coin
coin
n.m. [ lat. cuneus, coin servant à fendre ]COIN
(koin) s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Ne coingnet [petit coin] nul à reverchier [fouiller], Que li gorpiz [renard] n'i fust cachiez [, Ren. 22056]Deus coins de chiesne toz entiers Y avoit mis li forestiers [, ib. 10283]Il lor donne formes veroies En coinz de diverses monoies [, la Rose, 16218]Et il et les autres seignors et roys dou roiaume, qui après lui furent, donnerent à aucuns haus homes el dit roiaume, baronies, seignories, cours et coins et justise [, Ass. de Jér. I, 24]
- XIVe s. Si come qui disposeroit quatre choses en une figure quarrée là où il aroit quatre cuignes ou angles [ORESME, Eth. 150]Si trouva un grant arbre abatu que l'en avoit voulu fendre à coings [ID., ib. 44]
- XVe s. Pipeur ou hezardeur de dés, Tailleur de faulx coings, tu te brusles Comme ceux qui sont eschaudez [VILLON, Ball. de bonne doctrine.]
- XVIe s. Les monnoies forgées de coins bien differents [CALV., Instit. 109]Nous commencerons par la partie qui fait le coin devers la mer athlantique d'un costé, de l'autre vers le destroit [D'AUB., Hist. I, 34]Faisans un coin de leur bataillon de lansquenets [ID., ib. I, 323]Les coins ou angles de l'œil [PARÉ, ]Enter en coin [O. DE SERRES, ]Par le feu et violence de coings, nous ramenons un bois tortu à sa droicture [MONT., IV, 204]Le tyran asservit les subjects les uns par le moyen des aultres, et est gardé par ceulx des quels, s'ils valoient rien, il se debvroit garder ; mais, comme on dict, pour fendre le bois, il se fait des coings du bois mesme [LA BOÉTIE, Servit. volont. dans MONT. Essais, t. IV, p. 379]À dur neud, mauvais coing [COTGRAVE, ]Fol est qui de son poing fait coing [ID., ]Meschante [pauvre] vie quiert le coing [ID., ]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, coine ; provenç. cunh, conh, cong ; espagn. cuño ; portug. cunho ; ital. conio ; du latin cuneus.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- COIN. Ajoutez :
coin
Il se dit quelquefois absolument et familièrement pour le Coin de la rue où l'on se trouve, où l'on habite. Le marchand de vin du coin.
Les coins de la bouche, Les extrémités de la bouche. On dit de même Le coin de l'oeil. Regarder du coin de l'oeil, Regarder à la dérobée et sans faire semblant de rien. On dit aussi Faire signe du coin de l'oeil.
Fig., Les quatre coins de la Terre, les quatre coins du monde, les quatre coins de la France, les quatre coins de la ville, etc., Les extrémités de la terre, de la France, de la ville, etc., les plus éloignées entre elles.
Les quatre coins, Jeu dans lequel quatre personnes vont d'un coin à un autre d'un espace carré, tandis qu'une cinquième, placée au milieu, tâche de s'emparer de l'un des coins lorsqu'il reste vide. Jouer aux quatre coins.
Fig., Mourir au coin d'un bois, d'une haie, Mourir sans secours et sans assistance.
Prov., Cet homme a la mine de demander l'aumône au coin d'un bois, se dit de Quelqu'un qui a l'aspect d'un bandit.
Le coin du feu, Un des deux côtés de la cheminée où l'on s'assied ordinairement pour se chauffer. Fig. et fam., Ne bouger du coin du feu, du coin de son feu, Garder presque toujours la maison. N'aimer que le coin de son feu, Aimer la vie retirée. Fig. et fam., Cela ne se dit, ne se fait qu'au coin du feu, Ce sont de ces choses qu'il ne faut dire, qu'il ne faut faire qu'en famille, qu'entre amis.
