bâiller

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bâiller

v.i. [ du lat. batare, tenir la bouche ouverte ]
1. Ouvrir largement et involontairement la bouche, de sommeil, de faim, d'ennui ou de fatigue.
2. Être entrouvert, mal fermé, mal ajusté : La porte bâille.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

BÂILLER

(bâ-llé, ll mouillées, et non bâ-yé ; il faut avoir bien soin de donner à l'a le son marqué par l'accent circonflexe) v. n.
Faire un bâillement. Nous bâillons en voyant bâiller les autres.
Quelque léger dégoût vient-il le travailler, Une faible vapeur le fait-elle bâiller.... [BOILEAU, Sat. X]
S'ennuyer. On bâillait à cette comédie.
Quand vous bâillez à quelque trait D'un certain livre fort abstrait, Votre mie aussitôt vous gronde [ST-LAMBERT, à Mlle....]
Fi des salons où l'ennui qui se berce Bâille entouré d'un luxe éblouissant [BÉRANG., Fille du peuple]
S'entr'ouvrir, être mal joint.
Une [huître] s'était ouverte, et, bâillant au soleil, Par un doux zéphyr réjouie.... [LA FONT., Fab. IX, 8]
Cette étoffe, cette dentelle bâille, elle n'est pas assez tendue.

REMARQUE

  • Bâiller a été dit pour soupirer après, désirer ardemment ; mais c'est une faute et une confusion avec bayer (voy. ce mot).

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Puis s'en levad, et par cele chambre sus et jus alad, et sur l'enfant tant se culchat, que les oilz uverid et seit feiz baeilad [, Rois, 359]
  • XIIIe s.
    Mais Renart, qui de fain baaille, N'a cure de fere bataille [, Ren. 2147]
    Acroupiz s'est sor une couche ; De baaillier li delt [fait mal] la bouche [, ib. 956]
    Nuns ne me tent, nuns ne me baille ; Je touz de froid, de fain baaille ; Dont je suis morz et maubailliz [RUTEB., III]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. badaillar ; catal. badallar ; ital. sbadigliare. Ces formes expliquent pourquoi l'ancien français a baailler en trois syllabes, et l'accent circonflexe du français moderne bâiller. Badaillar, baailler sont une forme allongée de badare, bayer (voy. ce mot).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • BÂILLER. Ajoutez :
  • Activement. Bâiller sa vie, la passer en bâillant.
    Appauvri d'âme et de sang, le fils [de Henri IV] traîna, bâilla sa vie ; et le plus grand service qu'il ait rendu à la France est d'avoir maintenu Richelieu au pouvoir [HENRI BLAZE DE BURY, Rev. des Deux-Mondes, 15 août 1876, p. 947]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

bailler

BAILLER. v. tr. T. de Pratique. Mettre en main, livrer. Bailler à ferme. Bailler par contrat, par testament. Bailler et délaisser. Il a vieilli.

Fam. et par ellipse, Vous m'en baillez d'une belle, vous me la baillez belle, vous me la baillez bonne, Vous voulez m'en faire accroire.

bâiller

BÂILLER. v. intr. Faire involontairement, et en écartant les mâchoires, une inspiration lente et profonde, suivie d'une expiration plus ou moins prolongée, quelquefois sonore. On bâille souvent en voyant bâiller les autres. Bâiller d'ennui. Bâiller de sommeil. Je bâille en l'entendant parler. On ne sifflait pas, on bâillait à cette pièce.

Il signifie, par analogie, S'entrouvrir, être mal joint. Les ais de cette cloison bâillent. Une porte qui bâille. Une fenêtre qui bâille.

Cette étoffe, cette dentelle bâille, Elle n'est pas assez tendue.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

bailler

Bailler, Attribuere, Conferre, Erogare, Praebere, Propinare, Tradere, Transcribere, Tribuere. Semble qu'il vienne de ballô, id est mitto, Car celuy qui baille, emittit a se.

Bailler et delivrer, Praestare, dare.

Bailler à louage, ou à ferme, Ablucare, Elocare.

Bailler à ceux qui viendront apres nous, Posteris prodere.

Bailler à cognoistre ce qu'il faut faire, ou ce qui est à avenir, Praemonstrare.

Bailler à entendre, et enseigner, Edisserere.

Bailler fort à faire, Negotium exhibere.

Bailler en don, Donare.

Bailler en garde, Credere alicui aliquid, Concredere.

Bailler à credit, Credere.

Bailler à usure, Dare foenori.

Bailler caution, pleige, respondant. Fideiubere, Satisdare, Cauere.

Bailler en gage, Dare pignori. Oppignerare.

Bailler congé, Exauthorare, Ablegare, Dimittere.

Bailler à quelqu'un blasme, Causas in aliquem congerere.

Bailler charge, Mandare.

Bailler à quelqu'un la charge de loüer un autre, Tribuere alicui praeconium.

Bailler la chasse, Calcar admouere.

Bailler de l'un à l'autre l'administration d'une Province, Prouinciam per manus tradere.

Bailler contrepois, Saburrare.

Bailler quelque couleur, Praetexere.

Bailler un coup, Imponere vulnus, vel Infligere vulnus.

Bailler un souflet en la jouë, Colaphum incutere, vel infligere, Ducere colaphum alicui.

Bailler un coup de poing bien serré, Pugnum impingere.

