adorer
adorer
v.t. [ lat. adorare, prier ]adorer
Participe passé: adoré
Gérondif: adorant
Indicatif présent |
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j'adore |
tu adores |
il/elle adore |
nous adorons |
vous adorez |
ils/elles adorent |
ADORER
(a-do-ré) v. a.REMARQUE
- C'est par abus qu'on emploie adorer pour aimer beaucoup, quand il s'agit d'objets que l'on ne peut supposer sensibles à notre adoration. Delille dit que Voltaire adorait le café. Un autre adore les huîtres. De telles expressions, dites sérieusement, corrompent la langue.
SYNONYME
- ADORER, VÉNÉRER, HONORER. Rendre des hommages, un culte ou une espèce de culte. Honorer est un terme général qui n'implique que l'hommage qui est rendu ; vénérer enchérit, il s'y joint une idée de crainte respectueuse qui n'est pas incluse dans honorer ; enfin adorer ajoute à l'honneur, à la crainte respectueuse, l'idée d'un amour profond et sans bornes.
HISTORIQUE
- XIe s. [Dieu] Le glorius, que deüsse aürer [, Ch. de Rol. 9]N'i ad paien, [qui] nel prit [prie] et nel aort [, ib. 66]Touz ses idoles que il seult adorer [, ib. 185]
- XIIe s. Et de cil Deu qu'aorent li Persant [, Roncisv. p. 28]Mais par Mahom, cui je doie aourer [, ib. p. 78]Ainz [je] l'aim et serf et aor por usage ; Si [je] ne lui os [ose] mon penser descouvrir [, Couci, 19]Dame, dit-il, que très bon jour Vous doint cil que j'aime et aour [AUDEFR. LE BAST., Romanc. p. 9]
- XIIIe s. Qui plus a à soufrir, plus vous doit aourer [, Berte, 43]Par toz les sainz que l'en [on] aeure, Et se dame diex me sekeure [secourt].... [, Ren. 9799]Car de cent amis aparens, Soient compaignons ou parens, S'uns lor en pooit demorer, Dieu en devroient aorer [, la Rose, 4904]Lors je plorai et rendis graces à Dieu, et li dis ainsi : Sire, aouré soies tu de ceste soufraite que tu me faiz [JOINV., 254]
- XIVe s. Le commencement et premier article parle de adourer et du lever [, le Menagier, I, 1]Et aourez de tout vostre cuer [, ib. I, 2]
- XVe s. Et l'adoroient toutes gens comme leur dieu, pour tant qu'il avoit donné le conseil dont.... [FROISS., II, II, 160]
- XVIe s. Ils baiseront la terre où vos piez marcheront, Ils iront après vous, ils vous adoreront, Leurs cueurs seront bruslants aus rais de votre flame [DE BRACH, Olimpe.]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, aorer ; provenç. adorar, azorar ; espagn. adorar ; ital. adorare ; de adorare, de ad, à (voy. à), et orare, parler, de os, bouche (voy. ORAISON, ORAL). D'après quelques étymologistes, adorare signifie proprement porter à la bouche, baiser, de là adorer : adorare purpuram principis, se présenter au prince, parce qu'en l'abordant, on baisait le bas de sa robe. D'autres, prenant en considération le sens de orare qui est parler, ne voient dans adorare que parler à, s'adresser à, et, finalement, prier. Cette dernière explication est la plus simple. L'ancien français était aorer, suivant la tendance à supprimer les consonnes et à rapprocher les voyelles. Le picard a gardé cette forme.
adorer
Adorer la Croix se dit, par extension et par relation à JÉSUS-CHRIST, en parlant d'une des Cérémonies du culte catholique. C'était le vendredi saint, à l'heure où les fidèles vont adorer la Croix.
Adorer les faux dieux, les idoles, etc., Rendre à de faux dieux, à des idoles, etc., le culte dû à la Divinité. Les Israélites adorèrent le veau d'or. Ce peuple adorait le soleil.
Prov. et fig., Adorer le veau d'or, Faire la cour à quelqu'un, à cause de ses richesses, de son crédit, avoir le culte de la richesse.
Il s'emploie quelquefois absolument. Les Juifs adoraient à Jérusalem et les Samaritains à Samarie. Le peuple d'Israël allait adorer sur les montagnes.
ADORER signifie aussi Rendre des respects extraordinaires en se prosternant. La reine Esther adora le roi Assuérus. Les rois de Perse se faisaient adorer.
Il signifie encore par exagération Aimer extrêmement. Il ne l'aime pas, il l'adore. Cette mère est folle de son fils, elle l'adore. Ce lettré adore l'antiquité. Ce mari et cette femme s'adorent.
Quand Adorer est employé à la voix passive, le nom qui exprime l'auteur de l'action est précédé de la préposition Par, s'il s'agit de la cérémonie d'adoration; de la préposition De, si Adorer a le sens d'aimer extrêmement. Les rois de Perse étaient adorés par leurs sujets. Ce père est adoré de ses enfants.
adorer
Adorer, Adorare, Colere.
adorer
ADORER, v. a. [Adoré, 3e é fer. l'o est bref devant la syll. masc. vous adorez, nous adorons;adorant, etc. Il est long devant l'e muet, et il conviendrait de le marquer alors d'un accent circ. Il adôre, ils adôrent.] Rendre à Dieu le culte qui lui est dû. "Il ne faut adorer que Dieu. On adôre la Croix d'une adoration relative. "C'est une calomnie d'acuser les Catholiques d'adorer les images. — Il se met quelquefois, mais rârement, sans régime. Les Juifs adoraient à Jérusalem, le Peuple d'Israël sur les montagnes.
ADORER, chez les Peuples Orientaux, ne marquait souvent qu'un très-profond respect, témoigné par des prosternemens. "Esther adora Assuerus. = Il se dit aussi hyperboliquement et abusivement des transports de l'amour, et d'un attachement aveugle ou d'une basse soumission. "Vous m'aimez, je vous adôre. "Cette mère adôre ses enfans: "cet homme adôre les caprices de ce Grand.
ADORER le veau d'or, se dit proverbialement des soumissions faites à un homme riche et sans mérite, par allusion au veau d'or qu'adorèrent les Israélites.
adorer
adorer
verehren, anbeten, vergöttern, bewundernadore, worship, idolize, think the world ofaanbidden, adoreren, vereren, verafgoden, verheerlijken, dol zijn (op), verering, zielsveel houden (van)סגד (פ'), סָגַדadoraradorare, veneraretilbeuwielbiaćadorartapmak, hayranlık duymakλατρεύωيَعْشَقُzbožňovatbeundreihannoidaobožavatiあこがれる흠모하다обожатьbeundraบูชาyêu tha thiết崇拜 (adɔʀe)verbe transitif
adorer
[adɔʀe] vtElle adore le chocolat → She loves chocolate.
J'adore jouer au tennis → I love playing tennis.