Il se dit aussi, en termes de Menuiserie, de Certains meubles en forme de petites armoires qui se placent dans les angles des appartements. Meuble de coin. Étagère de coin.
Il se prend quelquefois pour une Petite partie ou portion d'une maison ou d'un appartement ou aussi d'un champ, d'un domaine. Donnez-moi quelque coin où je puisse me retirer. Il est logé dans un petit coin. Un petit coin de terre.
Il se dit aussi d'un Endroit qui n'est pas exposé à la vue. Jetez cela dans un coin. Je les aperçus qui riaient dans un coin. Il s'en alla se cacher dans un coin. On chercha par tous les coins du logis.
Il se dit, par extension, d'un Endroit quelconque, mais plus ordinairement d'un Lieu retiré et peu fréquenté. Dans tous les coins du monde. Il s'est logé dans un coin du faubourg. Il vit tranquille dans un coin de sa province. Quel coin de la terre n'a-t-il pas visité?
Il se dit, en termes d'Arts, d'une Pièce de fer ou de bois ou de toute autre matière dure, de forme prismatique triangulaire, dont on se sert principalement pour fendre du bois, des pierres, en la faisant entrer de force avec un maillet ou un marteau. Coins de fer. Coins de bois. Mettre, piquer, planter le coin. Faire entrer le coin, les coins dans une pièce de bois pour la fendre. On se sert de coins pour serrer, pour assujettir certaines choses.
En termes de Monnayage, il se dit d'un Morceau d'acier gravé en creux dont on se sert pour frapper de la monnaie, des médailles. Cette monnaie est à tel coin, marquée au coin de...
Cette médaille est à fleur de coin, Elle est parfaitement conservée.
Fig., Cela est frappé, est marqué à tel coin, Cela porte tel cachet, on y reconnaît tel caractère. Cet ouvrage est frappé au coin du génie. Cette chose est marquée au bon coin, Elle est une des meilleures dans son genre.
Il se dit aussi du Poinçon qui sert à marquer de la vaisselle, des bijoux d'or et d'argent. De la vaisselle marquée au coin de Paris.
En termes de Reliure, il se dit des Pièces de parchemin, de cuir ou de métal dont on garnit les angles d'un livre, d'un registre.
Il se disait, chez les Anciens, d'une Troupe d'infanterie formant un bataillon triangulaire dont une pointe était tournée vers l'ennemi.
En termes d'Art vétérinaire, il désigne Celles des dents incisives qui sont le plus près des crocs, de chaque côté de la bouche du cheval. Il y a deux coins à chaque mâchoire.
coin
Coin, ou Coing, Il vient de Cuneus, dont dient les Picards, Cuin.
coin
COIN, s. m. [Koein, mon. dout. au sing. long au plur. coins.] 1°. Angle: endroit où se fait la rencontre des deux côtés de quelque chôse. Le coin d'une rûe, d'une maison, d'une chambre, d' un cabinet, d'une cheminée, etc. — Les quatre coins de la terre, du monde, d'un royaume, d'une Ville, etc. les extrémités de, etc. = 2°. Petite portion d' un logis: il est logé dans un petit coin. 3°. Endroit qui n'est pas exposé à la vûe: jetez cela dans un coin. = 4°. En parlant d'un bâs, l'endroit où le tissu se divise. "Ce coin ne monte pas assez haut. = 5°. Coin; pièce de fer ou de bois, qui aboutit en angle aigu, et qui est propre à fendre du bois et des pierres.
6°. En termes de monoie, morceau de fer trempé et grâvé en creux, dont on se sert pour marquer la monoie, ou des médâilles. "Cette monoie est à un tel coin, marquée au coin de...
Rem. 1°. Coin (n°. 1°.) n'est pas un terme noble; et je suis étoné que Rousseau l'ait employé dans une Ode.
Peuples, de qui l'apui sur sa bonté se fonde,
Allez dans tous les coins du Monde,
À~ son nom glorieux élever des Autels...