Dieu baille courage, Deus ipse animos sufficit.

Bailler ou apporter dons à quelqu'un de tous costez, Dona alicui conferre.

Bailler un chaumouflet, Fumidi linteoli nidorem e cucullo chartaceo in nasum inflare, vel inspirare.

Je luy bailleray sur le dos, Ipse mihi tergo poenas pendet.

Bailler les noms des tesmoins, Edere nomina testium. Cic. 4. in Verrem. Liu. lib. 10. bell. pugnici.

Baille de l'eau pour laver les mains, Cedo aquam manibus.

Bailler sa fille en mariage, Filiam nuptum dare, vel nuptui,

Bailler jour, Diem alicui dicere.

Bailler loy à la ville, Legem ciuitati constituere.

Baille çà la main. Cedo manum siue dextram. B. ex Terentio. Fer contra manum.

Bailler une oeillade, Limis aspicere. Bud. ex Quintiliano.

Bailler des requestes pour faire juger son procez, Supplicibus libellis flagitare vt curia sibi vacet, vt sibi Curia in consilium eat.

Parties appointées à escrire et respondre, ou bailler additions de huitaine en huitaine, Ligatores octonis diebus scribere vicissim, rescribereque iussi.

Bailler griefs, Commentarium querulum edere.

Bailler salvations de tesmoins, Maledictis testes infamantibus et eleuantibus rescribere, Argumentis probrosis rescribere, Maledicta probrosa scripto diluere.

Bailler requeste pour avoir communication et copie de quelques actes par les mains du greffier, Libello supplici postulare actorum sibi inspiciendorum potestatem fieri per scribamque describendorum.

Bailler ou tendre la main à aucun, In aliquem manum intentare.

Bailler la main l'un à l'autre, Dextras interiungere.

Bailler nom aux choses, Notare res nominibus nouis.

Bailler or pour or, Expendere aurum auro.

Je le vous baille pour tel qu'on me l'a baillé, Non facio litem meam. B. ex Gellio.

Bailler la pelotte l'un à l'autre, Pelotter, Datatim ludere.

Bailler la revange, Certaminis potestatem reddere, Lusus repetendi copiam facere.

On luy a baillé sergeans pour faire les contraintes, Assignati apparitores.

Bailler sa terre à hoüer à pris d'argent, Locare, agrum fodiendum.

Bailler plusieurs tormens, Excarnificare.

Baillez à cet homme ce qu'il demande, Hominem istum quamprimum absoluitote.

Bailler ce qui est necessaire pendant qu'on est en la province, Vsum Prouinciae supplere.

Bailler ce qu'on a promis, Diem promissorum repraesentare, Exhibere promissum.

Je ne t'en baillerois pas cela, en demonstrant quelque chose qui ne vaut rien, Istoc vilius.

Bailler un pour autre, Mutare aliquid cum altero.

Bailler à rente, Praedium oppignerare annua pensitatione.

Je le te baille sur ta conscience, Hoc credo religioni tuae.

Bailler vent, Relaxatis spiramentis aerem infundere.

¶ Bailler autant à l'un comme à l'autre, AEquare.

Bailler par escrit et declaration, Edere scriptum.

Bailler par escrit le double ou copie de quelque chose, Exscribere alicui.

¶ On n'en baille plus tant, Pretium abiit.

¶ A qui on a baillé quelque chose en garde, Depositarius.

L'office baillée à celuy à qui elle appartenoit, et en estoit digne, In loco posita aedilitas.

Mettre quelqu'un en la baillie d'aucun, sous l'esperance qu'on a de sa foy, et du bon traitement, Deponere libertum apud fidem alicuius.

Baillé et donné. Praebitus, Tributus, Attributus, Erogatus.

Ce qui est baillé de nature à une chacune bonne personne, Id quod optimo cuique natura tributum est.

Baillé en garde, Commendatus.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

bailler


BAILLER, v. a. [ba-glié, 1re brève.] Doner, livrer, mettre en main. Il ne se dit plus que dans la Pratique. "Bailler à ferme, par contrat, par testament; Bailler une requête, etc.
   REM. Malherbe préférait et en prôse et en vers, le mot de bailler à celui de doner. — Balzac l'emploie souvent dans ses lettres. Depuis long-temps il n'est plus du bel usage. On ne le dit plus qu'en termes de Pratique; et il ne s'est conservé que dans cette expression du style familier; Vous me la baillez belle, vous voulez m'en faire acroire. Vaug. Corn. L. T. = Il avait pourtant un aûtre sens que doner, et celui-ci ne le remplace pas. Doner, c'est faire un don, et bailler, signifie seulement, mettre entre les mains; Th. Corn. — Depuis que bailler a été disgracié, il a falu que doner le supléât et ajoutât sa signification à celles qu'il avait déja.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

bâiller

gähnenyawngapen, geeuwen, (half) openstaanפער (פ'), פִּהֵק, פָּעַרbadallargabeoscedibostezarhaukotellasbadigliareoscitare, oscitariabrir a boca, bocejarχασμουριέμαιзевать, зиять (bɑje)
verbe intransitif
1. ouvrir grand la bouche à cause du sommeil Arrête de bâiller, c'est impoli.
2. être mal fermé fenêtre qui bâille
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

bâiller

[bɑje] vi
(de fatigue, sommeil) → to yawn
(= être ouvert) → to gape
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005