coin

coin

n.m. [ lat. cuneus, coin servant à fendre ]
1. Angle formé par deux lignes ou deux plans qui se rejoignent : Cliquez sur l'icône dans le coin gauche de l'écran angle encoignure bout
2. Petite partie d'un espace quelconque : Un coin de ciel bleu entre les nuages morceau, pan
3. (Parfois employé en appos., avec ou sans trait d'union) Espace aménagé pour répondre à un usage précis : Des coins-salons. Le coin des bandes dessinées dans une librairie. Le coin des bricoleurs dans un magasin.
4. Endroit, quartier, localité plus ou moins déterminés : J'ai trouvé un coin ravissant pour camper lieu partout
5. Environs immédiats du lieu où l'on est : Va à l'épicerie du coin. Demandons à une personne du coin qui habite ici
6. Pièce de métal en forme de biseau, servant à fendre du bois.
Au coin du feu,
à côté de la cheminée.
Au coin d'un bois,
dans un endroit isolé : Je n'aimerais pas le rencontrer au coin d'un bois.
Coin fenêtre, coin couloir,
dans un train, place située près de la fenêtre, près du couloir : Nous avons réservé deux coins fenêtre.
Du coin de l'œil,
discrètement, furtivement : Observer qqn du coin de l'œil à la dérobée
Frappé au coin du bon sens,
tout à fait pertinent : Remarque frappée au coin du bon sens.
Le coin de la bouche, de l'œil,
point où se joignent les lèvres supérieure et inférieure, les paupières supérieure et inférieure commissure
Le petit coin ou les petits coins,
Fam. les toilettes.
Mettre ou envoyer un enfant au coin,
Vieilli lui imposer la station debout à l'angle d'une pièce pour le punir.
Regard en coin,
regard rapide et discret.
Sourire en coin,
sourire discret ou ironique.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

