En pleine internationalisation, le groupe Renault (Renault, Dacia, Alpine et Samsung Motors) carbure et affiche grâce à l’Asie et à sa marque russe Lada des ventes record au niveau mondial. Elles ont atteint 3,76 millions de véhicules en 2017, soit une hausse record de 8,5% en 2017. Sans surprise, c’est en Asie et en Eurasie que le groupe français réalise ses plus fortes progressions. La marque au losange enregistre une progression de 17% en Asie – où elle ne gagne cependant que 0,1% de part de marché, ce qui donne une petite idée de l’accélération des ventes dans cette zone Asie-Pacifique – et de 13,6% en Eurasie (+1,4% de part de marché). Le constructeur français qui incorpore pour la première fois dans ses ventes les résultats de Lada (Avtovaz) dont il est actionnaire à hauteur de 53%, a pleinement profité d’un marché automobile russe en pleine croissance. La marque russe enregistre ainsi la plus forte progression de toutes les marques du groupe avec +17,8 % en 2017, à 335 564 véhicules vendus.
Dans la zone Amériques, qui comprend l'Amérique centrale et latine, les ventes augmentent elles aussi de 9,9% et l'Afrique-Moyen Orient Inde (+8,4%) ne déroge pas à cette forte croissance mais présente des résultats plus contrastés. Les ventes progressent ainsi de 49,3% en Iran mais baissent de 14,9% en Inde, «en attendant la montée en cadence» du petit SUV Captur, souligne le groupe.
Une vente sur deux hors d’Europe
Enfin en Europe, le groupe dirigé par le brésilien-libano-français Carlos Ghosn et dont l'Etat français détient 15% après avoir revendu 4,73% fin 2017 pour une plus-value de 55 millions d'euros, affiche également une hausse de ses immatriculations. Elles progressent de 5,6% à 1 911 169 véhicules tandis que le groupe Toyota affiche une progression de 8% à 1 001 662 véhicules vendus (4,8% de part de marché). La marque Renault seule enregistre une croissance de 3,7%, tandis que la marque «low cost» Dacia, en pleine expansion enregistre un record de ventes avec 463 712 véhicules immatriculés (+11,7%). «Notre capacité à produire des véhicules abordables, produits dans des pays aux coûts compétitifs, est l'un des grands leviers de notre plan à moyen terme», avait déclaré Ghosn en octobre, lors de la présentation du plan «Drive the Future» à 2022. Le volume hors d'Europe représente désormais 49,2% de la totalité des ventes, ce qui confirme l'essor des marchés émergents.
Dans ses perspectives 2018, le groupe table sur une croissance de 2,5% par rapport à 2017, et 1% tant en France qu’en Europe. Le marché français des voitures particulières neuves a progressé de 4,74% sur l’ensemble de 2017, même s’il s’est contracté de 0,51% sur un an en décembre, a annoncé la semaine dernière le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). A l’international, le groupe Renault parie sur une hausse de 5% de ses ventes au Brésil en 2018 et de près de 10% en Russie. La Chine devrait croître de 5% et l’Inde de 6% selon le groupe.
Le groupe, qui est également un des plus avancés dans la voiture électrique avec le modèle Zoé produit par Renault, était devenu en 2016, en volumes, le premier groupe français devant PSA. Ce dernier doit présenter ses résultats commerciaux mardi. Ils seront également en hausse depuis que PSA a élargi son périmètre en acquérant les marques allemande Opel et britannique Vauxhall rachetées à General Motors en 2017.
Carlos Ghosn sur le départ
Ces très bons résultats annuels sont les derniers qu’a eus à présenter en tant que patron opérationnel Carlos Ghosn dont le mandat à la tête de Renault s’achève en mai. Après avoir déjà quitté les commandes opérationnelles de Nissan en avril, ce dernier resterait cependant président du groupe Renault dans le cadre d’une scission des fonctions de président et de directeur général. Il devrait également continuer de présider l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi devenu au premier semestre 2017 le premier constructeur mondial devant l’allemand Volkswagen et le japonais Toyota. Cette grande alliance européano-japonaise va par ailleurs lancer un fonds d’investissement dédié aux start-up de l’automobile et à des nouveaux services de mobilité. Officialisé au CES de Las Vegas la semaine dernière, ce fonds sera doté de 200 millions d’euros, abondé à 40 % par Renault, à 40 % par Nissan et à 20 % par Mitsubishi. Au total, l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a prévu d’investir plus de 50 milliards de dollars en recherche et développement dans les six prochaines années afin de concevoir notamment les véhicules électriques promis dans le cadre de l’Alliance 2022. Quant au successeur de Ghosn à la tête de Renault, il devrait probablement être choisi en interne. La procédure de recrutement est lancée.