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Lors d'un discours le 26 juillet 1970, Castro les avait brandies devant la foule. En octobre 1967, après l'arrestation du Che en pleine jungle puis sa liquidation par les Boliviens, on lui avait coupé les mains pour relever ses empreintes digitales. Les reliques avaient terminé leur course chez Arguedas, le ministre de l'Intérieur bolivien, qui les conservait pieusement dans des bocaux emplis de formol. Soupçonné d'être un agent de la CIA, ce personnage ambigu décide en 1969 de rendre ces mains à Cuba pour se faire pardonner l'assassinat du Che. Mais celles-ci vont suivre un long périple avant d'arriver à destination.
Le petit porteur, comme le révèle l'album Che Guevara, de Jean-Jacques Lefrère et Jean-Hugues Berrou (éd. Fayard), sera un simple membre du PC bolivien, Juan Coronel, qui, muni du précieux colis, entreprend un véritable parcours du combattant. Après avoir transité par Lima, Caracas, Bogotá, Madrid, il atterrit enfin à Moscou, d'où il pourra rejoindre Cuba. Dans la capitale soviétique, il retrouve Victor Zannier, journaliste qui a déjà fait un beau cadeau à Castro en lui apportant le microfilm du journal du Che en Bolivie, convoité par des dizaines d'éditeurs étrangers. Mais Castro récuse Coronel, membre du PC, parti traître, qui a refusé d'aider le Che lors de son arrivée sur le sol bolivien. C'est finalement Zannier qui remettra ces mains ainsi que le masque funéraire, dont on ignore aujourd'hui où Castro les aurait enfermés.
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Dans les années 80, après le rétablissement des relations diplomatiques entre la Bolivie et Cuba, le Líder envoie deux historiens dans la nouvelle ambassade cubaine de La Paz pour continuer à collecter des objets ou des fragments du corps du Che. Avant de faire pression sur la Bolivie, à partir de 1995, pour exhumer le squelette lui-même, rapatrié en 1997 et enterré sous le mémorial de Santa Clara.