COIN

(koin) s. m.
Instrument de fer, taillé en angle solide, et dont on se sert pour fendre du bois. Coins de mire, morceaux de bois qui servent à hausser ou à baisser un canon, un mortier, suivant la distance du but à atteindre. Faire coin de même bois, se servir, pour mettre une chose en œuvre, d'une partie de cette même chose, et aussi user de ce qu'on tire d'une personne pour agir contre elle. En mécanique, angle solide représentant deux plans inclinés adaptés par leur base, et servant à divers usages ; c'est une des machines simples étudiées en statique. Un coin de beurre, pièce de beurre à peu près en forme de coin qu'on vend à la halle. Petit ornement autour des bouquets qui sont sur le dos des livres reliés. Petit fer qui sert à faire ces ornements. La partie d'un bas dessinée en forme de coin, et dont la base correspond à la cheville du pied. Autrefois, pièce de bas de chausse qui est en pointe et qui, prenant depuis la cheville du pied, s'étend jusque sous la plante. Morceau de drap qui couvre l'espace compris entre les barrures d'une balle de paume. Terme de cordonnier. Petit morceau de bois pour hausser le cou-de-pied des souliers, lorsqu'ils sont sur la forme. Terme d'antiquité. Formation d'une troupe en un bataillon triangulaire dont une pointe était tournée vers l'ennemi.
Terme de monnaie. Morceau de fer trempé et gravé, qui sert à marquer les monnaies et les médailles. Monnaie, médaille à fleur de coin, celle que le frottement n'a pas encore usée et telle qu'elle est sortie de dessous le coin. Anciennement, avoir coin, avoir droit de battre monnaie. Fig. Cela est frappé, marqué à tel coin, on y reconnaît tel caractère, tel cachet.
Des vers marqués au coin de l'immortalité [BOILEAU, Ép. X]
Toi qui sais à quel coin se marquent les bons vers [ID., Sat. II]
Il ne s'y voit rien qui ne soit marqué au coin de l'ouvrier [LA BRUY., XVI]
Les riches étant, pour ainsi dire, marqués au coin du monde [BOSSUET, Serm. Sept.]
C'est presque le seul ouvrage marqué au bon coin, depuis trente ans [VOLT., Lettr. Cideville, 4 février 1765]
Poinçon pour marquer la vaisselle plate, les bijoux. Marque, empreinte.
Ce petit Feuquières a un coin d'Arnaud dans la tête qui le fait mieux écrire que les autres [SÉV., 204]
J'ai un coin de folie qui n'est pas encore bien mort [ID., 423]
Je ne saurais croire que, quelque coin d'anachorète que vous ayez, ces honneurs et ces respects sincères puissent vous déplaire [ID., 558]
Angle rentrant ou saillant formé par la rencontre de deux ou de trois lignes, de deux ou de trois surfaces, ainsi dit par comparaison avec le coin de fer ou de bois. Le coin d'une maison.
Dieu doit faire de cette pierre le chef du coin [PASC., Proph. 21]
Les quatre coins d'une chambre, les quatre angles que forment les quatre parois d'une pièce faite en carré ou en carré long. Les quatre coins d'une étoffe, les points où les bords se joignent. Des officiers portaient les quatre coins du poêle en cette pompe funèbre. Les quatre coins et le milieu d'un bois, d'une ville, etc. tout l'espace embrassé par un bois, par une ville. Je l'ai cherché dans les quatre coins et le milieu du quartier. Les quatre coins du monde, l'espace entier du monde. Les quatre coins de Paris. Il a parcouru les quatre coins de la ville, sans pouvoir découvrir son logement.
Ne dirait-on pas que le feu est aux quatre coins de l'univers ? [DIDER., Nouv. pensées philosophiques, 57]
Les orages sont venus des quatre coins du monde, et ont fondu sur ma petite barque que j'ai bien de la peine à sauver [VOLTAIRE, Lett. Damilaville, 31 déc. 1764]
M. Cromelin est un peu ardent ; on aurait dit que le feu était aux quatre coins de Genève [ID., Lett. d'Argental, 4 février 1766]
Jeu des quatre coins, jeu dans lequel quatre personnes occupent les quatre angles d'un carré ; et une cinquième personne placée au centre du carré tâche de saisir une de ces places à la course, aussitôt que le tenant l'abandonne pour en changer avec un autre.
L'amour, l'hymen, l'intérêt, la folie, Aux quatre coins se disputent nos jours [BÉRANG., Coin de l'am.]
Où l'ambition règne, La gaieté perd son coin [ID., Ménétrier de Meudon.]
Le coin de la rue, l'endroit où deux rues se coupent.
Envoyez des soldats à chaque coin des rues [CORN., Héracl. III, 4]
Le marchand du coin, le marchand logé au coin d'une rue voisine ; et, figurément, le coin, le voisinage.
Le géomètre dit qu'il en fallait parler au théologien du coin [VOLT., l'Homme aux 40 écus, Mariage.]
Il y a dans tous les coins des gens qui ont des remèdes infaillibles contre toutes les maladies imaginables [MONTESQ., Lett. pers. 58]
