse Ricciardo sur la ligne de chronométrage. L'Australien laisse ensuite filer son équipier Norris... et revient faire bouchon devant Gasly !
38e: Verstappen précède Leclerc (19.3s.), Russell (25.7s.), Sainz (42.4s.), Pérez (47.7s.), Hamilton (1m. 03s.), Norris (1m. 05s.), Ricciardo (1m. 06s.), Gasly (1m. 07s.), de Vries (1m. 08s.), Zhou (1m. 09s.) et Ocon (1m. 12s.).
40e: Stroll, anonyme 17e, est rappelé à son stand et se retire afin d'économiser son moteur..
41e: Loin dans la hiérarchie, Latifi et Schumacher se livrent une belle passe d'armes pour la 14e place. L'Allemand s'impose finalement à la Variante della Roggia.
42e: Leclerc a grappillé quelques dixièmes, mais concède encore plus de dix-sept secondes à Verstappen. La course paraît jouée.
43e: Verstappen est dans le trafic. Pérez freine fort en entrant eaux stands puis prend des pneus tendres lors d'un arrêt-éclair (2.1s.). Le Mexicain se relance en septième position. Zhou menace de Vries pour la dixième place. En proie à des problèmes de freins, le Néerlandais se défend vigoureusement contre le Chinois, ce qui lui vaudra une réprimande à l'issue de la course.
45e: Verstappen mène devant Leclerc (16.6s.), Russell (31.3s.), Sainz (40s.), Hamilton (1m. 04s.), Norris (1m. 08s.), Pérez (1m. 12s.), Ricciardo (1m. 16s.), Gasly (1m. 17s.), de Vries (-1t.), Zhou (-1t.) et Ocon (-1t.).
46e: Pérez réalise le meilleur tour de la journée (1'24''030''') et gagnera donc un point supplémentaire.
47e: Le moteur de Ricciardo se tait brutalement entre les deux Lesmo. L'Australien n'a d'autre choix que de garer sa McLaren dans la pelouse, à droite du bitume, loin de tout échappatoire. Les drapeaux jaunes sont agités dans le deuxième secteur.
48e: La voiture de sécurité entre en piste. Aussitôt, Russell, Sainz, Hamilton et Norris entrent aux stands pour mettre des pneus tendres dans la perspective d'une relance dans les tous derniers tours. Norris fait tout de même une mauvaise affaire car il glisse derrière Pérez.
49e: Verstappen et Leclerc se succèdent à leur stand respectif pour se munir de gommes rouges. C'est ce que font également Tsunoda et Latifi.
50e: Suite à une erreur du directeur de course Niels Wittich, la Safety Car évolue non pas devant les leaders, mais devant un quatuor d'attardés... La course ne pourra pas reprendre ainsi... En outre, la McLaren de Ricciardo, difficile d'accès, n'est toujours pas dégagée.
51e: Niels Wittich laisse de Vries, Zhou, Ocon et Schumacher se dédoubler pour que la Safety Car puisse enfin se placer devant Verstappen et Leclerc. Voilà beaucoup de temps perdu, tandis qu'une grue intervient à Lesmo pour évacuer la McLaren abandonnée.
52e: La machine de Ricciardo a enfin été retirée, mais toutes les monoplaces ne sont pas encore rangées dans le bon ordre pour permettre le redémarrage. A cause de cela, l'épreuve va s'achever derrière la voiture de sécurité.
53e et dernier tour: La Safety Car rentre aux stands à la fin de cette boucle, mais ne libère les bolides que pour leur permettre de franchir le drapeau à damiers, sous les huées de tifosi frustrés.
Max Verstappen remporte sa cinquième victoire consécutive et pour la première fois le GP d'Italie. Leclerc amène sa Ferrari en deuxième position. Russell complète le podium. Sainz finit quatrième après une belle remontée. Hamilton se classe cinquième, Pérez sixième. Norris est encore une fois septième. Gasly offre à AlphaTauri une belle huitième place. De Vries (9e) inscrit deux points dès son premier Grand Prix. Zhou (10e) donne à Alfa Romeo son premier point depuis trois mois. Ocon, Schumacher, Bottas, Tsunoda, Latifi et Magnussen figurent aussi à l'arrivée.