C'est l'inconstante renomée,
Qui sans cesse les yeux ouverts,
Fait sa revue accoutumée
Dans tous les coins de l'univers.
On lit aussi dans la Jérus. Dél. long-temps atribuée à J. J. Rousseau. "Un coin, ignoré de la terre, possède leurs dépouilles. On est moins surpris de lire dans Corneille.
Envoyez des Soldats à chaque coin des rues,
Héracl.
2°. Marqué au coin de, expression figurée, qui a l'air quelquefois précieux et afété, quelquefois bisârre et ridicule. Un Auteur moderne dit, que: "Les décrets, dressés solennellement dans le Saint Concile, sont marqués au coin de l'Infaillibilité. — J'avoue que cette façon de parler ne me plaît point en endroit, et qu'elle me paraît avoir quelque chôse de burlesque en cette phrâse. On pourrait dire, en se servant de la même locution, qu'elle est marquée au coin du mauvais goût.
Tenir son coin se dit au propre, au jeu de paûme, d'un joueur, qui dans une partie de deux contre deux, défend son côté, sans qu'il lui soit permis d'aider son compagnon, ou de s'en faire aider. — Au fig. il se dit d'un homme qui se fait honeur dans une société, qui s'y fait distinguer. "La balle (c. à. d. le caquet) n'a pas été mal aujourd'hui, mais Mde. de Coulanges tenoit bien son coin. Sév. — On dit, d'un homme qui n'a pas vu le monde, qu'il n'a pas bougé du coin de son feu; et de celui qui, ayant mauvais air et mauvaise physionomie, demande l'aumône, qu'il a la mine de demander l'aumône au coin d'un bois. — Regarder du coin de l'oeil, à la dérobée et sans faire semblant de rien. — Cette chôse est marquée au bon coin, (n°. 6°.) elle est des meilleures de son espèce. — Il est frapé à ce coin là, il est entêté de cette opinion.
COIN, s. m. Gros fruit, qui a l' odeur forte, et la peau couverte d'une espèce de duvet. — On écrivait autrefois coing. = On dit (st. famil.) d'une persone qui a le teint jaûne, qu'elle est jaûne comme un coin.
coin
coin
Ecke, Keil, Winkel, Einödecorner, wedge, angle, chockhoek, wig, spie, keg, keil, (hoek)punt, hoekje, karakter, kenmerk, plekje, rubriek, stempelזווית (נ), טריז (ז), מקצוע (ז), פאה (נ), פינה (נ), קרן (נ), זָוִית, טְרִיז, פֵּאָה, פִּנָּה, קֶרֶןhoekangle, cantonada, falca, racó, tascóroh, klín, kout, koutekγωνίαangulo, kojnoesquina, ángulo, cuña, rincónangolo, cantone, cantuccio, conio, cuneoanguluskąt, rógcanto, ângulocolţугол, клин, крайhörn, smyg, vrå, hörnakonaaçı, köşeزَاوِيَةhjørnenurkkaugao角모퉁이hjørneมุมgóc角落ъгъл角 (kwɛ̃)nom masculin
coin
[kwɛ̃] nmau coin de la rue → on the corner of the street
l'aventure est au coin de la rue → adventure can be found on any street corner
au coin du feu → by the fireside
du coin de l'œil → out of the corner of one's eye
regard en coin → sideways glance, sidelong glance
sourire en coin → half-smile
lever un coin du voile sur qch → to lift the veil on sth
un coin sympa pour pique-niquer → a nice spot for a picnic
Il habite dans un coin assez tranquille → He lives in a quiet spot.
le petit coin (= les toilettes) → the toilet
aux quatre coins du monde → to the four corners of the world
dans le coin
Tu habites dans le coin? → Do you live round here?
du coin [épicerie] → local
le bistrot du coin → the local
Je ne suis pas du coin → I'm not from round here.
dans le coin (= aux alentours) → in the area (= à proximité) → locally