Le coin d'un bois, l'endroit où une route coupe un bois. Il a été assassiné au coin d'un bois.
La naïve bergère, assise au coin d'un bois, Chante et roule un fuseau qui tourne sous ses doigts [ST-LAMBERT, Saisons, printemps.]
Mourir au coin d'un bois, d'une haie, mourir loin de toute assistance. Cet homme a la mine de demander l'aumône au coin d'un bois, se dit d'un homme de mauvaise mine, de mine menaçante, qui demande l'aumône. Fig.
Il n'est coin et recoin que je n'aie tenté [RÉGNIER, Sat. XI]
La sagesse vous éclairera par quelque coin inespéré [BOSSUET, Lettr. Corn. 92]
Petit meuble en forme d'armoire que l'on place dans les coins d'une chambre. En termes de manége, coin se dit des quatre angles de la volte, lorsque le cheval travaille en carré. Entrer dans les coins, pénétrer, autant qu'il est possible, dans les angles du manége. Travailler sur les coins ou faire les quatre coins, diviser la volte en quatre quarts. Terme du jeu de trictrac, grand coin, coin de repos, ou, simplement, coin, la dernière case de chaque pan, de chaque partie de la boîte. Coin bourgeois, la dernière case du petit jan, et la première du grand. Au jeu de paume, on dit qu'un homme tient bien son coin quand il sait bien soutenir et renvoyer les coups qui viennent de son côté. Fig. Tenir son coin, tenir une place honorable dans un cercle ; prendre part avec avantage à une discussion, etc.
Mme de Coulanges tenait son coin [SÉV., 489]
Il peut tenir son coin parmi les beaux esprits [MOL., Femmes sav. III, 5]
Le baron de Beauvais avait tenu son coin, mêlé avec l'élite de la cour [SAINT-SIMON, 14, 159]
Le chevalier de Lorraine, du temps des Guises, eût tenu un grand coin parmi eux [ID., 96, 14]
Le coin du feu, les côtés de la cheminée où l'on s'assied pour se chauffer.
Je me suis livré dans cette lettre au plaisir de causer avec vous, comme si j'étais au coin de votre feu [VOLT., Lett. Mme du Deffant, 20 nov. 1765]
Ne bouger du coin du feu, être très sédentaire, mener une vie retirée.
C'était un temps à garder le coin du feu [SÉV., 610]
N'aimer que le coin de son feu, aimer la vie retirée. Cela ne se dit, ne se fait qu'au coin du feu, en famille, entre amis, chez soi.
Au théâtre, il faut parler au cœur plus qu'à l'esprit ; Tacite est fort bon au coin du feu, mais ne serait guère à sa place sur la scène [VOLT., Lettr. Chauvelin, 9 oct. 1764]
Fig. Allez lui dire cela au coin de son feu, ou allez lui dire cela et vous chauffer au coin de son feu, c'est-à-dire vous ne seriez pas bienvenu à lui parler ainsi dans un endroit où il serait le maître.
Le coin de la bouche, l'angle formé, de chaque côté, par la rencontre des lèvres. Le coin de l'œil, l'angle formé, de chaque côté, par la rencontre des paupières. Regarder du coin de l'œil, regarder à la dérobée, sans faire semblant de rien.
Elle regarde les rochers du coin de l'œil, mourant d'envie d'aller s'y reposer [SÉV., 550]
Messire Jean.... La regardait toujours du coin de l'œil [LA FONT., Jum.]
Les coins, faux cheveux que l'on ajoute sur les côtés de la tête. Terme de vétérinaire. Dents incisives du cheval, les plus voisines des crochets et les plus courtes ; elles sont au nombre de quatre, deux à chaque mâchoire. En termes de fauconnerie, les coins, les plumes qui forment les deux côtés de la queue de l'animal.
Endroit retiré, peu fréquenté. Il vit tranquille dans un coin de sa province.
Va, furie exécrable ; en quelque coin de terre Que t'emporte ton char, j'y porterai la guerre [CORN., Médée, V, 8]
Ah ! ne languissons plus dans un coin du Bosphore [RAC., Mithr. I, 3]
Qu'heureux est le mortel qui, du monde ignoré, Vit content de soi-même en un coin retiré ! [BOILEAU, Ép. VI]
Je voudrais être caché dans un coin de Toulouse, le jour que l'innocence de Sirven sera reconnue [VOLT., Lettr. Audra, 5 mai 1769]
Petit espace de terrain. Ce coin de terre suffit à ses besoins.
Supplier le roi de daigner mettre la paix une seconde fois dans ce petit coin de terre [Genève] dont il a déjà été le bienfaiteur [VOLTAIRE, Lett. Richelieu, 13 mars 1765]
Je ne suis qu'un laboureur malade qui défriche des champs incultes et qui marie des filles dans un coin de terre ignoré [ID., ib. 23 août 1765]
Endroit peu exposé à la vue. Jetez cela dans un coin.
Dans un coin du jardin, sous un épais nuage, Je l'enveloppe encor d'un sommeil assez doux [CORN., Toison d'or, V, 6]
.... Cachée en un coin de ce vaste édifice [RACINE, Ath. V, 1]
Tandis que dans un coin en grondant je m'essuie, Souvent, pour m'achever, il survient une pluie [BOILEAU, Sat. VI]

