Vaisselle
La vaisselle est l'ensemble des objets utilisés pour manger, stocker et présenter les aliments. Ces objets sont les assiettes, les couverts, les verres, les bols, les tasses, les casseroles, les poêles, les boîtes pour conserver les aliments, divers récipients, etc. (pour plus de détails, voir section « Ustensiles »). Ils sont fabriqués dans diverses matières (terre cuite, porcelaine, faïence, métal, bois, verre, etc.).
La vaisselle désigne aussi l'action de nettoyer ces objets (on dit « faire la vaisselle »). Le mot argotique plonge désigne cette même tâche ménagère.
Ceraines sources affirment que la nef de table, en forme de vaisseau, serait à l'origine du mot « vaisselle »[1], mais cette hypothèse n'est pas reprise dans les dictionnaires usuels.
Histoire
modifierLa vaisselle est utilisée depuis les temps préhistoriques.
La culture campaniforme, qui se développe en Europe approximativement au cours du troisième millénaire [réf. souhaitée] avant notre ère, a comme objets typiques des vases, gobelets, écuelles ou coupes à pieds en céramique, abondamment décorés et en forme de cloche, généralement retrouvés dans des contextes funéraires.
Durant l'âge du bronze, la vaisselle est conçue dans des métaux variés. Le trésor de Villena découvert en 1963, est notamment constitué de vaisselle royale en or et en argent.
En Grèce antique, les découvertes archéologique sur des sites mycéniens ont mis en évidence de la vaisselle en céramique (cruches, pichets, bols, vases) et en métal (trépieds, bassines ou lampes le plus souvent en laiton) essentielles pour le fonctionnement de l'économie palatiale : elles servent de contenants pour les aliments stockés et déplacés, notamment pour les distributions de rations, d'offrandes aux dieux. Elles sont également un mobilier essentiel à cette période pour des usages courants comme la cuisine et l'alimentation[2]. La vaisselle de cette époque présentée dans les musées sont des pièces issues des banquets[3].
En Thrace, dans la nécropole de Panagyurichté, a été découvert en 1949 l'un des plus célèbres services de table antiques. Datant de l'époque hellénistique du IIIe siècle av. J.-C., il est composé de 9 récipients en or pur : une amphore-rhyton, sept rhytons (trois en forme de têtes d’animaux, un à protomé (torse) de bouc, trois à têtes féminines) et une phiale[4].
Dans la Rome antique, peu de vaisselle en argenterie a été retrouvé alors que les textes anciens précisent que les Romains en sont très friands, comme le montre le trésor de Hildesheim (en). Le service d'apparat argenté laisse la place à la céramique sigillée pour le service à table de tous les jours, la production de ce type de céramique se diffusant en Gaule, Afrique (sigillées claires africaines) et Asie Mineure au fur et à mesure de la conquête romaine[5].
Au Moyen Âge, les dépotoirs révèlent des vases de types différents (coquemars, pichets, amphores, cruches, marmites, écuelles, gargoulettes, poêlons, plats le plus souvent en céramique ; gobelets en métal, plus rarement en verre, etc.), ainsi que de nombreux fragments de vaisselle essentiellement en céramique, parfois en métal, plus rarement en bois tourné (qui se conserve mal) ou en verre (la cessation quasi complète des échanges entre Orient et Occident au Moyen Âge entraîne un fort déclin de l'utilisation du verre pourtant en expansion chez les Romains), ces tessons étant associés à d'autres objets (boîtes, peignes, jouets, lampes, manche d’outils)[6].
À la Renaissance, les maisons aristocratiques disposent de trois types de vaisselle : la « vaisselle d’office » qui est la vaisselle utilisée pour les préparations et cuissons en cuisine, la « vaisselle de table et de dignité » qui trône sur le lieu du repas (vaisselle de table utilisée par les convives et vaisselle de dignité[note 1] ostentatoire qui marque la place d’honneur lors d'un banquet), la « vaisselle d’apparat » ou « de montre » qui est destinée à n'être qu'exposée[1].
Alors que les aliments médiévaux sont servis chez le paysan[note 2] ou le bourgeois sur des tranchoirs en pain ou en bois, les nobles utilisent des tranchoirs en métal précieux, l'assiette n'apparaissant qu'au XVIe siècle. La vaisselle d'apparat (rafraîchissoirs à bouteilles, aiguières en émail ou faïence de Saint-Porchaire, hanaps, bassins et coupes en métal précieux, etc.) est exposée lors du banquet sur des dressoirs, des buffets simples ou à gradins (jusqu'à douze degrés) puis rangée dans un cabinet une fois le repas terminé[7]. La vaisselle est en argent dans les grandes maisons aristocratiques, en étain pour les moins fortunés, et elle est souvent refondue pour reconstruire de nouvelles pièces à la mode[8].
La production industrielle à l'Époque contemporaine et l'expansion du marché sont à l’origine d'une amélioration du niveau de vie et d'une baisse de la domesticité, d'où une recherche du fonctionnel par de la vaisselle industrielle uniforme, pouvant facilement être rangée et nettoyée.
Ustensiles
modifierMatériaux
modifierTraditionnellement, la vaisselle est en matériau dur, notamment en verre, métal, bois, terre cuite et porcelaine.
Certains plastiques sont parfois utilisées, bien qu'ils n'offrent aucune garantie quant à leurs émanations chimiques éventuelles (phtalate, bisphénol, etc).[réf. nécessaire]
Lavage
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Seuls trois objets « d’État » sont mentionnés comme vaisselle de dignité par les règlements de 1578, 1582 et 1585 qui fondent l’étiquette française : la nef de table, la coupe et les couteaux portés respectivement par les trois officiers de bouche que sont le panetier, l'échanson et l'écuyer tranchant.
- Ils peuvent également être consommés dans un pot en commun.
Références
modifier- Elisabeth Latrémolière, exposition « Festins de la Renaissance » du 7 juillet au 21 octobre 2012, Château Royal de Blois
- Alexandre Farnoux, « Les Mycéniens, Des Grecs du IIe millénaire », Les Dossiers d'archéologie, no 195, , p. 102-106
- Vincent Azoulay, « L'Athènes de Périclès », émission Au cœur de l'histoire, 29 août 2012
- Trésor d’or thrace de Panagyurichté
- Gehrig Ulrich, « Trésors d'argenterie romaine », Dossiers d'Archéologie, no 54, , p. 22-37
- Fabienne Ravoire et Anne Dietrich, La cuisine et la table dans la France de la fin du Moyen Âge permanente, Caen, CRAHM, , 464 p. (ISBN 978-2-902685-37-0)
- Bénédicte Bonnet Saint-Georges, « Festins de la Renaissance. Cuisine et trésors de la table », sur La Tribune de l'Art,
- Florent Quellier, « Les festins de la Renaissance », La Marche de l'Histoire sur France Inter, 28 août 2012