Après la course
Les tifosi envahissent la piste pour acclamer Charles Leclerc, puis conspuent le vainqueur Max Verstappen lorsque celui-ci apparaît sur le podium et les écrans géants. Cette bronca est sans doute moins destinée au champion du monde qu'à la direction de course qui a en quelque sorte entériné sa victoire en privant Leclerc d'un « rush » final. Ce dimanche soir, ce nouvel imbroglio autour d'une trop longue neutralisation suscite de nombreuses critiques dans le paddock. La FIA explique que Niels Wittich a commis l'erreur de demander au copilote de la Safety Car de guetter la Mercedes de Russell, en pensant peut-être que ce dernier aurait pris la tête à la faveur des arrêts de Verstappen et de Leclerc. Au final, Bernd Mayländer s'est retrouvé devant des attardés... Quoiqu'il en soit, Christian Horner comme Mattia Binotto blâment les officiels pour ce final en queue de poisson. A contrario, Toto Wolff estime que ceux-ci n'ont fait qu'appliquer le règlement et trouve normal qu'une course s'achève sous drapeaux jaunes dans ces circonstances. Sans doute se rappelle-t-il du GP d'Abou Dhabi 2021... En tout cas, la procédure à suivre dans ce contexte pourrait de nouveau évoluer à la demande des team managers, mais surtout de Liberty Media, toujours avide de générer le suspens... même au prix du sport.
Car sur la piste, personne ne pouvait remettre en cause la domination et le succès de Max Verstappen qui poursuit sa série victorieuse. Une fois encore, le Néerlandais, pénalisé, partait assez loin sur la ligne, mais en cette fin de saison il pourrait sans doute gagner avec une main attachée dans le dos, tant la Red Bull domine sur tous les types de tracés. Surtout, elle préserve toujours beaucoup mieux ses gommes que la Ferrari. Partant, puisque Charles Leclerc devait effectuer un arrêt de plus que Verstappen, la course a logiquement basculé en faveur de ce dernier. « Le départ s'est bien passé et j'ai pu rapidement remonter jusqu'à la deuxième place », raconte-t-il. « Nous étions les plus rapides avec tous les composés de pneus. On mérite la victoire, la voiture était vraiment très performante, très agréable à conduire. C'est dommage de ne pas avoir pu reprendre la course, mais c'est une belle journée. J'ai enfin mon podium et ma victoire ici ! » Verstappen peut désormais s'assurer de sa deuxième couronne mondiale dans trois semaines à Singapour ou un peu plus tard au Japon.
Ferrari n'a pas manqué son Grand Prix national: pour la première fois depuis... longtemps, la Scuderia et ses pilotes n'ont pas commis une seule erreur durant le week-end ! Hélas, cela n'a pas suffi pour vaincre Verstappen et Red Bull, tout simplement trop forts. La machine rouge s'est ici mieux défendue qu'à Spa ou à Zandvoort, mais elle n'est plus capable de représenter une menace sérieuse pour la RB18 du champion du monde. Certes, une fois de plus, la chance ne fut pas de côté de Leclerc. « La performance était là, assure-t-il. Je suis entré aux stands la première fois sous la voiture de sécurité virtuelle, ce qui aurait dû être un avantage... mais elle a disparu pendant que l'on montait mes pneus ! Ensuite, j'ai essayé d'attaquer, mais ce n'était pas suffisant. Verstappen était 6 ou 7/10e plus rapide que moi. Même si je ne m'étais pas arrêté une seconde fois, il serait revenu sur moi très rapidement. » Leclerc aurait pourtant eu une petite chance de vaincre si la course avait été relancée à l'issue de la seconde neutralisation. « La piste était claire, je n'ai donc pas très bien compris pourquoi nous avons effectué un tour supplémentaire derrière la voiture de sécurité », soupire-t-il. Carlos Sainz est lui satisfait de sa spectaculaire « remontada », même s'il estime qu'il aurait pu chiper la troisième marche du podium à George Russell dans le dernier tour... si le drapeau vert avait été brandi.
Enfin, le héros de ce week-end est Nyck de Vries qui termine son premier Grand Prix à la neuvième place après avoir humilié son équipier d'un jour, Nicholas Latifi. Cette superbe performance n'est en vérité qu'une demi-surprise, car le Néerlandais a prouvé depuis longtemps sa valeur dans des catégories annexes (F2, FE, Endurance). Fourbu par l'effort, il savoure une vraie revanche. « Ces dernières 24 heures n'ont été qu'un rêve. Je n'ai presque pas dormi la nuit dernière, mais peut-être qu'au final cela m'a aidé ! » confie-t-il à la presse. « Je ne pouvais pas réfléchir, juste poursuivre mon travail. Je suis très heureux d'avoir su saisir cette opportunité des deux mains. C'est un rêve devenu réalité et j'espère encore avoir une chance l'année prochaine ». Car tel est l'enjeu désormais pour celui que les fans ont élu « pilote du jour ». Selon son parrain Toto Wolff, de Vries a largement prouvé qu'il méritait une place de titulaire en F1. Cette superbe prestation a peut-être décillé Jost Capito, qui l'avait écarté l'an passé au profit d'Alexander Albon. Le patron de Williams pourrait fort bien l'engager à la place d'un Latifi qui a largement démontré son inconsistance. Mais de Vries est courtisé et on apprend quelques jours plus tard qu'Alpine le convie à une séance d'essais. Sera-t-il la nouvelle de la « silly season » ?
Tony