HISTORIQUE

  • XIIIe s.
    Ne coingnet [petit coin] nul à reverchier [fouiller], Que li gorpiz [renard] n'i fust cachiez [, Ren. 22056]
    Deus coins de chiesne toz entiers Y avoit mis li forestiers [, ib. 10283]
    Il lor donne formes veroies En coinz de diverses monoies [, la Rose, 16218]
    Et il et les autres seignors et roys dou roiaume, qui après lui furent, donnerent à aucuns haus homes el dit roiaume, baronies, seignories, cours et coins et justise [, Ass. de Jér. I, 24]
  • XIVe s.
    Si come qui disposeroit quatre choses en une figure quarrée là où il aroit quatre cuignes ou angles [ORESME, Eth. 150]
    Si trouva un grant arbre abatu que l'en avoit voulu fendre à coings [ID., ib. 44]
  • XVe s.
    Pipeur ou hezardeur de dés, Tailleur de faulx coings, tu te brusles Comme ceux qui sont eschaudez [VILLON, Ball. de bonne doctrine.]
  • XVIe s.
    Les monnoies forgées de coins bien differents [CALV., Instit. 109]
    Nous commencerons par la partie qui fait le coin devers la mer athlantique d'un costé, de l'autre vers le destroit [D'AUB., Hist. I, 34]
    Faisans un coin de leur bataillon de lansquenets [ID., ib. I, 323]
    Les coins ou angles de l'œil [PARÉ, ]
    Enter en coin [O. DE SERRES, ]
    Par le feu et violence de coings, nous ramenons un bois tortu à sa droicture [MONT., IV, 204]
    Le tyran asservit les subjects les uns par le moyen des aultres, et est gardé par ceulx des quels, s'ils valoient rien, il se debvroit garder ; mais, comme on dict, pour fendre le bois, il se fait des coings du bois mesme [LA BOÉTIE, Servit. volont. dans MONT. Essais, t. IV, p. 379]
    À dur neud, mauvais coing [COTGRAVE, ]
    Fol est qui de son poing fait coing [ID., ]
    Meschante [pauvre] vie quiert le coing [ID., ]

ÉTYMOLOGIE

  • Wallon, coine ; provenç. cunh, conh, cong ; espagn. cuño ; portug. cunho ; ital. conio ; du latin cuneus.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    COIN. Ajoutez :
    Coin de feu, sorte de vêtement.
    1500 vestons dits coins de feu, molleton couleur, bordures de toutes nuances, à 5 fr. 50 [, Prospectus, 23 déc. 1875]
    Coin du feu, petit siége pour s'asseoir auprès du feu.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

coin

COIN. n. m. Endroit où se fait la rencontre de deux surfaces, soit en dedans, soit en dehors. Coin saillant, coin rentrant. Coin sombre, obscur. Le coin d'une rue. Le coin d'une maison, d'une chambre, d'un jardin. Le coin d'une cheminée. Le coin d'un champ. Le coin d'un bois. Serrer quelque chose dans un coin. Les coins d'un mouchoir, d'une nappe, etc.

Il se dit quelquefois absolument et familièrement pour le Coin de la rue où l'on se trouve, où l'on habite. Le marchand de vin du coin.

Les coins de la bouche, Les extrémités de la bouche. On dit de même Le coin de l'oeil. Regarder du coin de l'oeil, Regarder à la dérobée et sans faire semblant de rien. On dit aussi Faire signe du coin de l'oeil.

Fig., Les quatre coins de la Terre, les quatre coins du monde, les quatre coins de la France, les quatre coins de la ville, etc., Les extrémités de la terre, de la France, de la ville, etc., les plus éloignées entre elles.

Les quatre coins, Jeu dans lequel quatre personnes vont d'un coin à un autre d'un espace carré, tandis qu'une cinquième, placée au milieu, tâche de s'emparer de l'un des coins lorsqu'il reste vide. Jouer aux quatre coins.

Fig., Mourir au coin d'un bois, d'une haie, Mourir sans secours et sans assistance.

Prov., Cet homme a la mine de demander l'aumône au coin d'un bois, se dit de Quelqu'un qui a l'aspect d'un bandit.

Le coin du feu, Un des deux côtés de la cheminée où l'on s'assied ordinairement pour se chauffer. Fig. et fam., Ne bouger du coin du feu, du coin de son feu, Garder presque toujours la maison. N'aimer que le coin de son feu, Aimer la vie retirée. Fig. et fam., Cela ne se dit, ne se fait qu'au coin du feu, Ce sont de ces choses qu'il ne faut dire, qu'il ne faut faire qu'en famille, qu'entre amis.

Il se dit aussi, en termes de Menuiserie, de Certains meubles en forme de petites armoires qui se placent dans les angles des appartements. Meuble de coin. Étagère de coin.

Il se prend quelquefois pour une Petite partie ou portion d'une maison ou d'un appartement ou aussi d'un champ, d'un domaine. Donnez-moi quelque coin où je puisse me retirer. Il est logé dans un petit coin. Un petit coin de terre.

Il se dit aussi d'un Endroit qui n'est pas exposé à la vue. Jetez cela dans un coin. Je les aperçus qui riaient dans un coin. Il s'en alla se cacher dans un coin. On chercha par tous les coins du logis.

Il se dit, par extension, d'un Endroit quelconque, mais plus ordinairement d'un Lieu retiré et peu fréquenté. Dans tous les coins du monde. Il s'est logé dans un coin du faubourg. Il vit tranquille dans un coin de sa province. Quel coin de la terre n'a-t-il pas visité?

Il se dit, en termes d'Arts, d'une Pièce de fer ou de bois ou de toute autre matière dure, de forme prismatique triangulaire, dont on se sert principalement pour fendre du bois, des pierres, en la faisant entrer de force avec un maillet ou un marteau. Coins de fer. Coins de bois. Mettre, piquer, planter le coin. Faire entrer le coin, les coins dans une pièce de bois pour la fendre. On se sert de coins pour serrer, pour assujettir certaines choses.

En termes de Monnayage, il se dit d'un Morceau d'acier gravé en creux dont on se sert pour frapper de la monnaie, des médailles. Cette monnaie est à tel coin, marquée au coin de...

Cette médaille est à fleur de coin, Elle est parfaitement conservée.

Fig., Cela est frappé, est marqué à tel coin, Cela porte tel cachet, on y reconnaît tel caractère. Cet ouvrage est frappé au coin du génie. Cette chose est marquée au bon coin, Elle est une des meilleures dans son genre.

Il se dit aussi du Poinçon qui sert à marquer de la vaisselle, des bijoux d'or et d'argent. De la vaisselle marquée au coin de Paris.

En termes de Reliure, il se dit des Pièces de parchemin, de cuir ou de métal dont on garnit les angles d'un livre, d'un registre.

Il se disait, chez les Anciens, d'une Troupe d'infanterie formant un bataillon triangulaire dont une pointe était tournée vers l'ennemi.

En termes d'Art vétérinaire, il désigne Celles des dents incisives qui sont le plus près des crocs, de chaque côté de la bouche du cheval. Il y a deux coins à chaque mâchoire.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

coin

Coin, ou Coing, Il vient de Cuneus, dont dient les Picards, Cuin.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

coin


COIN, s. m. [Koein, mon. dout. au sing. long au plur. coins.] 1°. Angle: endroit où se fait la rencontre des deux côtés de quelque chôse. Le coin d'une rûe, d'une maison, d'une chambre, d' un cabinet, d'une cheminée, etc. — Les quatre coins de la terre, du monde, d'un royaume, d'une Ville, etc. les extrémités de, etc. = 2°. Petite portion d' un logis: il est logé dans un petit coin. 3°. Endroit qui n'est pas exposé à la vûe: jetez cela dans un coin. = 4°. En parlant d'un bâs, l'endroit où le tissu se divise. "Ce coin ne monte pas assez haut. = 5°. Coin; pièce de fer ou de bois, qui aboutit en angle aigu, et qui est propre à fendre du bois et des pierres.
   6°. En termes de monoie, morceau de fer trempé et grâvé en creux, dont on se sert pour marquer la monoie, ou des médâilles. "Cette monoie est à un tel coin, marquée au coin de...
   Rem. 1°. Coin (n°. 1°.) n'est pas un terme noble; et je suis étoné que Rousseau l'ait employé dans une Ode.
   Peuples, de qui l'apui sur sa bonté se fonde,
   Allez dans tous les coins du Monde,
   À~ son nom glorieux élever des Autels...
   C'est l'inconstante renomée,
   Qui sans cesse les yeux ouverts,
   Fait sa revue accoutumée
   Dans tous les coins de l'univers.
   On lit aussi dans la Jérus. Dél. long-temps atribuée à J. J. Rousseau. "Un coin, ignoré de la terre, possède leurs dépouilles. On est moins surpris de lire dans Corneille.
   Envoyez des Soldats à chaque coin des rues,
       Héracl.
2°. Marqué au coin de, expression figurée, qui a l'air quelquefois précieux et afété, quelquefois bisârre et ridicule. Un Auteur moderne dit, que: "Les décrets, dressés solennellement dans le Saint Concile, sont marqués au coin de l'Infaillibilité. — J'avoue que cette façon de parler ne me plaît point en endroit, et qu'elle me paraît avoir quelque chôse de burlesque en cette phrâse. On pourrait dire, en se servant de la même locution, qu'elle est marquée au coin du mauvais goût.
   Tenir son coin se dit au propre, au jeu de paûme, d'un joueur, qui dans une partie de deux contre deux, défend son côté, sans qu'il lui soit permis d'aider son compagnon, ou de s'en faire aider. — Au fig. il se dit d'un homme qui se fait honeur dans une société, qui s'y fait distinguer. "La balle (c. à. d. le caquet) n'a pas été mal aujourd'hui, mais Mde. de Coulanges tenoit bien son coin. Sév. — On dit, d'un homme qui n'a pas vu le monde, qu'il n'a pas bougé du coin de son feu; et de celui qui, ayant mauvais air et mauvaise physionomie, demande l'aumône, qu'il a la mine de demander l'aumône au coin d'un bois. — Regarder du coin de l'oeil, à la dérobée et sans faire semblant de rien. — Cette chôse est marquée au bon coin, (n°. 6°.) elle est des meilleures de son espèce. — Il est frapé à ce coin là, il est entêté de cette opinion.
   COIN, s. m. Gros fruit, qui a l' odeur forte, et la peau couverte d'une espèce de duvet. — On écrivait autrefois coing. = On dit (st. famil.) d'une persone qui a le teint jaûne, qu'elle est jaûne comme un coin.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

coin

nom masculin coin
1.  Angle de plusieurs rues.
2.  Petite localité.
3.  Environs immédiats.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

coin

Ecke, Keil, Winkel, Einödecorner, wedge, angle, chockhoek, wig, spie, keg, keil, (hoek)punt, hoekje, karakter, kenmerk, plekje, rubriek, stempelזווית (נ), טריז (ז), מקצוע (ז), פאה (נ), פינה (נ), קרן (נ), זָוִית, טְרִיז, פֵּאָה, פִּנָּה, קֶרֶןhoekangle, cantonada, falca, racó, tascóroh, klín, kout, koutekγωνίαangulo, kojnoesquina, ángulo, cuña, rincónangolo, cantone, cantuccio, conio, cuneoanguluskąt, rógcanto, ângulocolţугол, клин, крайhörn, smyg, vrå, hörnakonaaçı, köşeزَاوِيَةhjørnenurkkaugao모퉁이hjørneมุมgóc角落ъгъл (kwɛ̃)
nom masculin
1. angle le coin de la page dans le coin de la pièce au coin de la rue La boulangerie fait le coin.
2. espace, endroit un coin calme Il a une maison dans le coin.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

coin

[kwɛ̃] nm
(entre deux murs, rues)corner
au coin de la rue → on the corner of the street
l'aventure est au coin de la rue → adventure can be found on any street corner
au coin du feu → by the fireside
du coin de l'œil → out of the corner of one's eye
regard en coin → sideways glance, sidelong glance
sourire en coin → half-smile
lever un coin du voile sur qch → to lift the veil on sth
(= endroit) → spot
un coin sympa pour pique-niquer → a nice spot for a picnic
Il habite dans un coin assez tranquille → He lives in a quiet spot.
le petit coin (= les toilettes) → the toilet
aux quatre coins du monde → to the four corners of the world
dans le coin
Tu habites dans le coin? → Do you live round here?
du coin [épicerie] → local
le bistrot du coin → the local
Je ne suis pas du coin → I'm not from round here.
dans le coin (= aux alentours) → in the area (= à proximité) → locally
(pour graver)die (= poinçon) → hallmark
(pour coincer)wedge
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005
Collins Multilingual Translator © HarperCollins Publishers 2009